Inscriptions archaïques de Mantinée (pl. XIX-XX) - article ; n°1 ; vol.16, pg 568-579
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Inscriptions archaïques de Mantinée (pl. XIX-XX) - article ; n°1 ; vol.16, pg 568-579

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Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1892 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 568-579
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1892
Nombre de lectures 21
Langue Français

Extrait

Gustave Fougères
Inscriptions archaïques de Mantinée (pl. XIX-XX)
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 16, 1892. pp. 568-579.
Citer ce document / Cite this document :
Fougères Gustave. Inscriptions archaïques de Mantinée (pl. XIX-XX). In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 16,
1892. pp. 568-579.
doi : 10.3406/bch.1892.3817
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1892_num_16_1_3817' · INSCRIPTIONS ARCHAÏQUES DE MANTiNÉE
Le rapport adressé à M. le Directeur de l'École d'Athènes
la'firi de ma première campagne de fouilles à Mantiné»
sept. 1887) signalait la découverte d'un fragment d'ins
cription archaïque, en dialecte arcadienr de 36 lignes (1). Plus
tard; en poursuivant mes recherches, j*ai eu la préoccupation
constante de compléter cet important morceau, par la trou
vaille d'un autre fragment. Si mon attente a été déçue, en ce
sens que je n'ai pas réussi à ajouter de nouvelles lignés à cel
les qui m'avaient inspiré tant d'espoir, en revanche j'ai eu la
surprise de trouver un autre fragment archaïque de 20 lignes*
d'une provenance toute différente, mais d'un intérêt non moin-
'dre.' Ce sont les deux textes dont je donne ici le fac-similé
d'après mes estampages (PI. XIX et XX). On verra comment,
tout incomplets et différents qu'ils sont, ils s'éclairent Tun
par l'autre et doivent être rapprochés (2).
, (H B0B.t XI, p. 489, ' -
< (2) On me reprochera sans doule une publication si tardive. T&î evi, en
effet, Je tort de ne pas désespérer assez tôt. Outre le désir de trouver une
suite à ce commencement, de sérieuses difficultés ont retardé la lecture et
l'interprétation d'un des textes. Si j'ai dû vite renoncer à tout comprendre
.et à tout expliquer, du moins ai-je voulu mettre les autres en mesure de
mieux faire. Je me suis, par des essais nombreux sur des estampages di
vers, attaché à établir aussi nettement et fidèlement que j'ai pu, l'état mat
ériel du texte. Pendant longtemps, quelques lignes me sont restées indé
chiffrables. Ceux qui ne se bornent pas à remanier les inscriptions déjà pu«
bliées, mais qui ont été personnellement aux prises avec des estampages
rebelles, excuseront mes scrupules. Les impatients, au lieu de me blâmer,
devront me savoir gré de mes lenteurs; ce qua j'ai fait, ils n'auront plus à
.£k faire; je leur laisse encore assez de besogne f (Voir Richard Meister,(înecn.
Dial., II, p. 318, note 78, et Verhandtungen der ssechs. Gesellsc/iaft der Wis-
.t Phil. hist. Classe, 1889, p. 97). ' ' ' INSCRIPTIONS ARCHAÏQUES DE MANTINÉE
La première inscription provient des murs de. l'église by
zantine située en face de l'entrée S.-E. de l'agora(l). Elle est
gravée sur un bloc de calcaire gris, équarri. H. 0m#32. — L.
0m*84. — Ep. 0m*35. La face supérieure est creusée. de. deux
trous destinés à l'encastrement des pieds d'une. statue. C'est
probablement à l'époque romaine que cette pierre fut convert
ie en piédestal. Beaucoup de matériaux de Mantinée racon
tent ainsi par leur seul aspect les vicissitudes de la ville.
Ainsi, ce bloc faisait partie, aux temps archaïques, d'un mur
d'appareil hellénique que couvrait une vaste inscription,
comme le mur fameux de Gortyne. Après les bouleversements
de la période macédonienne, peut-être à l'époque du relèv
ement patronné par Hadrien, les ruines helléniques furent em
ployées à la restauration des monuments. C'est alors qu'on
fit de notre pierre une base de statue. Enfin, pendant la s
econde renaissance qui suivit l'établissement des Slaves et la
fondation de Goritza sur le site de Mantinée, alors que, au IXe
siècle, l'hellénisme byzantin tenta par la propagande religieuse
de reconquérir le sol de. la patrie, cette pierre fut incorporée
dans une des nombreuses chapelles qui surgirent parmi les
marais de la bourgade barbare (2).
1 [Ρο]φλέασι οίδε iv Άλβ*ν
. ασυρνος
.θ .ης
5 Θ«ό[χ]οσ<χμος(?)
M) Voy. le plan de Mantinée, BCH., XÎV, pi. i.
(2) Aujourd'hui, elle est dans une cour du Gymnase de Tripolis tratUfor-
en Musée provisoire. · .' .·. ■'■'-· w .,-!.; '
.
INSCRIPTIONS ARCHAÏQUES DE MANTIN&B 57(X
. . . άπας
ις
· ! 10 Άρίαντος
Άντιλαέδας
.. . . θις '. 'Πέσκλαρος '
.0. .νορος . ·.. . .-·...:
' · . . • [Ρο]<ρλέοι αν χρηστήριόν κα κρίνττ) . . \
* ' 15 .·. . ΚΟ^ΙΑΙ κα κριθτ) η των χρημάτων
' '* >·*.:- Fowia ταϊ τ&ς Θεώ Tjvat
δάσασσθαι τας αν οδεάσας(?) '·*'·.
' ' ' ■ " . ει τοΐ; Ρωφληκόσι ίπί τωϊδε δικασα[Λε[νωι]
■ * * ■ ά τε Θεός κας οί δικασσταΐ άπυ[δ]εδο{λίν[οι]
20 των χρηαάτων το λάχος άτίβχόμινος . !..
* ' ' » • κατορρεντερον γένος ηναι ' . '.
"' ' ■ . ά[λατα πάντα άπυ τοϊ Ιεροί ιλαον ηναι . .
' " - . . » ÈlFA.-.AI κάτνοίκατών KVlKO ΕΚΦΕ^ΕΚ. .
' " -Υ^ΘΑΑ.Α^ΕΕ. ΕΤΘΙΤΘΙΑ..: .
: · '25 Εινις cv τδ(ι) ίερδι τών'τότ[ΐ απυθανόντων (?)] . . '. ·'· '. .
ίστι είν * αυτός εΪίνε [ Î]- φονής
' ■ '■ κατορρεντερον εινε τ[ο γένος (?)] . . . : . ■ νις,
' είνε τας'φαρθένω ΙΝΟΕΝφΙ
' χρηστηριον* εί δε [/.η, ί'λα[ον ηναι(?)] ... . . το
30 εί ΦΕΟ ανδρός φονης εσστω . '·
'τών ανδρών ε?νε Tôtç <ραρθέν[ω], ..'.... ·' -' . * .
των τότε αποθανόντων ιν·τ[δι ίερδι] -*..... '.ν,
'
κας |*η πρόσσθα γένηστο η έ[ργ]
τώτω τε η ούτος ΙΝΟΟΝ φόνο. ..;.."· :;
35 ει δε πρόσσθα γένηστο η έργ ·.' ' . "
.' κας (ΐη φονης, ϊλαον ηναι. - . .
■ ■■:·-,.',
— Notre texte est divisé en deux colonnes. Nous Gravure.
n'avons ni le début des lignes de la colonne gauche, ni la fin
des lignes de la colonne droite. Il semble au&si.que les têtes
des deux colonnes ne sont que la suite d'un texte plus étendu
gravé sur une pierre superposée à celle-ci. Mais les lignes
inférieures de chaque colonne marquent . bien la fin du texte. INSCRIPTIONS AHCHAÏQUES DE MANTINÉE 571
Les caractères hauts de 12 à 13 millimètres sont assez pro
fondément gravés; mais la lecture, surtout dans la première
partie de la colonne gauche, est rendue difficile par l'état de
la pierre, rongée, coupée en tous sens par des stries où s'éga
rent les jambages des lettres. Souvent même les défauts du
calcaire, et tout un réseau de veines dures et brunâtres, ont
obligé le graveur à déplacer, espacer, hausser ou baisser cer
taines lettres.
Alphabet. — II est archaïque, avec les formes les plus an-i
ciennes, déjà connues, du γ (c), du δ (F), du ν (Κ. quelquef
ois W), du p ( fr), de Γυ (ν), du φ (Φ), du χ (*). Ε sert pour
s et pour η. Le même signe, une circonférence tracée au vil-
brequin avec un point profond au centre, Θ — le même point
est apparent aussi dans le Φ — , représente à la fois les θ, ο,
ω. Le digamma apparaît trois fois devant un 0. Il manque
M, ξ. ψ.
L'originalité de cet alphabet, c'est l'emploi du (λ lunaire:-
O. Si je ne me trompe, c'est une nouveauté épigraphique. Le
γ lunaire est assez répandu dans les alphabets péloponnésiens;
c'est un dérivé naturel de la forme commune, le γ brisé. On
est plus embarrassé pour dériver le ja lunaire du M ordinaire
à trois branches. Cette lettre, en effet, est une de celles qui
offrent le moins de variantes. Elles consistent uniquement dans
le nombre et le plus ou moins d'écartement et de longueur des
jambages de droite. (/A Κ ou m/). Mais on remarquera que
cette dernière forme est la copie retournée du prototype, le
mem phénicien. Or celui-ci se présente ainsi sur l'alphabet
de Tyr: vvj, avec la barre droite; mais il a, sur la stèle de
Mésa, la grande branche incurvée. Ainsi s'explique le d ar
chaïque de Mantinée. C'est la branche principale du ment
sémitique sous la forme qu'on lui voit dans l'alphabet moa-
bite. Les jambages annexes ont sans doute disparu par abré
viation. Par une bizarre exception, cette lettre a échappé au
demi-tour à droite que les Grecs ont imposé aux caractères
phéniciens en adoptant l'écriture de gauche à droite. ■

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