HISTORIQUE DE LA CORPORATION DES BIBLIOTHÉCAIRES PROFESSIONNELS DU ...

Informations

• Publié par: ylumagol
• Nombre de lectures: 105
• Langue: Français

Extrait

HISTORIQUE DE LA CORPORATION DES BIBLIOTHÉCAIRES   PROFESSIONNELS DU QUÉBEC

Marcel Lajeunesse

Les anniversaires et les commémorations servent souvent, en plus des célébrations auxquelles ils donnent lieu, à des retours sur les actions et les réalisations d’une institution pendant la période passée et à des réflexions sur son rôle dans la société dans laquelle elle s’insère. Le passé, le présent et même le futur peuvent se conjuguer lors de ces événements. Il en est ainsi pour le quarantième anniversaire de la création de la Corporation des bibliothécaires professionnels du Québec en 2009.

La genèse de la Corporation Le 30 mai 1969, était sanctionnée à l’Assemblée nationale du Québec la loi 175 constituant la Corporation des bibliothé - caires professionnels du Québec. La passation de cette loi était l’aboutissement d’un long processus dans l’histoire de la bibliothéconomie québécoise. C’est un lieu commun d’affir - mer que le monde des bibliothèques québécoises a subi au cours de son histoire nombre d’avatars et qu’il est arrivé tardi - vement à la modernité quand on compare son histoire à celle de ses voisins canadiens et américains. Ce n’est pas le propos d’en expliquer les causes dans ce texte. Quoi qu’il en soit, la

10 •  bibliothécaire : passeur de savoirs

fin de la décennie 1950 et la décennie 1960 ont été une période qui a donné lieu à des actions qui ont contribué à la modernisation des divers types de bibliothèques. D’abord, dans un mémoire à la Commission royale sur les problèmes consti - tutionnels au Québec, présidée par le juge Thomas Tremblay, l’Association canadienne des bibliothécaires de langue fran - çaise (acblf) avait brossé le sombre portrait des bibliothèques publiques québécoises et elle avait proposé des actions néces - saires à la mise en place d’une vérit able politique de lecture publique. La loi 35 votée par l’Assemblée législative en décembre 1959 découle des propositions et des pressions des associations professionnelles, et en premier lieu de l’acblf. Au tournant des années 1960, les collèges classiques, tant ceux affiliés à l’Université Laval que ceux affiliés à l’Université de Montréal, étaient engagés dans une réforme profonde de la pédagogie de leurs institutions. Pour répondre aux exigen - ces de leur université de tutelle, les collèges devaient créer une bibliothèque centrale et donner à celle-ci un rôle péda - gogique important. Dans son volumeRegard sur l’évolution des bibliothèques québécoises,Jean-Rémi Brault a bien traduit le dynamisme qui a animé le monde des bibliothèques de collège au cours de ces années et les services qui y ont été créés, dont la Centrale des bibliothèques (Brault, 2004). Pre - nant en compte les difficultés auxquelles faisait face l’École des bibliothécaires, ses moyens financiers limités, son absence d’un corps professoral de carrière, son statut ambigu dans l’Université de Montréal, Edmond Desrochers publiait en 1960 un article-plaidoyer réclamant « une école profession- nelle de bibliothécaires ». Répondant à cet appel, l’Université de Montréal créait dès 1961 l’École de bibliothéconomie en tant que département régulier de cet établissement. La décennie 1960 donna aussi lieu à un développement considérable des études supérieures et de la recherche dans les universités québécoises. Les universités francophones devaient se donner d’« authentiques bibliothèques universi -