« Les hésitations offensives de l Europe : le cas de l électronique » - article ; n°1 ; vol.27, pg 91-107
18 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

« Les hésitations offensives de l'Europe : le cas de l'électronique » - article ; n°1 ; vol.27, pg 91-107

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
18 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Revue d'économie industrielle - Année 1984 - Volume 27 - Numéro 1 - Pages 91-107
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Richonnier
« Les hésitations offensives de l'Europe : le cas de l'électronique
»
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 27. 1er trimestre 1984. pp. 91-107.
Citer ce document / Cite this document :
Richonnier Michel. « Les hésitations offensives de l'Europe : le cas de l'électronique ». In: Revue d'économie industrielle. Vol.
27. 1er trimestre 1984. pp. 91-107.
doi : 10.3406/rei.1984.1175
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1984_num_27_1_1175Les hésitations offensives de l'Europe :
le cas de l'électronique
Michel RICHONNIER
Rapporteur Maître général de conférence du groupe à « l'Institut Stratégie d'études européenne politiques de la France de Paris »
de préparation du 9e plan 1984-1988 (*)
Le Vieux Continent a remporté des succès remarquables dans tous les secteurs
d'activités issus des première et deuxième révolutions industrielles, qu'il s'agisse
de la sidérurgie et du textile, dont l'essor date de la fin du XVIIIe siècle avec
l'invention de la machine à vapeur, ou des industries mécaniques (transformation
des métaux, bien d'équipement, automobile...) et de la chimie lourdre (pétro
chimie, fibres artificielles, plastiques...) qui ont pu se développer à compter de la
fin du XIXe siècle, grâce à la banalisation de l'électricité et du pétrole.
En cette fin de XXe siècle, tous ces secteurs traditionnels dé l'économie euro
péenne sont frappés par une mutation sans précédent. Plus grave encore,
l'Europe est en position de faiblesse à l'aube de la troisième révolution indust
rielle. Si elle est relativement bien partie dans la course aux énergies nouvelles et
renouvelables, si elle a réussi à ne pas être totalement absente de la conquête de
l'espace, elle a par contre quasiment raté le départ de la révolution micro
électronique (1), celle qui est née au milieu des années 70 à l'abri des grands pro
grammes de recherche-développement américains et japonais, et qui va marquer
de son empreinte les années 80 et 90 (2). Toutefois, les pays européens ne sont pas
irrémédiablement distancés. Les moyens existent de bâtir l'Europe de la troisième
révolution industrielle. Encore faut-il vouloir s'en servir et ne pas trop tarder.
Nota bene :
Le programme de recherche ESPRIT a été adopté le 28 février 1984 par le Conseil des Communautés
européennes. Les crédits communautaires alloués à ce programme s'élèvent à 750 millions d'ECU sur
5 ans. La contribution des entreprises s'élève au même montant.
(*) Rapport publié sous le titre « Quelle stratégie européenne pour la France dans les années 80 », La
Documentation française, Paris, avril 1983.
(1) Par commodité de langage nous utilisons le terme « électronique » en lieu et place de « filière
électronique » (cf. le tableau 1 pour l'énoncé du champs couvert).
(2) il s'agit bien d'une véritable révolution industrielle car l'abaissement spectaculaire de la taille et
des coûts des circuits intégrés permet aujourd'hui à l'électronique comme hier l'électricité, de
transformer l'ensemble du système productif avec la pénétration de la robotique et de la bureauti
que, ainsi que les modes de vie et de consommation.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 27, 1" trimestre 1984 91 '
:
L— L'EUROPE EN RETARD D'UNE RÉVOLUTION INDUSTRIELLE
Le retard de l'ensemble des pays européens en matière de production et de dif
fusion de l'électronique est aujourd'hui patent.
L'Europe est surclassée par les Etats-Unis dans les secteurs des composants
électroniques et de l'informatique. Ainsi, le premier fabricant européen de cir
cuits intégrés, Philips, est relégué au douzième rang mondial, même si une cer
taine illusion est parfois entretenue par sa cinquième place dans la fabrication des
semi-conducteurs discrets, dont la technologie est souvent ancienne. S'agissant
d'informatique, le leader européen, Olivetti, n'arrive qu'en neuvième position
avec un chiffre d'affaires dix-sept fois plus petit que celui d'IBM (cf. le tableau
TABLEA VI: Les faiblesses de la filière électronique européenne
1. A. COMPOSANTS : L'EUROPE DOMINEE PAR LES ETATS-UNIS ET LE JAPON
I.A.a. TECHNOLOGIES "TRADITIONNELLES" 1 .A.b. NOUVELLES TECHNOLOGIES
Semi -conducteurs discrets Circuits intégrés
(diodes, transistors...)
PRESENCE DE L'EUROPE MAIS... L'EUROPE DISTANCEE
Chiffre d'affaires en 1982 Chiffre d'affaires en 1982
(millions de dollars) (millions de dollars)
1 . MOTOROLA (USA) 439 1. TEXAS INST. (USA) 1.155 Illustration non autorisée à la diffusion
2. TOSHIBA (Japon) 286 2. MOTOROLA (USA) 780
3. N.E.C. 270 3. N.E.C. (Japon) 722
4. HITACHI (Japon) 233 4. NATIONAL S.C. (USA)... 620
5. PHILIPS (Pays-Bas) 225 5. INTEL (USA) 578
6. MATSUSHITA (Jaoon) 171 6. HITACHI (Japon) 566
7. SIEMENS (RFA) 168 7. TOSHIBA 453
8. TEXAS INST. (USA) 145 8. FUJITSU (Japon) 444
9. THOMSON (FRANCE) 122 9. SIGNETICS (USA) 340
10. GENERAL INST. (USA) 110 10. FAIRCHILD 333
11. TELEFUNKEN (RFA) 106 11. A.M.D. (USA) 329
12. GENERAL ELECTRIC (USA) 104 12. PHILIPS (Pays-Bas) 269
13. MATSUSHITA (Japon) 237 13. I.T.T. (USA) 100
14. R.C.A. 97 14. MITSHUBISHI (Japon)... 232
15. MITSHUBISHI (Japon) 89 15. MOSTEK (USA) 220
Dans les domaines de la mécatronique (3) et de l'électronique grand public,
l'Europe est dominée par le Japon. Le premier producteur européen de tours à
commandes numériques, l'allemand Gildmeister, ne se classe qu'en cinquième
position avec un volume de production cinq fois moindre que celui du leader
(3) La mécatronique est l'ensemble des équipements mécaniques qui incorporent de la microélectro
nique : machines-outils à commandes numériques (MOCN), robots et leur regroupement en ate
liers flexibles.
92 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 27, 1" trimestre 1984 le japonais Mori Seiki. Là aussi, le retard de l'Europe dans les biens mondial,
d'équipement de l'avenir est souvent masqué par le classement tout à fait honorab
le de la RFA sur l'ensemble du secteur des machines outils conventionnelles. En
outre, quand le Japon (120 millions d'habitants) produit 11 000 robots évolués,
la Communauté européenne (270 millions d'habitants) n'en fabrique que 4 000.
Enfin, l'électronique grand public est dominée au plan mondial par les Japonais.
Si les producteurs européens ont pu leur opposer une certaine résistance dans les
secteurs traditionnels comme la télévision en couleur, ils sont par contre nett
ement distancés dans les produits d'avenir, tels les magnétoscopes, dont le marché
européen est détenu à 90 °/o par les firmes japonaises (cf. le tableau 1).
1.B. MECATRONIQUE: L'EUROPE DOMINEE PAR LE JAPON
1.B.D. MECATRONIQUE I.B.â. MACHINES-OUTILS (total)
(conventionnelles et
électroniques)
L'EUROPE BIEN PLACEE L'EUROPE DISTANCEE
MAIS...
Production en 1982 Unités produites en 1982
(en mi l liards de 2) - TOURS A COMMANDES NUMERIQUES
1. Japon 10.300
2. R.F.A 2.000
3. USA 1 .500
4. Italie 850
5. France 610
6. G.B 580
Illustration non autorisée à la diffusion 1. Japon .3,8
- CENTRES D'USINAGE 2. USA .3,7
3. R.F.A .3,5
4. URSS .2,9 1. Japon 6.940
5. Italie .1,1 2. USA. . 1 .270
6 . R.D.A. .0,8 3. Italie 580 4. R.F.A 7. Suisse 320
8. G.B .0,7 5. G.B.. 170
9. France .0,6 6. France 120
1 0. Roumani e. ... 0 6
11 . Chine - ROBOTS EVOLUES (1981) .0,5
12. Tchécoslovaquie .0,4
13. Yougoslavie .0,3 1 . Japon 11 .000
14. Espagne ?.. USA 8.130
15. Pologne .0,3 3. R.F.A 1 .600
4. Italie 1.300
5. France 1.040
6. Sui sse 800
7. Suède 560
8. G.B 80
Source : Cf. MM. Jacques MOREAU et Michel RICHONNIER « Quelle stratégie européenne pour
la France dans les années 80 ? », La Documentation Française, 1983.
Le corollaire de cette fragilité des entreprises européennes de l'électronique,
c'est leur net recul sur le marché mondial des matériels électroniques. Entre 1978
et 1982, la part de marché détenue par la RFA chutait de 16,0 % à 12,0 % et celle
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE —n°27,1" trimestre 1984 93 la France reculait de 6,5 °Io

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents