Les entreprises de bijouterie à Paris de 1860 à 1914 - article ; n°4 ; vol.25, pg 79-103
26 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Les entreprises de bijouterie à Paris de 1860 à 1914 - article ; n°4 ; vol.25, pg 79-103

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
26 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Histoire, économie et société - Année 2006 - Volume 25 - Numéro 4 - Pages 79-103
Résumé
Les bijouteries parisiennes qui ont revêtu une forme sociétaire entre 1860 et 1914 présentent des caractéristiques typiques des petites et moyennes entreprises du XIXe siècle. La diversité des situations, de la micro entreprise à la grosse PME, en est une. Une autre tient à une « mortalité infantile » massive, qu'on relève dans les autres secteurs et les autres pays européens. Cependant, ces entreprises montrent aussi des traits spécifiques à ce secteur d'activité, comme le nombre, plus important qu'ailleurs, de femmes gérantes et propriétaires en nom propre du capital social.
Abstract
Between 1860 and 1914 Parisian jewellery businesses having a company structure typically present the usual characteristics of small and medium-sized firms in the nineteenth century. One of these characteristics is the variety of situations ranging from micro-enterprises to large enterprises. Another one is the massive infant mortality, which can also be noticed in other sectors and European countries. But these enterprises also present specific features as, among others, the large number of women managers and own name owners of the registered capital, which are more frequent than in other sectors.
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2006
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jacqueline Viruega
Les entreprises de bijouterie à Paris de 1860 à 1914
In: Histoire, économie et société. 2006, 25e année, n°4. pp. 79-103.
Résumé
Les bijouteries parisiennes qui ont revêtu une forme sociétaire entre 1860 et 1914 présentent des caractéristiques typiques des
petites et moyennes entreprises du XIXe siècle. La diversité des situations, de la micro entreprise à la grosse PME, en est une.
Une autre tient à une « mortalité infantile » massive, qu'on relève dans les autres secteurs et les autres pays européens.
Cependant, ces entreprises montrent aussi des traits spécifiques à ce secteur d'activité, comme le nombre, plus important
qu'ailleurs, de femmes gérantes et propriétaires en nom propre du capital social.
Abstract
Between 1860 and 1914 Parisian jewellery businesses having a company structure typically present the usual characteristics of
small and medium-sized firms in the nineteenth century. One of these characteristics is the variety of situations ranging from
micro-enterprises to large enterprises. Another one is the massive "infant mortality", which can also be noticed in other sectors
and European countries. But these enterprises also present specific features as, among others, the large number of women
managers and own name owners of the registered capital, which are more frequent than in other sectors.
Citer ce document / Cite this document :
Viruega Jacqueline. Les entreprises de bijouterie à Paris de 1860 à 1914. In: Histoire, économie et société. 2006, 25e année,
n°4. pp. 79-103.
doi : 10.3406/hes.2006.2620
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_2006_num_25_4_2620,
entreprises de bijouterie à Paris Les
de 1860 à 1914
par Jacqueline VIRUEGA
Résumé
Les bijouteries parisiennes qui ont revêtu une forme sociétaire entre 1860 et 1914 présentent
des caractéristiques typiques des petites et moyennes entreprises du XIXe siècle. La diversité des
situations, de la micro entreprise à la grosse PME, en est une. Une autre tient à une « mortalité
infantile » massive, qu'on relève dans les autres secteurs et les autres pays européens. Cependant,
ces entreprises montrent aussi des traits spécifiques à ce secteur d'activité, comme le nombre,
plus important qu'ailleurs, de femmes gérantes et propriétaires en nom propre du capital social.
Abstract
Between 1860 and 1914 Parisian jewellery businesses having a company structure typically
present the usual characteristics of small and medium-sized firms in the nineteenth century. One
of these characteristics is the variety of situations ranging from micro-enterprises to large enter
prises. Another one is the massive "infant mortality", which can also be noticed in other sectors
and European countries. But these enterprises also present specific features as, among others, the
large number of women managers and own name owners of the registered capital, which are
more frequent than in other sectors.
Introduction
Le dépouillement et l'analyse de 601 actes de société, datés entre 1860 et 1914 et
conservés aux Archives de Paris, ont permis reconstituer l'itinéraire de 550 sociétés
parisiennes dont l'objet social se réfère à la fabrication ou au commerce de la bijouterie.
387 de ces sociétés sont des bijouteries et des joailleries, les autres sont des orfèvreries,
lapidaireries, horlogeries, entreprises de dorure, etc. Les commerçants sont les plus
nombreux (207), suivis par les commerçants fabricants (197), puis par les fabricants
(146). Ces derniers confectionnent des bijoux ou des parties de bijoux l. Les bijoutiers
qui figurent dans les annuaires professionnels sont classés par spécialités de produits :
1. La fabrication en petite série des parties de montures, livrées aux fabricants de bijoux proprement dits,
se développe à partir du Second Empire, sous le nom d'industrie des apprêts.
ne 4, 2006 Jacqueline Viruega 80
les bijoutiers « en fin » qui travaillent l'or et l'argent, les joailliers qui utilisent les
gemmes, les orfèvres, les marchands de diamants et de perles, les fabricants de bijou
terie fantaisie, dite « fausse » au XIXe siècle. Les bijoutiers « en faux », si on les
regroupe avec les bijoutiers « en fin » non joailliers, sont trois fois plus nombreux (339)
que tous ceux que leur métier conduit à acheter des matières coûteuses : joailliers, bijou
tiers joailliers et marchands de gemmes (114). Ceux-ci disposent, très logiquement, d'un
capital social plus important. Le dynamisme du secteur est attesté par le nombre des
créations de société (367), largement supérieur à celui des dissolutions (200). Les 34 actes
restants indiquent des modifications des statuts, du capital ou de la raison sociale.
Dans leur grande majorité, les entreprises parisiennes de bijouterie qui ont revêtu
une forme sociétaire sont des sociétés de dimension réduite, constituées en nom col
lectif. Elles sont dirigées par un petit nombre d'associés, deux le plus souvent et jusqu'à
une demi-douzaine. Plus de la moitié d'entre elles disposent d'un capital social peu
élevé (55 000 francs) mais certaines grosses PME possèdent des capitaux non négligeab
les, même au-delà d'un million de francs. Tous ces traits sont communs à l'ensemble
des petites et moyennes entreprises du XIXe siècle. On les remarque par exemple chez les
petites entreprises du bâtiment, de la confection 2 ou du commerce de vin. Les sociétés
de bijouterie présentent cependant aussi des caractères spécifiques, dont le plus original
est le rôle des femmes. L'analyse de ces caractéristiques, d'abord typiques de
l'ensemble des entreprises, puis spécifiques au secteur de la bijouterie, sera suivie d'une
étude démographique. En effet, le nombre de créations de sociétés, « mesure caractéris
tique » du dynamisme du secteur, n'indique pas la pérennité des sociétés qui ont vu le
jour. La tentative s'impose donc de retracer leur durée de vie, leurs transformations, leur
disparition ou leur poursuite sous d'autres formes et de rechercher les causes de leurs
échecs et de leurs réussites. Du seul point de vue démographique, les entreprises de
bijouterie parisiennes de la fin du XIXe siècle ne présentent rien de particulier qui pro
viendrait de leur secteur d'activité3.
L'analyse des sociétés
Les traits typiques
1 . La diversité des entreprises
Des associés peu nombreux. Les sociétés étudiées réunissent entre deux et six asso
ciés, le plus fréquemment deux confrères (par exemple, deux fabricants de bijoux en
argent et en doublé) ou deux partenaires de métiers complémentaires (par exemple, un
fabricant et un négociant). Ces associés se trouvent en général sur un pied d'égalité,
d'autant plus si la mise de fonds est équivalente, comme dans les sociétés Dupouy frères
ou E. Boullot et A. Fontaine 4. Cette complémentarité est tout à fait classique dans les
partenariats du XIXe siècle. Il en est autrement quand l'association réunit un gérant et un
commanditaire : ce dernier reste souvent anonyme, même quand sa commandite forme
le seul fonds social connu. L'acte de la société Marcel Cerf et Cie indique même que le n'est pas « considéré comme associé », mention qui renvoie à la notion
2. Nancy Green, «La confection en comparaison, Paris New York 1880-1980», La révolution des
aiguilles, habiller les Français et les Américains, xď-XX1 siècles, Paris, Éditions HESS, Paris, 1996.
3. Philippe Jobert, Michaël Moss (dir.), Naissance et mort des entreprises en Europe, xix'-xx' siècles,
Dijon, Publications de l'Université de Bourgogne, 1994, 320 p.
4. Archives de Paris D31U3-475. Fabrication et vente de bijouterie dorée, 19 rue Notre-Dame de Nazar
eth, 1881. D31U3-661. Deux maisons de fabrication et de commerce d'orfèvrerie et de bijouterie, rue Michel
le Comte et rue du Helder, 1891.
ne 4, 2006 Les entreprises de bijouterie à Paris de 1860 à 1914 81
britannique de « sleeping partner » 5. D'autres statuts mettent l'accent sur un projet plus
précis, comme l'exploitation d'un brevet, la société ayant été créée dans ce but. Arthur
Miron, fabricant, a ainsi obtenu le 24 novembre 1862 un brevet d'invention pour « une
mécanique servant à brunir les couverts d'argent ou argentés », mis en œuvre dans la
so

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents