Mis en ligne le 28 nov. 2008 Table ronde n°22 - Thème Amélioration des pratiques - 18 décembre 2007 La sécurité des soins est une priorité pour tous les patients, et c’est un droit. La France n’est pas mal placée sur ce défi. Elle est même un des rares pays a avoir adopté un dispositif d’indemnisation des victimes (d’infections nosocomiales notamment) sans qu’il soit nécessaire pour ces victimes de faire la preuve d’une erreur médicale (ONIAM). Mais une protection juridique n’empêche évidement pas de multiplier les efforts pour améliorer encore plus la sécurité. Il ne s’agit pas seulement des infections, mais plus largement de réduire les conséquences de toutes les erreurs que peut commettre un système aussi complexe qu’un système de santé, par essence très exposé aux interfaces techniques et humaines (on pense aux sur-irradiations récentes), aux manques de personnels, et aux coordinations déficientes entre professionnels 24H/24 (mauvaise transmission, mauvaise identification du patient, etc.). La session éclaire le débat par trois interventions : la première porte sur des grandes étapes de la sécurisation des soins en l’illustrant par le cas de l’anesthésie ; la deuxième fait le point sur l’actualité, en expliquant le choix de l’accréditation de demander aux médecins de réfléchir, analyser, et partager avec leurs collègues quelques exemples personnels où ils se sont retrouvés en difficulté ; cette réflexion personnelle veut les responsabiliser sur les fragilités du système et conduire à une prise de conscience sur la gestion des risques. La dernière présentation ouvre le débat avec la salle en décrivant les étapes et les pistes futures d’amélioration, avec leurs potentiels de gain mais aussi de difficultés à les mettre en œuvre. Le dossier électronique, les approches systémiques, et la place du patient dans sa propre sécurité sont autant de sujets clés d’un système efficace du futur.Consultez la synthèse de la réunionModérateur : R. Amalberti, IMASSA > voir sa présentationIntervenants : F. Clergue, HUG, Genève > voir sa présentationMC. Jars-Guincestre, Hôpital Poincaré, Garches > voir sa présentationRetour au sommaire des Rencontres HAS 2007 La sécurité des soins est une priorité pour tous les patients, et c’est un droit. La France n’est pas mal placée sur ce défi. Elle est même un des rares pays a avoir adopté un dispositif d’indemnisation des victimes (d’infections nosocomiales notamment) sans qu’il soit nécessaire pour ces victimes de faire la preuve d’une erreur médicale (ONIAM). Mais une protection juridique n’empêche évidement pas de multiplier les efforts pour améliorer encore plus la sécurité. Il ne s’agit pas seulement des infections, mais plus largement de réduire les conséquences de toutes les erreurs que peut commettre un système aussi complexe qu’un système de santé, par essence très exposé aux interfaces techniques et humaines (on pense aux sur-irradiations récentes), aux manques de personnels, et aux coordinations déficientes entre professionnels 24H/24 (mauvaise transmission, mauvaise identification du patient, etc.). La session éclaire le débat par trois interventions : la première porte sur des grandes étapes de la sécurisation des soins en l’illustrant par le cas de l’anesthésie ; la deuxième fait le point sur l’actualité, en expliquant le choix de l’accréditation de demander aux médecins de réfléchir, analyser, et partager avec leurs collègues quelques exemples personnels où ils se sont retrouvés en difficulté ; cette réflexion personnelle veut les responsabiliser sur les fragilités du système et conduire à une prise de conscience sur la gestion des risques. La dernière présentation ouvre le débat avec la salle en décrivant les étapes et les pistes futures d’amélioration, avec leurs potentiels de gain mais aussi de difficultés à les mettre en œuvre. Le dossier électronique, les approches systémiques, et la place du patient dans sa propre sécurité sont autant de sujets clés d’un système efficace du futur.Consultez la synthèse de la réunionModérateur : R. Amalberti, IMASSA > voir sa présentationIntervenants : F. Clergue, HUG, Genève > voir sa présentationMC. Jars-Guincestre, Hôpital Poincaré, Garches > voir sa présentationRetour au sommaire des Rencontres HAS 2007 Mis en ligne le 28 nov. 2008
Evolutions et perspectives dans le domaine de l anesthésie
François CLERGUE, Hôpitaux Universitaire de Genève (HUG)
.1 20 ans de changements dans le domaine de l anesthésie
Au début des années 1980, lanesthésie était unanimement considérée comme problématique sur le plan sécuritaire. 42 % des décès intervenaient au cours de la phase de réveil, qui se déroulait pour plus de la moitié des malades dans leur chambre et non dans une salle de réveil. Par ailleurs, plus dun malade sur deux nétait surveillé que par son pouls, sans aucun instrument.
Dans les années qui ont suivi, des efforts ont donc porté sur la formation (multiplication par 4 du nombre de médecins-anesthésistes entre 1980 et 1990), léquipement et les salles de réveil (le décret de 1994a imposé une salle de surveillance post-interventionnelle, la surveillance instrumentale, la consultation pré-anesthésique et la participation des instrumentistes et des anesthésistes au programme opératoire).
En 1999, le taux de la mortalité anesthésique avait été divisé par 10, bien que lactivité chirurgicale ait doublé par rapport à 1980. Dans la presse, l'anesthésie n'est plus incriminée aussi souvent que par le passé. De même, les primes dassurance sont actuellement maîtrisées dans cette spécialité.
.2 Pistes actuelles d amélioration
Selon lenquête de 1999,dans 98% des décès, les bonnes pratiques nétaient pas suivies, et dans 56 % des décès, il y avait un franchissement de 4 règles de bonnes pratiques. Même si rien ne prouve que c'est le non-suivi des règles de bonnes pratiques qui ait causé le décès, la question de la standardisation des soins pour accroître la sécurité doit être soulevée. Par ailleurs, les autres problèmes qui semblent avoir contribué aux décès sont linadaptation de lenvironnement de travail et du travail en équipe.
Ces constats questionnent le modèle de sécurité selon lequel ont été formés la plupart des anesthésistes actuels. En effet, le modèle classique consiste à penser qu un bon professionnel ne se trompe pas s'il est bien formé et respecte les bonnes pratiques. En cas d'accident, ce modèle propose alors deux solutions : un rafraîchissement de sa formation et/ou une punition pour non respect des bonnes pratiques. Ce modèle nincite donc pas à déclarer les accidents, et donc à mieux connaître et comprendre pourquoi les incidents surviennent.
Jim REASONsouligne que le travail d'un bon professionnel peut être entravé par des dysfonctionnements ou changements dans son environnement. Il identifie notamment trois types de problèmes :