La détermination économique de stratégies de recherche-développement : réflexions théoriques et études de cas - article ; n°1 ; vol.51, pg 184-201
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1990 - Volume 51 - Numéro 1 - Pages 184-201
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1990
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Quere
La détermination économique de stratégies de recherche-
développement : réflexions théoriques et études de cas
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 51. 1er trimestre 1990. Organisation et dynamique industrielle. pp. 184-201.
Citer ce document / Cite this document :
Quere Michel. La détermination économique de stratégies de recherche-développement : réflexions théoriques et études de
cas. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 51. 1er trimestre 1990. Organisation et dynamique industrielle. pp. 184-201.
doi : 10.3406/rei.1990.1311
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1990_num_51_1_1311MICHEL QUERÉ
G. I. P. Mutations Industrielles
LA DÉTERMINATION ÉCONOMIQUE
DE STRATÉGIES DE RECHERCHE-
DÉVELOPPEMENT : RÉFLEXIONS
THÉORIQUES ET ÉTUDES DE CAS
INTRODUCTION
Dans le contexte économique actuel, la firme est obligée d'accorder une plus
grande importance stratégique à ses activités de recherche-développement tout en
étant de plus en plus vigilante sur les moyens économiques pouvant y être consa
crés (Van Tulder and Junne, 1988). Cette situation induit dans certains cas des
changements profonds dans la construction et la mise en œuvre des stratégies de
recherche-développement (R&D) de firmes. L'objet de cet article est une tenta
tive d'analyse et de description des conséquences économiques d'une telle évolution.
De tels changements se traduisent de fait dans l'organisation de l'activité de
recherche de la firme par une accentuation de la segmentation entre une activité
de amont le plus souvent centralisée et de nombreux centres de R&D
considérés comme des centres de profit autonomes. Le fonctionnement classique
de l'activité de recherche s'articule entre un laboratoire central de recherche, expres
sion de la stratégie à long terme du groupe, et des unités de R&D autonomes, thé-
matiquement réparties, directement au contact des clients et approvisionnées en
développements technologiques de base par le laboratoire central. Ces unités de
R&D ont pour objet de rendre profitables les nouvelles compétences technologi
ques disponibles en amont en les développant et en construisant des applications-
clients le plus souvent spécifiques. Nous n'analyserons ici que le comportement
économique de ces unités de R&D car l'évolution des outils utilisés pour concréti
ser une telle recherche de profitabilité sont une source d'interrogations nouvelles
pour l'économiste.
En effet, les déterminants économiques d'une stratégie de recherche-
développement de la firme, i.e. la façon de concevoir la notion d'innovation tech
nologique, répondent plus à une logique de viabilité d'engagements de processus
de création de technologie qu'à une plus classique de maximisation de prof
it, maximisation qui, compte tenu du caractère incertain de l'activité analysée
(la R&D), ne peut pas reposer sur des critères identifiables « ex ante ». La prise
en compte de la dimension temporelle de la construction de nouvelles compétenc
es et par là même, le caractère intrinsèquement dynamique de l'analyse, obligent
184 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 51, 1" trimestre 1990 à reconsidérer la notion même de processus de production. Celle-ci est déplacée
d'une simple combinaison de facteurs, traduction de l'efficacité technologique opti
male de la firme, vers un développement séquentiel de projets, expression de la
complexité des formes organisationnelles retenues pour la mise en œuvre des stra
tégies de recherche-développement.
Ainsi, la technologie, traditionnellement considérée comme externe et « don
née », c'est-à-dire intégrée dans un chaînage linéaire entre science et application
productive (et ne relevant pas du champ économique), devient le résultat endo
gène de formes organisationnelles prises par l'unité de recherche-développement.
Ce résultat est révélé par les relations de recherche existant entre la firme et des
agents externes, relations donnant lieu à la constitution de processus d'apprentis
sage incertains au terme desquels sont révélées (ou non) de nouvelles opportunit
és productives qualifiées d'innovations technologiques.
IL — LES INSUFFISANCES DES ANALYSES NEO-CLASSIQUES
FACE À LA CONSTITUTION DE NOUVELLES RESSOURCES
II est d'entrée nécessaire de dissocier le problème analytique de la création de
nouvelles ressources de celui de l'affectation de ressources. Autrement dit, l'util
isation que nous ferons du terme de R&D reste associée au premier de ces deux
problèmes analytiques. Ceci sous-entend que la faiblesse de la théorie économi
que pour expliquer la création de nouvelles ressources reste à nos yeux import
ante et constitue le problème sur lequel nous voudrions avancer. Analytiquement,
deux questions sont posées, qui sont loin d'être nouvelles mais dont la reformulat
ion apparaît ici nécessaire. La première concerne la nature de la rationalité de
l'agent économique car, dans ce cas d'une activité de R&D, il est évident que l'agent
économique ne peut fonder ses décisions sur un simple calcul d'optimisation compte
tenu de l'incertitude qui caractérise l'activité. La seconde concerne la frontière
existant entre organisation et marché.
Rationalité et stratégie de la R&D
Discuter les caractéristiques de la rationalité de l'agent dans le cas de la R&D
oblige à repartir de la formulation de la théorie classique qualifiée de standard
(Favereau, 1989) et incarnée par l'axiomatique Arrow-Debreu. La notion de ratio
nalité de l'agent est une hypothèse centrale de cette formulation et a fait l'objet
de nombreuses discussions (y compris par les auteurs eux-mêmes, cf Arrow, 1974)
conduisant à introduire la notion de défaillance du marché (« Market Failure »)
dont la plus intéressante conséquence reste la prise en compte analytique de la
notion d'organisation. L'analyse de cette dernière s'oriente en fait dans deux direc
tions différentes : les analyses de type processus cognitifs des organisations qui
s'éloignent des perspectives néo-walrasiennes (Simon, 1978) ; les analyses de type
contrats inter-individuels (relations principal-agent) qui renouent avec la théorie
classique grâce aux apports de la théorie des jeux (Laffont & Maskin, 1982 ; Gross
man & Hart, 1983). Ce récent courant de pensée visant à la compréhension de
l'économie interne de la firme vient ainsi concurrencer l'ensemble des développe
ments qualifiés de théorie des coûts de transaction (initiée par Coase et dévelop
pée par Williamson).
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE - n° 51. 1" trimestre 1990 185 La théorie des incitations ramène la rationalité de l'agent à un problème de com
préhension des stratégies des rapports inter-individuels, dans des relations principal-
agent fondées sur une asymétrie de l'information disponible par chacun des par
tenaires. Le fait que cette relation est analytiquement bi-partenariale et non multi-
acteurs conduit à des réductions manifestes de la compréhension du fonctionne
ment réel de la firme et vraisemblablement à des limites analytiques difficilement
surmontables (Radner, 1985). De plus, cette asymétrie de l'information principal-
agent ne paraît pas justifiée en matière de R&D dans la mesure où l'agent (consi:
dérons ici l'ingénieur de R&D) dispose certes dans certaines investigations d'une
information plus pertinente que le principal car c'est le premier qui construit la
solution technologique, la réponse au problème productif du client, ce qui repré
sente la source principale du profit de la firme. Cependant, la nature non domi
née de cette information fait que le problème de sa restitution ne peut être rigou
reusement posé en terme d'incitations car les bases de celles-ci sont difficilement
identifiables. Enfin, de façon plus générale, la multiplicité des configurations/solu
tions offertes par la théorie des jeux (par exemple, à travers la notion de « super-
game ») ne semble pas particulièrement propice à construire une réflexion analy
tique claire.
La problématique qualifiée d'analyse transactionnelle paraî

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