Le dromos et le temple C du Sarapieion C de Délos - article ; n°1 ; vol.104, pg 161-188

Bruneau Philippe

Description

Bulletin de correspondance hellénique - Année 1980 - Volume 104 - Numéro 1 - Pages 161-188
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: BULLETIN_DE_CORRESPONDANCE_HELLENIQUE
• Publié le: 01 janvier 1980
• Nombre de lectures: 10
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Philippe Bruneau
Le dromos et le temple C du Sarapieion C de Délos
In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 104, livraison 1, 1980. pp. 161-188.
Citer ce document / Cite this document :
Bruneau Philippe. Le dromos et le temple C du Sarapieion C de Délos. In: Bulletin de correspondance hellénique. Volume 104,
livraison 1, 1980. pp. 161-188.
doi : 10.3406/bch.1980.1961
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bch_0007-4217_1980_num_104_1_1961LE DROMOS ET LE TEMPLE C DU SARAPIEION C
DE DÉLOS
remarquable Trop rapidement mais d'intérêt expédiée essentiellement en quelques épigraphique, pages par P. l'étude Roussel architecturale dans un livre des
trois Sarapieia déliens reste encore à faire. En particulier, au Sarapieion C, sanctuaire
officiel des dieux égyptiens depuis les environs de 1801, il s'en faut que les choses
soient claires et il est très probable qu'un examen attentif conduirait à modifier en
plusieurs points les dispositions qu'illustre le plan restitué de Sv. Risom, publié par
P. Roussel, puis repris par nous sous une forme un peu simplifiée dans le Guide de
Délos*, mais qui est peu crédible (comparer le plan partiellement rectifié et modifié
de la fig. 1 et celui de la fîg. 14).
En effet, il pèche de trois manières :
a) il est manifestement faux en plusieurs points : le propylée de la porte A n'atteignait
pas le mur de fond du portique Β et ne pouvait pas compter six colonnes, mais seulement
quatre ; l'espace situé au Nord de H était fermé à l'Ouest ; des marches formant, en avant
de H, un angle droit parfaitement conservé, on ne saurait dessiner un retour oblique vers
le Nord-Ouest ; il n'y a pas de communication entre Q et R3 : ces erreurs ont été corrigées
sur la fig. 1 ;
b) certaines restitutions sont très hypothétiques, comme P. Roussel en convenait lui-
même3 ;
c) il n'indique pas les différences de niveaux entre les salles : ainsi celles que j'ai marquées
ici RI, R2 et R3 sont au même niveau (RI et R2 communiquent ; RI et R3 ont communiqué,
puisqu'une porte ménagée dans le mur mitoyen est aujourd'hui bouchée), mais S et Τ sont
à environ un demi-étage au-dessus de l'ensemble R avec lequel elles ne communiquent pas ;
Q est un bon étage au-dessus de R et un demi-étage sous la cour G avec laquelle elle ne
communique pas.
Une véritable publication des trois sanctuaires égyptiens de Délos serait donc
indispensable. Moins ambitieux, le présent article ne concerne qu'une partie du
Sarapieion G : le Dromos et le Temple G.
(1) Cf. ci-dessous, p. 173.
(2) GD, p. 145.
(3) P. Roussel, CE, p. 54.
11 RUE H
I BASSIN DE Lf INOPOS
Fig. 1. — Plan du Sarapieion C (d'après le plan de Sv. Risom, partiellement rectifié en 1979). SARAPIEION C DE DÉLOS : DROMOS ET TEMPLE C 163 1980]
LE DROMOS ET LE TEMPLE C DU SARAPIEION C
1. Présentation du Dromos et du Temple C.
Mon attention a été attirée sur le Dromos, en 1976, par Cl. Bérard qui s'interro
geait sur les évolutions d'éventuelles processions et, plus généralement, sur les parcours
dans cette partie Sud du Sarapieion que P. Roussel appelle Γ« espace trapézoïdal ».
Il est vrai que la bibliographie délienne n'est pas lumineuse sur ce point : P. Roussel
écrit que « vers le Sud, l'avenue aboutit à un petit édifice disposé obliquement (C) »
et, un peu plus loin, avec le même verbe, que « l'allée des sphinx aboutissait à un
espace dallé, formant une sorte d'avant-cour (E) »4. Reprenant à mon tour, dans le
Guide de Délos, les deux « aboutir » de P. Roussel, je n'ai pas été plus net5, sans que
l'obligation où nous étions de décrire Délos tout entière m'apparaisse aujourd'hui
comme une excuse. Pourtant l'examen des ruines laisse assez clairement reconnaître
l'aspect du Dromos dans l'état dernier du Sarapieion C. La description de P. Roussel6
m'ayant paru incomplète et trop tôt assortie de commentaires épigraphiques, j'ai
jugé opportun de rédiger une présentation nouvelle.
Le Dromos est une avenue, longue de 39,50 m, large de 5 m et pourvue d'un
dallage de gneiss encore assez bien conservé. Il est limité par deux longs murets
(épaisseur : 0,50 m; haut. max. conservée : 0,60 m) qui butent, à leur extrémité Nord,
contre deux massifs de maçonnerie arasés (fig. 1, 1 et 2) et, à leur Sud, les antes du Temple C, ce qui faisait du Dromos une manière d'impasse où
l'on accédait seulement depuis la cour E; toutefois des accès latéraux sont ménagés,
un (4) et peut-être deux (3 est douteux) dans le mur Est, un dans le mur Ouest (5).
Contre la face interne des murs s'appliquent des bases de deux types différents
alternant régulièrement, les unes en maçonnerie, les autres faites d'une grande dalle
de gneiss supportant un massif de poros (fig. 2 et 3). C'est sur ces dernières que
reposaient sans aucun doute, bien qu'aucun n'ait été trouvé en place, des sphinx de
calcaire dont quatre sont conservés : deux sont au Musée (fig. 4) et deux sont replacés,
mais au hasard, sur deux bases du Dromos (fig. 3)7.
Massif 1 : Tante du mur bute contre un segment de mur arasé qui lui est perpendiculaire
(1,55 m d'Est en Ouest ; 0,45 m du Nord au Sud) sur la face septentrionale duquel s'applique
une fondation à peu près carrée (1 mi de côté).
Massif 2 : Tante bute contre une fondation qui (à la différence de ce qui a lieu en 1) est
ici unitaire (1,55 m d'Est en Ouest et 1,05 m du Nord au Sud) et sur laquelle repose une
dalle de gneiss (l,O5±xO,55 m).
(4) P. Roussel, CE, pp. 50 et 54.
(5) GD, p. 145.
(6) P. Roussel, CE, pp. 50-54.
(7) Publiés et étudiés par J. Marcadé, BCH, 76 (1952), pp. 125-127 ; recommentés par le même auteur,
MD, pp. 412-413. ■
■
:
164 PHILIPPE BRUNEAU [BCH 104
'.~ %\# Tj^
Fig. 2. — Dromos, côté Est, base 5 (en partant du Nord).
..·:.'■·? „; 4
'"C** '/'* [:*" '"■?i":;
Fig. 3. — Dromos, côté Ouest, base 12 (en partant du Nord). SARAPIEION G DE DÉLOS : DROMOS ET TEMPLE C 165 1980]
Fig. 4. — Un des sphinx conservés au Musée.
Passage possible 3 : à 14,40 m du Temple G, le mur Est du Dromos s'interrompt sans
antes sur une longueur de 2,50 m ; dans cette interruption se trouve une dalle de gneiss large
de 0,85 m et un peu plus haute que le dallage du Dromos.
Passages 4 et 5 : à 4,90 m du Temple G, chacun des deux murs s'interrompt, ici de façon
claire, sur une longueur de 1,50 m à l'Est et 1,80 à l'Ouest.
Bases. Premier type : elles sont faites d'une maçonnerie pouvant présenter à la face
supérieure d'assez grandes dalles de gneiss et sont stuquées (M). — · Second type : elles sont
faites d'une grande dalle de gneiss rectangulaire, parfois engagée dans le mur, qui subsiste
seule en plusieurs cas ; cette dalle supportait un massif en blocs de poros intérieurement
fourré de petits moellons et souvent engagé lui aussi dans le mur (P) ; le massif supportait
un sphinx (S marque les bases qui portent actuellement un sphinx). Le tiret — indique les
bases manquantes :
Nord Mur Est — DMDMPMPMP — 3 — D — D 4 M Sud
(Entrée) Mur Ouest MDMPMPMPMSMSP Ρ 5 M (Temple)
Le Temple C, où conduit le Dromos, est formé d'un pronaos et d'un naos. Contre
la partie occidentale de la façade du temple et empiétant sur la largeur de la porte
s'applique un massif de maçonnerie, 6.
Dimensions hors œuvre : 8x5,80 m.
Épaisseur des murs : 0,50 m. Hauteur max. conservée au-dessus du niveau du dallage
du Dromos : 0,60 m.
Massif de maçonnerie : 2,20 m d'Est en Ouest ; 1,25 m du Nord au Sud.
2. Chronologie du Dromos.
Sans être exemplairement précise ni certaine, la chronologie du Dromos peut
s'esquisser avec quelque exactitude à partir de trois données : PHILIPPE BRUNEAU [BCH 104 166
1° Les inventaires du Sarapieion C, rédigés au début de l'époque athénienne, en
157/6 (ID 1416 ou « inventaire d'Anthestérios ») et en 156/5 (ID 1417 ou « inventaire
de Kallistratos »), mentionnent à plusieurs reprises un Dromos (ID 1416, A, I, 22, 32
et 36 = ID 1417, B, I, 22, 33 et 36). On peut naturellement toujours douter que
le « Dromos » des inventaires soit identifiable à ce que, du même nom mais sans preuve
absolue, nous appelons le Dromos D. La chose est pourtant très vraisemblable :
a) même e