L argent caché par Pierre Leclert en 1420 (trésor de Lessay) - article ; n°20 ; vol.6, pg 131-156
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L'argent caché par Pierre Leclert en 1420 (trésor de Lessay) - article ; n°20 ; vol.6, pg 131-156

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Description

Revue numismatique - Année 1978 - Volume 6 - Numéro 20 - Pages 131-156
26 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 63
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Françoise Dumas
Raymond Monard
L'argent caché par Pierre Leclert en 1420 (trésor de Lessay)
In: Revue numismatique, 6e série - Tome 20, année 1978 pp. 131-156.
Citer ce document / Cite this document :
Dumas Françoise, Monard Raymond. L'argent caché par Pierre Leclert en 1420 (trésor de Lessay). In: Revue numismatique, 6e
série - Tome 20, année 1978 pp. 131-156.
doi : 10.3406/numi.1978.1785
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/numi_0484-8942_1978_num_6_20_1785Fkançoise DUMAS et Raymond MONARD
L'ARGENT CACHÉ PAR PIERRE LECLERT EN 1420
(TRÉSOR DE LESSAY)
(PL XIX-XXIII)
Le trésor de Lessay fut découvert durant l'automne 1971 par
un cultivateur, M. Jacques Becquet, qui arasait l'emplacement
d'une haie détruite au bulldozer un an auparavant, au lieudit
la Bouillonnerie (Village de Cartot, с Lessay, arr. Coutances,
Manche). Il n'y eut pas une mais plusieurs découvertes successives,
entre septembre et décembre de cette année. Des pièces furent
retrouvées en dehors de l'emplacement du dépôt, en traînée
jusqu'à l'endroit où avaient été déposés les déblais. L'inventeur
mit au jour successivement une centaine de monnaies enfermées
dans un pot de terre déposé dans une écuelle en argent, diverses
monnaies dont certaines étaient isolées par un morceau de toile
de lin cousue et une bague en argent, d'autres monnaies enfin;
le total s'élève à 543 exemplaires. Ce trésor a été confié au docteur
Monard puis au Cabinet des Médailles pour un examen détaillé
des pièces dont on trouvera le catalogue ci-après. Il a fait l'objet
de plusieurs interventions dans le Bulletin de la Société française
de numismatique en 1972 et 19731.
498 guénars de Charles VI et 13 imitations de Bourgogne,
Bretagne et Rummen, 6 gros au lis, 17 grossus, 1 florette de
Charles VI, 1 florette d'Henri V et six blancs de Bretagne ont été
répertoriés.
En voici l'inventaire sommaire :
1. R. Monard, Le Trésor de Lessay. Dépôt monétaire de la fin du règne de
Charles VI, BSFN, 1972, p. 166-172. — P. Prieur. A propos du trésor de Lessay,
id., p. 182-183. — F. Dumas & R. Monard. Le Trésor de Lessay... (Complément et
rectificatif, id. 1973, p. 441-447). 1
132 FRANÇOISE DUMAS ET RAYMOND MONARD
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Outre ces 543 pièces, l'ensemble comprenait une écuelle et une
bague sigillée au nom de P. LECLERT.
Les monnaies et les documents écrits permettent de dater assez
précisément Г enfouissement de cet ensemble. La monnaie la
plus récente est une florette d'Henri V sur laquelle le roi d'Angleterre
a abandonné le titre de roi de France dont il se prévalait depuis
janvier 1419 pour celui d'héritier de France, titre qui lui avait
été reconnu par le traité de Troyes en mai 1420. L'émission de
ces pièces a commencé en juin 1420. Le trésor n'a été abandonné
qu'après cette date. Il n'a pu l'être bien longtemps après car
le fonds de l'abbaye de Lessay, détruit en 1944, gardait trace
de la « donation... d'une rente de dix boisseaux de froment à
prendre sur les héritiers de Pierre Leclerc de Sainte-Opportune »
en 14202.
C'est donc dans la seconde moitié de l'année 1420 que cet
ensemble a été enfoui. Mais tout porte à croire qu'il a été constitué
plus tôt. On constate en effet un trou de près de trois ans entre
la florette d'Henri V émise à partir de juin 1420 et les plus récentes
des monnaies de Charles VI (5e émission de guénars : mai 1417,
lre émission de florettes : mai 1417). Les florettes frappées en
quantité dans le royaume à partir d'octobre 1417 ne se trouvent
pas à Lessay. La petite fortune de Pierre Leclert a pu être réunie
vers les années 1417 et la florette d'Henri V y être ajoutée en 1420.
Une autre explication pourrait être avancée pour justifier
ce trou. Il est vraisemblable que les relations de la presqu'île
du Cotentin avec le reste du royaume ont été quelque peu perturbées
par la conquête anglaise de la Basse-Normandie menée en 1417
et 1418. C'est en 1418 que Gloucester alla jusqu'à Cherbourg
qui capitula en septembre. Les monnaies royales n'auraient pas
pénétré jusqu'à la région de Lessay. Il faut cependant noter,
à l'encontre de cette hypothèse, que les premières émissions de
florettes d'Henri V faites à Rouen en 1419 et au début de 1420
ne se trouvent pas non plus dans ce trésor. De plus cet ensemble
est une thésaurisation, de courte durée, et non pas une ponction
dans la circulation courante. Les trésors de la même époque
2. F. Doblet, Inventaire sommaire des Archives départementales... Manche...,
série H..., III, Abbayes... de Lessay. Saint-Lô, 1912. H 6073. On trouve trace de la
famille Le Clerc en 1430 (H 6023) ainsi qu'au xvie siècle (H 6022, 6376). M. Nédelec,
directeur du service d'archives départementales a bien voulu nous préciser que
Sainte-Opportune a été, jusqu'à la Révolution le nom de l'agglomération actuelle de
Lessay. TRESOR DE LESSAY 135
contiennent des guénars ou, lorsqu'ils sont un peu plus tardifs
et que les florettes frappées en abondance envahissent la circulation,
des guénars et des florettes. Le trésor de Lessay se distingue
par la présence de grossus et de gros aux lis. Ces pièces se trouvaient,
d'après l'inventeur, dans le sac de toile (les grossus, 4 gros aux lis
et 1 florette). Elles avaient donc été placées à part, sans doute en
raison de leur titre et de leur valeur. Le trésor de Lessay apparaît
donc comme un ensemble composite, caractère accentué par les
objets d'argent qui l'accompagnaient.
La composition du trésor est remarquable. Cet ensemble réunit
des monnaies d'argent représentant les types créés par le roi
Charles VI de son avènement à l'époque où le conflit entre
Armagnacs et Bourguignons et la conquête de la Normandie
par Henri V déchira le royaume (1385-1417).
A côté des guénars et des florettes qui abondent dans les trésors
de cette époque, on trouve des gros aux lis et des grossus, pièces
de titre élevé créées en 1413 pour remplacer les guénars sous la
pression du mouvement « cabochien ».
Une petite énigme mérite d'être signalée. C'est l'absence de
guénars de la 4e émission (1411-1417) pour l'atelier de Troyes.
M. Prieur a remarqué cette lacune inexplicable puisque des
guénars y ont effectivement été fabriqués à plusieurs millions
d'exemplaires tant avant qu'après l'émission de gros aux lis. Or
le trésor de Lessay n'est pas le seul qui présente une telle parti
cularité. Ni dans le trésor de Beauvais qui comprenait 2091 guénars,
ni dans deux trésors de provenance inconnue comprenant respec
tivement, 468 guénars et 276 guénars (sur 464 pièces), ni dans
celui d'Ivry-la-Bataille (153 sur 162 n'apparaît
le moindre guénar frappé à Troyes entre 1411 et mai 1417. Même
absence dans celui de Commer, enfoui en 14193. Il existe pourtant
au moins une pièce de cette émission (coll. Prieur, actue

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