L’estimation du risque iatrogène grave dans les établissements de  santé en France – Les enseignements
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L’estimation du risque iatrogène grave dans les établissements de santé en France – Les enseignements

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Les données épidémiologiquessur le risque iatrogène, c’est-à-diresur la fréquence des événements nondésirés pour le patient et liés aux soins,proviennent d’études étrangèresessentiellement anglo-saxonnes, réaliséesà partir de l’examen des dossiers(méthode rétrospective) et présentant,L’estimation du risquede ce fait, certaines limites.Afin d’étudier les modalités iatrogène graved’une enquête permettant de disposerà terme d’une mesure globale du risque dans les établissementsiatrogène grave pris en chargedans les établissements français, de santé en Franceune étude pilote conduite en Aquitainea comparé trois méthodes d’estimation Les enseignements d’une étude pilote– rétrospective, transversale (un jourdans la région Aquitainedonné) et prospective (suivi durantla durée d’hospitalisation) – auprès d’unéchantillon de 778 patients hospitalisésdans sept établissements de santé publics a mesure du risque iatrogène, c’est-à-direet privés en médecine, chirurgie et du risque de survenue d’évènements nongynécologie-obstétrique. Au total, L désirés pour le patient et liés aux soins241 événements iatrogènes graves1médicaux est une question d’importance pour leont été identifiés par l’ensemble des troissystème de santé, au regard de ses dimensions sani-méthodes chez 174 patients. Environla moitié de ces événements iatrogènes taires, économiques, juridiques, assurantielles eta été jugée inévitable, 40 à 60 % étaient médiatiques. La réduction du risque ...

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Langue Français

Extrait

'_BHLAEH !Les données épidémiologiques
sur le risque iatrogène, cest-à-dire
sur la fréquence des événements non
désirés pour le patient et liés aux soins,
proviennent détudes étrangères
essentiellement anglo-saxonnes, réalisées
à partir de lexamen des dossiers
(méthode rétrospective) et présentant,
de ce fait, certaines limites.
Lestimation du risque
Afin détudier les modalités
dune enquête permettant de disposer
iatrogène grave
à terme dune mesure globale du risque
dans les établissements
iatrogène grave pris en charge
dans les établissements français,
de santé en France
une étude pilote conduite en Aquitaine
a comparé trois méthodes destimation
Les enseignements dune étude pilote
rétrospective, transversale (un jour
donné) et prospective (suivi durant
dans la région Aquitaine
la durée dhospitalisation) auprès dun
échantillon de 778 patients hospitalisés
dans sept établissements de santé publics
a mesure du risque iatrogène, cest-à-dire
gynécologie-obstétrique. Au total,
241 événements iatrogènes graves
L
désirés pour le patient et liés aux soins
et privés en médecine, chirurgie et
du risque de survenue dévènements non
ont été identifiés par lensemble des trois
médicaux
1
est une question dimportance pour le
méthodes chez 174 patients. Environ
système de santé, au regard de ses dimensions sani-
la moitié de ces événements iatrogènes
taires, économiques, juridiques, assurantielles et
a été jugée inévitable, 40 à 60 % étaient
médiatiques. La réduction du risque iatrogène a
attendus compte tenu de lévolution
dailleurs été définie comme une priorité par la Con-
edte 4la0 m%a lsaodnite souur vdeen lus étaavta dntu malade
férence nationale de santé de 1996. Les épidémio-
lhospitalisation. Le taux dincidence
logistes caractérisent les événements iatrogènes gra-
estimé par la méthode rétrospective
ves comme des évènements ayant une nature néga-
est comparable à celui des études
tive pour le patient, une gravité marquée (décès, in-
étrangères (environ 15 %).
La méthode transversale aboutit plutôt
capacité, prolongation du séjour hospitalier
à une sous-estimation du risque, tandis
principalement) et un lien de causalité avec le pro-
que les deux autres méthodes semblent
cessus de soins, sans quil sagisse nécessairement
aussi efficaces lune que lautre. Pour
dune erreur [1
*
].
lidentification des événements évitables,
Létude du risque iatrogène se heurte dabord à
la méthode prospective semble en outre
deux difficultés. La première est relative à la défini-
la plus satisfaisante : plus efficace
que la méthode rétrospective, elle est
tion du concept lui-même, qui a évolué au cours des
aussi plus reproductible et a la préférence
dernières années (encadré 1). La seconde tient à la
des professionnels en raison de ses vertus
multiplicité des causes du risque iatrogène. En France,
pédagogiques et de sensibilisation.
1. Le terme
« adverse events »
est le plus utilisé dans la
littérature anglophone.
* Les chiffres entre [crochet] renvoient à la bibliograhie.

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HJ#AE=JHA?$2. Confiée au Dr Florence Veber et au Professeur Jacques Massol.
3. Le rapport complet à paraître sous la forme dun Document de travail de la DREES, sera consultable sur le site du ministèr.e

ÉTUDES et RÉSULTATS
N° 219 février 2003

LESTIMATION DU RISQUE IATROGÈNE GRAVE DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ EN FRANCE
LES ENSEIGNEMENTS DUNE ÉTUDE PILOTE DANS LA RÉGION AQUITAINE
la lutte contre ce risque sest progressi-quune faible proportion des événe-
les expériences étrangères
vement organisée autour des produitsments [5]. Les sources dinformation ac-
de mesure de la iatrogénie
susceptibles dêtre incriminés (médica-tuellement disponibles ne permettent
ment, sang, dispositifs médicaux) et dudonc pas de disposer dune connais-Des données épidémiologiques glo-
type de problème rencontré (infectionssance globale du risque iatrogène, né-bales sur les événements iatrogènes ont
nosocomiales). Cette approche qui acessaire à la définition dune politiqueété recueillies à létranger dans le cadre
lavantage de correspondre à la spéciali-densemble. Cest pourquoi la directiondétudes menées aux États-Unis, en
sation des professionnels (médecins ougénérale de la Santé (DGS) et la direc-Australie, en Grande-Bretagne, au Da-
non-médecins) mobilisables autour detion de lHospitalisation et de lorgani-nemark et en Nouvelle Zélande [6 à 10].
ces questions, apparaît toutefois incom-sation des soins (DHOS) ont, dans leSelon ces études, le taux dincidence des
plète eu égard à la complexité des phé-cadre dune mission commune sur laévénements indésirables pris en charge
nomènes. Seuls les événements liés auxiatrogénie
2
, souhaité la réalisation dunedans des établissements de santé de
médicaments [2 ; 3] et les infections liéesenquête épidémiologique qui a donnécourt séjour a été estimé entre 4 et 17 %,
aux soins [4] ont ainsi fait lobjet dunelieu, avec lappui de la direction de la27 à 51 % dentre eux étant considérés
approche épidémiologique systématique.Recherche, des études, de lévaluationcomme évitables ou conséquence dune
Ces études ont permis de montrer queet de la statistique (DREES), à une expé-négligence (tableau 1). Ces évènements
les systèmes de déclaration nidentifientrience pilote dans la région Aquitaine
3
.seraient à lorigine dun décès dans 5 à

1E

Quest-ce quun événement iatrogène ?
L
e terme « iatrogène » vient du grec
iatroV

: médecin et
genein
:Le groupe technique de préparation de lenquête
1
a donc retenu une
engendrer. Selon le Petit Larousse, il renvoie a des évènements « provo-définition assez proche de celle de la conférence nationale de santé et des
qués par un acte médical ou par les médicaments, même en labsenceétudes internationales existantes. Un
événement iatrogène grave
y était
derreur du médecin ».défini comme :
Concernant initialement surtout la pathogénie dorigine médicale provo--un événement
non désiré pour le patient
;
quée par les médicaments, le concept a rapidement évolué pour couvrir les-
lié aux soins médicaux
: la notion de soins médicaux comprend les
conséquences indésirables ou négatives de lensemble des actes médicauxstratégies et actes en relation avec la prise en charge médicale dans le
de prévention primaire, de dépistage, de soins et de réadaptation, en ambu-cadre de la prévention, du diagnostic, du traitement et de la réhabilita-
latoire ou lors dune hospitalisation. La iatrogénie ne se limite donc pas auxtion. Ce lien de causalité entre lévénement et la prise en charge médi-
conséquences indésirables des prescriptions de médicaments, ou aux infec-cale a été apprécié à laide dune échelle de causalité à 6 degrés (figure).
tions nosocomiales (contractées à lhôpital), qui sont explorées spécifique-Une valeur supérieure à 3 était requise pour considérer un événement
comme iatrogène.
ment en France par des enquêtes « un jour donné » ou des recueils de-
répondant à certains critères de gravité
: un événement iatrogène a ét

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