Mission archéologique en Haute Djéziré (1928) : rapport. - article ; n°1 ; vol.11, pg 33-42
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Description

Syria - Année 1930 - Volume 11 - Numéro 1 - Pages 33-42
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1930
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

R.p. Poidebard
Mission archéologique en Haute Djéziré (1928) ": rapport.
In: Syria. Tome 11 fascicule 1, 1930. pp. 33-42.
Citer ce document / Cite this document :
Poidebard R.p. Mission archéologique en Haute Djéziré (1928) ": rapport. In: Syria. Tome 11 fascicule 1, 1930. pp. 33-42.
doi : 10.3406/syria.1930.3508
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1930_num_11_1_3508ARCHÉOLOGIQUE EN HAUTE DJÉZIRÉ MISSION
(1928)
RAPPORT
du R. P. POIDEBARD l1)
L'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres et le Haut-Commissariat
ayant décidé la continuation des recherches en Haute Djéziré, la campagne de
1928 a duré du 7 septembre au 30 novembre. L'État de Syrie, sur la demande
de M. Virolleaud, participa aux frais de l'expédition.
Le général Gamelin, commandant supérieur des troupes du Levant, avait
donné toutes facilités aux travaux de reconnaissances : main-d'œuvre militaire
pour les sondages et concours de l'aviation dans ses vols de service.
En détachant comme collaborateur immédiat à la mission archéologique le
lieutenant David, le 39e régiment d'Aviation me prêta le concours d'un techni
cien habitué à ma méthode de recherche. Le lieutenant David remplaçait,
dans l'expédition, le jeune lieutenant de Laval de la mission cartographique,
pilota primitivement désigné pour sa connaissance de la région étudiée. De
Laval mourait accidentellement, dans un vol vers Bagdad, quelques semaines
avant le commencement de nos travaux. Sa participation à la documentation re
cueillie me fait un devoir de citer son nom parmi ceux de mes collaborateurs
aériens de 1928. La main-d'œuvre des sondages fut fournie par la 3e compag
nie du 6e bataillon du Levant : équipe de 40 hommes, assyro-chaldéens, tra
vailleurs laborieux, qui acheva en 4 semaines la fouille du castellum de Tell
Brak.
Le but de notre campagne d'automne était de fixer définitivement la tech
nique du repérage aérien en pays de steppe, appliquée aux recherches archéo
logiques, et de l'expérimenter sur plusieurs points précis de géographie histo
rique.
W Communication à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres du 26 avril 1929.
Stria. — XI. 5 SYRIA 34
1. — Recherche du Limes romano-byzantin (frontière romaine de 363 après J.-C.
ET FRONTIÈRE BYZANTINE) ENTRE ThANNOURIN ET DARA (cf. pi. III).
Le premier point de géographie historique dont l'étude avait été entreprise
au cours des précédentes campagnes, était le tracé du limes romain do l'em
pereur Jovien (363 après J.-C), entre Thannourin (Tell Touneinir sur le Kha-
bour) et Dara, devenu place frontière depuis la cession de Nisibis aux Perses.
Cette limite restera inchangée pendant toute la période byzantine (cf. Mission
archéologique de Haute Djéziré, 1927, in Syria, 1928).
Le relevé du limes romano-byzantin a été achevé sur ce secteur de i 16 km.
Les points de défense qui nous manquaient encore ont été retrouvés par obser
vation aérienne et reconnaissances au sol. Un croquis exact a pu être établi
avec la documentation et la triangulation de la mission cartographique, qui
nous donnent les distances exactes et permettent de vérifier les étapes militaires.
Les postes de défense de première ligne, espacés de 10 milles romains
environ (X MP), c'est-à-dire de 14 km. 500, ont tous été retrouvés, sauf deux
au sud de DaraW. Ils étaient perdus, invisibles, loin des pistes ou cachés sous
l'étendue uniforme de la steppe. Les points intermédiaires, fortins, camps ou
villages fortifiés, régulièrement échelonnés sur les rives du Khabour et du
Djaghdjagh, ont été repérés et vérifiés à terre (cf. pi. III, IV).
Le plan de Thannourin, jugé par les voyageurs précédents comme imposs
ible à établir, a été reconstitué par des photographies aériennes. Elles nous
donnent toute l'organisation de la forteresse byzantine. Elles ont fait retrouver
en particulier sur la rive opposée du Khabour, perdus au milieu des cultures
et cachés sous terre, les vestiges de la robuste tour de guet construite, nous
dit Procope, sur les ordres de Justinien pour arrêter l'ennemi, le fleuve une
fois franchi. Le texte de l'historien byzantin, obscur dans l'explication de
(') Certains postes sont distants de X MP ait eu de grandes étapes de 50 km. environ
(U km. 500), d'autres de XI MP(16 km. 263). (XXXIII MP, 48 kil. 790), divisées en trois
L'itinéraire des voies anciennes reliant les étapes de 16 kilomètres (XI MP). Nous retrou-
points de défense du limes ayant disparu dans vons deux fois cette distance de XXXIII MP
la steppe, il faut attendre un relevé complet dans l'itinéraire de la Table de Peutinger
pour établir la loi exacte de l'intervalle sépa- Nisibis-Singara.
rant les postes. Il semble cependant qu'il y t
;
-
1930. Pl. III. SYKTa,
HAUTE DJEZIR
du tion Lion tenant Croquis Dessiné Levant du points Sondaz. Commandant établi mars au astronomiques Bureau avec 1929. (MISSION la nuby, A.POIDEBARD Topographique collaboration du Capitaine 1928) des du ûelienne,- 39 Troupes Lamblin e Régiment Françaises trianqu/a et do d'à Lieu vin
LEGENDE
Piste actuelle Wle fortifiée (civitas) rom eou byzantl
cq Tell dCpëikhoTsKamèch & Village actuel Fortin, ùurdegardeijow^rm.ouùp.
J^=«-- Marécage en hiver m n Camp{ostvum)rom3inoubyzjntin
• S Source ô •• Ville ancien ne (ruin es ou restes)
• P Puits Chaussée romaine
geodesi"' «-— -- Itinéraire de route romaine A a Point astronomique.
Barrage rocheux .■.-.•.-.•.•.. Ancien canal
Gué nature! ■ ci.. LiinesiieJovien^^iL)etlimesbyi3abn
Pont ancien ^Assyrie» }\ Hittite R Romain ^Byzantin
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(THANNOURIN
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Tells Youssouf Beg ARCHÉOLOGIQUE EN HAUTE DJÉZIRÉ 35 MISSION
Herzfeld (Arch. Reise, I, p. 194) fut ainsi vérifié comme exact et l'identif
ication de Thannourin avec Tell Touneinir fut confirmée.
Au gué de Sufayia, à deux étapes (2 x X MP) de Thannourin, nous avons
retrouvé, daus les pentes de Tell Bizari, les murailles d'une citadelle byzan
tine de même type que la précédente. Elle gardait le pont sur le Mygdonius
(Djaghdjagh) qui donnait passage, non à la route Resaina (Ras el 'Ain)-Singara
(Beled Sindjar), comme le prétendent les voyageurs précédents (Oppenheim et
Herzfeld), mais à celle de Marde (Mardi n)-Sin gara. Des étapes et postes de
cette voie romaine ont été retrouvés à l'est dans la steppe.
Les sondages du castellum retrouvé en 1927 au pied de Tell Brak ont été
achevés et toutes les parties essentielles de l'ouvrage mises au jour (cf. pi. V,
VI). Le castellum mesurait 91 x 91 m. Il présentait, comme les trois camps
extérieurs de la place forte de Tell Brak, une forme rectangulaire légèrement
déviée en losange. Il avait quatre tours d'angle pentagonales, 24 tours latérales
circulaires et une porte avec pont-levis du côté ouest. Des restes de la chapelle
ont été mis au jour à l'angle nord-est.
A défaut d'inscriptions datées, le plan du castellum, la nature des matériaux,
leur technique de construction et d'ajustage, les marques de tâcheron et le
nom du maître ouvrier en écriture estranglielo sur les piliers de la chapelle,
nous confirment, sans doute possible, l'origine justinienne de l'ouvrage. Ils
sont en tout point conformes aux principes de la construction militaire de Jus-
tinien suivis sur le limes d'Afrique (cf. Diehl. L'Afrique byzantine, p. 145 et
suiv.). Nous y retrouvons le plan et la technique des castellums de Dara, en par
ticulier Kasr Tchuruk et Serdjè Khan, que nous savons avoir été reconstruits
dans cette période (cf. pi. VII, 4).
En fin de campagne, une visite aux ruines de Circesium (Bessiré) nous per
mettait de faire une comparaison de matériaux. Dans la partie justinienne des
ruines de Gircesium, on trouve des briques de même dimension et de même
estampille que celles des voûtes du castellum de Tell Brak.
La position stratégique du castellum dans les organisations défensives de la
ville importante situ&#

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