Exemples d iconographie de mosaïque appliquée à la sculpture.  - article ; n°1 ; vol.92, pg 545-561
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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1980 - Volume 92 - Numéro 1 - Pages 545-561
Catherine Metzger,~~ Exemples d'iconographie de mosaïque appliquée à la sculpture. A propos de deux plaques à décor champlevé du Musée du Louvre~~, p. 545-561. La technique du « champlevé » qui consiste à réserver en très léger relief un motif géométrique ou figuré par rapport à un fond grossièrement bûché et sans doute rempli de stuc ou de pâte colorée, semble avoir été assez répandue dans le décor des églises des Ve et VIe siècles du bassin oriental de la Méditerranée. Les thèmes iconographiques des deux fragments de chapiteaux plaques du Musée du Louvre étudiés sont à rapprocher de motifs connus plutôt en mosaïque qu'un sculpture.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 52
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Catherine Metzger
Exemples d'iconographie de mosaïque appliquée à la sculpture.
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 92, N°1. 1980. pp. 545-561.
Résumé
Catherine Metzger, Exemples d'iconographie de mosaïque appliquée à la sculpture. A propos de deux plaques à décor
champlevé du Musée du Louvre, p. 545-561.
La technique du « champlevé » qui consiste à réserver en très léger relief un motif géométrique ou figuré par rapport à un fond
grossièrement bûché et sans doute rempli de stuc ou de pâte colorée, semble avoir été assez répandue dans le décor des
églises des Ve et VIe siècles du bassin oriental de la Méditerranée. Les thèmes iconographiques des deux fragments de
chapiteaux plaques du Musée du Louvre étudiés sont à rapprocher de motifs connus plutôt en mosaïque qu'un sculpture.
Citer ce document / Cite this document :
Metzger Catherine. Exemples d'iconographie de mosaïque appliquée à la sculpture. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome.
Antiquité T. 92, N°1. 1980. pp. 545-561.
doi : 10.3406/mefr.1980.1240
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1980_num_92_1_1240CATHERINE METZGER
EXEMPLES D'ICONOGRAPHIE
DE MOSAÏQUE APPLIQUÉE À LA SCULPTURE
A PROPOS DE DEUX PLAQUES À DÉCOR «CHAMPLEVÉ» DU MUSÉE DU LOUVRE
Les deux éléments sculptés que nous étudions ici apparaissent comme
des exemples d'une technique décorative particulière, bien connue dans le
bassin oriental de la Méditerranée, surtout en Syrie et à Chypre aux Ve et VIe
siècles de notre ère. Cette technique, qui consiste à réserver en très léger
relief les éléments d'un décor figuré ou géométrique par rapport à un fond
grossièrement bûché, est traditionnellement appelée «champlevé» par compar
aison avec des techniques décoratives analogues employées en orfèvrerie.
Dans le cas des objets d'orfèvrerie, le fond est recouvert d'une matière
colorée, pâte de verre, émail, nielle. Dans le cas des plaques de marbre, le
fond peut également être recouvert d'une matière colorée opposée au marbre
peint ou doré : on pense généralement aux mastics et stucs de couleur, le fond
rugueux et bûché permettant l'incrustation du stuc.
La présence de stuc ou de pâte colorée n'a jusqu'à présent été qu'assez
rarement constatée. Cependant, à Salamine de Chypre, on a retrouvé des
traces de couleur sur divers marbres de placage; en particulier un fragment
de marbre à décor champlevé découvert dans «l'huilerie» de Salamine (Sal.
6807) a conservé des traces de pâte rouge et vert sombre1.
Des traces de couleur plus nettes et plus abondantes, rouges ou noires, se
sont conservées sur des éléments de sculpture décorative utilisant cette même
technique, retrouvés dans des monuments omeyyades. Certaines de ces pla
ques de revêtement mural semblent d'ailleurs être des remplois d'éléments
byzantins du VIe siècle. C'est vraisemblablement le cas pour un certain
nombre de fragments décoratifs rassemblés au cours des fouilles du palais
omeyyade de Khirbet el-Minya2. Le Dôme du Rocher à Jérusalem présente
1 G. Roux, Tables chrétiennes, dans Salamine de Chypre, IV (Anthologie Salaminien-
ne), Paris, 1973, p. 158.
2 M. Rosen-Ayalon, Notes on a particular technique of architectural décoration, dans
Israël Exploration Journal, 24, 1974, p. 233, pi. 51, A
MEFRA - 92 - 1980 - 1, p. 545-561. 35 CATHERINE METZGER 546
d'autres exemples analogues de frises à décor champlevé, encore garnies de
couleur (or, bleu foncé et vert), en plusieurs endroits de l'édifice, en particul
ier à la base du tambour de la coupole (fig. I)3.
Illustration non autorisée à la diffusion
(Photographie Department of Antiquités and Museums d'après M. Rosen- Ayalonj
Fig. 1 - Le décor en «champlevé» colorié et doré du Dôme du Rocher à
Jerusalem.
Nous conserverons donc ce terme de champlevé par opposition aux
décors sculptés dits en réserve ou en méplat, connus par ailleurs et, qui se
distinguent de notre décor champlevé par un fond complètement lisse.
3 K. A. C. Creswell, Early Muslim Architecture, Ρ, pi. 10c. Sur ce décor, voir aussi,
par exemple, J. Sourdel-Thomine, K. Spuler, Die Kunst des Islam (Propyläen Kunst-
Geschichte, LI, 1973), pi. 18 et p. 143-144.
Ce type de décor subsistera dans l'art musulman plus tardif et dans l'art byzantin.
Pour ce dernier on feuillettera les recueils de photographies de A. Grabar, Sculptures
byzantines de Constantinople (IVe-IXe siècle), Paris, 1969, en particulier p. 110 ss. pour la
technique de l'incrustation; Sculptures byzantines du Moyen-Age, Paris, 1976. Deux exemp
les parmi bien d'autres de pièces en champlevé avec incrustations de marbres, verres
colorés ou mastic coloré : l'iconostase de Selçikler (Sebaste de Phrygie : N. Firatli,
Découverte d'une église byzantine à Sebaste de Phrygie, dans Cahiers Archéologiques, 19,
1969, p. 151-166, en particulier p. 161); les icônes et lés fragments de décor «champlevé»
du Monastère de Lips (Fener Isa Carni) à Constantinople (T. Macridy, The Monastery of
Lips and the Burials of the Paleologi, Dumbarton Oaks Papers, 18, 1964, en particulier,
p. 267-268). PLAQUES EN «CHAMPLEVÉ» À DÉCOR DE MOSAÏQUES 547
Ce type de décor «champlevé» a été employé essentiellement pour des
plaques de revêtements mural, éléments de frises ou décor de chapiteaux
mais on peut trouver également des plaques de chancels décorées selon ce
procédé et parfois même des rebords de tables4. Les deux fragments du
Louvre sont des éléments de chapiteaux appartenant à des placages muraux
du type de ceux découverts dans le martyrium de Séleucie près d'Antioche5.
1. Chapiteau de pilastre décoré du Trône Vide gardé par des anges (cat.
Louvre Ma 3679) (fig. 2)
Hauteur maximale : 56 cm 8.
Largeur en haut : 56 cm 5 ; en bas : 60 cm.
Épaisseur : 1 cm 5 environ.
Marbre blanc à grains fins.
Provenance inconnue. - Acquisition en 1960 par la Section des Antiquités Chrétienn
es; versé au Département des Antiquités Grecques et Romaines en 1971.
Plaque constituée de 5 fragments jointifs. La plaque est incomplète sur la
gauche. Dans l'angle inférieur droit un éclat de marbre a sauté. Le revers est
lisse.
Il s'agit d'un chapiteau de pilastre de type composite. L'abaque (hauteur 7
cm) comporte au centre une petite croix grecque disposée dans un cercle. De
part et d'autre sont sculptés deux feuilles et deux éléments de forme triangul
aire très allongée (probablement des cornes d'abondance?) décorés de deux
groupes de trois lignes ondulées et d'un ovale pointé à l'extrémité. Il ne reste
sur le côté gauche du chapiteau que le départ de la feuille et de cette
«corne».
Au-dessous est figuré un bandeau d'oves (renversées) et rais de cœur,
terminé par une volute; Trois oves et la volute manquent sur la gauche; la
hauteur de ce bandeau est de 8 cm 2.
La corbeille du chapiteau (hauteur 35 cm 7), légèrement renflée est
bordée en bas par un petit bandeau lisse haut de 3 cm environ. Sur le côté
droit une large feuille d'acanthe, à quatre folioles très découpées, marque
l'angle du chapiteau. Chaque foliole comporte également un découpage inté
rieur laissant apparaître le fond de la plaque sculptée.
4 G. Roux, Tables chrétiennes, op. cit., n° 5, p. 152-158, fig. 70 et pi. 36.
5 R. Stillwell, Reliefs from the martyrion at Seleucia, Antioch-on-the.Orontes, III, The
excavations 1937-1939, Princeton, 1941, p. 124-134, fig. 94-98, pi. 20-27, 43. Nous remer
cions Miss Jones, curator, University Museum, Princeton, des facilités faites en 1977
pour l'examen direct des fragments par Noël Duval. 548 CATHERINE METZGER
Illustration non autorisée à la diffusion
(Cliché Chuzeville Musée du Louvre)
Fig. 2 - Chapiteau de pilastre appartenant à un décor plaqué : le Trône Vide gardé par
des anges (Musée du Louvre). Largeur restaurée : 80 cm env.

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