Note sur l Atérien de la région de Reggane (Sahara) - article ; n°1 ; vol.58, pg 87-98
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Description

Bulletin de la Société préhistorique française - Année 1961 - Volume 58 - Numéro 1 - Pages 87-98
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Nicole Chavaillon
Note sur l'Atérien de la région de Reggane (Sahara)
In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1961, tome 58, N. 1-2. pp. 87-98.
Citer ce document / Cite this document :
Chavaillon Nicole. Note sur l'Atérien de la région de Reggane (Sahara). In: Bulletin de la Société préhistorique française. 1961,
tome 58, N. 1-2. pp. 87-98.
doi : 10.3406/bspf.1961.3733
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bspf_0249-7638_1961_num_58_1_3733sur l'Alérien de la Région de Reggane Note
(Sahara)
PAR
Nicole CHAVAILLON
En l'année 1957 et au cours d'un séjour malheureusement très court
à Reggane (1). nous avons cherché à caractériser l'industrie atérienne
qui gît en surface un peu partout, sur le bord de la falaise crétacée,
dans les petites daïas (2) et sur les témoins des formations quater
naires (3). Il ne s'agissait, dans notre esprit, que d'une première pros
pection, et nous espérions bien revenir pour séjourner plus longuement
dans cette région, où l'industrie atérienne nous avait paru abondante
et assez différente de celle que nous connaissions dans le bassin de la
Saoura. Mais quand, au début de 1959, nous revînmes à Reggane, il ne
nous fut pas possible de reprendre nos recherches, en raison des tra
vaux, qui étaient déjà commencés à cette époque pour l'édification de
la base atomique; peut-être pourrons-nous poursuivre un jour l'étude
de l'Atérien à Reggane, mais le retard prévisible nous incite à publier
dès maintenant, en première approximation, quelques traits de cette
industrie, qui nous paraissent intéressants.
La. station de Reggane Taourirt.
La première station de surface que nous ayons reconnue aux environs
de Reggane fut celle de Taourirt, à quelques kilomètres au nord-est de
l'oasis, au bord de la falaise crétacée qui domine l'étendue du Tanez-
rouft. Un vieux bordj en ruines surplombe de 40 m le point de départ
d'une « l'oggara » (4) dont l'eau alimente encore quelques jardins à
demi ensablés. A une centaine de mètres au Nord du bordj, au-delà
d'un petit ravin qui entaille la masse des conglomérats crétacés riches
en gros fragments de bois fossile, nous avons récolté à la surface du
plateau 3fi() pierres taillées (nucleus, pièces et éclats de toute sorte)
parmi lesquels 3 pointes pédonculées indiquaient un gisement atérien.
(*) Séance de mai I960.
(1) Coordonnées: 26" 40' latitude Nord, 0° 10' longitude Est.
Carte au 1/200 000". feuille de Keggane.
Mission effectuée dans le cadre des missions du Centre de Recherches Saha
riennes de Béni-Abbès, (l.N.R.S.
(2) Daïa : petite dépression fermée, à fond argileux, où se rassemblent les
eaux de ruissellement après une pluie. Les daïas sont souvent fossiles au
Sahara.
(3) L'Atérien a déjà été signalé dans la région, en particulier par MM. Fitte,
Durville et Vignard qui. en 1947. figuraient dans ce bulletin une vingtaine de
pièces de cet âge « recueillies sporadiquement par M. Fitte dans les diffé
rents points du Tanezrouft qu'il a parcourus ».
(4) Foggara — conduite souterraine en légère pente qui dirige l'eau de la
nappe jusque vers les jardins, sur une distance qui peut atteindre plusieurs
kilomètres. 88 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
L'état physique de cette industrie est, dans l'ensemble, très mauvais;
depuis les temps atériens les pièces sont restées sur le plateau, exposées
à tous les vents, et leurs faces lustrées, leurs arêtes émoussées par une
usure éolienne intense, les rendent parfois méconnaissables. Un certain
nombre de pièces pourtant, protégées par une légère couche de sable
d'atterrissement dans laquelle elles étaient enfouies, ont mieux résisté
aux intempéries.
La matière première a été fournie par le conglomérat sous-jacent :
les galets de bois fossile ont surtout été utilisés, plus rarement les galets
de grès quartziteux beige, de quartz ou quartzite blanc ou rose (cré
tacés eux aussi), et parfois de silex ou de meulière.
Les nucleus sont nombreux (204), pour la plupart en bois fossile et,
malgré la matière première un peu insolite, leur type levalloisien est
manifeste dans la plupart des cas (Fig. 2, nos 5-7-8), même lorsque
l'ouvrier a retaillé son nucleus au point d'abandonner finalement un
petit disque de 3 ou 4 cm de diamètre.
Un autre type de nucleus a été rencontré, voisinant avec le premier;
la préparation en est très simplifiée, limitée, en ce qui concerne la face
inférieure, aux deux extrémités, et la forme générale est proche de celle
des nucleus à double biseau de l'Ibéro-maurusien ou du Sébilien.
Les éclats de préparation sont abondants. Parmi les pièces, en dehors
des trois pointes pedonculées en bois fossile (Fig. 2, nos 1-2-4), signa
lons 6 grattoirs, 3 burins dont un burin d'angle sur troncature, des
éclats et petites lames retouchées, des pointes (l'une d'elles a été ravivée
par des retouches inverses, et son extrémité brisée).
Notre objet, dans cette note, n'est pas de décrire cette industrie elle-
même, mais de signaler l'association que nous avons constatée, avec les
pièces atériennes, de galets aménagés en quantité notable : 35, soit
9.5 % de l'ensemble des objets recueillis. Sur toute la surface où l'Até-
rien était dispersé, des galets leur étaient associés; par contre,
hors de l'aire atérienne, nous les avons cherchés en vain. L'état phy
sique de ces pièces ne diffère pas de celui des éclats et nucleus até
riens : la même usure éolienne adoucissant les arêtes, le même lustre
sur toutes les faces, se retrouvent sur les uns et les autres.
Les stations avoisinantes.
Cette association nous ayant paru intéressante, nous avons cherché
à savoir si elle se reproduisait dans d'autres stations.
Aux environs immédiats de Reggane-Taourirt nous avons trouvé, en
trois points, des industries vraisemblablement atériennes (bien qu'elles
n'aient pas fourni de pièces pedonculées) liées à des galets aménagés..
1") Près de Reggane, sur une terrasse quaternaire, 14 objets groupés
ont été récoltés parmi lesquels un nucleus levalloisien en bois fossile,
identique à ceux de Taourirt, un hel éclat laminaire à plan de frappe
facetté, quelques éclats utilisés et un galet aménagé en rhyolite (« chop-
ping-tool » à enlèvements alternatifs déterminant un tranchant sinueux).
2°) A kilomètres de Taourirt en direction du sud-est, au
bord de la falaise qui domine les minuscules jardins de Guesbet Arhil
et leurs quelques palmiers étiques (les derniers paraît-il, à l'extrême
pointe du Touat), nous avons retrouvé quelques pièces, 27 en tout : des
nucleus et des éclats du même type que ceux de Taourirt, auxquels
s'ajoutaient 3 galets aménagés (un « chopper » de roche verte, et deux
« chopping-tools » de bois fossile).
3°) Au bord de la piste qui mène vers Aoulef, dans une daïa située à
15 km de Reggane, au sommet du plateau crétacé, gisait une très belle
industrie de grès dur, à ciment siliceux, de couleur beige. L'état phy- SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE 89
0"
Fif). 1. — Fragment de la carte au 1/200 000°, feuille de Reggane.
Les gisements atériens sont signalés par les triangles noirs. 90 SOCIÉTÉ PRÉHISTORIQUE FRANÇAISE
sique des pièces était bien meilleur qu'à Taourirt, en raison de leur
situation plus abritée; elles étaient à demi enfouies dan un sable d'at
terri ssement, la face ensablée revêtue d'une belle patine orangée tandis
que la face exposée au vent était légèrement polie par l'usure éolienne,
et patinée en gris. Parmi les 25 nucleus récoltés dans cette daïa,
quelques-uns sont très beaux, typiquement levalloisiens (Fig. 2), et
d'assez grande taille (le plus grand mesure 17 x 13 cm), ce qui s'explique
aisément par le fait que la matière première affleure en bancs continus
et cons

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