L'évolution de la compétitivité technologique - 1963-1976 - article ; n°1 ; vol.19, pg 65-89

Petr Hanel

Description

Revue d'économie industrielle - Année 1982 - Volume 19 - Numéro 1 - Pages 65-89
The first part of the paper contains comparision of technological cornpetitiveness indices based either on patents registered in the U.S or on expenditures The paper then goes on analyzing the changes which has been affecting the technological competitiveness of the main industrial countries over the period 1963-76.
L'article compare les indices de compétitivité technologique, calculés à partir de données relatives, d'une part aux brevets déposés (aux E.U.), et d'autre part aux dépenses de R & D. Il étudie ensuite les
modifications intervenues en ce qui concerne la compétitivité technologique des principaux pays développés, sur la période 1963-1976.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: REVUE_D-ECONOMIE_INDUSTRIELLE
• Publié le: 01 janvier 1982
• Nombre de lectures: 18
• Langue: Français
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Extrait

Petr Hanel
L'évolution de la compétitivité technologique - 1963-1976
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 19. 1er trimestre 1982. pp. 65-89.
Abstract
The first part of the paper contains comparision of technological cornpetitiveness indices based either on patents registered in the
U.S or on expenditures The paper then goes on analyzing the changes which has been affecting the technological
competitiveness of the main industrial countries over the period 1963-76.
Résumé
L'article compare les indices de compétitivité technologique, calculés à partir de données relatives, d'une part aux brevets
déposés (aux E.U.), et d'autre part aux dépenses de R & D. Il étudie ensuite les
modifications intervenues en ce qui concerne la compétitivité technologique des principaux pays développés, sur la période
1963-1976.
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Hanel Petr. L'évolution de la compétitivité technologique - 1963-1976. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 19. 1er trimestre
1982. pp. 65-89.
doi : 10.3406/rei.1982.2035
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1982_num_19_1_2035L'évolution de la compétitivité
technologique
1963 - 1976
Petr HANEL (1)
Département d'économique
Université de Sherbrooke
« Western men live in a society the public realm
of which is dominated by a monolithic certainty
about excellence-namely that the pursuit of
technological efficiency is the chief purpose for
which the community exists ».
George GRANT (2)
Du point de vue économique, la technologie et son changement représentent
un problème assez difficile à cerner. Une des difficultés majeures concerne la
définition du phénomène et sa mesure.
Le changement technologique peut être mesuré à plusieurs niveaux : d'inven
tion ou innovation isolée au niveau d'une firme, en firme innovatrice, jusqu'au
changement technique dans le sens large sous forme d'un résidu dans la fonction
de production de l'ensemble d'une économie nationale.
Ce rapport fait part de nos recherches en cours, dont l'objectif principal est de
saisir le changement technologique au niveau des industries manufacturières en
vue de l'intégrer aux modèles de la production et du commerce international.
Notre travail poursuit les deux objectifs suivants :
— comparer les indices de compétitivité technologique tels que calculés, d'une
part, à partir des données sur les brevets d'invention accordés aux Etats-Unis, et,
d'autre part, à partir des dépenses de la R & D.
(1) Je voudrais remercier M. Mario Thibeault et M. François Bédard de l'aide qu'ils m'ont apportée
et Mme Séguin-Dulude et M. Robert Lacroix de leurs commentaires. J'ai également profité des
commentaires de trois lecteurs anonymes de cette revue. Je suis, toutefois, le seul responsable des
erreurs qui subsistent. Cette recherche a été rendue possible grâce au Programme institutionnel de
support à la recherche libre de l'Université de Sherbrooke. Les versions antérieures de ce texte ont
été présentées dans un séminaire à l'Université de Montréal et à la conférence de l'ACFAS, à
l'Université Laval de même qu'à la Conférence sur les indicateurs de la science et de la technolog
ie, organisée en septembre 1980 par l'OCDE à Paris.
(2) George Grant, Technology and Empire, Toronto, House of Anansi, 1969.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 19, 1" trimestre 1982 65 — Décrire les changements de la compétitivité technologique observés pour la
période 1963-75.
Le texte est organisé de façon suivante :
après une brève discussion du concept de compétitivité et de sa composante
technologique, nous examinons les indicateurs de la nouvelle technologie, et, en
particulier, l'apport de la R & D et le nombre de brevets.
Dans la deuxième partie nous définissons notre indice de compétitivité techno
logique et discutons les mesures de la R & D et des brevets utilisés dans son calcul.
La partie suivante est consacrée à la présentation des résultats ; nous analysons
tout d'abord les relations entre les deux mesures de compétitivité (3.1.) et ensuite
l'évolution de la compétitivité par secteur industriel et par pays (3.2.).
1. — LA COMPÉTITIVITÉ TECHNOLOGIQUE ET LES INDICATEURS DE
LA NOUVELLE TECHNOLOGIE
La compétitivité est, de par sa nature, un concept relatif ; elle exprime à notre
avis la capacité d'une unité de maintenir ou d'accroître, par rapport à la capacité
d'autres unités — ses concurrentes — , sa part de l'ensemble considéré. Par ana
logie à la mesure de compétitivité économique exprimée en tant que part du mar
ché, la composante technologique de la compétitivité (que nous appelons compéti
tivité technologique) peut être à son tour mesurée en termes de la part que prend
une unité à l'ensemble de la nouvelle technologie.
Contrairement au concept de marché qui est bien défini, celui « d'ensemble de
la nouvelle technologie » pose des problèmes. Ainsi, faute de concepts plus préc
is, les indicateurs technologiques habituellement retenus reflètent les différentes
formes que peuvent prendre la création et la maîtrise de la nouvelle technologie
(OCDE, 1980, 24). A titre d'exemple nous pouvons mentionner plusieurs indica
teurs couramment utilisés :
— la scolarisation de la population dans les domaines des sciences et des scien
ces appliquées.
— L'effort de la R & D en effectifs et en dépenses courantes.
— Les statistiques nationales et internationales concernant les brevets d'inven
tion.
— Les transactions de transferts technologiques - la balance des paiements
technologiques.
— La conception, la production et l'exportation des biens incorporant la nouv
elle technologie.
— Les transactions de services d'ingénieurs-conseil etc.
La plupart de ces indicateurs se recoupent et chacun d'entre eux peut se justi
fier, mais aucun — non plus que l'ensemble — ne peut prétendre saisir de façon
66 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n°19,V trimestre 1982 exhaustive ce phénomène complexe qu'est l'ensemble de la nouvelle
technologie (3).
Nous sommes donc obligés pour construire un indice de compétitivité d'effec
tuer un choix, forcément imparfait, parmi les indicateurs existants.
Etant donné les objectifs assez concrets de notre recherche, objectifs énoncés
plus haut, nous privilégions les indicateurs qui permettent d'identifier le rôle joué
par les industries ; à ce niveau, le choix est plus restreint. D'une part, nous dispo
sons des mesures de l'activité de la R & D, reflétant la majeure partie de l'effort
conscient et orienté de création et d'assimilation de la nouvelle technologie, c'est-
à-dire l'intrant dans le processus de création de la technologie ; d'autre
part, l'ensemble de la nouvelle technologie est assez bien circonscrit par les bre
vets d'invention, qui, par définition, identifient les nouveaux éléments de
l'ensemble technologique ayant une utilité pratique. La plupart des autres indica
teurs recoupent en partie ces deux-là. Ainsi, la R & D récupère en grande partie
l'apport de l'éducation scientifique et technique à la technologie industrielle. La
balance des paiements technologiques est étroitement liée à l'effort de la R & D et
à ses résultats pratiques tels que traduits par les brevets d'invention et le savoir-
faire. Cependant, les deux mesures ne correspondent qu'en partie aux concepts
de l'intrant et du résultat du processus de création de la nouvelle technologie.
D'une part les statistiques de la R & D ne permettent pas, à elles seules, de discer
ner dans quelle mesure la R & D est orientée vers la nouvelle technologie et, d'ail
leurs, la ligne de démarcation entre la création et l'assimilation, ou adaptation,
de la nouvelle technologie est en réalité plus floue (Usher, 1955) que ne le laissent
croire les catégories nettes de l'invention, l'innovation et l'imitation définies par
Schumpeter. D'autres part seulement une fraction des nouvelles techniques de
production et des nouveaux produits est brevetée car à côté des considérations
techniques, des aspects légaux, économiques et tactiques entrent en