Les liberties de Canterbury et de Chester au XVIIIe siècle - article ; n°3 ; vol.15, pg 367-380
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Description

Histoire, économie et société - Année 1996 - Volume 15 - Numéro 3 - Pages 367-380
Abstract The liberty of an english provincial town is a district outside the city wall but under the city juridiction. The land of the liberties was concentrated in the hands of the gentry, which use it in order to break in on the urban political struggles.
Résumé Aux portes des cités anglaises, les liberties constituaient un espace juridiquement intégré à la ville mais dont la structure foncière était proche de celle des campagnes avoisinantes. La terre appartenait à une poignée de grands propriétaires membres de la gentry. Ils se servirent de cet enracinement pour participer aux luttes politiques à l'intérieur de la cité.
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

François-Joseph Ruggiu
Les liberties de Canterbury et de Chester au XVIIIe siècle
In: Histoire, économie et société. 1996, 15e année, n°3. pp. 367-380.
Résumé Aux portes des cités anglaises, les liberties constituaient un espace juridiquement intégré à la ville mais dont la structure
foncière était proche de celle des campagnes avoisinantes. La terre appartenait à une poignée de grands propriétaires membres
de la gentry. Ils se servirent de cet enracinement pour participer aux luttes politiques à l'intérieur de la cité.
Abstract The liberty of an english provincial town is a district outside the city wall but under the city juridiction. The land of the
liberties was concentrated in the hands of the gentry, which use it in order to break in on the urban political struggles.
Citer ce document / Cite this document :
Ruggiu François-Joseph. Les liberties de Canterbury et de Chester au XVIIIe siècle. In: Histoire, économie et société. 1996, 15e
année, n°3. pp. 367-380.
doi : 10.3406/hes.1996.1878
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1996_num_15_3_1878LES LIBERTIES DE CANTERBURY ET DE CHESTER
AU XVIIIe SIÈCLE l
par F.-J. RUGGIU
Résumé
Aux portes des cités anglaises, les liberties constituaient un espace juridiquement intégré à
la ville mais dont la structure foncière était proche de celle des campagnes avoisinantes. La
terre appartenait à une poignée de grands propriétaires membres de la gentry. Ils se servirent de
cet enracinement pour participer aux luttes politiques à l'intérieur de la cité.
Abstract
juridiction. The liberty The of land an english of the liberties provincial was town concentrated is a district in outside the hands the city of the wall gentry, but under which the use city it
in order to break in on the urban political struggles.
A la date du 30 janvier 1692, Roger Comberbach, recorder de Chester,
consigna dans son diary la demande d'un concitoyen qui désirait des préci
sions sur les « limites de la ville du côté de Brewer Hall » 2. Sur le plan de
Lavaux (1745), l'emplacement de Brewer Hall, une grande maison seigneurial
e, est indiqué très précisément. Isolée dans une boucle de la Dee, à plus de
huit cents mètres à l'ouest des murs de Chester, elle en est séparée non seule
ment par le fleuve mais aussi par un vaste terrain vague, le Roodee 3. Centre
d'une exploitation agricole et propriété d'un esquire 4, Brewer Hall se situe
pourtant dans la ville car elle se trouve dans ses liberties, c'est-à-dire, selon
1. Les analyses présentées ici ont été partiellement reprises dans la thèse sur Les élites nobiliaires et la
ville en France et en Angleterre aux XVIIe et XVIIIe siècles, que j'ai soutenu le 2 décembre 1995 sous la
direction de M. Jean-Pierre Poussou, président de l'Université Paris-Sorbonne. Je tiens à remercier
Monsieur le Professeur F. Crouzet pour l'aide qu'il a bien voulu m'apporter.
2. « 30 Jan. (1692) : Mr Barry invited me to the Ship Tavern, where he inquired concerning the bounds
of the Citty on Brewers hall side, and I promised to search my books », dans Cheshire Sheaf, volume 34,
1939, p. 14.
3. Le Roodee est une bande de terre sableuse née d'un déplacement progressif du fleuve vers l'ouest. A
l'époque moderne, elle servait d'espace de loisirs et surtout de champ de course, ce qui est encore sa fonc
tion actuelle.
4. Son nom est indiqué sur le plan en signe de la permanence de sa famille en ce lieu.
HES 1996 ( 15e année, n° 3) 368 Histoire Économie et Société
une définition fixée depuis le milieu du XVe siècle, dans cette « zone au-delà
des limites de la ville mais sous la juridiction de la ville » 5.
Or cette définition renvoie strictement au français « banlieue ». Ce « terme de
jurisprudence » désigne, en effet, selon l'Encyclopédie, « une lieue à l'entour de
la ville, au dedans de laquelle se peut faire le ban, c'est-à-dire les proclamations
de la ville et jusqu'où s'étend l'échevinage et justice d'icelle » 6. Il se différencie
donc assez nettement des termes suburb 7 et « faubourg » 8 qui qualifient non
plus un territoire dont le droit borne les frontières mais un espace complètement
ou partiellement urbanisé. Héritages du grand mouvement médiéval d'incorporat
ion des boroughs, les liberties dépassaient largement la limite des faubourgs et
unissaient en une même entité espaces bâtis et terroirs agricoles 9. Les gouverne
ments municipaux apportaient une attention constante à l'entretien des bornes qui
en matérialisaient les limites. A Chester, la perambulation de 1820 fit ainsi res
sortir que la quasi-totalité des cent-neuf marques avait été refaite à l'extrême fin
du XVIIIe siècle et que seules quatre d'entre elles dataient du XVIIe siècle 10. De
même, un examen attentif des comptes présentés annuellement par les corpora
tions montrerait que dans bien des cas la quasi-totalité des terres dont les villes
percevaient la rente était située dans les liberties ". Elles jouaient donc un rôle
complexe dans l'équilibre de l'organisme urbain et il n'est pas sans fondement
de présenter dans le cadre d'une conférence d'histoire urbaine quelques pistes de
recherche axées sur la répartition de la propriété foncière dans les liberties de
deux villes moyennes de l'Angleterre du XVIIIe siècle 12.
5. Middle English Dictionary, 10 volumes, University of Michigan Press, Ann Arbor, 1956-1958. Le
terme liberty est traité dans le volume V, p. 962-963, 4 d : « land over which a privilege or juridiction
extends ; of a city : a district outside the city limits but under the city juridiction ». Les sept exemples
recensés s'échelonnent de 1435 (?) à 1463.
6. Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers, Paris, 1751, 17 tomes.
Le terme « banlieue » est défini dans le tome II, p. 59.
7. Middle English Dictionary, op. cit., volume 10, p. 1040-1041, a : « the area, primarily agricultural,
but freq. residential, that lies just outside the walls or the boundaries of a city or a town ».
8. Encyclopédie..., op. cit., tome VI, p. 443 : « Fauxbourg, f.m. (Géog.), c'est un terrain attenant une
ville et dont les habitants ont les mêmes privilèges et la même juridiction que ceux de la ville ». Dans le
Dictionnaire de l'Académie Française (Paris, 1694, 2 tomes), « on appelle, Fauxbourg, un assemblage de
maisons qui joint par dehors à l'enceinte d'une ville » (tome I, p. 441).
9. Ces liberties étaient parfois fort étendues. A Exeter, trois des dix-neuf paroisses étaient situées en
partie à l'extérieur et à l'intérieur des murs et trois autres, totalement à l'extérieur. A York, si les liberties
proprement dites n'englobaient qu'une poignée de hameaux, le wapentake d'Ainsty, à l'ouest de la ville,
jouissait d'un statut très proche. Voir W.G. Hoskins, « Exeter in the Seventeenth Century », Devon and
Cornwall Record Society, Nouvelle série, n° 2, 1957, p. X et D.M. Palliser, Tudor York, Oxford University
Press, 1979, p. 30 et cartes n° 1 et 2.
10. Chester City Record Office (CCRO), CAS/1 City Boundary 1820. Pour Canterbury, voir
Canterbury Cathedral Library (CCL), Bunce Abridgments... ff. 202-212. Les responsables du CCRO, du
Cheshire Record Office (CRO), de la CCL et du Centre for Kentish Studies (CKS) de Maidstone m'ont
apporté tout au long de mes recherches une aide précieuse et efficace dont je les remercie vivement.
1 1 . Voir A.R. Bridbury, « English Provincial Towns in the Later Middle Age », Ее. H.R., XXXIV,
1981, p. 24, et plus particulièrement p. 5.
12. Le terme de liberties désigne aussi les enclaves qui, au sein de l'espace municipal, ne relèvent pas
de sa juridiction, soit qu'ils jouissent d'une franchise, soit qu'ils soient rattachés au comté. La plupart de
ces exemptions étaient d'origine religieuse. Les liberties de Canterbury et de Chester au xviir siècle 369
Qui possède la terre dans les environs immédiats de Canterbury et de
Chester? Ces deux villes sont des county towns qui commandent le réseau
urbain de leur région par la variété de leurs fonctions administratives I3. Elles
appartiennent également toutes les deux à la vingtaine de counties corporate
que leur charte a rendu indépendantes des institutions comtales. Mais la premièr
e n'est plus que l

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