La pharmacie en Transylvanie sous les souverains nationaux - article ; n°69 ; vol.18, pg 131-138
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Description

Revue d'histoire de la pharmacie - Année 1930 - Volume 18 - Numéro 69 - Pages 131-138
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1930
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jules Orient
La pharmacie en Transylvanie sous les souverains nationaux
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 18e année, N. 69, 1930. pp. 131-138.
Citer ce document / Cite this document :
Orient Jules. La pharmacie en Transylvanie sous les souverains nationaux. In: Revue d'histoire de la pharmacie, 18e année, N.
69, 1930. pp. 131-138.
doi : 10.3406/pharm.1930.9882
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_1930_num_18_69_9882La pharmacie en Transylvanie
sous les souverains nationaux
u début du XVI* siècle se place une série d'év
énements très malheureux pour l'histoire de U
Transylvanie. La campagne, dirigée en 1511
contre les Osmanlis-Turcs qui avaient touché
pour la permière fois le sol de la Transylvanie
à l'aube du XV* siècle, se termina par une brus
que rébellion des paysans. Le désordre intérieur
causé par la Réforme, constitue un autre grave P-éau.
A la suite de l'occupation et de la conquête des Turcs, la plus
grande partie de la Transylvanie subit une grande décadence. Les
institutions charitables des communautés religieuses ou des villes,
aussi bien que les hôpitaux militaires et civils furent fermés malgré
la fréquence des épidémies les plus variées. C'est seulement dans la
pharmacie militaire de Szaitmar, conservée sans changement,
qu'Elias Voitus, pharmacien, chargé provisoirement de ce service,
exerça son art : il était auparavant pharmacien de Lôcse (*)
L'une des plus anciennes officines publiques en Transylvanie,
dont les documents font mention déjà en 1494, est la pharmacie de
Nagystzeben.
Les pharmacies établies dans les villes de Brasso, Beszterce, Fo-
(1) Dr Erntei. Archives de la ville de Lôcse, in : Revue pharmaceutique, Bu
dapest, 1898. REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE 132
garas et Nagyszeben appartenaient à ces villes respectives, selon la
coutume allemande, le conseil municipal surveillant leurs approvi
sionnements. La ville de Pzeben (') cependant, contrairement aux
autres villes, ne rétribuait pas elle-même le gérant de la pharmacie.
L'apothicaire engagé prenait en charge la pharmacie à la suite d'un
inventaire, l'administrait pour son propre compte, et devait, quand
il abandonnait ses fonctions, remettre à son successeur, un assort
iment semblable à celui qu'il avait reçu. Les mutations fréquentes
survenues dans ce personnel ainsi que les nombreux emprunts
qu'ils durent contracter nous font supposer que la situation n'était
pas des plus brillantes surtout au XVIe siècle, lorsque les troubles
économiques devinrent de plus en plus gênants. Les villes accor
daient déjà des appointements annuels à l'apothicaire. Par exemple,
nous savons que celui de Szeben jouissait dans les années 1495,
1496 et 1497 d'appointements annuels s'élevant à 10 florins : « Item
Martino apothecario pro suo stipendio solvit dominus magister ci-
vium flor. 10 l Item Martino apothecario de duobus annis ex com-
missione dominorum provincialium flor. 20. (1497) » (2).
Au même moment le traitement du médecin s'élevait à 80 flo
rins (3) et celui du notaire de la ville à 60 florins. Les villes pre
naient soin de la comptabilité dans leurs pharmacies, de l'acquisi
tion du matériel nécessaire et du réassortiment. C'est la conclusion
qu'on peut tirer de l'examen du livre de comptes de Brasso, selon
lequel on fit construire, en 1521, pour les besoins de la pharmacie
une table, des bancs, des étagères, des vases ubi piscides in apotheca
reponi debeant, la somme totale des dépenses s'élevant à 4 florins (4).
En 1534, le Conseil de la ville de Brasso avait dépêché le médecin
(1) Emile Sigerus. De l'ancienne Hermannstadt, Hermannstadt, 1923.
(2) Comptes des archives de la ville de Hermannstadt.
(3) Dr Emile Fischer. L'introduction de la culture allemande en Roumanie,
Hermannstadt, 1911.
(4) Comptes des archives de la ville de Brasso. Pots provenant de pharmacies Transylvaniennes des xvne et xvme siècles
En haut : Pharmacie Sibiu - en bas : Pharmacie Le Roy
(Collection du Pr J. Orient).
Revue d'Histoire de la Pharmacie PI. VIII Pots provenant de pharmacifs Transylvaniennes
En haut : Pharmacie Le Roy en bas : Pharmacie cTHermannstadt
(CoLleclion Ou Pr J. Orient).
Revue d'Histoire de la Pharmacie PI. IX portative Transylvanienne (xvme siècle) Pharmacie
LE MUSÉE PHARMACEUTIQUE
FORMÉ PAR M. LE P' J. ORIENT A CLUJ
Revue d'Histoire de la Pharmacie PL X LA PHARMACIE EN TRANSYLVANIE SOUS LES SOUVERAINS 133
Paulus dans la région des Siruliens, dans le but d'y acheter le matér
iel du médecin Gritti, à l'usage de la pharmacie communale : ut
quaedam pro apotheca nostra emeret, quae physici ipsius Gritti
fuerant () En 1535, cent florins sont derechef dépensés pour l'a
cquisition des remèdes. Le Conseil municipal de la ville de Brasso
fait donner la somme de 10 florins à un Grec, sur le point de partir
pour la Turquie, afin qu'il puisse acheter certaines spécialités : Item
uni Graeco, qui in Turciam profectus est, ut species hue in appothe-
cam, adducat, dedi ad rationem apothecarii flor. 10 (2).
Ce fut sur les instances du souverain transylvanien Gabriel Ba-
thory, que l'apothicaire Bartelle céda sa pharmacie à Jeanne Balck,
femme de communal Guillaume Balck, en l'année 1580
et pour le prix de 179 florins. La malheureuse femme devint une des
innombrables victimes du souverain epileptique, dont la vie dissolue
est bien connue de l'histoire. La chronique (3) de G. Krauss, en 1611,
décrit ainsi la lutte de Jeanne Balck, épouse fidèle, contre le souve
rain : « Bathory, voulant s'emparer de Jeanne Balck, la femme de
l'apothicaire communal, elle lui résista de toutes ses forces et lui
échappant, se réfugia dans un recoin de la maison. Mais elle y fut
découverte par le roi, et comme elle persistait dans son intention de
ne pas se soumettre au caprice de Bathory, elle fut maltraitée et pié-
tinée par lui, à tel point que, nouvelle Lucrèce, elle ne tardait pas
à succomber. »
L'inventaire, dressé par Balck en 1580, comprend déjà deux cent
cinquante-et-un produits, évalués à la somme totale de cent soixante-
dix neuf florins dix denars : « La somme de toutes les médecines et
remèdes catalogués, s'élève à 179 florin et 10 denars au coin valable
du pays. » Outre les médecines, les livres se trouvant dans la
pharmacie furent également inventoriés. L'énoncé de ces livres dé-
(1) Ibidem, t. I.
(2)t. H, p. 300.
(3) Emile Sigêrus. De l'ancienne Hermannstadt, II (suite), Hermannstadt,
1923. REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE 134
montre le rôle toujours prédominant de *a pharmacognosie arabe
et de celle de Galisa; cela ressort aussi de la liste des produits phar
maceutiques, parmi lesquels nous découvrons à peine quelques pré
parations d'origine chimique.
L'inventaire des livres est le suivant :
INVENTARIUM LIBRORUM
Dispensatorium Nicolai et Platear de simplicibus, relié en bols.
Tractatus Johann filii Serapis; practica Joh. angelici, relié en cuir noir.
Liber de Chirurgia Petri de Bononia, relié en bois. Iconon Avicen, fascicule; Lumen majus et minus, endommagé.
Johannes Mesue, relié en cuir blanc.
Canones Plinii Secundi naturae histori, libr. 37 ex castigationibus Hormolai
Barbari.
Tractatus primus Breuiarii Joh. filii Serap., relié en cuir blanc.
Les comptes militaires, parvenus jusqu'à nous, portent la trace
d'un apothicaire accompagnant presque toujours le médecin à la
suite de l'armée royale. S'il n'y a point d'apothicaire, c'est le médecin
qui touche une certaine somme servant à l'entretien d'une phar
macie. Ainsi, dans l'armée qui marchait sur la Transylvanie, en 1533,
sous la direction de Katzianer, le médecin recevait mensuellement
soixante florins pour la pharmacie : « Le médecin du camp pour sa
personne et pour son apothicaire soixante florins mensuellement. »
A Szatmar et en d'autres lieux, on maintient des pharmacies à l'usage
de l'armée royale. En maintes places, les apothicaires s'occupent
aussi de soigner les malades. Au XVI* siècle, nous rencontrons des
apothicaires pourvus d'appointements mensuels réguliers (14 flo
rins). L'ordonnance de police (Polizci Ordnung) promulguée par le
roi Ferdinand I", en 1552, contient des instructions se rapportant
aux pharmacies. Ce décret révèle chez les gouvernants le désir <

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