L'impact d'une nouvelle technologie sur l'emploi - article ; n°1 ; vol.17, pg 76-91

Paul Stoneman

Description

Revue d'économie industrielle - Année 1981 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 76-91
L'article présente une méthode d'analyse permettant d'appréhender tous les effets directs et indirects d'une nouvelle technologie — en l'occurrence la microélectronique — sur l'emploi. L'auteur substitue aux deux approches les plus couramment utilisées, dont il souligne les insuffisances et hypothèses, une troisième approche en termes d'un processus de transition. Des travaux antérieurs appliquant une telle approche, il déduit en fait que le cheminement dans le temps de l'emploi dépend du rythme de diffusion et du degré de supériorité de la nouvelle technologie par rapport à l'ancienne. Dans tous les cas, pour un niveau de consommation donné, le niveau de l'emploi sera toujours inférieur à la fin du processus de transition, même si une augmentation temporaire peut intervenir au cours du processus. de supériorité de la nouvelle technologie par rapport à l'ancienne. Dans tous les cas, pour un niveau de consommation donné, le niveau de l'emploi sera toujours inférieur à la fin du processus de transition, même si une augmentation temporaire peut intervenir au cours du processus.
This article presents a methodology that endeavours to take into account all the direct and indirect effects of new technology — here the microelectronics technology — on the level of employment. After having briefly reviewed the shortecomings and the hypothesis of two widely used approaches (the microeconomic approach without feedback effects and the macroeconomic approach in comparative statics), the author develops a third approach in terms of time transition process. From a previous work on the transition process of the computer diffusion in the UK and from a formalized mathematical model, he concludes that the time path of the level of employment depends on the rate of diffusion and the degree of superiority of the new technology upon the old one. In any case, the level of employment will always be lower at the end of the transition process, even if temporary increase can occur during a process. cess of the computer diffusion in the UK and from a formalized mathematical model, he concludes that the time path of the level of employment depends on the rate of diffusion and the degree of superiority of the new technology upon the old one. In any case, the level of employment will always be lower at the end of the transition process, even if temporary increase can occur during a process.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_D-ECONOMIE_INDUSTRIELLE
• Publié le: 01 janvier 1981
• Nombre de lectures: 224
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Paul Stoneman
L'impact d'une nouvelle technologie sur l'emploi
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 17. 3e trimestre 1981. pp. 76-91.
Citer ce document / Cite this document :
Stoneman Paul. L'impact d'une nouvelle technologie sur l'emploi. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 17. 3e trimestre 1981.
pp. 76-91.
doi : 10.3406/rei.1981.2020
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1981_num_17_1_2020Résumé
L'article présente une méthode d'analyse permettant d'appréhender tous les effets directs et indirects
d'une nouvelle technologie — en l'occurrence la microélectronique — sur l'emploi. L'auteur substitue
aux deux approches les plus couramment utilisées, dont il souligne les insuffisances et hypothèses, une
troisième approche en termes d'un processus de transition. Des travaux antérieurs appliquant une telle
approche, il déduit en fait que le cheminement dans le temps de l'emploi dépend du rythme de diffusion
et du degré de supériorité de la nouvelle technologie par rapport à l'ancienne. Dans tous les cas, pour
un niveau de consommation donné, le niveau de l'emploi sera toujours inférieur à la fin du processus de
transition, même si une augmentation temporaire peut intervenir au cours du processus. de supériorité
de la nouvelle technologie par rapport à l'ancienne. Dans tous les cas, pour un niveau de
consommation donné, le niveau de l'emploi sera toujours inférieur à la fin du processus de transition,
même si une augmentation temporaire peut intervenir au cours du processus.
Abstract
This article presents a methodology that endeavours to take into account all the direct and indirect
effects of new technology — here the microelectronics technology — on the level of employment. After
having briefly reviewed the shortecomings and the hypothesis of two widely used approaches (the
microeconomic approach without feedback effects and the macroeconomic approach in comparative
statics), the author develops a third approach in terms of time transition process. From a previous work
on the transition process of the computer diffusion in the UK and from a formalized mathematical model,
he concludes that the time path of the level of employment depends on the rate of diffusion and the
degree of superiority of the new technology upon the old one. In any case, the level of employment will
always be lower at the end of the transition process, even if temporary increase can occur during a
process. cess of the computer diffusion in the UK and from a formalized mathematical model, he
concludes that the time path of the level of employment depends on the rate of diffusion and the degree
of superiority of the new technology upon the old one. In any case, the level of employment will always
be lower at the end of the transition process, even if temporary increase can occur during a process.L'impact d'une nouvelle technologie
sur l'emploi n
Université de Warwick
Dans cet article, nous examinons l'évolution, dans le temps, de l'emploi dans
une économie fermée avec une demande finale exogène quand une nouvelle tech
nologie est introduite. On analysera également l'impact sur cette évolution dans
le temps d'un retard apporté à la vitesse de diffusion. Les résultats montrent
qu'avec une technologie économisant le travail de manière absolue, une plus
grande vitesse de diffusion correspond à une diminution de l'emploi dans les pre
mières années mais à une augmentation au milieu du processus de transition.
L'IMPACT D'UNE NOUVELLE TECHNOLOGIE SUR L'EMPLOI
Parmi les sujets cruciaux suscitant le plus de commentaires à l'heure actuelle, on
trouve l'impact de la nouvelle technologie (micro-électronique) sur l'emploi (cf.
Freeman (1978)). Cependant, la plupart de ces travaux sont dépourvus de con
tenu théorique explicite et, bien que leurs auteurs le reconnaissent le plus sou
vent, ils le justifient par l'absence d'outils disponibles. Par conséquent, une
grande partie de la littérature sur le chômage technologique ne tient pas compte
du nombre d'effets de compensation dans l'économie, comme les appelle Heertje
(1978), par exemple le fait que les prix peuvent réagir à la réduction des coûts
imputable à la nouvelle technologie, stimulant ainsi la demande. L'objectif de cet
article est de rechercher une approche de modélisation de l'économie où appar
aissent de tels effets de compensation.
Je m'intéresserai ici au nombre total d'emplois offerts par l'économie.
J'accepte qu'une nouvelle technologie implique l'obsolescence de qualifications
existantes, des modifications dans l'équilibre régional des emplois et des change
ments dans la demande pour les différents groupes d'âge de la population. Tout
efois, quelque soient les problèmes et les désagréments que de tels changements
entraînent pour les individus concernés, je pense qu'il est plus important de pren
dre en compte la demande totale de travail dans l'économie. En l'occurence, cela
veut dire que si un ouvrier sidérurgiste de 55 ans perd son emploi dans une région
mais qu'en même temps, on crée dans une autre région un emploi nouveau de
technicien en micro-électronique pour une femme de vingt ans, quelque soient les
sacrifices personnels que cela implique pour le sidérurgiste, je n'en tiendrai pas
(*) Traduit de l'anglais par J.L. Truel, Université Paris XIII
(**) Je voudrais remercier ici les membres du séminaire de Théorie Economique de Warwick, en par
ticulier Avinash Dixit, pour leurs commentaires et leurs critiques utiles d'une première version
de cet article ; leur prise en considération ont permis de l'améliorer notablement.
76 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE —n°17, 3' trimestre 1981 et considérerai que la disparition et la création d'emploi se seront mutuelcompte
lement annulées et que l'effet total est nul.
Je vais d'abord envisager trois approches du problème du chômage technologi
que que je classifierai comme suit :
(a) l'approche micro économique sans effet en retour
(b)macro en statique comparative
(c)en terme de processus de transition dans le temps.
Cet article s'attache principalement à analyser l'approche (c), mais nous étu
dierons tout d'abord les approches (a) et (b).
Le meilleur exemple que j'ai trouvé de l'approche micro sans effet en retour est
le rapport présenté par Barron et Curnow (1979). Ils envisagent l'impact de la
micro électronique sur l'emploi et affirment, par exemple, que les machines de
traitement de texte peuvent doubler la productivité du personnel de secrétariat.
50 % des emplois de secrétaires sont donc menacés. Ils affirment que les diffé
rents secteurs d'activités seront confrontés à des risques différenciés de pertes
d'emplois :
Facteur de risque
Employés du secteur de l'information 50 %
Travailleurs de l'industrie 25 °7o
Activités de service 10 % agricoles 0 °7o
Ils prévoient donc une perte possible d'emplois atteignant 16 % de la population
active. L'inadaptation de cette approche saute aux yeux. Par exemple, elle ne
tient pas compte
a) de l'impact sur la production des autres secteurs
b) des possibilités de substitution exploitées en réponse à un changement de prix
c) des besoins en main d'œuvre nécessaires pour mettre en œuvre la nouvelle
technologie.
Ces facteurs peuvent expliquer certaines observations portant sur des cas où
l'utilisation de machines de traitement de textes a en fait entraîné une augmentat
ion de la demande de travail. Nous allons donc nous tourner vers une approche
plus macro-économique du problème, qui lui est préférée.
On montrera le mieux les principes sous-tendant l'approche macro
économique en statique comparative en utilisant l'analyse traditionnelle des
courbes d'offre et de demande globales. Nous considérerons au départ que l'éc
onomie est fermée. Le modèle est representé sur le graphique I. La courbe DD
représente les combinaisons de p et d'Y qui engendrent l'équilibre simultané des
marchés de la monnaie et des biens et services. La courbe SS est tracée sous
l'hypothèse que les prix sont égaux au coût marginal, relation qui entraîne égale
ment la courbe de demande de travail. Si le modèle accepte l'élasticité des salaires
et des prix, l'économie tendra toujours à une position d'équilibre de plein
emploi. Nous avons donc construit une économie dans cette position, où les
variables ont les