La Bertaude, Le Grès d Orange (Vaucluse) - article ; n°10 ; vol.78, pg 379-399
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1981 - Volume 78 - Numéro 10 - Pages 379-399
21 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 31
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

P. Phillips
Jean Courtin
La Bertaude, Le Grès d'Orange (Vaucluse)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1981, tome 78, N. 10-12. pp. 379-399.
Citer ce document / Cite this document :
Phillips P., Courtin Jean. La Bertaude, Le Grès d'Orange (Vaucluse). In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1981,
tome 78, N. 10-12. pp. 379-399.
doi : 10.3406/bspf.1981.5290
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1981_hos_78_10_5290Bulletin a. i« société PRÉHISTORIQUE
FRANÇAISE 19»! /ТОМЕ 78/ 10-12
La Bertaude, Le Grès ď Orange, ( V aucluse)
par P. Phillips * et J. Courtin *
Le gisement chasséen de La Bertaude est situé La couche archéologique se trouve immédiatement
dans la parcelle 261 au lieu-dit La dans le au-dessous de la couche arable, elle est incorporée
quartier du Grès, commune d'Orange, Vaucluse (fig. dans les alluvions du Rhône et se présente sous
1A). Des fouilles ont eu lieu en 1972, 1973 et 1975, forme d'un niveau blanchâtre ; celui-ci doit sa cou
grâce à la bienveillance du Ministère de la Culture et leur aux quantités de petits mollusques blancs qui se
de M. S. Gagnière, Directeur de la Circonscription trouvent intimement mêlés aux débris archéologiques
des Antiquités Préhistoriques (Provence-Corse) avec dans l'argile limoneuse gris-jaune (voir appendice
n° 2). Sous ce niveau blanchâtre une argile limodes fonds français et anglais. Le gisement est connu
depuis au moins cinquante ans, car l'archéologue neuse gris-jaune identique recouvre les galets de la
régional Marc Deydier y a ramassé au début du siè dernière terrasse du Rhône. Il n'y a pas de variation
en couleur (Hue 2.5Y 5/2), ni en distribution des cle plusieurs flèches tranchantes et perçantes, main
tenant en dépôt dans le Muséum d'Histoire Naturelle dimensions des particules entre la terre arable et la
de Nîmes **. Le propriétaire de la parcelle 261, M. couche stérile sous le niveau chasséen. L'une et l'au
A. -M. Margaillan, avait ramassé depuis 1950 une tre ont dû être mises en place sous des conditions
humides (voir appendice n° 3). belle collection d'outils en silex, de haches polies et
de céramique sur la surface du champ. Le champ se Le niveau archéologique est d'une épaisseur très
trouve sur un terrain plat, cerné au Nord, à l'Est et variable, qui mesure normalement entre 2 et 10 cm et
au Sud par des collines basses, mais exposé à jusqu'à 16 cm dans le carré A40 В 15. Il est difficile
l'Ouest, où le niveau du terrain s'abaisse vers les de savoir si ces différences d'épaisseur reflètent une
anciens marais, au lieu-dit Le Grès. destruction inégale récente par la charrue, ou si elles
datent de l'époque préhistorique. Il faut se rendre Les marais du Grès ont limité les cultures dans la
compte également que la zone fut drainée et labourée région jusque vers la fin du 19e siècle, quand la
à l'époque romaine : dans la coupe du fossé de draiSociété de Pierrelatte a effectué des drainages consi
nage de 1974 au Nord de la parcelle 261 , nous avons dérables, creusant des fossés profonds pour régulari
noté un fossé large de 117 cm rempli de tessons ser les eaux (voir appendice n° 1). Des terrains incul
romains et chasséens. Des tessons romains, des tes furent alors cultivés, et les cartes d'état-major de
fragments de tuile et des coquilles d'huîtres se trou1945/51 et de 1971 montrent un accroissement des
vaient de temps en temps dans la partie supérieure du cultures depuis la deuxième guerre mondiale. Au
niveau chasséen, et un coup de charrue peut-être jourd'hui, des vignes, des arbres fruitiers, du blé, du
romain, a recoupé le niveau chasséen dans le carré maïs et des jardins, se trouvent autour de La Ber
A29 B20. taude, et on y élève des troupeaux de chèvres. La
parcelle 261 elle-même n'a jamais été cultivée en L'étendue primitive du gisement fut établie
vignes, donc le niveau archéologique était en place d'après les limites de la distribution des objets chas
lors du commencement des fouilles. séens et de la couche blanchâtre (fig. IB). Pour les
limites Nord-Sud, M. Margaillan avait établi un plan
* Department of Archaeology. University of Sheffield. C.N.R.S.. E.R. de la parcelle 261 et des champs environnants, mont46 - Marseille. rant en gros la localisation de ses trouvailles de ** La même collection renferme des flèches perçantes et tranchantes du surface. Celle-ci indiquait une concentration marMourre Rouge, un petit monticule situé juste au Nord du Grès, et aussi de
Châteauneuf-du-Pape. au lieu-dit « Pierre-à-Feu ». quée dans le tiers nord de la parcelle 261 : en effet. 380
il disparaissait. Donc l'extension Est-Ouest du gise
ment, comme l'extension Nord-Sud, semble mesurer
100 m environ, soit une superficie maximum pour le
gisement chasséen de La Bertaude de 10 000 m2 ou
un hectare.
Des prospections géophysiques (par le magnéto-
mètre et l'appareil de la résistance des sols) n'ont
pas donné d'indications quant à d'éventuelles struc
tures souterraines (voir appendice n° 4), et les photos
aériennes fournies par l'Institut Géographique Natio
nal n'ont révélé aucune anomalie locale (voir appen
dice n° 1).
La plupart des objets ramassés en surface et trou
vés en cours de fouille se rattachent à la civilisation
chasséenne, c'est-à-dire des bols hémisphériques et
carénés, des vases en sac, des outils sur lame et des
déchets de taille en silex, des -haches polies en ro
ches vertes, des billes, des bracelets en pierre et des A50B17\ \U „ PARCELLE 261 mollusques percés. Il manque les outils en os et le
matériel de tissage (fusaïoles en terre cuite), trouvés
ailleurs dans les gisements chasséens. Il faut admett
re que la situation de La Bertaude, qui a dû être
recouverte par les eaux plusieurs fois depuis l'épo
que chasséenne, explique le manque d'outils en os et
de déchets de cuisine, ainsi que celui de tout objet en
bois ou en roseau, par exemple.
La fouille, qui s'étendait sur 136 m2, soit plus de
10 % de la superficie du gisement, a révélé quatre
structures, dont deux « foyers en fosse », un « fond
de cabane » et un « trou de poteau » (fig. IB). Il y a
Fig. I a - Situation du gisement. Les cercles ouverts représentent les également des amas de galets et de fragments de grès villes modernes, les cercles pleins les gisements préhistoriques. qui ne sont certainement pas naturels, mais qui ne b - La Bertaude, parcelles 261 et 244, avec une indication des forment pas non plus des structures formelles. Il s'agit zones fouillées.
des grès tendres provenant des couches de l'Albien,
faisant passage au Cénomanien (d'après M. Prost). un fossé de drainage Est-Ouest, que M. Margaillan
avait fait creuser auparavant, à peu près 70 mètres au
Sud de la limite nord de la parcelle, n'a pas montré DATATION DU GISEMENT dans sa coupe le niveau archéologique (information
A. -M. Margaillan). Au commencement de la campa
gne de fouilles, une division en 60 carrés de 10 m x Des charbons trouvés en place dans le fond de la
10 m fut installée sur toute la parcelle, et nous y fosse-foyer, structure B, ont été analysés par les
avons fait une récolte de surface ; la plupart de nos bons soins de M. Thommeret, du Centre Scientifique
trouvailles se situait dans la moitié nord de la par de Monaco, qui leur a attribué une datation de 5400
celle. Dans le champ au Nord de la parcelle 261, des ± 180 B.P. (3450 b.c.) (référence MC - 765). Vu de surface continuaient sur 30 mètres en les datations courantes pour les gisements chasséens
viron au maximum et une prospection après une r provençaux (entre 3810 b.c. et 2600 b.c. environ), le
écente plantation de vignes (1979) a également gisement de La Bertaude peut être daté du Chasséen
confirmé cette limite nord du matériel chasséen. Ancien.
Dans le sens Est-Ouest, le plan des trouvailles
révélait peu de matériel vers l'Ouest de la parcelle
261 ; par contre, en 1975, le terrain inculte à l'Est de DESCRIPTION DES STRUCTURES
la parcelle 261 (parcelle 244) était remis en culture,
et le propriétaire, M. Point, l'a fait traverser par un Structure A — le trou de poteau (fig. 2) fossé de drainage aligné Est-Ouest. Une inspection
de la coupe de ce fossé a montré c

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