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LE SALON DE LA BOURSE
& DES PRODUITS FINANCIERS
LIVRE BLANC
POUR LA PROMOTION
DE L’ACTIONNARIAT
INDIVIDUEL DIRECT
ET SALARIÉ EN SORTIE
DE CRISE
PA R I S , L E 2 0 N O V E M B R E 2 0 0 9 P R É A M B U L E
Au cours de l’histoire économique et fi nancière, les périodes de sortie de crise ont toujours été l’occasion,
notamment pour les entreprises, de remettre à plat des stratégies pour mieux aller de l’avant.
Parmi les stratégies à mettre en place par les sociétés cotées fi gure la stratégie relative à l’actionnariat.
« Quels actionnaires souhaitons-nous ? », telle est la question que devraient se poser les administrateurs
et les dirigeants tout au long de la vie boursière de l’entreprise, dès son introduction en Bourse. Cette
question concerne le choix d’actionnaires majoritairement institutionnels, français ou étrangers, et/ou
d’une part importante ou non d’investisseurs particuliers dont les actionnaires salariés. Pourtant, combien
de sociétés ont entrepris sereinement et réellement cette démarche ?
La sortie de la crise actuelle pourrait offrir aux sociétés françaises une occasion unique pour repenser leur
stratégie d’actionnariat et développer un actionnariat individuel et salarié qui a montré en ces périodes
troublées des qualités précieuses. Contrairement à certains investisseurs institutionnels, les actionnaires
individuels et salariés ne se sont pas désengagés de la Bourse, au contraire. Ainsi, leur part dans le capital
des sociétés cotées a augmenté ...

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LE SALON DE LA BOURSE & DES PRODUITS FINANCIERS
LIVRE BLANC POUR LA PROMOTION DE LACTIONNARIAT INDSIVAILDAUREILÉDEIRNESCOTRTIE ET DE CRISE
P A R I S , L E2 0 N O V E M B R E2 0 0 9
P R É A M B U L E
Au cours de lhistoire économique et financière, les périodes de sortie de crise ont toujours été loccasion, notamment pour les entreprises, de remettre à plat des stratégies pour mieux aller de lavant. Parmi les stratégies à mettre en place par les sociétés cotées figure la stratégie relative à lactionnariat.  Quels actionnaires souhaitons-nous ? , telle est la question que devraient se poser les administrateurs et les dirigeants tout au long de la vie boursière de lentreprise, dès son introduction en Bourse. Cette question concerne le choix dactionnaires majoritairement institutionnels, français ou étrangers, et/ou dune part importante ou non dinvestisseurs particuliers dont les actionnaires salariés. Pourtant, combien de sociétés ont entrepris sereinement et réellement cette démarche ? La sortie de la crise actuelle pourrait offrir aux sociétés françaises une occasion unique pour repenser leur stratégie dactionnariat et développer un actionnariat individuel et salarié qui a montré en ces périodes troublées des qualités précieuses. Contrairement à certains investisseurs institutionnels, les actionnaires individuels et salariés ne se sont pas désengagés de la Bourse, au contraire. Ainsi, leur part dans le capital des sociétés cotées a augmenté en valeur relative. Cest parce que linvestissement en actions est pour eux un placement à long terme. Sur la base dune volonté commune des acteurs de la place de Paris, à linitiative de Quorumexpo, organisateur du salon Actionaria, de lagence EURORSCGC&O et de linstitut OpinionWay, un Comité de Réflexion composé de professionnels venus dhorizons différents a été constitué pour débattre concrète-ment de lavenir de lactionnariat individuel et salarié en sortie de crise. Après analyse de la situation et réflexions approfondies, ce comité émet 20 propositions aux Pouvoirs Publics et aux acteurs des marchés boursiers en vue de lever un certain nombre de freins à une dynamisa-tion de lactionnariat individuel.
Le comité, qui a travaillé dans un souci constant de réalisme et de progrès, estime que les acteurs de la Place doivent relever un triple défi :  ; faire aimer linvestissement en actions aux Français  ; faire considérer lactionnaire individuel comme un partenaire par les sociétés cotées  faire de lactionnaire individuel un acteur à part entière de la Place.
1erdéfi : faire aimer linvestissement en actions aux Français. Lactionnaire est un acteur essentiel de la vie de lentreprise. Apporteur de capital, il contribue au dévelop-pement des sociétés et est associé à la progression de leurs résultats via le dividende et la hausse des cours de Bourse. Mais le placement en actions est risqué et lactionnaire doit en être conscient, quil sagisse dun risque lié à lensemble de la Bourse, ou dun risque propre à la société où lactionnaire a investi. Dans ce contexte, linvestissement en actions nest manifestement pas aujourdhui une priorité pour les Français. La France est restée sur une structure classique de construction du patrimoine où linvestissement en actions arrive trop tard pour que toutes ses qualités, notamment la performance à long terme, soient pleinement exploitées. Cette situation fait passer à côté de ce placement une partie de la population, notam-ment les plus jeunes qui devraient sappuyer sur ce type dinvestissement pour se construire petit à petit un capital à long terme : investir progressivement en actions plus jeune est un moyen, dans un premier temps, de financer de limmobilier futur et, dans un deuxième temps, de financer sa retraite. Il est important à ce titre que les sociétés cotées mettent en place selon leurs ressources des plans dactionnariat salarié dautant que durant la crise lactionnaire salarié a montré quil était un actionnaire de référence. 2edéfi : faire considérer lactionnaire individuel comme un partenaire par les sociétés cotées. Lactionnaire individuel doit être considéré comme une opportunité par les sociétés cotées. Elles doivent en mesurer les qualités, notamment pour sa fidélité, très précieuse lors dopérations de prise de contrôle par exemple. Ainsi cet actionnariat, si facile à conquérir au moment des introductions en bourse ou des opéra-tions financières, a-t-il droit, pour être conservé, aux égards dus à un vrai partenaire. Les sociétés cotées qui ont fait ce choix doivent alors lui allouer les budgets nécessaires notamment en ce qui concerne la communication qui lui est délivrée. 3edéfi : faire de lactionnaire individuel un acteur à part entière de la Place. Pour être considéré, lactionnaire individuel doit pouvoir se regrouper au sein dinstances de représenta-tion puissantes et reconnues. Aujourdhui, cest le cas pour les actionnaires salariés, mais trop rares ont été les initiatives concernant lactionnaire individuel. De ce fait, la communauté des actionnaires indivi-duels est trop souvent oubliée tant par les sociétés cotées, qui ont du mal à considérer un public aussi diffus, que par les acteurs de la Place eux-mêmes, notamment les intermédiaires financiers. Les propositions contenues dans ce Livre blanc sont le résultat déchanges riches, approfondis et réalistes, qui ont visé à relever ces défis en prônant la mise en uvre dun plan d actions  qui concerne tant les sociétés cotées que les intermédiaires financiers ou les autres acteurs de la Place. Ces propositions relèvent des domainesde la pédagogie, du gouvernement dentreprise, de la communication et de la législation, et de la fiscalité. Le Comité de Réflexion souhaite, sur cette base, que les Pouvoirs Publics et lensemble des acteurs de la place de Paris prennent conscience de lintérêt de lactionnariat individuel et salarié dans le développement et le financement des entreprises à un moment crucial de lhistoire économique et financière de notre pays et plus globalement de lEurope.
Le Comité de Réflexion
LIVRE BLANClactionnariat individuel direct et salarié en sortie de crisepour la promotion de 1
1. PROPOSITIONS
S O M M A I R E
2. PRÉSENTATION DE LA MÉTHODOLOGIE
3. DE LOPPORTUNITÉ DE PROMOUVOIR LACTIONNARIAT INDIVIDUEL ET SALARIÉ A. Lactionnariat individuel B. L actionnariat salarié
4. ÉVOLUTION DE LACTIONNARIAT INDIVIDUEL EN FRANCE
5. GÉOGRAPHIE DE LACTIONNARIAT INDIVIDUEL ET SALARIÉ A. Lactionnariat individuel B. Lactionnariat salarié
6. LEFFET DE LA CRISE SUR LACTIONNARIAT INDIVIDUEL ET SALARIÉ
7. LA RELATION DES SOCIÉTÉS COTÉES AVEC LEURS ACTIONNAIRES
8. LE RLE DE LÉTAT DANS LA CONQUTE ET LA FIDÉLISATION DES ACTIONNAIRES INDIVIDUELS ET SALARIÉS
9. LE RLE DES INTERMÉDIAIRES FINANCIERS DANS LA CONQUTE ET LA FIDÉLISATION DES ACTIONNAIRES INDIVIDUELS ET SALARIÉS
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1. Propositions Il sagit, à partir des constats développés dans ce Livre blanc, de présenter 20 actions possibles qui permettent en sortie de crise :  ; dexprimer lintérêt de la place de Paris pour les actionnaires individuels et salariés  dencourager les sociétés cotées à rechercher auprès de ces populations des acteurs pour financer leur développement ;  dinciter les différents intermédiaires financiers à promouvoir lactionnariat individuel. VINGT PROPOSITIONS CONCRTES AUTOUR DE QUATRE AXES POUR : 1. Motiver lensemble de la population, notamment les jeunes générations, sur la détention dactions en vue du financement de projets à long terme, comme linvestissement immobilier ou la prépara-tion de la retraite. Les jeunes générations sont un  gisement  dactionnaires potentiels pour les entreprises. Il est donc nécessaire de promouvoir linvestissement en actions auprès de ces populations, y compris en leur proposant un produit financier spécifique et adapté, type PEA (plan dépargne en actions) ou PIA (produit dinvestissement en actions). 2. Encourager lactionnariat salarié comme levier à la détention dactions. La condition dactionnaire salarié est un excellent tremplin pour se constituer un portefeuille dactions.Lessociétésdoiventproterdelacommunicationfaiteautourdelépargnesalarialepourfamiliariser leurs actionnaires salariés à la Bourse et, plus particulièrement, former lensemble de leurs représentants. PÉDAGOGIE : EN FAIRE LE MOTEUR DE LA DÉMARCHE 3. Initier la connaissance de lentreprise et de ses modes de financement dès le lycée. Le monde de lentreprise est aujourdhui quasi absent de lécole. Il sagit de donner, dans le cursus sco-laire, des informations sur les entreprises et leurs modes de financement, dont lappel au marché. 4. Développer le lien des entreprises et des intermédiaires financiers avec le milieu universitaire. Le lien entre les universités, les écoles et les entreprises est essentiellement vu sous le prisme du recrutement. Il pourrait aussi avoir pour but de recruter ou dintéresser de potentiels actionnaires. Il pourrait se concrétiser par la mise en place dun outil de formation commun aux entreprises, aux écoles et aux universités.  titre dexemple, la création dune chaire de recherche sur lactionnariat individuel serait un signal fort de cette volonté. Le développement de partenariats entre les intermédiaires financiers et les universités doit être encouragé pour développer la culture actionnariale. Ainsi, la relance des clubs dinvestissement étudiantsestsouhaitable.Dautrepart,lautonomiedonnéeauxuniversitéspourraitpermettredebénéficier de financements de la part des émetteurs. 5. Donner un nouvel élan aux structures de formation à la Bourse. Laccès individuel aux cours doit être encouragé. Il faut inciter les entreprises à proposer ce type de formations à leurs actionnaires.
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COMMUNICATION : PROMOUVOIR LE PRODUIT ACTION 6. Inciter les Pouvoirs Publics, relayés par les acteurs de la Place, à développer un discours favorable à linvestissement en actions. Limportance du rôle joué par linvestissement des particuliers dans le financement des entreprises doit être rappelée. Ce rôle doit être soutenu et encouragé. 7. Encourager les sociétés à communiquer plus largement vers les actionnaires individuels et à pro-mouvoir leur action. Hors périodes dappel à lépargne (mises en Bourse, augmentations de capital et autres), la commu-nication des sociétés cotées vers leurs actionnaires peut être très disparate dune société à lautre. Le marketing direct comme la publicité restent des moyens essentiels de recrutement et de fidélisation dactionnaires. Ils permettent de répondre au droit fondamental de transparence et dinformation de lactionnaire dans le respect du cadre réglementaire. Enfin, la création de clubs dactionnaires pour-rait être encouragée, en fonction du contexte particulier de la stratégie dactionnariat de lémetteur et de ses ressources, car elle permet de renforcer le lien entre lentreprise et ses actionnaires. 8. Lancer une  Semaine de laction  qui fédère lensemble des acteurs de la Place (sociétés, intermé-diaires financiers, autorités et organismes de marché, etc.). Occasion de familiariser la population au produit action, la  Semaine de laction  proposerait par exemple une ouverture de la Bourse, des rencontres dans les entreprises, des présentations dans les lycées et universités, une occupation des médias, etc. Lensemble de ces initiatives pourrait se conclure par le salon Actionaria. 9. Relancer les études annuelles nationales sur lactionnariat individuel. Il y a aujourdhui un déficit dinformation depuis la disparition des sondages et des études consa-crées à lactionnariat individuel. Cette relance permettrait de mieux appréhender cette population et de suivre son évolution. LÉGISLATION ET FISCALITÉ : SIMPLIFIER ET STABILISER 10. Stabiliser lenvironnement fiscal. Une trop grande variation de lenvironnement fiscal peut nuire à la promotion de lactionnariat indi-viduel et salarié. Quelques ajustements fiscaux, notamment sur les plus-values, peuvent par contre être proposés. 11. Réviser les règles fiscales des frais de gestion. Pour ce qui est de lactionnariat individuel via des mandats de gestion, les frais de gestion devraient être déductibles des revenus de valeurs mobilières, permettant la démocratisation du mandat de gestion. 12. Simplifier la transcription des directives européennes. Il importe que la transcription des directives européennes en France ne contribue pas à renforcer la technicité du discours des entreprises et de la relation des intermédiaires financiers avec leurs clients.
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13. Favoriser laccès au TPI (titre au porteur identifiable) par une adaptation des conditions tarifaires du TPI. La connaissance de lensemble de ses actionnaires est dun coût élevé pour une société cotée. Ceci rend laccès à ces informations difficile notamment en période de crise et de réduction des coûts. Or, la connaissance nominative de ses actionnaires est une condition nécessaire à une bonne communi-cation avec eux.
GOUVERNEMENT DENTREPRISE : FAIRE DE LACTIONNAIRE INDIVIDUEL UN VÉRITABLE PARTENAIRE DE LENTREPRISE 14. Encourager et soutenir la dynamique de la représentation actionnariale. Aujourdhui, le nombre dassociations dactionnaires individuels est limité et le nombre de leurs adhérents est faible, doù un manque de représentativité. Il importe dencourager le développement de ces associations. 15. Faciliter laccès aux assemblées générales. Les horaires actuels des assemblées générales ne sont pas adaptés et ne permettent pas aux actifs de participer à lévénement qui sublime la relation à lactionnaire (quitus au Conseil dadministration et vote du dividende). Il faut encourager les initiatives tendant à permettre aux divers publics dassis-ter aux assemblées : fin de journée, samedi matin, etc. 16. Faciliter lexpression du vote direct sur Internet. La facilitation du vote sur Internet pour les assemblées générales permettrait à des personnes dexprimer plus simplement leur vote et dêtre plus impliquées dans la gestion de lentreprise. Cela vaut pour le vote avant lassemblée comme pour le vote pendant lassemblée comme le prévoit une directive européenne. 17. Faciliter linscription des titres au nominatif. Le développement de linscription au nominatif favoriserait le lien direct entre les entreprises et les actionnaires individuels (notamment le nominatif administré dans le cadre dun PEA) ; la mise en uvre du passage du titre au porteur vers le nominatif doit être facilitée. 18. Mieux prendre en compte les intérêts des actionnaires individuels dans les Conseils dadministration. Il est important que le Conseil dadministration prenne en compte les intérêts des actionnaires indi-viduels.  titre dexemple, un des membres du Conseil dadministration pourrait faire une remontée régulière du point de vue et des attentes des actionnaires individuels. 19. Développer le lien direct à lactionnaire. Lenjeu pour les entreprises est de créer un lien direct avec les actionnaires ; cela pourrait se faire notamment via les TPI qui pourraient senrichir en recensant les courriels des actionnaires. Les entre-prises pourraient aussi anticiper et proposer aux actionnaires individuels dans la lettre aux action-naires, par exemple, de donner leurs adresses e-mail. 20. Encourager les entreprises à créer des comités consultatifs dactionnaires. Les comités consultatifs pour les actionnaires individuels favorisent la remontée dinformations et les échanges entre la direction et les actionnaires. Ces comités permettent à lactionnaire de se sentir impliqué dans lentreprise. Leur création pourrait être encouragée en fonction du contexte particulier de la stratégie dactionnariat de lémetteur et de ses ressources.
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2. Présentation de la méthodologie EURO RSCGQuorumexpo et OpinionWay, ont pris linitiative de travailler à la réalisation dun Livre blanc pourC&O, promouvoir lactionnariat individuel direct et salarié en sortie de crise. La démarche a reposé sur trois temps. Premier temps,Il est composé de différentes personnalités duun Comité de Réflexion a été mis en place. monde économique particulièrement au fait des problématiques liées à lactionnariat individuel. Le Comité de Réflexion est composé des membres suivants : Association de défense des actionnaires minoritaires (Adam)MmeColette Neuville Association française de la gestion financière (AFG)M. Pierre Bollon Associés en financeM. Bertrand Jacquillat Chambre de commerce et dindustrie de Paris (CCIP)M. Pierre Simon représenté, par  M. Abderrahim Doulazmi Cercle des économistesM. Jean-Hervé Lorenzi CLIFF  Association française des Investor RelationsMmeÉliane Rouyer-Chevalier, représentée par  MmeAuriane de Soultrait (EADS) Expert et enseignant en communication financièreM. Jean-Yves Léger Fédération française des associations dactionnaires salariés et anciens salariés (FAS)MmeMichèle Monavon Fédération française des clubs dinvestissement (FFCI)M. Dominique Leblanc Institut français des administrateurs (IFA)M. Daniel Lebègue Institut Pro ActionM. Alain Metternich InterParfumsM. Philippe Santi NYSE EuronextM. Jean-François représenté par Théodore,  M. Stéphane Flex Paris EuroplaceM. Gérard Mestrallet, représenté par  MmeCarole dArmaillé Société française des analystes financiers (SFAF)M. Bruno Beauvois Deuxième temps,pour permettre denrichir le Livre blanc.des personnalités de la Place ont été entendues Ces auditions ont permis de recueillir de nombreux avis et perceptions sur le sujet. Ces auditions ont été faites auprès de : ANAF M. Marcel Tixier ANSA M. Robert Baconnier APAI M. Daniel François Conseil économique et social M. Jacques Dermagne Fondact M. Michel Bon Fondation Jean-Jaurès M. Gilles Finchelstein Fondation pour linnovation politique M. Grégoire Chertok Investir M. Hubert Tassin Le Revenu MM. Robert Monteux et Romain Dion Cabinet Ricol et Lasteyrie MmePascale Ullmo Terra Nova M. Olivier Ferrand Troisième temps,a été mis en place pour tester les propositions issues des réunionsun espace conversationnel du Comité de Réflexion et des auditions auprès de potentiels nouveaux actionnaires (tranche dâge 20-45 ans) qui, à terme, seront concernés par linvestissement en actions. 6LIVRE BLANCpour la promotion de lactionnariat individuel direct et salarié en sortie de crise
3. De lopportunité de promouvoir lactionnariat individuel et salarié A. LACTIONNARIAT INDIVIDUEL En France, la culture de lactionnariat individuel reste relativement peu développée et la dimension de rendement de long terme na jamais vraiment été exploitée. En cela, la France se distingue des autres pays comparables dEurope où la culture actionnariale est plus ancrée chez les particuliers. Ainsi, pour la structure de lactionnariat des sociétés cotées en 2007, la France se classe très loin derrière lAllemagne (13,3 %) et le Royaume-Uni (12,8 %) avec 6,7 % du capital des entreprises cotées détenus par des investisseurs individuels, juste devant la Slovaquie, la Norvège, la Hongrie et lEstonie. La Slovaquie et la Norvège sont les derniers de ce classement avec respecti-vement 2 % et 3,6 % de part du capital des entreprises cotées détenus par des investisseurs individuels en 2007. Les premiers sont lItalie et lEspagne, seuls pays où la part du capital des entreprises cotées détenue par des investisseurs individuels est supérieur à 20 %, avec respectivement 26,6 % et 20,1 %(1). La même tendance se dégage, comme le montre le graphique(2)ci-dessous, lorsque lon analyse le poids que représente la détention dactions dans le patrimoine financier des ménages. En France, le pourcentage du place-ment action dans le patrimoine financier est largement inférieur à celui observé aux États-Unis et au Royaume-Uni. (Pas de données disponibles postérieures à 2000 pour lAllemagne, lItalie, lEspagne et le Royaume-Uni et à 2001 pour la France et les États-Unis). % dactions (détention directe et indirecte) dans le patrimoine financier des ménages 60
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Allemagne France Italie Espagne Royaume-Uni États-Unis
0 2001 2000 1999 1998 Lactionnariat individuel en France nest donc pas aussi naturel que dans les pays anglo-saxons. Lors des Assises des actionnariats organisées par EURO RSCGC&O(3), une étude(4)internationale (France, Italie/Espagne, Allemagne, Suisse, Benelux, Royaume-Uni et États-Unis) a été réalisée par TNS Sofres, EURO RSCGC&O et AMO auprès de gérants intervenant sur les sociétés cotées. Cette étude a notamment montré que, par rapport aux pays anglo-saxons, les gérants français ne reconnaissaient pas de la même façon les actionnaires individuels. En effet, le lien direct avec les actionnaires individuels est culturellement plus développé dans les pays anglo-saxons. Ces résultats montrent que, dans ces pays, un certain équilibre peut être trouvé entre les différentes typologies dactionnariat.
(1) L’ensemble des chiffres cités dans ce paragraphe provient de l’étude :  FESE Share Ownership Structure in Europe , Final Version, December 2008. (2) Sénat, session ordinaire de 2002-2003, rapport d’information : Les Français et les actions : pour une relation de confiance au service de la croissance (3) Assises des Actionnariats, organisées par EURO RSCGC&O en 2006. (4) Méthodologie : entretiens téléphoniques auprès de 138 gérants (Panel ExperFi TNS Sofres) intervenant sur les actions de sociétés cotées. LIVRE BLANClactionnariat individuel direct et salarié en sortie de crisepour la promotion de 7
Selon cette étude, les gérants européens (hors Royaume-Uni) sont convaincus de la nécessité pour les sociétés cotées de renforcer leur stratégie actionnariale vers les individuels.  la question  Les sociétés cotées euro-péennes doivent-elles renforcer lattention quelles portent à la composition de leur actionnariat ? , 82 % des gérants européens (hors Royaume-Uni) répondent oui. La France, lItalie et lEspagne arrivent en tête des répon-ses positives avec respectivement 87 % et 88 %. Les gérants des pays anglo-américains ont répondu oui à 72 %. Ces résultats montrent une prise de conscience de la part des gérants vis-à-vis de la stratégie actionnariale. Cette prise de conscience reste toutefois limitée, car seuls 40 % des gérants considèrent que le rôle joué dans la création de valeur des sociétés cotées par les actionnaires individuels est  très important  ou  assez impor-tant . Les résultats ne sont pas homogènes selon les pays ; en effet, ce chiffre tombe à 18 % pour les gérants français.  linverse, pour les gérants américains, le chiffre est de 60 % et pour les gérants allemands, de 52 %. Les mesures gouvernementales successives visant à promouvoir lactionnariat individuel et salarié nont pas suffi. Elles ont été principalement des incitations financières et fiscales et nont pas suffisamment mis en valeur largument de gains à long terme que représente linvestissement en actions pour le particulier. De ce fait, il nest pas assez considéré par les particuliers comme un produit dépargne. Pour tenir compte de ce constat, le Livre blanc exclut de proposer de nouvelles mesures sous forme dincitations financières ou fiscales qui ont, jusqualors, échoué pour développer lactionnariat individuel de long terme. Le rapport dOlivier Garnier et de David Thesmar(5)abonde dans ce sens :  Sur la base de ces observations, il serait selon nous contre-productif de chercher à encourager lépargne en actions en empilant encore de nouveaux dispositifs déro-gatoires ou de nouvelles incitations. Il faut au contraire adopter la démarche inverse, et chercher à simplifier et à unifier la fiscalité de lépargne.  Ainsi sur les années 1990, le pourcentage des ménages détenant des actions en direct ou en indirect est passé de 13,9 % en 1990 à 23 % en 1997, cependant encore loin des 48,9 % des ménages américains et des 34,8 % des ménages britanniques. Par ailleurs, la détention est très concentrée puisque 1 % des actionnaires individuels détient près de 50 % des actions et que 5 % en détiennent près des trois quarts(6). Au crédit de lÉtat, il ne faut pas oublier les effets positifs des ouvertures de capital dentreprises publiques qui ont drainé à chaque fois un grand nombre dactionnaires individuels. Ces opérations se sont à chaque fois accompa-gnées de plans de communication, tant en communication directe que via les réseaux bancaires ou la publicité, qui ont assuré la promotion du produit action en général. Elles ont également inspiré la démarche de grandes entreprises lors de leur introduction en Bourse. Le tableau ci-dessous donne le nombre dactionnaires individuels en millions de Français de plus de 15 ans, au gré des privatisations et des grandes introductions en Bourse(7). Évolution du nombre dactionnaires individuels (de 15 ans et plus) en millions, au gré des privatisations et des grandes introductions en Bourse 1992-1993 3,7 BNP, Rhône Poulenc 1994 5,3 Elf, UAP, Renault 1995 4,8 Seita, Usinor-Sacilor, Pechiney 1996 5,2 AGF, France Télécom 1997-1998 5,2 GEC, Alstom, CNP 1999 5,2 Aérospatiale, Crédit Lyonnais 2000 5,6 Thomson Multimédia, Wanadoo, Orange 2001 6,1 Crédit Agricole 2002 7,1 ASF 2003 7,2  2004 6,7 Snecma, Pages Jaunes, APRR 2005 6,3 Sanef, Gaz de France, EDF 2006 6,7 ADP 2007 6,7 
(5)  Épargner à long terme et maîtriser les risques financiers. Réflexions sur l’épargne financière des ménages français , Olivier Garnier et DavidThesmar; Conseil d’analyse économique, mai 2009, p.73. (6) Sénat, session ordinaire de 2002-2003, rapport d’information :  Les Français et les actions : pour une relation de confiance au service de la croissance . (7) L’étude TNS Sofres :  Actionaria 2007 : 10 ans d’actionnariat individuel . 8LIVRE BLANClactionnariat individuel direct et salarié en sortie de crisepour la promotion de
Les opérations successives de démocratisation de la Bourse nont pas entraîné un engouement durable pour le produit action, ni permis de faire boule de neige dans la constitution dun portefeuille boursier conséquent pour le plus grand nombre. Aujourdhui, il y a une ouverture avec les jeunes générations du fait de la préoccupation inéluctable pour leur retraite. Elles doivent être considérées comme des cibles naturelles pour laction car elles représentent un flux dépargne non négligeable à terme. Cependant, ce segment de population reste pour linstant non exploité par les entreprises. Une population qui présente des atouts > Lactionnaire individuel est fidèle Lactionnaire individuel est un actionnaire de long terme, qualité pas toujours reconnue à sa juste valeur. Il est un partenaire de lentreprise, car il contribue à son développement en prenant pour lui une part des risques et des profits. Lactionnaire individuel est aussi censeur, car il a une fonction de contrôle sur lentreprise via notamment le vote des résolutions qui concernent à la fois les résultats, la stratégie, les nominations, les principales décisions financières. La durée de détention des actions varie selon la typologie des actionnaires. Jean-Yves Léger(8)souligne que  la durée de détention moyenne des actions par les investisseurs particuliers est de trois ans et demi, contre un an et demi pour les investisseurs institutionnels [résidents] et six mois pour les investisseurs non résidents . Lactionnaire individuel est donc un actionnaire stable, qui plus est sensible aux difficultés de lentreprise. Selon une étude EURO RSCGC&O  Les Echos Médias(9) que %, les actionnaires individuels interrogés considèrent à 74 le dividende nest pas un dû en cette période de crise. Lactionnaire individuel a une vision à long terme, comme le rappelle Benoît Potier, Président-Directeur Général dAir Liquide, dansLe Figaro)10 (:   Pourquoi cette préfé-rence pour les actionnaires individuels ?  Cest simple : pour nous qui avons besoin de stabilité à long terme, car nous signons des contrats à 10-15 ans, les actionnaires individuels sont des investisseurs très importants. Ils restent longtemps et ils ont une vision à long terme du rendement que nous pouvons leur apporter.  En période de crise, les actionnaires individuels sont des stabilisateurs pour lentreprise car ils vendent moins rapidement que les investisseurs institutionnels. Ils contribuent à stabiliser les cours des sociétés. En sortie de crise, les actionnaires individuels sont une cible à privilégier pour les entreprises. Linconvénient souvent les actionnaires individuels et à laavancé par les entreprises est le coût lié à la communication vers gestion de la relation (lettres aux actionnaires, assemblées générales).Les Echos,dans un article daté du mardi 19 décembre 2006, mettaient déjà en avant cette dimension :   lheure du capitalisme global, de limpact gran-dissant du poids des fonds dinvestissement et de pension, elles  les sociétés  sont nombreuses en effet à se poser la question de lintérêt de cet actionnariat jugé tout à la fois coûteux et lourd à gérer.  Mais ce coût est à rapprocher des bénéfices quune entreprise peut retirer du fait davoir un actionnariat individuel développé. Le deuxième frein lié au premier est que le retour sur investissement est difficile à percevoir notamment pour les actionnaires au porteur qui sont mal connus des entreprises françaises. En effet, nayant pas de lien direct avec les actionnaires au porteur, lentreprise ne peut connaître limpact de sa communication sur ceux-ci. De plus, le coût dacquisition dun actionnaire individuel nest pas réellement quantifiable. Le troisième frein est que laction-naire individuel est plus difficile à mobiliser que les autres investisseurs. Par exemple, pour une levée de fond, il sera plus rapide de faire appel aux institutionnels qui pourront apporter rapidement des montants plus impor-tants. > Sa fidélité cadre avec la performance du long terme Toutes les études montrent que, sur le long terme, le rendement comparé des placements est favorable au placement actions. Étant donné le haut niveau dépargne des Français comparativement à celui de nombreux autres pays, la suprématie de laction sur le long terme devrait être rappelée aux particuliers. > Lactionnaire individuel est partenaire de lentreprise : intérêt convergent des actionnaires et des entreprises Les actionnaires individuels se considèrent comme des partenaires à part entière des entreprises. En effet, linvestissement en actions participe directement au financement du système productif. Ce serait un signal fort à lancer aux entreprises que de montrer lintérêt des Pouvoirs Publics pour ce type de placement.
(8) La communication financière ; Jean-Yves Léger ; Dunod, Paris, 2003. (9) Sondage EURO RSCGC&O –Investir.Méthodologie : sondage réalisé les 29 et 30 janvier 2009 auprès du panelInvestiron-line Actio’Scan, exclusivitéLes Échos Médias.Il est composé de 1 400 actionnaires individuels actifs qui gèrent leur portefeuille de façon autonome. Les panelistes sont interrogés par e-mail. 186 répondants ont participé au sondage. (10) Le Figaro, 15 novembre 2007, interview de Benoît Potier  Nous avons besoin d’actionnaires stables . LIVRE BLANCpour la promotion de lactionnariat individuel direct et salarié en sortie de crise9
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