Mémoire sur les actes d Innocent III. - article ; n°1 ; vol.19, pg 1-73
74 pages
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Mémoire sur les actes d'Innocent III. - article ; n°1 ; vol.19, pg 1-73

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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1858 - Volume 19 - Numéro 1 - Pages 1-73
73 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1858
Nombre de lectures 21
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Léopold Delisle
Mémoire sur les actes d'Innocent III.
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1858, tome 19. pp. 1-73.
Citer ce document / Cite this document :
Delisle Léopold. Mémoire sur les actes d'Innocent III. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1858, tome 19. pp. 1-73.
doi : 10.3406/bec.1858.445565
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1858_num_19_1_445565MÉMOIRE
SUR LES ACTES
D'INNOCENT III
de amour de j'ai homme élévation Occupé ses dix- dû contemporains, étudier de huit impartial. de depuis la ans, vues, justice avec longtemps La dirigea une un correspondance qui d'innocent soin sûreté, doivent les particulier d'une affaires de coup III, histoire exciter dece de qui, d'œil, les la pape de pendant l'admiration actes chrétienté Philippe-Auguste, une est, du fermeté un plus sans pontificat avec de illustre contredet tout une un
it, l'un des plus précieux monuments historiques du moyen âge.
(l'est là qu'il faus étudier, non-seulement l'état de l'Église au
treizième siècle, mais encore la plupart des grands événements
qui s'accomplirent alors en France, en Angleterre, en Espagne,
en Allemagne, à Constantinople et dans la terre sainte, événe
ments que le souverain pontife avait souvent préparés, et dont il
savait habilement diriger le cours. Rien de ce qui peut jeter
quelque lumière sur de tels documents ne doit être négligé.
Je me propose donc d'examiner ici plusieurs questions qu'il
est indispensable de résoudre pour étudier алее fruit les actes
d'Innocent III. Je rechercherai les usages suivis à la chancellerie
de ce pape, et je montrerai combien la connaissance de ces usages
est nécessaire pour condamner des pièces fausses, corriger des
leçons fautives, restituer des dates omises ou altérées, et surtout
pour ne pas confondre les actes d'Innocent III avec les actes d'In
nocent II et d'innocent IV. Ce mémoire peut donc être considéré
comme un chapitre de la diplomatique pontificale, sujet qui n'a
pas encore été convenablement traité, surtout à partir de l'an
née 1198, époque à laquelle s'arrêtent les tables du docteur
Ph. Jaffé.
Les règles qui seront posées dans ce mémoire sont le résultat
IV. (Quatrième série.) 1 d'observations faites sur plusieurs milliers de pièces, toutes
d'une incontestable authenticité, et dont beaucoup se conservent
en original dans nos archives et dans nos bibliothèques. Un
grand nombre de ces observations seront contrôlées à l'aide de
documents qui, jusqu'à présent, n'ont guère été mis à profit
pour la composition des traités de diplomatique : j'entends par
ler d'opuscules composés au treizième et au quatorzième siècle
pour guider les fonctionnaires de la chancellerie pontificale et aider à reconnaître les actes vrais et les actes faux. Sans
cette autorité, j'aurais craint de poser des principes trop rigou
reux. Mais on ne m'accusera pas, je l'espère, de créer arbitra
irement des distinctions subtiles et d'attacher trop de valeur à des
particularités insignifiantes, quand, à l'aide de textes inédits r
emontant au treizième et au quatorzième siècle, j'aurai montré
les minutieuses précautions que la cour de Borne prenait pour
déjouer l'habileté des faussaires. Toutefois il ne faudrait pas
tomber dans l'exagération, et il serait téméraire de prétendre
que les règles les mieux établies ont été constamment observées.
11 pourra donc se rencontrer quelques exceptions aux principes
posés par les auteurs contemporains et, à plos forte raison, aux
principes qui résultent simplement de mes observations : quel
que nombreuses que soient ces observations, je dirai , comme
Mabillon, et avec bien plus de raison que cet illustre savant :
Neque vero id conslanter affinnare velim, сит пес omnia vide-
rim ас legerim 1 .
ORGANISATION DE LA CHANCELLERIE PONTIFICALE.
Avant tout il importe de se faire une idée exacte de la chan-
cellerie pontificale et de la manière dont le travail s'y répartis -
sait entre les différents fonctionnaires. Pour y parvenir, j'essaye
rai de combiner les détails dispersés dans la correspondance
d'Innocent III, de les compléter à l'aide de quelques documents
postérieurs, et par là de suppléer, autant qu'il est possible, à
l'absence d'un tableau contemporain de cette chancellerie.
Ce service administratif était dirigé par un chancelier ou par
un vice-chancelier. On trouvera plus loin2 la chronologie des
1. De re diplom., 185.
2. Page 44. 3
dignitaires qui ont ; rempli ces fonctions depuis 1198 jusqu'en
1216.
Venaient ensuite les notaires qui aidaient le chancelier ou vice-
chancelier dans la rédaction des actes et la surveillance des employés
subalternes. La plupart des notaires devaient avoir une grande
expérience des affaires. C'était parmi eux qu'Innocent Ш choi
sissait d'ordinaire ses vice-chanceliers ] . Souvent aussi c'était aux
notaires qu'il confiait les missions à remplir dans les différents
états du monde chrétien : telles sont les légations de Philippe,
en Allemagne (janvier 1202) % de Mile, eu France (1208) 3 et de
Maxime, à Constantinople (août 1212) 4.
Sous les ordres du chancelier et des notaires étaient placés quat
re bureaux, s'il est permis d'employer ce mot, savoir : le bureau
des minutes, le bureau des grosses, le bureau du registre et le
bureau de la bulle.
Au bureau des minutes, on rédigeait, sous forme très-abré-
gée, la minute des actes écrits au nom du pape. Ces minutes sont
qualifiées par Innocent III de lilterse notatse* . On trouve avec
le même sens nota et charta nolala, dans un poème du tre
izième siècle que Mabillon6 a tiré d'un manuscrit d'Einsidlen.
Les clercs chargés de la rédaction des minutes avaient le titre de
abreviatores 7.
Au bureau des grosses s'écrivaient les actes mêmes, c'est-à-
dire les expéditions originales, ou, si l'on veut, les exemplaires
qui devaient être remis aux destinataires ou aux parties intéres
sées. On les écrivait après que la rainute avait été approuvée par
le pape, le vice-chancelier ou. un notaire. Quelquefois aussi le
pape se faisait lire la grosse 8. Les expéditions originales sont ce
qu'Innocent III 9 désigne par les mots litterse redactœ in grossam
lilleram. Le poëme trouvé par Mabillon à Einsidlen contient les
1. Voy. plus bas, p. 44 et 45.
2. Reg.deneg. imp., 30.
3. /?e#.,XIV,95.
4. Reg., XV, 153, 154.
5.I, 262.
6. Analecta, fol., p. 370 et 371.
7. Voy. les Constitutions de Jean XXII (Bibl. imp., ras. lat. 4114, U 10, et ms.
lat. 4169, f. 89 et suiv.), et les textes cités par Du Cange, au mot Abbreviator.
8. Reg., I, 262.
9. Ibid.
4. charta grossa et grossare 4 . De là le terme grossator * expressions
pour désigner les scribes qui préparaient les expéditions origi
nales. Ces mêmes sont appelés scriptores litterarum dans
les constitutions de Jean XXII 3. Il n'est guère probable que les
scriplores dont parle Fauteur des Gestes ď Innocent III4 , et
dont plusieurs nous sont connus 5, aient été exclusivement occu
pés à écrire les grosses.
Au bureau du registre, des clercs appelés registratores6, ou
scriptores regestri"1, tenaient les registres dans lesquels on gar
dait pour les archives pontificales la copie de certains actes du
pape. Nous reviendrons sur ces registres dans le chapitre sui
vant.
Au bureau de la bulle, les actes étaient revêtus de la bulle du
pape. Les clercs à qui cette opération était confiée sont les
bullarii, dont il est question dans les Gestes d'Innocent III 8.
Quelques autres fonctionnaires étaient encore attachés à la
chancellerie d'Innocent III. Je mentionnerai lés correcteurs des
lettres du pape et l'archiviste de l'église de Rome.
Le titre de correcteur indique assez clairement les attribu
tions du fonctionnaire qui le portait. Le 11 septembre 1212,
Innocent III autorisa Simon de Montfort à mettre à la tète de sa
chancellerie maître Pierre Marc , correcteur des lettres du
pape9.
L'archiviste de l'église de Rome (scriniarius) prêtait son con
cours quand il s'agissait d'examiner d'anciens documents. Comme
exemple du soin qu'il apport

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