L enseignement libre de la médecine à Paris au XIXe siècle - article ; n°1 ; vol.27, pg 45-62
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Description

Revue d'histoire des sciences - Année 1974 - Volume 27 - Numéro 1 - Pages 45-62
RÉSUMÉ. — Parallèlement à l'enseignement officiel de la Faculté de Médecine de Paris, il a toujours existé un enseignement libre de la Médecine et son importance n'a cessé de croître tout au long du xixe siècle. Son rôle a été double : 1) il reprenait les mêmes matières que celles enseignées aux cours officiels, mais d'une manière beaucoup plus originale et novatrice ; 2) à une époque d'explosion du savoir scientifique, il a permis d'intégrer à l'enseignement médical les nouvelles connaissances, et, en les diffusant au niveau des étudiants, il a été à l'origine d'un puissant courant de recherche médicale et scientifique. Alors que les maîtres de la Faculté défendaient et dispensaient un enseignement rigide, immuable, à tendance encyclopédique, l'enseignement libre a permis la diffusion des spécialités : dermatologie, cardiologie, ophtalmologie, pédiatrie, vénéréologie, constituées en disciplines autonomes, ont pu, grâce aux professeurs libres, être enseignées aux étudiants.
SUMMARY. — Together with the official education of the Paris Faculty of Medicine, there has always been an independant education in Medicine which has continued to expand throughout the XIXth century. It has had a double role : 1) the independant education indued the same subject matter as the official courses, but it did so in a much more original and novel manner ; 2) at a time of rapid extension of scientific knowledge it allowed the medical education to be integrated with scientific discoveries and impart them to students. It has been at the origine of a powerful current of medical and scientific research. Whilst the Professors of the Faculty defended and argued for rigid and immutable medical teaching on an encyclopedic scale, the independant education allowed the development of specialisation : dermatology, cardiology, ophtalmology, pediatry, venereology, as separate disciplines, thanks to the independant masters, have been taught to students.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 58
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M Pierre Huard
L'enseignement libre de la médecine à Paris au XIXe siècle
In: Revue d'histoire des sciences. 1974, Tome 27 n°1. pp. 45-62.
Résumé
RÉSUMÉ. — Parallèlement à l'enseignement officiel de la Faculté de Médecine de Paris, il a toujours existé un enseignement
libre de la Médecine et son importance n'a cessé de croître tout au long du xixe siècle. Son rôle a été double : 1) il reprenait les
mêmes matières que celles enseignées aux cours officiels, mais d'une manière beaucoup plus originale et novatrice ; 2) à une
époque d'explosion du savoir scientifique, il a permis d'intégrer à l'enseignement médical les nouvelles connaissances, et, en les
diffusant au niveau des étudiants, il a été à l'origine d'un puissant courant de recherche médicale et scientifique. Alors que les
maîtres de la Faculté défendaient et dispensaient un enseignement rigide, immuable, à tendance encyclopédique,
l'enseignement libre a permis la diffusion des spécialités : dermatologie, cardiologie, ophtalmologie, pédiatrie, vénéréologie,
constituées en disciplines autonomes, ont pu, grâce aux professeurs libres, être enseignées aux étudiants.
Abstract
SUMMARY. — Together with the official education of the Paris Faculty of Medicine, there has always been an independant
education in Medicine which has continued to expand throughout the XIXth century. It has had a double role : 1) the indued the same subject matter as the official courses, but it did so in a much more original and novel manner ; 2) at a
time of rapid extension of scientific knowledge it allowed the medical education to be integrated with scientific discoveries and
impart them to students. It has been at the origine of a powerful current of medical and scientific research. Whilst the Professors
of the Faculty defended and argued for rigid and immutable medical teaching on an encyclopedic scale, the independant
education allowed the development of specialisation : dermatology, cardiology, ophtalmology, pediatry, venereology, as separate
disciplines, thanks to the independant masters, have been taught to students.
Citer ce document / Cite this document :
Huard Pierre. L'enseignement libre de la médecine à Paris au XIXe siècle. In: Revue d'histoire des sciences. 1974, Tome 27
n°1. pp. 45-62.
doi : 10.3406/rhs.1974.1046
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhs_0151-4105_1974_num_27_1_1046ftÉV. HIST. SCÎ.
1974- xxvii/1
L'enseignement libre de la médecine
à Paris au XIXe siècle
RÉSUMÉ. — Parallèlement à l'enseignement officiel de la Faculté de Médecine
de Paris, il a toujours existé un enseignement libre de la Médecine et son importance
n'a cessé de croître tout au long du xixe siècle. Son rôle a été double : 1) il reprenait
les mêmes matières que celles enseignées aux cours officiels, mais d'une manière
beaucoup plus originale et novatrice ; 2) à une époque d'explosion du savoir scien
tifique, il a permis d'intégrer à l'enseignement médical les nouvelles connaissances,
et, en les diffusant au niveau des étudiants, il a été à l'origine d'un puissant courant
de recherche médicale et scientifique.
Alors que les maîtres de la Faculté défendaient et dispensaient un enseignement
rigide, immuable, à tendance encyclopédique, l'enseignement libre a permis la
diffusion des spécialités : dermatologie, cardiologie, ophtalmologie, pédiatrie,
vénéréologie, constituées en disciplines autonomes, ont pu, grâce aux professeurs
libres, être enseignées aux étudiants.
SUMMARY. — Together with the official education of the Paris Faculty of
Medicine, there has always been an indépendant in Medicine which has
continued to expand throughout the XlXth century. It has had a double role : 1) the
indépendant education indued the same subject matter as the official courses, but it
did so in a much more original and novel manner ; 2) at a time of rapid extension of
scientific knowledge it allowed the medical education to be integrated with scientific
discoveries and impart them to students. It has been at the origine of a powerful current
of medical and scientific research
Whilst the Professors of the Faculty defended and argued for rigid and immutable
medical teaching on an encyclopedic scale, the indépendant education allowed the
development of specialisation : dermatology, cardiology, ophtalmology, pediatry,
venereology, as separate disciplines, thanks to the masters, have been
taught to students.
Le premier des professeurs libres a été Jacques Sylvius (1478-
1555). Depuis, l'enseignement libre avait toujours été florissant
et avait doublé de la Faculté de Médecine, de
l'Académie de Chirurgie, du Collège de France et du Jardin du
Roi. Il avait même les honneurs de l'Almanach royal. La période
révolutionnaire passée, il refleurit très vite (1).
(1) Sous l'Ancien Régime, praticiens et enseignants ne faisaient qu'un, aussi bien
à la Faculté de Médecine qu'au Collège de Chirurgie. Tous participaient à l'enseigne
ment, aux privilèges et aux rétributions scolaires. La seule rivalité était celle des deux
corporations, médicale et chirurgicale ; maintenant, la lutte opposait, d'une part,
les professeurs libres et les maîtres officiels (P. Delaunay), d'autre part, la nouvelle
hiérarchie hospitalière (médecins et chirurgiens des hôpitaux) à la nouvelle hiérarchie 46 REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES
Bien plus, la Révolution, en abattant des institutions officielles
et en proclamant la liberté de l'enseignement, favorisa l'essor
de la création des institutions particulières d'enseignement supé
rieur libre qui dispensaient, à leurs orateurs, des chaires, à leurs
souscripteurs, un programme encyclopédique : Le Musée français
(fondé en 1781) par Pilâtre de Rozier devint successivement
Le Lycée (1785), Le Lycée républicain (1793), L'Athénée de Paris
(1802), et subsista jusqu'en 1849. Fourcroy, Moreau de La Sarthe
et J.-J. Sue y enseignèrent. Royer-Collard fut un de ses animateurs.
La Société philomatique (fondée en 1788) existe encore. Elle
servit de tribune à Vicq d'Azyr, Fourcroy, Lamarck, Darcet,
Chaptal, Bichat, Cuvier, Geoffroy Saint-Hilaire, Percy, Chaussier,
Duméril, Dupuytren, Larrey. Plus tard, elle accueillit Halle et
Moreau de La Sarthe, et, en 1845, Cloquet, Guersant, Magendie,
Pariset, Serres, Quatrefages, Villermé et Velpeau.
Il faut également tenir compte des très nombreuses sociétés
médicales de l'époque qui étaient des sociétés d'enseignement
mutuel et qui ont joué un rôle beaucoup plus important que la
Faculté de Médecine dans le développement de la médecine anatomo-
clinique (1).
LE CONSULAT ET L'EMPIRE
Les professeurs libres y furent aussi jeunes que nombreux
et le plus grand de tous fut Bichat qui laissa son amphithéâtre (2)
à P.-J. Roux, alors âgé de 22 ans. Laennec, Marjolin et Dupuytren
n'étaient guère plus vieux.
universitaire (professeurs). L'idée d'enseigner la médecine dans les hôpitaux et non
plus dans les facultés apparaît à la fin du xvine siècle. Elle a été développée par de
nombreux auteurs dont Georg. Christoph. Wurtz (1756-1823). Il rédigea un mémoire
sur l'établissement des Ecoles de Médecine pratique à former dans les principaux
hôpitaux de France, Strasbourg et Paris, 1784. Sur les conflits entre les enseignants
universitaires, comme Montaigu, Borie, Petit, cf. Observations des médecins de l'Hôtel-
Dieu de Paris sur la réclamation faite au nom de V Ecole de Médecine contre renseignement
des hôpitaux de Paris, Paris, 1818.
Sur les conflits entre professeurs libres et professeurs officiels, voir Déclaration des
professeurs particuliers en médecine soussignés à M. le Ministre de V Instruction publique,
Paris, 12 août 1830.
(1) P. Huard et M.-J. Imbault-Huart, Les sociétés parisiennes d'étudiants et
de médecins au début du xixe siècle, Congrès des Sociétés savantes, Reims, 1970.
(2) « Bichat avait laissé un vide immense dans cet enseignement libre qui faisait
alors si rude concurrence à celui de la Faculté ; pas un professeur n'aurait osé élever la
voix dans l'amphithéâtre où celle du « divin jeune homme » semblait retentir encore »,

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