L exploration ornithologique de la Polynésie orientale - article ; n°74 ; vol.38, pg 259-273
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L'exploration ornithologique de la Polynésie orientale - article ; n°74 ; vol.38, pg 259-273

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Description

Journal de la Société des océanistes - Année 1982 - Volume 38 - Numéro 74 - Pages 259-273
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

D. T. Holyak
Jean-Claude Thibault
L'exploration ornithologique de la Polynésie orientale
In: Journal de la Société des océanistes. N°74-75, Tome 38, 1982. pp. 259-273.
Citer ce document / Cite this document :
Holyak D. T., Thibault Jean-Claude. L'exploration ornithologique de la Polynésie orientale. In: Journal de la Société des
océanistes. N°74-75, Tome 38, 1982. pp. 259-273.
doi : 10.3406/jso.1982.2521
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jso_0300-953X_1982_num_38_74_2521ornithologique de la Polynésie L'exploration
Orientale
par
D.T.HOLYAK et J-C. THIBAULT
L'histoire de l'ornithologie polynésienne est très intéressante car elle permet, dans
certains cas, de suivre la chronologie des extinctions et des introductions d'oiseaux.
Les données scientifiques recueillies par les premiers explorateurs occidentaux ont
une très grande importance ; ainsi les naturalistes du XVIIIe et du début du XIXe siècle
qui visitèrent la Polynésie trouvèrent une avifaune qui n'avait pas encore souffert des
introductions de rats, d'oiseaux et de plantes. Ils découvrirent plusieurs espèces qui
disparurent peu de temps après, lorsque les îles furent régulièrement visitées par les
navires européens et américains. De ces découvertes nous gardons des comptes ren
dus, quelques spécimens et des peintures dont certaines représentent des espèces dont
il n'existe plus de dépouille.
Les premiers voyageurs européens qui parcoururent le Pacifique ne donnèrent mal
heureusement que très peu de renseignements sur les observations qu'ils purent faire
concernant l'avifaune. Après l'essor des sciences naturelles pendant la Renaissance, on
s'intéressa davantage, par la suite, aux recherches pouvant conduire à des applications
pratiques.
En 1768, année qui précéda le premier voyage du Capitaine Cook, l'expédition fran
çaise dirigée par Bougainville fit quelques travaux se rapportant à l'histoire naturelle.
On y relève notamment une peinture de Vini peruviana faite à Tahiti par Philibert
Commerson, le naturaliste de l'expédition, peinture qui se trouve actuellement au
MNHN.*
Les expéditions du Capitaine Cook
Les comptes rendus des trois principales expéditions du Capitaine James Cook effec
tuées en Polynésie orientale contiennent des observations concernant les sciences
* Muséum National d'Histoire Naturelle (Paris).
259 SOCIÉTÉ DES OCÉANISTES
naturelles et la géographie qui furent les premières de quelque importance à parvenir
en Europe.
Les charges financières pour le premier voyage (1768-1771), deuxième voyage
(1772-1775) et troisième voyage (1776-1780) furent assumées en grande partie par le
gouvernement britannique. Joseph Banks (1743-1829), nommé plus tard Sir Joseph,
avec une équipe de huit personnes et deux chiens fit partie du premier voyage comme
naturaliste. Il fut aidé par Sydney Parkinson (1745-1771) -cf. Lysaght et Serventy
1956 - et Daniel Solander (1736-1782), un jeune suédois élève de Linné. Les naturalis
tes du deuxième voyage furent Johan Reinhold Forster (1729-1798) et son fils Johan
Georg Adam Forster (1754-1794). Ils furent aidés dans leur travail par le médecin en
second Williams Anderson (né en 1750, mort en mer en 1778) et par Anders Sparrman.
Les oiseaux furent peints aussi par deux artistes inconnus (Lysaght 1959). Pour le tro
isième voyage, fut à la fois le naturaliste en titre et le médecin. Son second,
William Ellis (mort en 1785) et John Webber (1750 ?-1793) effectuèrent également des
travaux d'histoire naturelle.
Au cours de ces voyages successifs, les différentes régions de Polynésie furent explo
rées d'une façon très inégale. L'expédition séjourna particulièrement aux îles de la
Société. En raison de leurs ressources naturelles et de l'accueil amical des populations,
ces îles constituaient un excellent lieu de repos pour les membres de l'expédition et
leur permettaient de récupérer leurs forces après un long voyage.
Tahiti fut visité à chaque voyage. L'expédition y séjourna au total 5 mois et demi
environ. Elle séjourna aussi plusieurs semaines à Moorea et Raiatea (avec des excur
sions à Tahaa). Huahine fut visité à plusieurs reprises (1 semaine au total) et une jour
née fut consacrée à la visite de Bora Bora. L'expédition séjourna à l'île de Pâques du 1 1
au 16 mars 1774 mais consigna peu de choses sur les oiseaux rencontrés. De même
l'unique visite à Tahuata, aux Marquises, du 7 au 1 1 avril 1774, ne fit l'objet d'aucune
mention ornithologique. Au cours du premier voyage, l'expédition traversa l'archipel
des Tuamotu sans s'y arrêter. Au second voyage, elle séjourna le 17 avril 1774 à Taka-
roa, mais peu d'oiseaux furent mentionnés. Aux îles Cook, Atiu, Takutea et Manuae
furent l'objet de brèves visites et quelques heures furent consacrées à Palmerston ; les
seules observations ornithologiques notées dans cette île concernent les oiseaux de
mer. L'île Christmas fut explorée d'une façon plus approfondie du 25 décembre 1777
au 2 janvier 1778.
Les naturalistes des expéditions Cook signalèrent la présence de presque tous les
oiseaux actuellement reconnus, comme originaires des îles de Tahiti, Moorea, Huah
ine, Raiatea, Palmerston et Christmas, mais ils ne mentionnèrent pas de nombreuses
espèces dans les autres îles visitées. Les informations qu'ils nous ont transmises n'en
sont pas moins d'un grand intérêt car ils signalèrent un plus grand nombre de nouvell
es espèces d'oiseaux qu'il n'en fut trouvé par la suite, certaines s'étant éteintes peu de
temps après leur passage. Les expéditions de Cook nous ont ainsi fourni des informat
ions sur l'avifaune polynésienne avant que l'homme occidental n'ait eu une réelle
influence sur son évolution.
Bien que Banks ne participa pas aux deux derniers voyages il obtint la plus grande
partie des spécimens collectés et des peintures exécutées qu'il garda à Londres dans sa
collection privée.
Par la suite, l'histoire des spécimens d'animaux fut décrite par Whitehead (1969) et
d'un certain nombre d'oiseaux par Medway (1976 a et b). Lysaght (1959) a fait une
analyse détaillée des peintures d'oiseaux. Toutes ces études récentes se basèrent sur
des travaux antérieurs, comme ceux de Sharpe (1906) et ceux plus récents d'Erwin
Stresemann (1949,1950), ce dernier ayant identifié la plupart des espèces.
Il est peut-être regrettable que Banks se soit davantage intéressé à la botanique qu'à
260 ORNITHOLOGIQUE DE LA POLYNÉSIE ORIENTALE L'EXPLORATION
l'ornithologie car les spécimens collectés et les peintures exécutées ont pâti de cette
préférence (cf. Whitehead 1969) ; les oiseaux furent grossièrement empaillés et les
quelques spécimens qui purent être conservés ne comportaient pas l'étiquette d'ori
gine, de sorte que par la suite les études les concernant ne purent s'appuyer que sur des
étiquetages de seconde main, sur des peintures ou des descriptions, sur des catalogues
de vente aux enchères ou sur quelques rares et uniques spécimens (Medway 1967 a et
b).
Par bonheur, au cours de chaque expédition, les naturalistes peignirent plusieurs
centaines d'oiseaux et ces peintures comportaient des annotations qui sont d'une
grande importance pour déterminer l'origine des espèces polynésiennes disparues
(Lysaght 1959).
Les journaux de Cook (réédités en édition critique en 1955) ne contiennent que de
très rares informations relatives aux sciences naturelles. Daniel Solander avait rédigé
des comptes rendus détaillés mais ceux-ci ne furent jamais publiés. Reinhold Forster
recueillit un grand nombre d'informations au cours du second voyage, mais la plupart
de ses descriptions d'animaux ne furent publiées que longtemps après sa mort (in Des-
criptiones animalum 1844, publication éditée par Lichtenstein). Toutefois, il faut pré
ciser que John Latham (1740-1837) avait examiné la plupart des spécimens et tableaux
se trouvant dans la collection privée de Banks bien avant cette date et avant même
Birds" d'avoir publié un certain nombre de descriptions dans son "General Synopsis of
(1781, 1783, 1785, suppléments 1787, 1802). Gmelin donna des

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