L État pare-chocs. Perspectives 2000-2001 pour l économie française - article ; n°1 ; vol.75, pg 105-150
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L'État pare-chocs. Perspectives 2000-2001 pour l'économie française - article ; n°1 ; vol.75, pg 105-150

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Revue de l'OFCE - Année 2000 - Volume 75 - Numéro 1 - Pages 105-150
The State, as a shock absorber Forecast for the French economy in 2000 and 2001 Division Economie Francaise In 2000, the raise in oil price represented a levy on the GDP of around 0,5 %. Indirect taxes were lowered to alleviate the inflationary consequences. So the virtuous dynamics experienced in Europe since 1997 wouldn't be stopped. The GDP would grow by 3,4 % in 2000 and 3,7 % in 2001. Growth and reduction of working time would stimulate employment. The household purchasing power would sustain consumption. More over, the raise in imported goods priees hasn't deteriorate corporate margins thanks to controlled wage costs. Firms should go on investing, thus stabilising the capacity utilisation rate. By the end of 2001, French economy should grow at its potential pace. Growth would allow for tax cuts : for the first time since 1992, tax would diminish as a percentage of GDP. JEL code : F 01
La prévision de croissance de l'OFCE est de 3,4 % pour l'année 2000 et de 3,7 % pour l'année 2001. La dynamique vertueuse de croissance enclenchée en France et en Europe depuis 1997 se poursuit. La hausse des produits pétroliers opère une ponction d'environ 0,5 point de PIB en 2000. En diminuant la fiscalité indirecte, l'État amortit l'impact inflationniste de ce choc, d'autant que l'inflation anticipée reste faible. L'alourdissement de la facture pétrolière n'enraye pas les moteurs de la croissance que sont la consommation et l'investissement. L'emploi reste dynamique du fait de l'activité et de la diffusion des 35 heures. Il garantit la progression du pouvoir d'achat des ménages et donc de la consommation. Par ailleurs, la modération salariale a permis que la hausse du prix des produits importés n'entame pas les marges des entreprises au niveau global. Celles-ci poursuivraient leurs investissements, ce qui stabiliserait les tensions sur l'appareil productif. Les administrations publiques utilisent les marges dégagées par la croissance pour réduire les impôts : le taux des prélèvements obligatoires baisserait pour la première fois depuis 1992.
46 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2000
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Division économie française
Valérie Chauvin
Gaël Dupont
Eric Heyer
Xavier Timbeau
Françoise Charpin
Hervé Péléraux
L'État pare-chocs. Perspectives 2000-2001 pour l'économie
française
In: Revue de l'OFCE. N°75, 2000. pp. 105-150.
Citer ce document / Cite this document :
Division économie française, Chauvin Valérie, Dupont Gaël, Heyer Eric, Timbeau Xavier, Charpin Françoise, Péléraux Hervé.
L'État pare-chocs. Perspectives 2000-2001 pour l'économie française. In: Revue de l'OFCE. N°75, 2000. pp. 105-150.
doi : 10.3406/ofce.2000.1629
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ofce_0751-6614_2000_num_75_1_1629Abstract
The State, as a shock absorber
Forecast for the French economy in 2000 and 2001
Division Economie Francaise
In 2000, the raise in oil price represented a levy on the GDP of around 0,5 %. Indirect taxes were
lowered to alleviate the inflationary consequences. So the virtuous dynamics experienced in Europe
since 1997 wouldn't be stopped. The GDP would grow by 3,4 % in 2000 and 3,7 % in 2001. Growth and
reduction of working time would stimulate employment. The household purchasing power would sustain
consumption. More over, the raise in imported goods priees hasn't deteriorate corporate margins thanks
to controlled wage costs. Firms should go on investing, thus stabilising the capacity utilisation rate. By
the end of 2001, French economy should grow at its potential pace. Growth would allow for tax cuts : for
the first time since 1992, tax would diminish as a percentage of GDP.
JEL code : F 01
Résumé
La prévision de croissance de l'OFCE est de 3,4 % pour l'année 2000 et de 3,7 % pour l'année 2001. La
dynamique vertueuse de croissance enclenchée en France et en Europe depuis 1997 se poursuit. La
hausse des produits pétroliers opère une ponction d'environ 0,5 point de PIB en 2000. En diminuant la
fiscalité indirecte, l'État amortit l'impact inflationniste de ce choc, d'autant que l'inflation anticipée reste
faible. L'alourdissement de la facture pétrolière n'enraye pas les moteurs de la croissance que sont la
consommation et l'investissement. L'emploi reste dynamique du fait de l'activité et de la diffusion des 35
heures. Il garantit la progression du pouvoir d'achat des ménages et donc de la consommation. Par
ailleurs, la modération salariale a permis que la hausse du prix des produits importés n'entame pas les
marges des entreprises au niveau global. Celles-ci poursuivraient leurs investissements, ce qui
stabiliserait les tensions sur l'appareil productif. Les administrations publiques utilisent les marges
dégagées par la croissance pour réduire les impôts : le taux des prélèvements obligatoires baisserait
pour la première fois depuis 1992.de l'OFCE n° 75 1 octobre 2000 Revue
L'État pare-chocs
Perspectives 2000-2001
pour l'économie française
enclenchée et des 2000. de La produits 3,7 En prévision % diminuant en pétroliers pour France de l'année croissance la et opère fiscalité en 2001. Europe une de ponction La l'OFCE indirecte, depuis dynamique est d'environ l'État 1997 de 3,4 vertueuse se amortit % poursuit. 0,5 pour point l'impact de l'année La de croissance PIB hausse infla2000 en
tionniste de ce choc, d'autant que l'inflation anticipée reste faible.
L'alourdissement de la facture pétrolière n'enraye pas les moteurs de la
croissance que sont la consommation et l'investissement. L'emploi reste
dynamique du fait de l'activité et de la diffusion des 35 heures. Il garantit
la progression du pouvoir d'achat des ménages et donc de la consomm
ation. Par ailleurs, la modération salariale a permis que la hausse du
prix des produits importés n'entame pas les marges des entreprises au
niveau global. Celles-ci poursuivraient leurs investissements, ce qui stabi
liserait les tensions sur l'appareil productif. Les administrations publiques
utilisent les marges dégagées par la croissance pour réduire les impôts :
le taux des prélèvements obligatoires baisserait pour la première fois
depuis 1992.
La conjoncture de l'année 2000 est marquée par un choc imprévu,
provenant de l'environnement international, diminuant la croissance par
rapport aux scénarios les plus optimistes (tableau 1). Les produits pétrol
iers se sont fortement renchéris depuis 1999, opérant un transfert de
richesse des pays consommateurs vers les pays producteurs.
Les mécanismes de ce choc pétrolier sont comparables à ceux
qu'avait connus l'économie mondiale en 1973 et en 1979. Mais le
transfert de revenu est cette fois très inférieur (environ le quart du choc
de 1973) : la hausse, en terme réel, du prix du pétrole est plus faible, et
les économies sont moins dépendantes du pétrole qu'elles ne l'étaient à
l'époque.
* Cette prévision a été réalisée à l'aide du modèle trimestriel de l'économie française,
e-mod.fr, par une équipe composée de Valérie Chauvin, Gaël Dupont, Éric Heyer et Xavier
Timbeau. L'indicateur avancé est réalisé par Françoise Charpin et Hervé Péléraux. La
prévision tient compte des informations disponibles à la fin septembre 2000 et intègre les
comptes nationaux trimestriels de septembre 2000, à savoir le compte emplois ressources
jusqu'au deuxième trimestre 2000 et les comptes d'agents jusqu'au premier trimestre 2000.
La prévision et le modèle reposent sur les données et les concepts de la comptabilité
nationale base 95 dans le cadre du SEC95. Le modèle est estimé sur la période 1978-1999. :
106 Division économie française
1. Contribution à la croissance du PIB
Moyennes annuelles en % 1999 2000 2001 1998
Dépenses des ménages 1,6 1,8 2,0 2,0
Investissements des entreprises 0,9 0,8 1,0 0,9 des administrations 0,2 0,7 0,5 0,4
-0,4 Variations de stocks 0,6 0,1 0,2
Total de la demande intérieure 3,8 2,8 3,2 3,5
Solde extérieur -0,6 0,1 0,2 0,2
Taux de croissance du PIB 3,2 2,9 3,4 3,7
Sources INSEE, comptes trimestriels ; prévision OFCE en 2000-2001.
Un choc pétrolier est d'abord un prélèvement sur la richesse
nationale : on peut, à court terme, difficilement substituer une autre
source d'énergie au pétrole. La hausse des prix est subie par les utilisa
teurs (consommateurs ou entreprises), qui doivent soit puiser dans leur
épargne, soit réduire leur consommation en volume. Les pays produc
teurs de pétrole imposent ainsi aux pays consommateurs une
augmentation de leur rente pétrolière.
Ensuite, le choc pétrolier se transmet à l'économie si les agents
affectés cherchent à reconstituer leur revenu réel : les entreprises en
augmentent leurs prix de vente ; les ménages exigent des hausses de
salaire. Dans une économie purement concurrentielle, la hausse du prix
des inputs se transmet au prix de d'offre. Les marges de profit sont
réduites au minimum. Lorsque la concurrence est imparfaite, une partie
peut être absorbée par des variations de marges.
Les salariés, s'ils intègrent dans leurs revendications salariales, la
perte de pouvoir d'achat due au prix du pétrole, initient une spirale infla
tionniste. Les entreprises transmettront alors la hausse de coût dans les
prix, hausse de prix justifiant des revendications salariales supplémenta
ires. Chacun cherche à compenser une perte de revenu (en pouvoir
d'achat), mais ne pourra au mieux que la limiter. Le conflit de répar
tition du revenu est en effet alimenté par un prélèvement de l'extérieur
et se traduit par l'inflation.
La Banque centrale réagirait alors en augmentant fortement les taux
d'intérêt afin de ralentir l'économie et de surimposer au choc d'offre
récessif un choc de demande désinflationniste pour assurer la stabilité
des prix. Le résultat serait un ralentissement de la croissance, éventuel
lement sans rapport avec le prélèvement initial opéré par les pays
producteurs de pétrole, et une hausse du chômage nécessaire pour briser
les revendications salariales. L'État pare-chocs 107
Ce scénario noir doit être écarté. La première raison est que le point
d'impact du choc pétrolier est concentré sur quelques catégories : il
touche les secteurs de l'économie où les substitutions entre énergie
pétrolière et autres formes d'énergie ont peu joué : par exemple les
t

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