Le premier tour des élections législatives de 1997 - article ; n°3 ; vol.47, pg 405-415
12 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le premier tour des élections législatives de 1997 - article ; n°3 ; vol.47, pg 405-415

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
12 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue française de science politique - Année 1997 - Volume 47 - Numéro 3 - Pages 405-415
The first round of the 1997 [french] parliamentary elections The departmental level analysis of the first round of the parliamentary elections confirms the democratic malaise and the break-up of votes observed since the early 1990s. On the left, only the Socialist family has a real progression as compared to 1993. The record repudiation of the moderate right resulted both from mediocre mobilization and from stronger National Front com­petition and above all from electoral porosity with the other central force of the political system, the Socialist Party.
L'analyse au niveau départemental du premier tour des élections législatives confirme le malaise démocratique et le processus d'éclatement du vote constaté depuis le début des années quatre-vingt-dix. A gauche, la famille socialiste est la seule qui connaisse une réelle dynamique par rapport à 1993. Le désaveu record de la droite modérée provient à la fois de la mobilisation médiocre, de la concurrence renforcée du Front national et surtout de la porosité électorale avec l'autre force centrale du système politique qu'est le Parti socialiste.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Pascal Perrineau
Le premier tour des élections législatives de 1997
In: Revue française de science politique, 47e année, n°3-4, 1997. pp. 405-415.
Résumé
L'analyse au niveau départemental du premier tour des élections législatives confirme le malaise démocratique et le processus
d'éclatement du vote constaté depuis le début des années quatre-vingt-dix. A gauche, la famille socialiste est la seule qui
connaisse une réelle dynamique par rapport à 1993. Le désaveu record de la droite modérée provient à la fois de la mobilisation
médiocre, de la concurrence renforcée du Front national et surtout de la porosité électorale avec l'autre force centrale du
système politique qu'est le Parti socialiste.
Abstract
The first round of the 1997 [french] parliamentary elections
The departmental level analysis of the first round of the parliamentary elections confirms the democratic malaise and the break-
up of votes observed since the early 1990s. On the left, only the Socialist family has a real progression as compared to 1993. The
record repudiation of the moderate right resulted both from mediocre mobilization and from stronger National Front com-petition
and above all from electoral porosity with the other central force of the political system, the Socialist Party.
Citer ce document / Cite this document :
Perrineau Pascal. Le premier tour des élections législatives de 1997. In: Revue française de science politique, 47e année, n°3-
4, 1997. pp. 405-415.
doi : 10.3406/rfsp.1997.395185
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1997_num_47_3_395185LE PREMIER TOUR
DES ÉLECTIONS LÉGISLATIVES DE 1997*
PASCAL PERRINEAU
Ces élections législatives ont connu une campagne au cours de
laquelle de nombreux indicateurs semblaient devoir annoncer une
forte abstention. L'intérêt, en dépit de la brièveté de la campagne,
allait décroissant et la lisibilité des enjeux et des positions en présence
paraissait également faible. Malgré ces prodromes défavorables, l'abstention
n'a pas battu le record atteint en 1988 (33,9 % des électeurs inscrits).
Avec 31,5 % l'abstention reste à un niveau élevé caractéristique des élec
tions législatives de la dernière décennie (cf. tableau 1). En moyenne
l'abstention aux législatives de la 1988-1997 se situe à 32 %
contre 22,4 % dans la décennie précédente 1978-1987. Indépendamment de
cette relative asthénie démocratique sensible en France depuis la fin des
années quatre-vingt, il semble bien que certains électeurs de droite n'aient
pas été très mobilisés par ces élections anticipées. Par rapport aux législa
tives de 1993, la hausse de l'abstention est de 0,8 %. Celle-ci est import
ante dans quatorze départements métropolitains où elle dépasse les 2 % :
on y retrouve, sauf quelques rares exceptions, des départements de droite
(Orne, Lozère, Manche, Loir-et-Cher, Loiret, Paris, Hauts-de-Seine, Haute-
Savoie, Alpes-Maritimes, Corse-du-Sud). Décidément, au premier tour, les
électeurs de la droite modérée n'ont pas tous été convaincus du bien-fondé
de la précipitation des échéances électorales et ont pu aussi exprimer par
l'abstention un trouble vis-à-vis des quatre années écoulées depuis la vic
toire sans partage de 1993.
Autre symptôme d'un malaise démocratique, le haut niveau de votes
blancs et nuls souvent enregistré dans les élections des années quatre-vingt-
dix (3,6 % des inscrits au premier tour des législatives de 1993 ; 2,2 % au
premier tour de l'élection présidentielle de 1995 ; 4,8 % au second tour).
Avec 3,4 %, le record de 1993 n'est pas battu mais l'on reste à un haut
niveau. De 1958 au début des années quatre- vingt les votes blancs et nuls
oscillaient entre 1 et 2,1 %. Dans les dix départements où il y a une hausse
significative des blancs et nuls (de + 0,5 à 1,7 %) on retrouve, comme pour
le mouvement d'abstentions, une sur-représentation de départements de
droite (Lozère, Vendée, Savoie, Haute-Loire, Cantal, Haute-Savoie). Ce phé
nomène de protestation vis-à-vis de l'offre politique, souvent perçu comme
une manifestation de «politisation négative», s'est également traduit par une
continuation du processus d'éclatement du vote que nous constations au
début des années quatre-vingt-dix.
Les quatre forces du «quadrille bipolaire» (PC, PS, UDF, RPR) ont ra
ssemblé 66,9 % des suffrages exprimés (graphique 1). Elles en rassemblaient
* Les résultats présentés dans cet article concernent les 555 circonscriptions de la
France métropolitaine à l'exception donc des 22 circonscriptions d'outre-mer.
405
Revue française de science politique, vol. 47, n° 3-4, juin-août 1997, p. 405-415.
© 1997 Presses de la Fondation nationale des sciences politiques. :
Pascal Perrineau
95,1 % en 1981; 83,1 en 1986; 68,1 en 1993. Cet affaiblissement des
«forces centrales» du système de partis fait qu'au premier tour le cumul
des abstentionnistes, des votes blancs et nuls et des électeurs ayant choisi
des candidats des «forces périphériques» atteint le niveau de 56,4 % des inscrits.
En intégrant forces centrales et forces périphériques dans les ensembles
classiques de la gauche et de la droite, le paysage politique redevient plus
traditionnel. Comme toujours sous la Cinquième République (sauf la
parenthèse des années 1978-1981), la droite est majoritaire (51,2 %) et
devance largement une gauche qui, avec son nouvel allié vert, atteint
43,4 %. La gauche est très proche de son niveau de 1986 (44 %) et la
droite retrouve un niveau proche de 1988 (50,5 %), mais en 1988 le Front
national représentait 19,6 % du total des droites, aujourd'hui il en rassemble
30 %. L'hétérogénéité et les clivages internes à la droite sont de plus en
plus lourds. Si, fort de cette conscience de l'hétérogénéité du Front national,
on cherche à prendre la mesure du rapport entre la gauche et la seule droite
classique, l'impression d'ensemble change du tout au tout. L'échec de la
Tableau 1. Les résultats du premier tour des élections législatives
sous la Cinquième République (Métropole - % exprimés)
1958 1962 7967 1968 7973 1978 79S7 79S6 1988 1993 7997
ABST (% inscr) 22,8 31,3 18,9 20 18,7 16,7 29,1 21,5 33,9 30,7 31,5
2 2,1 1,4 1,8 1 3,4 1,4 3,6 3,4 BN*(% inscr) 1,8 1,6
33,4 20,7 21,4 20,5 30,1 34,3 ABN** (% inscr) 24,8 18,3 24,9 35,3 34,8
- EXTR. GCHE 2 2,2 4 3,2 3,3 1,2 1,5 0,4 1,8 2,2
PCF 19,2 21,9 22,5 20 21,4 20,6 16,1 9,7 11,2 9,1 9,9
SFIO SFIO
PS + MRG/RS 15,7 12,4 18,9 16,5 20,8 24,9 37,4 31,6 37,5 19 25,7
Rad Rad
+UDF +DVG
- - - 8,7 7,4 0,4 1,4 0,9 1,2 1,1 2 DVG
2 11,1 ECOLO 1,1 1,2 0,3 6,4
dont: dont
V+GE = V =
7,8 3,7
- - 0,1 0,1 0,5 0,3 0,1 0,1 0,1 0,1 1,6 DIVERS
DNG***/UDF 33,3 23 23,7 20,8 28,9 19,6 20,4 18,8 20,1 14,9
=*53,8 =>55,4 =>55,8 =>58,8 =>53,7 =*42,5 =>41,6 =>41,8 =>38 =>39,9 =>31,4
GAULL/RPR 20,5 32,4 32,1 38 24,8 22,8 21,2 19,2 19,8 16,5
- - - - - DVD 4,3 1,3 2,7 4,2 4,4 2,5
EXTR. DTE 2,6 0,8 0,6 0,1 0,5 0,7 0,3 10 12,9 15,4 9,9
dont dont dont dont dont
FN FN FN FN FN
0,3 0,2 9,8 12,7 15,2
TOTAL GCHE 43,7 40,5 45,8 50,2 44 31 43,6 43,6 55,6 49,1 39,8
- - - - - GCHE + ECOLO 52,2 56,7 45,3 49,4 42,1 46,2
TOTAL DTE 56,4 56,2 56,4 58,9 54,2 47,5 43,2 54,6 50,4 57 51,2
53,8 55,4 55,8 58,8 53,7 46,7 42,9 44,6 40,5 44,1 35,8 dont DTE class.
* Blancs et nuls
** Abstentions ■+ ■ blancs et nuls
*** Droite non j gaulliste
406 Le premier tour
droite modérée apparaît dans toute son ampleur. Avec son associé vert, la
gauche (43,4 %) domine nettement la droite modérée (35,8 %) soit
7,7 points d'avance. La gauche avait déjà rencontré une situation de ce type
en 1988, mais la domination de la gauche était moins handicapante pour
une droite modérée qui avait sur son aile droite un FN plus faible (9,9 %)
et davantage droitiste qu'il ne l'est aujourd'hui. Déjà battue d'une courte
tête en 1988, on ne voyait pas très bien comment la droite classique pou
vait en 1997 s'en tirer au second tour.
LES FORCES DE GAUCHE
Avec 2,2 % l'extrême gauche ne connaît par rapport à 1993 qu'un très
léger frémissement (+ 0,5 %). Par rapport au niveau relativement élevé
atteint par Ariette Laguiller au premier tour de l'élection présidentielle de

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents