Les faux océaniens de James Edward Little dans la collection Fuller. - article ; n°27 ; vol.26, pg 107-119
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Description

Journal de la Société des océanistes - Année 1970 - Volume 26 - Numéro 27 - Pages 107-119
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Christopher C. Legge
Patrick O'Reilly
Les faux océaniens de James Edward Little dans la collection
Fuller.
In: Journal de la Société des océanistes. N°27, Tome 26, 1970. pp. 107-119.
Citer ce document / Cite this document :
Legge Christopher C., O'Reilly Patrick. Les faux océaniens de James Edward Little dans la collection Fuller. In: Journal de la
Société des océanistes. N°27, Tome 26, 1970. pp. 107-119.
doi : 10.3406/jso.1970.2150
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/jso_0300-953X_1970_num_26_27_2150faux océaniens Les
de James Edward Little
dans la collection Fuller
comme sur conservateur elle de peu Londres Chicago, Ce En « astucieux comprenait les sont des 1958, par faux faux, ces de des le lorsque fabriquant dans bien pièces regretté une collections œuvres les vouloir douzaine la que collections A.W. remarquable d'un d'objets nous présenter du certain département de Fuller1 avons ethnologiques. océaniennes pièces à collection demandées James nos passa que lecteurs d'Ethnographie Edward le ». au d'objets Il à capitaine Field dans M. y a Little, Christopher joint océaniens Museum le cadre du Fuller excellent une Field de note recueillie C. considérait nos Chicago, Museum bien Legge biograétudes que 2, à
phique concernant ce curieux personnage. On la trouvera à la suite de sa des
cription. Elle ouvre des vues intéressantes sur la psychologie et les procédés
de ce faussaire dont la carrière ne fut pas égale à l'habilité technique. M. Ch.
Legge a bien voulu nous communiquer les photographies des principaux objets
décrits. On les trouvera reproduites dans les planches hors-texte ci-jointes.
Qu'il soit sincèrement remercié de sa collaboration et nous pardonne les
libertés prises parfois dans l'adaptation française du texte qu'il nous avait
proposé.
P. O'R
1. Voir, sur le capitaine A. W. Fuller et ses collections, une note parue dans le Jour
nal de la Société des Océanistes, 1960, p. 103-104.
2. L'article qu'on va lire reprend, d'une manière plus méthodique et analytique,
une note publiée en avril 1969 dans le Bulletin du Field Museum of Natural History de
Chicago, p. 10-12, par M. Christopher Legge, en collaboration avec Edward G. Nash.
107 SOCIÉTÉ DES OCÉANISTES
Quelques pièces de Little
conservées à Chicago.
another and which « Few unscrupulous, used fallen great to victims display institutions not to with least the have pride wiles the not British an of at Etruscan the one ingenious Museum, time saor
rcophagus manufactured in the 19th century x. »
Frank DAVID.
James Edward Little, le faussaire anglais auquel nous nous intéressons
aujourd'hui, faisait en même temps commerce d'objets authentiques, de
spécimens retouchés et de pièces entièrement fabriquées. Ce sont dans ces
deux dernières catégories que se situent les objets que nous allons décrire.
Dans la plupart des cas, le capitaine Fuller était très conscient de ce qu'il
achetait et savait bien si ce qu'on lui présentait était authentique ou non.
Mais il faisait parfois l'acquisition de pièces fausses, comme matériel de com
paraison, et dans l'intention de démontrer combien elles pouvaient se rap
procher de pièces originales 2. En 1913, quand Little fut suspecté d'avoir
volé dans les musées, Fuller lui acheta ce qu'il pensait lui être offert comme
spécimens dérobés, naturellement avec l'intention d'avertir la police 3.
A. N° 277599 (187 X 140 mm). — Tête sculptée dans un bois originaire
de la zone tempérée boréale ; chêne, frêne ou orme, avec des dessins de
tatouages maoris sur le nez, le menton, les pommettes et le front. Il s'agit
de la copie d'une tête maorie desséchée que Fuller acheta à Little en avril
1913. Ce « modèle » figure également dans le. musée de Chicago (n° 273944)
où il est exposé dans le hall J, vitrine 14. Cette tête fut apportée en Anglet
erre, probablement avant 1831 4, année qui vit la promulgation d'une loi
interdisant l'exportation de ces étranges « curios ». (Tête et modèle, fig. 1).
Cette tête fut achetée pour 16 guinées, chez Stephen, une salle des ventes
londoniennes, en avril 1919 par un marchand nommé Tucker. Elle fut alors
décrite comme « a trespass or taboo mask carved with the moko (tattooing)
of the owner and set up to warn people off his property ». En octobre 1935,
1. Illustrated London News, 11 août 1962.
2. Lettre de Fuller à Frank Stevens, conservateur du Salisbury Museum, datée du
11 avril 1914.
3. Idem.
4. Transcription d'un entretien enregistré sous le n° 35, vol. 4, conversation entre
Fuller et le Dr. R. W. Force, concernant les objets de sa collection.
108 FAUX OCEANIENS DE JAMES EDWARD LITTLE DANS LA COLLECTION FULLER LES
à la mort de Tucker, elle passa de nouveau en vente, dans la même salle,
encore considérée comme authentique. Fuller se souvenait d'avoir déjà ren
contré quelque chose d'approchant, mais ce fut seulement le matin même
de la vente qu'il se rendit compte qu'il s'agissait de la copie d'une tête qu'il
avait jadis obtenue de Little. Il décida de l'acheter à n'importe quel prix.
« Elle m'échut pour 10 livres, prix raisonnable pour une œuvre d'art authen
tique mais plutôt élevé pour un objet de démonstration destiné à tous les
étudiants et, spécialement, aux conservateurs des musées 5. »
Une notice toute maculée l'accompagnait sur laquelle on pouvait lire :
« Masque rapportée de Nouvelle-Zélande en 1848 par un parent du Général
Terry of Coombe Park, Bath, avec une touffe authentique des cheveux du
Maori. » Le nom et l'adresse étaient tous les deux imaginaires, des inventions
de la féconde cervelle de Little 6.
B. N° 277604 (387 mm de long). — Flûte maorie, putorino achetée à
Little en novembre 1913 pour 4 livres. Sculptée dans un morceau de pin
kauri de Nouvelle-Zélande, fendue dans la longueur et évidée 7. Les deux
côtés sont reliés étroitement ensemble aux deux bouts par des ligatures de
ficelle en fibres végétales. Une ouverture, dans le centre, représente la bouche
ouverte d'une tête stylisée ; les yeux, et un dessin circulaire sous la bouche,
sont incrustés d'un fragment de nacre. A l'extrémité supérieure, une tête en
ronde bosse avec des yeux en nacre, la bouche est ouverte, avec une langue
tirée — l'expression habituelle de défi chez les maoris — sort peu de la bouche.
A l'extrémité inférieure une petite tête, elle aussi avec des yeux incrustés
de nacre.
W. 0. Oldman, dans l'article 103 paru dans Man en 1910, écrivait : « II
m'a été offert dernièrement plusieurs copies extrêmement soignées de flûtes
maories. Leur façon était si remarquable qu'elles auraient trompé même une
personne connaissant très bien les travaux maoris anciens : le bois, la méthode
de fabrication (attaque du bois par la hache) la décoration, l'assemblage...
tout était parfaitement correct. On trouvait même des dépôts de poussière
à l'intérieur. Et cependant tout s'effondrait à cause d'un petit détail négligé
par le fabricant. »
Ce petit détail omis, nous dit Fuller, c'est un petit trou qui manque à
l'extrémité de la flûte, et sans lequel on ne peut jouer de l'instrument 8.
Un spécimen authentique est exposé à Chicago (hall J, vitrine 14). (Flûte
et modèle, fig. 2).
Le conservateur du Somerset County Museum à Taunton, décrivait, dans
l'article 4 de Man, en 1904, une flûte de la même veine, récemment acquise
par son musée. Plus tard, en 1915, Fuller le convainquit qu'il avait été
trompé 9. Sa flûte lui avait probablement été vendue par Little, qui résidait
alors à Taunton.
5. Idem.
6. Lettre de la Municipal Library, Bath, à Miss S. M. Legge, datée du 27 avril 1966.
7. Transcription d'une bande enregistrée n° 42, vol. 25, Fuller-Force.
8. Idem.
9. Lettres de H. St. George Gray, Conservateur du Somerset County Museum, à Fuller
datées du 12 juin 1915.
109 SOCIETE DES OCEANISTES
C. N° 227605 (358 mm de long X 103 de large). — Massue en os de
baleine achetée chez Little, en janvier 1908 pour 3 livres. Le catalogue men
tionne : « les détails tels

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