Linguistique de corpus, genres textuels, temps et personnes - article ; n°153 ; vol.38, pg 73-85
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Description

Langages - Année 2004 - Volume 38 - Numéro 153 - Pages 73-85
Denise Malrieu : Linguistique de corpus, genres textuels, temps et personnes.
After having specified our concept of the genre as dependent on the fields of practice, the semiotic tools brought into play and the standards of communication regulating the enunciative situations, results are presented of a comparative statistical analysis of the categories of verbal tense and persons i) on a large corpus of tagged texts of contrasted domains, generic fields, and genres and ii) on a more restricted corpus of novels (genre that shows a great variability) according to marked parts dialogues/récit of the narrator and according to the type of narration (1S vs. 3S, past vs. present).
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 64
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

MME Denise Malrieu
Linguistique de corpus, genres textuels, temps et personnes
In: Langages, 38e année, n°153, 2004. pp. 73-85.
Abstract
Denise Malrieu : Linguistique de corpus, genres textuels, temps et personnes.
After having specified our concept of the "genre" as dependent on the fields of practice, the semiotic tools brought into play and
the standards of communication regulating the enunciative situations, results are presented of a comparative statistical analysis
of the categories of verbal tense and persons i) on a large corpus of tagged texts of contrasted domains, generic fields, and
genres and ii) on a more restricted corpus of novels (genre that shows a great variability) according to marked parts
dialogues/récit of the narrator and according to the type of narration (1S vs. 3S, past vs. present).
Citer ce document / Cite this document :
Malrieu Denise. Linguistique de corpus, genres textuels, temps et personnes. In: Langages, 38e année, n°153, 2004. pp. 73-85.
doi : 10.3406/lgge.2004.935
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_2004_num_38_153_935Denise Malrieu
UMR 7114 MoDyCo, Université Paris X - CNRS
(Équipe Linguistique des Textes)
dmalrieu@u-parislO.fr
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Linguistique de corpus, genres textuels,
temps et personnes
1. LINGUISTIQUE DE CORPUS, DISCOURS ET GENRES :
LES LIEUX DE LA NORMATIVITÉ
Le point de vue développé ici, selon lequel l'apprentissage de la langue se
fait à l'intérieur de formes discursives spécifiques et qu'il n'existe pas de fron
tière ferme entre linguistique et stylistique, reprend celui de Bakhtine dans
Esthétique de la création verbale, p. 269 : « Une stylistique de la langue doit
toujours partir du fait que les styles de langue, par nature, appartiennent au
genre, et doit se baser sur l'étude préalable des genres dans leur diversité ».
La linguistique de corpus, initiée par Biber, a repris et développé l'idée que
l'observation des sociolectes et des styles pouvait constituer une aide précieuse
à la désambiguïsation syntaxique et sémantique. La linguistique, dominée par
le modèle propositionnel, a tendance à vouloir désambiguïser au niveau de la
phrase ou de son contexte restreint, sous-estimant par là les différents niveaux
de consignes interprétatives apportées par le texte et le genre, sur lequel tout
texte est indexé.
Le genre se définit à la fois par son appartenance à un domaine, par son
contexte externe de communication (support, édition auxquels correspond un
public), par son insertion dans des surensembles d'objets sémiotiques (le titre
d'un article hérite des informations du titre de la revue ou du numéro où il
s'insère) et par sa structure interne.
Il semble important d'inclure dans la description du genre la combinaison
des systèmes sémiotiques mis en jeu. Le genre déclaré agit d'abord comme une
instruction pragmatique visant à définir un pacte de lecture. Titre, introduction,
résumé, titres de paragraphes, tableaux, gras, italique sont des parties de la
chaîne textuelle graphiquement marquées et contenant des consignes d'inter
prétation sémantique de portée variable. La complémentarité du corps du texte
Langages 153 73 Les genres de la parole
et du paratexte reste à définir pour chaque genre. On considère donc la compos
ante graphique macro- et micro-textuelle comme faisant partie des consignes
interprétatives normées par le genre. L'analyse de leur fonctionnement cons
titue un des thèmes de recherche à développer {cf. les applications de XML1).
1.1. Quelle articulation entre langue et champs de pratiques ?
Bakhtine parlait sans hésiter de « langues différentes » pour désigner les
discours liés aux champs de pratiques. F. Rastier, lui, utilise la notion de
« ». La phrase (2001 : 230) : « tout texte se rattache à la langue par un et à un discours par la médiation d'un genre » pourrait être interprétée
comme le fait que le discours serait un lieu de normativité entre la langue géné
rale (concept normatif des grammairiens) et les sociolectes liés aux champs de
pratique. Un peu plus loin (p. 272), on lit en effet « [le genre] demeure l'instance
historique majeure d'actualisation et de normalisation de la langue ». F. Rastier
distingue quatre niveaux hiérarchiques de différenciation : les discours, qui
correspondent aux domaines d'activité (littéraire, scientifique, juridique), les
champs génériques où rivalisent les genres (le drame, la tragédie, la comédie), et
enfin les sous- genres (le roman par lettres). Il affirme : « À chaque type de
pratique sociale correspond un domaine sémantique et un discours qui
l'articule ». Il fait le postulat d'une homologie domaine /discours, qui lui fait dire
que le discours juridique se différencie du discours médical et qu'il faudrait
trouver les types de normativités propres à chaque niveau de la hiérarchie.
Si la notion de « domaine » a bien une valeur heuristique en lexicographie, la
notion de « discours » lié à un domaine présente pour une linguistique de
corpus le même caractère normatif et abstrait que la notion de « langue
générale », car de même qu'il est impossible de construire un corpus de réfé
rence représentatif de la langue française, il est impossible de construire un
corpus d'un discours lié à un domaine de pratique. En effet chaque
domaine comporte des genres hétérogènes dont on ignore le poids relatif car
chaque groupe professionnel pratique préférentiellement certains genres, mais
on ne peut pas construire de « moyenne » sur les différents groupes. Le
discours juridique comporte aussi bien des textes de lois, le Bulletin officiel, des
plaidoiries, des décisions de justice, des rapports de police, des textes de juri
sprudence, des rapports ; et ce n'est que par un raccourci commode qui assimile
le discours du domaine au parangon de celui-ci que le raisonnement peut se
faire (assimiler par exemple le discours juridique aux textes de lois).
La notion de « domaine » n'entraîne pas une homogénéité de discours ou de
langue. Cependant on peut considérer que cette notion, sans répondant linguis
tique, est nécessaire : les domaines d'activité (les disciplines) servent
d'indexeurs nécessaires à l'interprétation. Ils permettent de définir des champs
où les genres vont pouvoir être contrastés. La connaissance du domaine
1. Notre équipe est en train de définir des standards de codage de corpus et de textes qui
devraient permettre de documenter le texte de façon dynamique à la fois par ses caractéristiques
internes et par ses spécificités lorsqu'on le plonge dans un corpus donné.
74 Linguistique de corpus, genres textuels, temps et personnes
comporte celle de ses grands genres, c'est pourquoi elle est nécessaire dans la
recherche documentaire. Je préfère dire que tout texte trouve sa forme linguis
tique à travers un genre, car c'est au niveau du genre que se construit la norme
instituante, c'est à travers les contraintes de genre que les textes sont saisis et
interprétés. Les différences que nous mettons au jour entre domaines seront
toujours relatives à la pondération des genres dans le corpus choisi. Nous
distinguons donc fortement les différences entre genres (institutions vivantes
incarnées dans des pratiques) et entre domaines (moyennages
statistiques reflétant la pondération des genres dans le corpus étudié). Je privi
légie donc le genre comme niveau d'analyse.
Je partirai d'une conception anthropologique des discours et du constat que
ces derniers sont contraints par les types de tâches et d'outils sémiotiques liés à
la division du travail. Ils ne sont observables qu'à l'intérieur du contexte
concret de l'échange et encapsulés dans l'ensemble des pratiques sémiotiques.
Trois types de contraintes interviennent sur les pratiques langagières.
1. La division du travail et l'ensemble des techniques et outils sémiotiques mis en
jeu selon le type de tâche véhiculent des postures dominantes dont on peut
distinguer dans notre société quatre grands types pour les textes écrits 2 :
i) techno-pragmatique (scénario : objectif, diagnostic, méthode, résultat,
évaluation) ; ii) épistémique : posture objectivante, recherche d'une vérit&#

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