Fouilles de M. Gsell à Tipasa : Basilique de Sainte Salsa  - article ; n°1 ; vol.11, pg 179-185
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1891 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 179-185
7 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1891
Nombre de lectures 67
Langue Français

Extrait

Jules Toutain
Fouilles de M. Gsell à Tipasa : Basilique de Sainte Salsa
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 11, 1891. pp. 179-185.
Citer ce document / Cite this document :
Toutain Jules. Fouilles de M. Gsell à Tipasa : Basilique de Sainte Salsa . In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 11, 1891.
pp. 179-185.
doi : 10.3406/mefr.1891.6684
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1891_num_11_1_6684AFRIQUE ROMAINE
TOUILLES DE M. GSELL À TIPASA.
La basilique de Sainte Salsa.
Le martyrologe dit de Saint Jérôme nomme parmi les mar
tyrs d'Afrique une Salsa. La passion de cette sainte, conservée
dans deux manuscrits, a été récemment publiée par les Bollan—
distes, et, l'année dernière, elle a fait l'objet d'une très intéres
sante lecture de M. l'abbé Duchesne à l'Institut. Les parents de
Salsa, habitants de Tipasa en Mauritanie Césarienne, étaient res
tés payens. Ils amenèrent leur fille, âgée de quatorze ans, et
déjà convertie, à une fête qu'on célébrait dans ce lieu en l'hon
neur d'une idole, un serpent à tête dorée. Salsa jeta l'idole à la
mer, et elle y fut précipitée à son tour par la foule furieuse. Le
corps de la sainte fut porté par les flots jusque dans le port: des
marins gaulois l'y recueillirent et ils l'ensevelirent. Cet événement
se passa à une époque où le paganisme était déjà en décadence,
sans doute vers le règne de Constantin.
L'auteur de la passion, qui connaît parfaitement Tipasa, in
dique avec précision le lieu du martyre. L'idole était adorée sur
une colline, située au centre même de la ville, et formant un
promontoire dans la mer. La description concorde exactement avec
l'aspect des lieux. C'est aujourd'hui la colline du phare. Quant à
l'emplacement du port, il peut encore être reconnu. Il se trouvait
à l'Est de cette colline centrale, entre deux îlots et une autre
colline qui, à cet endroit, s'avance aussi dans la mer. La sainte
reçut la sépulture tout près de cet endroit. La mer porta le corps,
dit l'hagiographe, «in portum ac propemodum finitimum (corpus)
futuro sepulchro tenaci admodum in statione fundavit ». On voit
aussi, d'après un autre paseage de la passion, que le sanctuaire
élevé sur la tombe de la martyre se trouvait en dehors du rena- AFRIQUE ROMAINE 180
part, puisque Firmus, lorsqu'il assiégea Tipasa, put y accéder
librement.
Or en face du port antique, au point culminant de la colline
de l'Est, à trois cents mètres environ du rempart, qui est con
servé, on voit encore les ruines d'une basilique chrétienne, en
tourée d'un vaste cimetière. Le plan en a déjà été publié, d'une
manière inexacte, dans la Revue archéologique (1). M. l'abbé Du-
chesne déclarait dans son étude qu'il n'était pas permis d'hé
siter devant l'identification de cette basilique et du sanctuaire de
Sainte Salsa.
Si l'on avait pu en douter encore, toute incertitude serait
dissipée par les fouilles que vient d'y entreprendre M. Grsell,
chargé de cours à l'Ecole des Lettres d'Alger et ancien membre
de l'Ecole française de Rome. La basilique qui, par suite d'un
allongement postérieur, mesure trente mètres de long sur quinze
mètres de large, était primitivement carrée (quinze mètres de côté).
L'église ancienne se compose d'une partie centrale et de deux
bas côtés séparés de la partie centrale par des piliers carrés. Au
fond, une abside. Vers le milieu de la partie centrale, quoique
un peu poussé à gauche, a été retrouvé un socle rectangulaire
de 2m 34 de long sur lm 70 de large, plaqué de marbre, orné à
chacun de ses angles d'élégants rinceaux (pris sans aucun doute
à un édifice d'époque antérieure). Par derrière, dispersés en évent
ail, ont été trouvés les fragments d'un grand sarcophage de mar
bre à figures, qu'on a brisé en menus morceaux. Plusieurs fra
gments ont été recueillis sur le socle même. La destruction de ce
sarcophage a eu lieu après la démolition partielle de l'église, car
des tuiles de la toiture et des claveaux des piliers supportant la
charpente ont été trouvés sous les fragments dispersés derrière
le socle; cela prouve que le sarcophage n'était pas placé dire
ctement sur le sol de l'église. Il est donc évident qu'il reposait
sur le socle, et enfermait le corps de la sainte, mis à la place
d'honneur. Le socle a été entouré d'une grille en métal.
(1) L. Ledere, Revue Archéologique, T. VII, 1850, pi. 151, n° 3. AFRIQUE ROMAINE 181
Sauf l'espace occupé par une tombe dont nous parlerons tout-
à-1'heure, toute la partie centrale de l'église a été pavée en mo
saïque. Cette mosaïque se retrouve même sous le socle, qui semble
par conséquent d'une époque postérieure à la fondation du sanc
tuaire. Elle présente des motifs de décoration disposés très sy
métriquement, à l'exception d'un grand cadre cai^ré de 2m 25 de
côté situé en avant de l'abside, mais à gauche. Dans ce cadre on
lit l'inscription suivante (cubes bleus; haut, des lettres 0m 16) :
BOMHNESTOSLA
^iciSTSALSADVLCIOU
npC IPROCVMSANCTC
MQ-flVSCELORVMMCNOPKk T
Reciprocum Munera [...]eritumq(ue) Ma[rtyr\ [His Creditum Quae sumptus meruit quae hic \sibi sancto est caelo cernis l\abor(/{ue) ejus qui Salsa gau]det \red\dens celoricm semper quo dulcior sancta inest perficere habitare regno [mu]nus nectar cura aitaria pro[...]t. munus. beata. e inp [que semper, fulgent, er tir \enti, e potenti 182 AFRIQUE ROMAINE
Cette inscription a été endommagée par la pose d'une base appar
tenant à une colonnade de basse époque, et de deux petites piles
servant de soutiens à une grille en métal qui entourait le socle.
Les suppléments des trois premiers vers ont été suggérés à
M. Gsell par M. l'abbé Duchesne. Le dernier mot du second vers
est très probablement un nom propre. Au début du quatrième
vers, Martyr semble certain. Il est difficile de trouver des sup
pléments satisfaisants au dernier vers, et d'expliquer le sens de
la fin de l'inscription.
En avant de ce cadre, et, par conséquent, sur le côté gauche
de la partie centrale de l'église, la fouille a mis à jour un tom
beau orienté à peu près comme l'église avec une légère différence
(direction est-ouest pour les côtés longs). Il est ainsi composé:
1°) Un cippe en pierre, allongé en forme de demi-cylindre,
long de lm 46, large de Om 54, s'élevant de Om 60 au-dessus du ni
veau de la mosaïque environnante, et reposant sur de gros blocs
cubiques enfoncés en terre ; il est décoré d'élégantes rosaces, d'une
fleur de lys et d'une palme en relief; sur la face longue, qui est
tournée vers le nord, il présente un cartouche quadrangulaire
avec l'inscription suivante (hauteur du champ de l'inscription, Orn 40;
largeur Om39; hauteur moyenne des lettres 0m 03) :
φ D D M
FABIAE SALSE MATRI
SANCT · ET · RARISSIME
ET INCOMPARABILI
QVAE VIXIT -ANN LXII
M-II-D-XXVII-H-VIIII-OB
M E R Ι Τ A E IV S · Τ I TV LV M
F-ET-F'ET-N-AEDVCATRI'-I *■;<-.
SVEQ-CONSTABILITOS-REI sic
F E C E R AFRIQUE ROMAINE 183
D(e)d(icatum) m(emoriae). Fabiae Salse mairi sanct(ae) et ra-
rissimae et incomparabili, quae vixit ann(is) LXII, m{ensibus) II,
d(iebus) XXVII, hioris) VIIII, ob merita ejus titulum f(ilii) et
f{iliae) et n(epotes) aeducatrici sueq(ue) constabilitos (---- conatabi-
litricï) rei fecer(unt).
2°) Par derrière ce cippe, un sarcophage en pierre, long de
2m. 09, large de Om. 72. Le couvercle 'de ce sarcophage affleurait
la mosaïque environnante.
3°) Par derrière le sarcophage, trois bornes quadrangulaires
limitant la tombe de ce côté.
L'inscription, évidemment payenne, montre que Fabia Salsa,
sans doute une personne de la même famille que la Sainte, pos
sédait une fortune assez considérable. A certains indices, qu'il
serait trop long d'exposer ici, il est facile de reconnaître que le
monument dont il s'agit, est antérieur à la basilique. Il fut res
pecté lors de la construction de l

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