— Les terrasses récentes de la Garonne et leur évolution - article ; n°3 ; vol.12, pg 137-147

Jacques Hubschman

Description

Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Année 1975 - Volume 12 - Numéro 3 - Pages 137-147
Description of quaternary alluvial system of the Garonne. The low plain deposits, with brown-leached profiles, are Würm old. The low terrace, with hydromorphic leached soils in silt and already weathered deep horizons in alluvial pebbles, dates from the Riss period.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: BULLETIN_DE_L-ASSOCIATION_FRANCAISE_POUR_L-ETUDE_DU_QUATERNAIRE
• Publié le: 01 janvier 1975
• Nombre de lectures: 154
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Jacques Hubschman
II.— Les terrasses récentes de la Garonne et leur évolution
In: Bulletin de l'Association française pour l'étude du quaternaire - Volume 12 - Numéro 3-4 - 1975. pp. 137-147.
Abstract
Description of quaternary alluvial system of the Garonne. The low plain deposits, with brown-leached profiles, are Würm old. The
low terrace, with hydromorphic leached soils in silt and already weathered deep horizons in alluvial pebbles, dates from the Riss
period.
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Hubschman Jacques. II.— Les terrasses récentes de la Garonne et leur évolution. In: Bulletin de l'Association française pour
l'étude du quaternaire - Volume 12 - Numéro 3-4 - 1975. pp. 137-147.
doi : 10.3406/quate.1975.1261
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/quate_0004-5500_1975_num_12_3_1261Bulletin de l'Association française 1975-3-4, pages 137-147
pour l'Etude du Quaternaire
IL — Les terrasses récentes de la
Garonne et leur évolution
par Jacques HUBSCHMAN
SUMMARY
Description of quaternary alluvial system of the Garonne. The low plain deposits, with brown-leached profiles, are Wurm old.
The low terrace, with hydromorphic leached soils in silt and already weathered deep horizons in alluvial pebbles, dates from the Riss
period.
I. - LE SYSTEME ALLUVIAL GARONNAIS
A L'AVAL DES PETITES PYRENEES
Au sortir de la cluse prépyrénéenne de Boussens-
Saint-Martory, la vallée de la Garonne s'épanouit larg
ement dans le bassin molassique, atteignant plus de
25 km d'est en ouest à la latitude de Toulouse. La
dissymétrie qui, à l'ouest de la Garonne, marque les
vallées de l'éventail gascon est ici nettement appa
rente : le fleuve, dominé en rive droite par un raide et
haut talus taillé dans la molasse, a laissé sur sa rive
gauche un système de terrasses étagées, particuli
èrement remarquable par son ampleur et sa régularité
(fig. 9). C'est du reste surtout entre les latitudes de
Muret et de Toulouse que l'escalier de terrasses est à la
fois le plus complet et le plus clairement exprimé dans
le paysage (fig. 10).
— La nappe culminante de la Garonne que l'on
peut attribuer au Donau se suit depuis les Petites
Pyrénées jusqu'aux croupes de Lomagne, au nord-
ouest. Disséquée par rivières et vallons, elle revêt
aujourd'hui un aspect très discontinu, sous forme de
longues lanières légèrement inclinées vers la Garonne,
d'échinés ou de petits éléments de plateau, eux-mêmes
localement étages. Cette nappe domine la Garonne de
plus de 1 50 m (près de 200 m en Lomagne) et vers
l'ouest forme balcon au-dessus des coteaux molassiques
du Bas-Comminges et de la Gascogne gersoise.
Fig. 9 - Distribution des principales nappes alluviales dans - La haute terrasse, gùnzienne, est le plus souvent
l'avant-pays molassique. nettement inscrite sous le niveau précédent, à 90 m I. Bordure pyrénéenne 2. Molasse 3. Nappe culminante de la environ au-dessus de la Garonne. Elle offre également Garonne 4. Haute terrasse de la Garonne 5. Lambeaux de la un aspect dégradé, bien que le plateau de Rieumes et nappe culminante et de la haute terrasse du Tarn 6. Lambeaux
une partie de la Forêt de Bouconne apparaissent de la nappe culminante et de la haute terrasse de FAnège
7. Terrasses moyennes de la Garonne et de l'Ariège - rive encore relativement bien conservés. Ailleurs, et surtout
gauche 8. Haute Boulbonne 9. Terrasse moyenne du Tarn à l'aval de Toulouse, elle ne constitue plus toujours 10. Basses terrasses de la Garonne et de l'Ariège - rive gauche une unité morphologique bien différenciée et se II. Basse Boulbonne 12. Plateau de Lavilledieu-Montech et distingue alors malaisément des hauts paliers mindéliens basse terrasse du Tarn 13. Talus limitant le haut palier de la
ou du Donau, sinon par ses caractères pédologiques et basse plaine garonnaise et le palier inférieur du plateau de
Lavilledieu-Montech 14. Basses plaines et lits majeurs. géochimiques. 138
- La terrasse moyenne, mindélienne, encore diss ment moins. Dans les lits majeurs, les alluvions wùr-
équée à proximité des Petites Pyrénées, forme peu à peu miennes et rissiennes, le spectre pétrographique moyen
vers l'aval l'une des plus remarquables unités morpholog pour les éléments de taille supérieure à 34 cm est le
suivant : 30 à 40 % de matériaux cristallins alumino- iques de la région. D'altitude relative variable (50 à
silicatés ; 20 à 30 % de quartz et fragments de pou- 80 m), elle montre assez fréquemment des paliers di
dingues siliceux ; 25 à 35 % de quartzites ; 5 à 15 % scontinus, légèrement dénivelles les uns par rapport aux
d'espèces diverses (photo 8). Dans les nappes alluviales autres, de 5 à 10 m.
antérissiennes, la composition pétrographique initiale - La basse terrasse rissienne, nettement dominée apparaît le plus souvent relativement proche de celle par le talus de la nappe mindélienne, se poursuit des dépôts plus récents, à la différence que, les espèces presque sans interruption sur la rive gauche du fleuve fragiles ayant été "digérées" ou fortement altérées, les depuis la cluse de Boussens jusqu'à la confluence matériaux résistants (quartz, quartzites) prennent le pas tarnaise. Son altitude relative baisse d'amont vers l'aval, dans les spectres pétrographiques. D'autre part, il arrive passant de 35 m à Martres-Tolosane à moins de 20 m, à qu'une certaine évolution se manifeste de l'amont vers
Verdun-sur-Garonne. l'aval, comme c'est le cas pour la nappe culminante de
- La basse plaine wiïrmienne est à 25-30 m à la Garonne (L. Rieucau, 1958) : les quartz, plus résis
Carbonne mais seulement à moins de 1 5 m au-dessus tants, prennent peu à peu l'avantage sur les autres
de l'étiage à l'aval de Toulouse. Sous ce niveau s'in espèces, notamment les quartzites. Toutefois, ce phéno
scrivent les différents faciès du lit majeur postglaciaire mène est beaucoup moins évident et ne se marque plus
et subactuel : ce dernier s'élargit sensiblement dès l'aval très clairement dans les alluvions postérieures au
immédiat de Toulouse et se distingue alors souvent mal Donau, en particulier dans le Riss et le Wiirm.
de la basse plaine wurmienne proprement dite.
La structure des remblaiements alluviaux offre à peu
de choses près les mêmes caractéristiques depuis la
nappe culminante danubienne jusqu'à la basse plaine II. - LA BASSE PLAINE WURMIENNE
wurmienne. Reposant sur la molasse, les alluvions
caillouteuses d'épaisseur variable associent galets, gra La basse plaine a été longtemps considérée comme
viers et gravillons, emballés dans une matrice sableuse une formation postglaciaire dans son ensemble
pour les formations récentes, beaucoup plus fine et (A. Cavaillé 1951, 1965, 1969b), ce que traduisent
hétéroclite pour les dépôts anciens altérés. Ces nappes encore du reste les feuilles au 1/50 000e de la carte
graveleuses sont coiffées en surface par une couverture géologique, parues au cours des années 60. Il est vrai
limoneuse plus ou moins épaisse et caillouteuse, parfois que, comme on l'a vu, à l'aval de Toulouse et plus
presque entièrement dépourvue d'éléments grossiers encore en moyenne Garonne, la basse plaine est occu
(sur l'origine et la mise en place des limons, voir pée par de larges secteurs de dépôts postglaciaires
p. 167). (L. Rieucau, 1971). Cette situation résulte sans aucun
La composition pétrographique des alluvicris caillou doute de la dynamique fluviale propre à cette section
teuses trahit l'origine presque exclusivement pyré du cours d'eau, qui a brouillé considéra
blement l'alternance creusement-alluvionnement. néenne du matériel. Les matériaux cristallins, frais ou
altérés selon les cas, y dominent de façon générale : Ailleurs en revanche, et particulièrement à l'amont de
Toulouse, il est clair que la mise en place du matériel granites et quartz surtout mais aussi gneiss et micas
de la basse plaine est nettement antérieure, wurmienne. chistes, moins fréquemment aphtes et pegmatites,
La preuve en est que, par endroit, certains petits beaucoup plus rarement les ophites. Les quartzites sont
gisements loessiques, plaqués au pied du talus dominé bien représentés, les grés et éléments schisteux
vers la Save Aussonnelle Toulouse Toulouse Courbet m / Haute Bouconne centre Colomiers Le Mirail
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