« Les restructurations industrielles : les idées et les faits » - article ; n°1 ; vol.31, pg 1-20
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1985 - Volume 31 - Numéro 1 - Pages 1-20
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Yves Morvan
Jacques De Bandt
« Les restructurations industrielles : les idées et les faits »
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 31. 1er trimestre 1985. Les restructurations de l'industrie française. pp. 1-20.
Citer ce document / Cite this document :
Morvan Yves, De Bandt Jacques. « Les restructurations industrielles : les idées et les faits ». In: Revue d'économie industrielle.
Vol. 31. 1er trimestre 1985. Les restructurations de l'industrie française. pp. 1-20.
doi : 10.3406/rei.1985.1183
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1985_num_31_1_1183Les restructurations industrielles :
les idées et les faits...
J. DE BANDT
et Y. MOR VAN
Depuis quelques mois et même quelques années, les « restructurations indust
rielles » occupent le devant de la scène économique et sociale et font grand
bruit : présentées la plupart du temps comme une démarche à laquelle il faut
nécessairement sacrifier pour « sortir de la crise », elles sont aussi perçues
comme synonymes de déclin d'activités, de fermetures de sites, de réductions
massives d'emplois... Les mouvements sociaux qu'elles ont suscités, les décisions
qu'elles ont provoquées, les discours et les débats ont entraînés ont larg
ement contribué à répandre le terme de « restructuration », maintenant utilisé à
tout propos, pour expliquer et justifier toute sorte de décision (et même son cont
raire...). Evidemment, à force d'être emprunté de façon continue et en toutes
occasions, ce terme a largement perdu de sa signification ; s'est dilué et
appauvri...
Au début de ce numéro spécial consacré aux « restructurations industrielles
françaises », et notamment aux restructurations que connaît chaque grand type
d'activité, il convient de commencer par s'interroger sur la signification et la
nature du phénomène en question, ainsi que sur sa portée...
Il est vrai que les questions qu'il soulève sont nombreuses ; elles concernent
tout à la fois son sens et son ampleur : a) s'agit-il, comme beaucoup de discours
tendraient à le faire croire, d'un réaménagement profond et presque total du
régime économique, rendu nécessaire par l'ampleur de la crise et l'impasse à
laquelle elle conduit, de sorte qu'au-delà d'une simple modification de structur
es, c'est tout un système de fonctionnement et un ensemble de règles qui sont
remis en cause ?... b) à un degré moindre, ne correspond-il pas plutôt à une
modification de la quasi totalité de structures qui ont « volé en éclats » sous la
pression de circonstances exceptionnelles et brutales, sans toutefois que les règles
qui président à leur régulation soient remises en cause ?... c) ou alors, ne
correspond-il pas tout simplement à un bref processus d'ajustement de quelques
structures (et de quelques stratégies), plus spécialement remarqué du fait de
l'ampleur de son coût social et de ses conséquences sur les activités (et sur quel
ques régions) contraintes à s'adapter de toute urgence ?
Les réponses à ces questions — et à bien d'autres dans le même domaine —
dépendent largement bien sûr de l'idée qu'on se fait du phénomène de restructu
ration ; elles dépendent peut-être aussi largement des circonstances historiques
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 31, 1e' trimestre 1985 1 prises en compte : est-il sûr, en effet, que les restructurations aient la même port
ée, voire la même signification, selon les époques et selon les phases de la con
joncture ?
Pour essayer d'aborder ces problèmes, on se placera plutôt ici du point de vue
du système productif : fait d'acteurs multiples et composé d'activités diverses, il
sera considéré dans sa globalité et de façon quelque peu isolé ; cela ne signifie pas
que le système économique dans son ensemble ne sera pas pris en compte : bien
au contraire, mais c'est simplement à un aspect bien particulier de celui-ci, sa
dimension « productive », que nous allons nous attacher.
Après un essai de définition du phénomène de restructuration (I) et de mise en
évidence de quelques points de repères au sein des phases récentes de restructura
tion (II), on s'interrogera sur ses caractéristiques (III) et sur ses interprétations
possibles (IV).
I. — LA NATURE DU PHÉNOMÈNE DE « RESTRUCTURATION » : UN
ESSAI DE DÉFINITION
Considérant le système productif dans sa globalité, le terme « restructura
tions » renvoie à trois types de réalité : il se réfère évidemment au terme « struc
ture » ; en outre, par rapport à la structure perçue comme un état, il implique un
processus dynamique de « structuration » ; enfin, le préfixe « re- » se réfère au
fait que la structure précédente est remise en cause, voire détruite : il faut faire du
nouveau... C'est à partir de la brève analyse de chacun de ces trois aspects de la
réalité qu'on approchera le phénomène de restructuration.
A — Au départ, il est question de structures...
Depuis notamment les travaux d'A. Marchai, les termes de « structures » et de
« systèmes » sont inévitablement associés : au sein d'un système, c'est-à-dire
d'un ensemble de règles et de logiques qui président au fonctionnement d'une
économie, les structures caractérisent les configurations concrètes dans lesquelles
s'inscrivent les agents et les relations qu'ils établissent entre eux... Elles renvoient
à des éléments (relativement) invariants par rapport aux flux et mouvements de
variables qui caractérisent le fonctionnement du système productif ; cette inva
riance n'est toutefois que relative et question de degré par rapport à une échelle
de temps, les systèmes dans lesquels elles évoluent étant nécessairement eux-
mêmes en continuelle évolution : par exemple, le système capitaliste et ses modes
de régulation se transforment en permanence : on a ainsi parlé de formes « ato-
mistiques » ou « moléculaires », de formes « monopolistiques », de « régime
d'accumulation intensive » ou « extensive » ; il est donc normal qu'a fortiori ces
structures doivent elles-mêmes évoluer.
Mais que recouvrent ces structures ? On peut les ramener à quatre séries de
réalité : les proportions et relations entre les composantes du système, les rela
tions de marché, le modèle organisationnel et le modèle institutionnel.
1. Les composantes du système et les proportions et relations au sein du système :
Les structures concernent l'importance relative des activités et des relations
entre elles ; en ce sens, il est clair que depuis la Libération, ces parts relatives se
2 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 31, 1er trimestre 1985 sont nettement modifiées en France, certaines activités (telles l'industrie textile
ou les IAA, par exemple) voyant leur importance décroître au profit des indust
ries de biens d'équipement...
Une double difficulté surgit ici lorsqu'il s'agit de repérer ces composantes du
système : a) de façon générale, il est nécessaire de définir des critères très perti
nents pour caractériser ces « proportions et ces relations » (emploi ? valeur ajou
tée ?...) ; b) par ailleurs, il faut tenir compte de ce que les définitions des activités
se modifient en permanence : du fait que certaines activités du « tertiaire » (les
sociétés de service-conseil en informatique, par exemple) assurent certaines acti
vités traditionnelles du « secondaire », les contours du fait industriel apparais
sent variables et changeantes ; du fait aussi de l'irrigation continuelle d'activités
plus ou moins éloignées par des technologies identiques (on parle de la « chimifi-
cation » ou de l'électronisation du système productif), les catégories et nomenc
latures qui servent à décrire le système sont remises en cause et les découpages
classiques perdent de leur signification profonde dans le temps.
2. La deuxième série de réalités que recouvrent les structures sont les relations de
marché ou 1'« industrial organization » : elles concernent les agents, l

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