Les Derosne, pharmaciens parisiens, de 1779 à 1855 - article ; n°346 ; vol.93, pg 221-234
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Les Derosne, pharmaciens parisiens, de 1779 à 1855 - article ; n°346 ; vol.93, pg 221-234

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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 2005 - Volume 93 - Numéro 346 - Pages 221-234
Les Derosne, pharmaciens parisiens de 1779 à 1855
La pharmacie du 115 rue Saint-Honoré fut successivement tenue par François, par ses deux fils Jean-François et Louis-Charles, et par le gendre du fils aîné, François Bernard qui prit le patronyme Bernard-Derosne. Les deux fils firent de nombreux travaux de chimie dont les plus importants portèrent sur le « sel essentiel » de l'extrait d'opium et sur la purification des sucres. Puis, très vite, Louis-Charles s'orienta vers des activités industrielles, à Chaillot, où il fabriqua vers 1830 des locomotives à vapeur. Les deux fils furent membres de l'Académie royale de médecine, et Jean-François fut deux fois président de la Société de pharmacie de Paris
The Derosne, parisian pharmacists from 1779 to 1855
The pharmacy of the 115 Saint-Honoré street was successively kept by François, by his two sons Jean-François et Louis-Charles, and by the son-in-law of the elder, François-Bernard, who took the Bernard-Derosne family name. The two brothers made many chemical studies, among which the « essential salt » of the opium extract, and the sugar purification. Louis-Charles had many industrial activities, in Chaillot, were he made vapor engines. The two brothers were members of the Académie Royale de Médecine, and Jean-François was twice President of the Société de Pharmacie de Paris.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2005
Nombre de lectures 55
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Flahaut
Les Derosne, pharmaciens parisiens, de 1779 à 1855
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 93e année, N. 346, 2005. pp. 221-234.
Résumé
Les Derosne, pharmaciens parisiens de 1779 à 1855
La pharmacie du 115 rue Saint-Honoré fut successivement tenue par François, par ses deux fils Jean-François et Louis-Charles,
et par le gendre du fils aîné, François Bernard qui prit le patronyme Bernard-Derosne. Les deux fils firent de nombreux travaux
de chimie dont les plus importants portèrent sur le « sel essentiel » de l'extrait d'opium et sur la purification des sucres. Puis, très
vite, Louis-Charles s'orienta vers des activités industrielles, à Chaillot, où il fabriqua vers 1830 des locomotives à vapeur. Les
deux fils furent membres de l'Académie royale de médecine, et Jean-François fut deux fois président de la Société de pharmacie
de Paris
Abstract
The Derosne, parisian pharmacists from 1779 to 1855
The pharmacy of the 115 Saint-Honoré street was successively kept by François, by his two sons Jean-François et Louis-
Charles, and by the son-in-law of the elder, François-Bernard, who took the Bernard-Derosne family name. The two brothers
made many chemical studies, among which the « essential salt » of the opium extract, and the sugar purification. Louis-Charles
had many industrial activities, in Chaillot, were he made vapor engines. The two brothers were members of the Académie Royale
de Médecine, and Jean-François was twice President of the Société de Pharmacie de Paris.
Citer ce document / Cite this document :
Flahaut Jean. Les Derosne, pharmaciens parisiens, de 1779 à 1855. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 93e année, N. 346,
2005. pp. 221-234.
doi : 10.3406/pharm.2005.5802
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_2005_num_93_346_5802221
Les Derosne,
pharmaciens parisiens,
de 1779 à 1855
par Jean Flahaut * T D U E
Nous présentons ici trois générations d'une famille de pharmaciens pari
siens, les Derosne : le père, François, les deux fils Jean-François et
Louis -Charles, ainsi que le gendre du fils aîné : François Ernest
Bernard, dit Bernard-Derosne. Ils vécurent successivement, à la fin du XVIIP
et au début du XIXe siècles, la Révolution, l'Empire et la Restauration. Nous
avons été attiré par cette famille car elle avait été en relation, parfois étroite,
avec les Cadet de Gassicourt, et nous avons cherché à en préciser les vies.
Celles-ci étaient restées jusqu'ici très mal connues ; et pourtant deux de ses
membres avaient eu des positions élevées dans les milieux médico-pharmaceut
iques de la Restauration, puisque les deux fils firent partie de l'Académie royal
e de médecine, et que l'un d'entre eux - Jean-François - fut, à deux reprises,
président de la Société de pharmacie de Paris, l'ancêtre de notre Académie
nationale de pharmacie. Leur participation à la gestion de l'officine du 115 de
la rue Saint-Honoré (qui appartint aux trois générations) parut parfois assez dis
crète, mais ils eurent de multiples activités parallèles - quelquefois très élo
ignées de la pharmacie telle la construction de locomotives à vapeur (par Louis-
Charles).
On trouve donc ici des personnages curieux au comportement souvent inat
tendu. Malheureusement, il n'a pas été possible de trouver des précisions sur
leurs relations, tant au sein de leur famille que dans les milieux pharmaceutique
et scientifique.
* 5 impasse du Marché, 92330 Sceaux
REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE, LDI, N° 346, 2e TRIM. 2005, 221-234. 222 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
Nous avons construit un arbre généalogique représentant la lignée des
Derosne au cours des XVIIP et XIXe siècles. Mais on y observe de nombreuses
lacunes, malgré de longues recherches dans les archives parisiennes.
Nous devons ajouter qu'il existe, à plusieurs reprises, dans les quelques publi
cations concernant les activités des Derosne, des confusions se rapportant à leurs
biographies ou à leurs vies professionnelles.
François Derosne
(1743-1796)
ép. Anne Godefroy
Jean-François Louis-Charles
(1774-1855) (1779-1846)
ép. Elisabeth O'Keeffe
le 22 sept. 1803
Marie- Anne Laure-Eugénie
(1805- ?) (?-?)
ép. Charles-François Bernard ép. Adolphe Lebaudy
le 9 février 1836 (1777-1856)
le 1er juillet 1823
Charles Ernest Léon-Jean
(?- 1851) (1839-1910) (1825-1904)
ép. Julie Bernât
(1827-1912) en 1859 DEROSNE 223 LES
Derosne (François) (1743-1796)
Il vit le jour à Saint-Dizier, en Champagne, le 15 septembre 1743. Comme
cela eut souvent lieu pendant la période prérévolutionnaire, le nom patr
onymique fut écrit en détachant la particule : de Rosne, et ceci se retrouvera dans
les Annuaires du Collège de pharmacie de Paris publiés en 1779, 1785 et 1790,
de même que dans l' Almanach national en 1800 l.
Il épousa, en 1770, Mlle Anne Godefroy. Le ménage eut deux fils : Jean-
François le 18 juillet 1774, Louis-Charles le 23 janvier 1779. Derosne, après avoir été compagnon apothicaire dans son pays, entra
en 1769 dans la pharmacie parisienne de son cousin, Louis-Claude Cadet de
Gassicourt2. Il devint maître en pharmacie en 1779. Les deux cousins s'associè
rent, et la pharmacie s'intitula Cadet-Derosne.
Il est probable que Louis-Claude Cadet, en raison des nombreux travaux qu'il
effectua avec les grands chimistes de l'époque - en particulier Lavoisier 2-, ne
put participer que discrètement au fonctionnement de la pharmacie, et que
François Derosne fut ainsi amené à se consacrer entièrement à la gestion de
celle-ci.
En 1786, Louis-Claude Cadet se retira, vendit sa part à François Derosne, qui
devint seul propriétaire de l'officine. Mais celle-ci continua d'être exploitée sous
le double patronyme Cadet-Derosne, sans doute en raison de la haute réputation
de Cadet.
Au bout de dix années de responsabilité et d'exercice professionnels, en 1796,
François Derosne fut emporté de façon précoce par un cancer.
Gestion de l'officine par les descendants Derosne
Madame Anne Derosne, son épouse, assura tout d'abord la gestion de l'offi
cine, ainsi que les veuves en avaient la possibilité d'après les statuts de la cor
poration, qui ne furent modifiés qu'en 1803.
Elle se trouva très vite confrontée à un douloureux procès, qui l'opposa,
entre 1798 et 1800, à Charles-Louis Cadet de Gassicourt, fils du créateur de la
pharmacie, Louis-Claude Cadet de Gassicourt. Charles-Louis reprochait à la
veuve de conserver le double patronyme « Cadet Derosne » sur l'intitulé de la alors que les Cadet n'y intervenaient plus depuis 14 ans, et que les
deux anciens associés étaient décédés (Louis-Claude Cadet de Gassicourt était
mort en octobre 1799). Les Tribunaux, en première instance, puis en appel,
conclurent en 1800 que la pharmacie ne devait faire intervenir que le seul nom
de Derosne, mais pouvait y ajouter la mention « successeur du feu citoyen
Cadet ». 224 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
En cette même année, l'aîné des fils Derosne, Jean-François, obtint sa maîtri
se en pharmacie et devint responsable de l'officine. Celle-ci fut alors tenue sous
l'intitulé : « Veuve Derosne et fils, successeurs de Cadet et Derosne. »
Le 12 juin 1804, Mme Derosne et son fils Jean-François achetèrent la maison
dite du « Mouton Blanc » où se trouvait la boutique et où ils habitaient (achat
effectué auprès de Mme veuve Willemsens qui en était propriétaire depuis
1775) 3.
Madame Derosne décéda en 1806.
Curieusement, une dizaine d'années plus tard, une facture datée du 30 sep
tembre 1817 portera toujours l'intitulé : « Vve Derosne et fils » 4.
Le second fils Derosne, Louis-Charles, fut à son tour pharmacien en 1810, et
participa alors à la gestion de la pharmacie familiale. Mais nous ne disposons
d'aucune information sur les rôles respectifs des deux frères au sein de l'entre
prise commune. Dans YAlmanach royal de 1822 et 1823, la pharmacie du 115
de la rue Saint-Honoré a pour titulaire « Derosne », sans indication du ou des
prénoms. Puis, à partir de 1824, et jusqu'en 1855, le seul titulaire indiqué est
Bernard Derosne, qui, nous le verrons, est le gendre de Louis-Charles. Ainsi dès
1824, les deux frères para

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