Guerre, influences politiques et relais d opinions publiques. Étude de cas : le Mexique face à la guerre civile espagnole - article ; n°3 ; vol.23, pg 397-409
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Histoire, économie et société - Année 2004 - Volume 23 - Numéro 3 - Pages 397-409
The Spanish civil war (1936-1939) does not leave anybody indifferent. It unleashes political passions and summons pressure groups. Public opinions identify themselves with one camp or the other of a Spain divided in two. The great European powers fight each other through Spanish republicans and nationalists, to whom they lend their support. An official non-interventionist policy, arbitrated by the League of Nations, stops momentarily the logical bellicose chain towards a European civil war. Beyond the European boundaries, the Spanish civil war also unleashes passions. A similar conflict is anticipated in Mexico, where it does not only take into account opposite ideological forces, like in France, but also clashes about the definitions of a proper Mexican national identity. Thus the imagery of the Spanish conquest is revived. The supporters of hispanity and indigenists fight exploiting the Spanish civil war dialectics. The Mexican- government has many political and cultural affinities with the Spanish Frente popular. It supports the Spanish republi- cans at the League of Nations and provides them with oil, food and weapons. The Mexican inter - ventionism is not as efficient as the Axis powers' in favour of the supporters of Franco, but it acts as a pressure group to make the Western democracies, which are paralysed with a desire of European peace at all costs, feel guilty. Nevertheless, the international position of such a country as Mexico, which has not got the means of its political ambitions, remains of minor importance.
La guerre civile espagnole (1936-1939) ne laisse pas indifférente. Elle agite les passions politiques et mobilise les groupes de pression. Sur la scène internationale, les opinions publiques s'identifient à l'un ou à l'autre des camps d'une Espagne coupée en deux. Les grandes puissances européennes se battent entre elles par républicains et nationalistes espagnols interposés à qui elles apportent leur soutien. Une politique officielle de non-intervention, arbitrée par la Société des Nations, enraye momentanément l'enchaînement logique belliqueux vers une guerre civile européenne. Au- delà des frontières de l'Europe, la guerre d'Espagne agite également les passions. Un conflit similaire est anticipé au Mexique. Il ne prend pas seulement en compte des forces idéologiques opposées, comme en France, mais aussi des confrontations sur les définitions d'une identité nationale proprement mexicaine. L'imaginaire de la conquête espagnole est ainsi ravivé. Les partisans de «Fhispanité» et les «indigénistes» s'affrontent en récupérant la dialectique de la guerre d'Espagne. Le gouvernement mexicain a de nombreuses affinités politiques et culturelles avec le Frente popular espagnol. Il soutient les républicains d'Espagne à la Société des Nations et leur fournit du pétrole, des denrées alimentaires et des armes. L'interventionnisme mexicain n'a pas la même efficacité que celui des pays de l'Axe vis-à-vis des franquistes mais il agit comme un groupe de pression pour culpabiliser les démocraties occidentales paralysées par un désir de paix européenne à tout prix. Toutefois la position internationale d'un pays comme le Mexique qui n'a pas les moyens de ses ambitions politiques reste secondaire.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 65
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Eddy Noblet
Guerre, influences politiques et relais d'opinions publiques.
Étude de cas : le Mexique face à la guerre civile espagnole
In: Histoire, économie et société. 2004, 23e année, n°3. pp. 397-409.
Citer ce document / Cite this document :
Noblet Eddy. Guerre, influences politiques et relais d'opinions publiques. Étude de cas : le Mexique face à la guerre civile
espagnole. In: Histoire, économie et société. 2004, 23e année, n°3. pp. 397-409.
doi : 10.3406/hes.2004.2431
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_2004_num_23_3_2431Abstract
The Spanish civil war (1936-1939) does not leave anybody indifferent. It unleashes political passions
and summons pressure groups. Public opinions identify themselves with one camp or the other of a
Spain divided in two. The great European powers fight each other through Spanish republicans and
nationalists, to whom they lend their support. An official non-interventionist policy, arbitrated by the
League of Nations, stops momentarily the logical bellicose chain towards a European civil war. Beyond
the European boundaries, the Spanish civil war also unleashes passions. A similar conflict is anticipated
in Mexico, where it does not only take into account opposite ideological forces, like in France, but also
clashes about the definitions of a proper Mexican national identity. Thus the imagery of the Spanish
conquest is revived. The supporters of "hispanity" and "indigenists" fight exploiting the Spanish civil war
dialectics. The Mexican- government has many political and cultural affinities with the "Frente
popular". It supports the Spanish republi- cans at the League of Nations and provides them with oil, food
and weapons. The Mexican inter - ventionism is not as efficient as the Axis powers' in favour of the
supporters of Franco, but it acts as a pressure group to make the Western democracies, which are
paralysed with a desire of European peace at all costs, feel guilty. Nevertheless, the international
position of such a country as Mexico, which has not got the means of its political ambitions, remains of
minor importance.
Résumé
La guerre civile espagnole (1936-1939) ne laisse pas indifférente. Elle agite les passions politiques et
mobilise les groupes de pression. Sur la scène internationale, les opinions publiques s'identifient à l'un
ou à l'autre des camps d'une Espagne coupée en deux. Les grandes puissances européennes se
battent entre elles par républicains et nationalistes espagnols interposés à qui elles apportent leur
soutien. Une politique officielle de non-intervention, arbitrée par la Société des Nations, enraye
momentanément l'enchaînement logique belliqueux vers une guerre civile européenne. Au- delà des
frontières de l'Europe, la guerre d'Espagne agite également les passions. Un conflit similaire est
anticipé au Mexique. Il ne prend pas seulement en compte des forces idéologiques opposées, comme
en France, mais aussi des confrontations sur les définitions d'une identité nationale proprement
mexicaine. L'imaginaire de la conquête espagnole est ainsi ravivé. Les partisans de «Fhispanité» et les
«indigénistes» s'affrontent en récupérant la dialectique de la guerre d'Espagne. Le gouvernement
mexicain a de nombreuses affinités politiques et culturelles avec le Frente popular espagnol. Il soutient
les républicains d'Espagne à la Société des Nations et leur fournit du pétrole, des denrées alimentaires
et des armes. L'interventionnisme mexicain n'a pas la même efficacité que celui des pays de l'Axe vis-à-
vis des franquistes mais il agit comme un groupe de pression pour culpabiliser les démocraties
occidentales paralysées par un désir de paix européenne à tout prix. Toutefois la position internationale
d'un pays comme le Mexique qui n'a pas les moyens de ses ambitions politiques reste secondaire.influences politiques Guerre,
et relais d'opinions publiques
Etude de cas : le Mexique face à la guerre civile espagnole
par Eddy NOBLET
Résumé
La guerre civile espagnole (1936-1939) ne laisse pas indifférente. Elle agite les passions polit
iques et mobilise les groupes de pression. Sur la scène internationale, les opinions publiques s'ident
ifient à l'un ou à l'autre des camps d'une Espagne coupée en deux. Les grandes puissances
européennes se battent entre elles par républicains et nationalistes espagnols interposés à qui elles
apportent leur soutien. Une politique officielle de non-intervention, arbitrée par la Société des Nations,
enraye momentanément l'enchaînement logique belliqueux vers une guerre civile européenne. Au-
delà des frontières de l'Europe, la guerre d'Espagne agite également les passions. Un conflit simi
laire est anticipé au Mexique. Il ne prend pas seulement en compte des forces idéologiques
opposées, comme en France, mais aussi des confrontations sur les définitions d'une identité natio
nale proprement mexicaine. L'imaginaire de la conquête espagnole est ainsi ravivé. Les partisans
de «Fhispanité» et les «indigénistes» s'affrontent en récupérant la dialectique de la guerre d'Espagne.
Le gouvernement mexicain a de nombreuses affinités politiques et culturelles avec le Frente popular
espagnol. Il soutient les républicains d'Espagne à la Société des Nations et leur fournit du pétrole,
des denrées alimentaires et des armes. L'interventionnisme mexicain n'a pas la même efficacité que
celui des pays de l'Axe vis-à-vis des franquistes mais il agit comme un groupe de pression pour culpabil
iser les démocraties occidentales paralysées par un désir de paix européenne à tout prix. Toutefois
la position internationale d'un pays comme le Mexique qui n'a pas les moyens de ses ambitions poli
tiques reste secondaire.
Abstract
The Spanish civil war (1936-1939) does not leave anybody indifferent. It unleashes political
passions and summons pressure groups. Public opinions identify themselves with one camp or the
other of a Spain divided in two. The great European powers fight each other through Spanish repu
blicans and nationalists, to whom they lend their support. An official non-interventionist policy, ar
bitrated by the League of Nations, stops momentarily the logical bellicose chain towards a
European civil war. Beyond the European boundaries, the Spanish civil war also unleashes pas
sions. A similar conflict is anticipated in Mexico, where it does not only take into account opposite
ideological forces, like in France, but also clashes about the definitions of a proper Mexican natio
nal identity. Thus the imagery of the Spanish conquest is revived. The supporters of
"indigenists" fight exploiting the civil war dialectics. The Mexican- government "hispanity" has many and
political and cultural affinities with the Spanish "Frente popular". It supports the Spanish republi-
n" 3, 2004 398 Eddy Noblet
cans at the League of Nations and provides them with oil, food and weapons. The Mexican inter -
ventionism is not as efficient as the Axis powers' in favour of the supporters of Franco, but it acts
as a pressure group to make the Western democracies, which are paralysed with a desire of Euro
pean peace at all costs, feel guilty. Nevertheless, the international position of such a country as
Mexico, which has not got the means of its political ambitions, remains of minor importance.
La guerre civile espagnole (1936-1939) ne laisse pas indifférente. Elle agite les
passions politiques et mobilise les groupes de pression. À l'ère des masses, les opi
nions publiques s'activent, relaient ou doublent les institutions. Le 18 juillet 1936, le
soulèvement militaire au Maroc s'étend à toute l'Espagne bientôt coupée en deux
camps : les loyalistes d'une part qui soutiennent le gouvernement du Frente popular
issu des élections du 16 février et les nationalistes, d'autre part, qui s'organisent pro
gressivement autour du général Franco. Les États agissent selon des principes ration
nels, leurs intérêts, et manœuvrent afin de traduire leurs priorités et leurs objectifs
stratégiques en opportunités concrètes. Les affinités politiques, les doctrines, les sensi
bilités morales et religieuses créent également des liens qui dépassent les seuls intérêts
nationaux. La crise espagnole, dont l'impact est significatif, s'ouvre ainsi sur la scène
internationale. La France du Front populaire soutient l'Espagne républicaine appuyée
par ailleurs par une puissance opportuniste: l'URSS. En face, l'Allemagne nazie, l'Italie
fasciste et dans une moindre mesure le Portugal de Salazar arment et fina

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