La mosaïque de la caserne des Vigiles à Ostie - article ; n°1 ; vol.27, pg 227-241
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1907 - Volume 27 - Numéro 1 - Pages 227-241
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1907
Nombre de lectures 21
Langue Français

Extrait

Jérôme Carcopino
La mosaïque de la caserne des Vigiles à Ostie
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 27, 1907. pp. 227-241.
Citer ce document / Cite this document :
Carcopino Jérôme. La mosaïque de la caserne des Vigiles à Ostie. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 27, 1907. pp.
227-241.
doi : 10.3406/mefr.1907.6953
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1907_num_27_1_6953LA MOSAÏQUE DE LA CASERNE DES VIGILES
À OSTIE
La mosaïque de la caserne des Vigiles à Ostie (pi. V-Vl, a et b)
n'a pas encore, semble-t-il, attiré beaucoup l'attention des ar
chéologues. Dix lignes d'une description fidèle, mais sommaire,
que M. Lanciani lui a consacrées dans le rapport des Notizie
degli Scavi où il annonçait au monde savant ses belles décou
vertes de 1889 (1), et qui, depuis, ont passé, presque littér
alement, dans le livre de M. De Magistris sur La Militia Vi-
gilum della Homa Imperiale (2) ; trois lignes d'interprétation
plus que contestables dans un court article de M. André (3) ;
ni reproduction ni dessin, c'est là tonte sa bibliographie. M. Ca
mille Lefèvre, architecte, pensionnaire de l'Académie de France
à Rome, a jugé qu'elle méritait davantage; et il en a exécute,
pour les soumettre an jugement de Γ Académie des Beaux- Arts,
deux études : l'une an dixième de la grandeur réelle, donne l'e
nsemble; l'autre, au tiers, ne comprend que les trois premiers
personnages de gauche. Sur ma demande, M. Lefèvre a permis
qu'on les photographiât toutes les deux pour les Mélanges de
notre Ecole. Tout le monde lui saura gré d'avoir si bien saisi
et rendu le caractère de cette belle œuvre. A Ostie, où la mo
saïque est encore en place, il y a plus de difficultés à l'aller
(1) Lanciarli, Notizie degli scavi, 1889, p. 73.
(2) Ettore De Magistris, La Militia Viyilum della Roma Imperiale,
1 vol. in-8°, 2me éd., Rome 1898, p. 59.
(3) Pierre André, Les récentes fouilles d'Ostie, dans les Mei. d'Arch.
et d'Hist., 1889, p. 182. LA MOSAÏQUE DE LA CASERNE DES VIGILES À OSTIE 228
voir que le voisinage de Rome ne le ferait penser. En outre,
exposée, comme elle est, à ciel ouvert, elle court plus de ri
sques de se dégrader que dans un musée; malgré toutes les pré
cautions dont on l'entoure (1), elle perd en chances de durée ce
qu'elle gagne en puissance d'évocation historique. Il était à
souhaiter qu'on en fixât le souvenir, et c'est une fortune par
ticulière que la tâche ait enfin tenté un artiste corame M. Le-
fèvre, et que la publication de cette mosaïque puisse se faire
aujourd'hui grâce au concours de son talent.
• La caserne des Vigiles, que M. Lanciani mit au jour en deux
campagnes de fouilles, de 1888 à 1889, et où la mosaïque est
restée depuis lors, se trouve dans la partie de la cité antique
la plus rapprochée du village moderne. L'édifice est orienté
perpendiculairement à l'axe du théâtre, et parallèlement au
fiume-morto, c'est-à-dire au cours que suivait, à peu de distance
de là, le Tibre, avant qu'une crue de la fin du XVI'ne siècle
ne fût venue en déplacer le lit. Une rue le sépare des construc
tions qui forment le côté Est du forum. Dans l'état actuel du
déblaiement qui, à l'Est, n'a pas été achevé (2), le monument
mesure 69m 48 de long sur 41m55 de large, et il occupe une
(1) La caserne des Vigiles fermant à clef, les touristes ne peuvent
voir la mosaïque sans être accompagnés de l'un des deux custodi. En
hiver, l'Administration des Fouilles fait recouvrir la mosaïque de
grands paillassons qui la protègent contre les gelées et les averses.
Elle a d'ailleurs, avec son habituelle bienveillance pour les travail
leurs qu'intéressent les antiquités d'Ostie, autorisé et facilité l'étude
de M. Lefèvre et mes propres recherches. Je prie M. le Directeur
Gatti et M. le Professeur Dante Vaglieri, directeur adjoint, d'agréer
ici l'assurance de notre gratitude.
(2) II semble bien que nous n'ayons que la moitié de l'édifice, et
que les fouilles de 1888-9 se soient arrêtées juste au centre de la ca
serne, marqué sur le terrain par les deux entrées latérales qui te
rminent actuellement à l'Est les murs Nord et Sud. LA MOSAÏQUE DE LA CASERNE DES VIGILES λ OSTIE 229
superficie totale de 28 ares 86 centiares (1). Le plan en est ca
ractérisé par la disposition toute spéciale du tahlinum qui s'ouvre
sur le côté Ouest du péristyle central. On accède d'abord par
un portique, élevé sur deux pilastres de brique (aux extrémités),
et deux colonnes de portasanta (au milieu), à un vestibule me
surant 9m 68 de long sur 4ni10 de large. De là, on passe, par
une entrée que deux colonnes, correspondant à celles du por
tique, divisent en trois parties, dans une salle de dimensions "
plus grandes ( 1 1 m 68 X 6m 60) et d'un niveau sensiblement plus
élevé (elle est en surplomb de 0m 35). Au mur de fond de cette
salle est adossé un suggestus dont le revêtement de marbre a,
sauf dans la partie supérieure, presque entièrement disparu. En
face du suggestus, et au centre de la salle, l'emplacement d'un
autel est marqué sur le sol, ou plutôt l'était encore à l'époque
de la découverte (2). Le pavement de la salle est en mosaïque
blanche et noire, à décoration géométrique. La mosaïque éga
lement blanche et noire, mais figurée, que nous reproduisons ici,
forme le pavement du vestibule.
Etendue sur un lit de ce mortier fait de chaux et de tuiles
pilées, que les archéologues italiens désignent d'un mot: coc-
ciopesio, et qui n'est autre que l'opus signinum de Vitruve
et de Pline l'Ancien (3), elle est entourée d'une triple bordure
(1) Nous empruntons ces chiffres à l'excellente description de
M. Lanciani {Notizie, 1889, p. 37) à laquelle nous ne pouvons que ren
voyer. Le plan de la caserne a été levé simultanément par M. Lanc
iani, qui a distingué par des lettres les différentes pièces {Notizie,
1889, p. 78); et par M. André {Mélangea d'Arch. et d Hist., 1889, pi. III).
Comme le plan de M. André a été publié dans les Mélanges, j'ai
jugé superflu de reproduire à nouveau la partie de l'édifice dont il
est question ici.
(2) Les témoignages de M. Lanciani (loc. cit., p. 76) et de M. André
{loc. cit., p. 182), contemporains des fouilles, concordent sur ce point.
Je n'ai pas, pour ma part, nettement distingué les traces de l'autel.
(3) Cf. Paul Gauckler, Musivum opus, dans le Dictionnaire des
Antiquités de Daremberg et Saglio, III, 2, 2093. 230 LA MOSAÏQUE DE LA CASERNE DES VIGILES À OSTIE
dont les bandes, alternativement noires et blanches, vont en se
rétrécissant du dehors vers le dedans : la première, en cubes
noirs, a 0m53 de large, la seconde, en cubes blancs, 0m 09 ; la
troisième, en cubes noirs, 0m 065. M. Lefèvre ne les a repro
duites toutes les trois que sur un côté de son étude d'ensemble
(pi. V-VI a). En réalité, elles suivent les quatre faces du rec
tangle à fond blanc, long de 8m45 et large de 2m95, où vien
nent s'inscrire en noir les représentations qu'elles encadrent.
Tracées aux trois quarts environ de la grandeur réelle —
le second personnage en partant de la droite (pi. V-VI a), le seul
qu'on puisse mesurer de la tète aux pieds, et qui est aussi le
plus grand, n'a qu'lm40 de haut — les figures n'ont guère
souffert qu'au centre de la composition. La chute des parois de
l'étage supérieur qui, s'il faut en croire M. Lanciani, s'est pro
duite d'Ouest en Est (1), c'est-à-dire pour la partie de l'édifice
qui nous intéresse, de la salle vers le vestibule, a défoncé la
mosaïque en son milieu, emportant la moitié gauche de l'autel,
la tête du personnage placé à droite, les pieds du personnage
placé à gauche, etc. M. Lefèvre, sur son dessin, a exactement
marqué les limites de ces dégâts. La seule restauration qu'il
se soit permis d'effectuer était à la fois certaine et nécessaire.
Le cinquième personnage, à partir de la gauche, avait été
particulièrement maltraité. Non seulement, et comme on p

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