Notes tironiennes dans les diplômes - article ; n°1 ; vol.66, pg 361-389
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Description

Bibliothèque de l'école des chartes - Année 1905 - Volume 66 - Numéro 1 - Pages 361-389
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1905
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Maurice Jusselin
Notes tironiennes dans les diplômes
In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1905, tome 66. pp. 361-389.
Citer ce document / Cite this document :
Jusselin Maurice. Notes tironiennes dans les diplômes. In: Bibliothèque de l'école des chartes. 1905, tome 66. pp. 361-389.
doi : 10.3406/bec.1905.448243
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bec_0373-6237_1905_num_66_1_448243,v Ъ
NOTES TIRONIENNES
DANS LES DIPLÔMES.
I.
Une étude d'ensemble sur les notes tironiennes dans les
diplômes mérovingiens est attendue depuis longtemps. On peut
la préparer en examinant les lectures déjà proposées.
Le diplôme du 30 octobre 688 par lequel Thierry III donne à
l'abbaye de Saint-Denis le village de Lagni est très connu1. Le
déchiffrement des notes tironiennes qu'il renferme (fig. 1 et 2) a
été tenté bien des fois. Kopp distingua après la souscription :
Scripsit le-us et Bere-a-rius majore domus legit2.
Tardif adopta la lecture : Ordinante lo et Bercario
majore-domus?j . M. Châtelain croit qu'il est « difficile de renon
cer » à la syllabe rius qui terminerait le nom du maire du palais
et pense qu'après domus il y a « un signe qu'il faudrait traduire » .
Ce savant ajoute : « La lecture de Tardif ordinante est probable,
mais on y arrive plutôt par la diplomatique que par la paléogra-
1. 688, 30 octobre, Compiègne. Arch, nat., K. 3, n° 2. Original sur parche
min. Tardif, n° 25, p. 20-21. Fac-similé partiel dans Mabillon, De re diploma-
tica (Paris, 1681, in-fol.), tab. XIX (n* 2), p. 379 (texte, p. 471, n° XIII),
reproduit au xvine siècle dans le ras. lat. 9089 de la Bibl. nat. (anc. suppl.
lat. 1859), fol. 11 et 12; fac-similé complet dans Letronne, Diplomata et
chartx merovingicœ setatis (Paris, [1851,] gr. in-fol.), lre série, tab. XX (sous
la date du 30 oct. 690) ; le même fut inséré dans les Monumenta Germanise
historica, Diplomata, I (Hannovre, 1872, in-fol.), tab. II, ad pag. 51, n* 57,
et reproduit, mais un peu réduit, dans la première livraison des Schrifttafeln
de Wilhelm Arndt (Berlin, 1874, in-4°) ; M. Michael Tangl vient d'en donner une
quatrième édition 1904) dont nous allons parler.
2. Palxographia critica, t. I (Mannheim, 1817), g 385, p. 374-375. Sous la
date de 690.
3. Monuments historiques, Cartons des rois, n° 25, p. 20-21.
4 905 24 362 NOTES TIfiONIENNES
phie1. » M. Châtelain ne proposant pas une nouvelle transcription,
la question restait donc entièrement à résoudre.
Dans la quatrième édition que M. Michael Tangl vient de don
ner de la première livraison des Schrifttafeln de Wilhelm
Arndt, ce professeur a augmenté l'introduction de l'ouvrage en
donnant la transcription des documents2. Parmi eux se trouve
le diplôme du 30 octobre 688 3 qui, dans l'album, occupe la
planche X. La de M. Tangl pourrait suggérer bien
des observations, mais je me contenterai d'examiner ici la lecture
proposée pour les notes tironiennes. M. Tangl transcrit ainsi la
partie qui nous intéresse : « (C. Notée Tironianae : Jesu Christe.)
U(u)lfolœ(u)s i(u)ss(u)s optol(i) SR. Notse tironianse : TJul-
foleus et Berharius maiore domus^. C'est la première fois
qu'une lecture est proposée pour les notes tironiennes qui accom
pagnent l'invocation monogrammatique placée avant la sous
cription (fig. 1), malheureusement celle qu'a donnée M. Tangl
n'est pas exacte. En effet, le premier groupe de notes, situé à
gauche de la haste de l'invocation, ne signifie pas Jesub, mais
est la préposition liée qui doit se transcrire : In nomine^. Le
1. Introduction à la lecture des notes tironiennes (Paris, 1900, in-8°). P- 183-
184, \ и.
2. Schrifttafeln zur Erlernung der lateinischen Palxographie, herausge-
geben von Wilhelm Arndt. Erstes Heft. Vierte, erweiterte Auflage besorgt von
Michael Tangl (Berlin, G. Grotesche Verlagsbuchhandlung, 1904, in- fol.).
3. Ibidem, p. 5-6.
4.p. 6.
5. On trouve ce nom sous la forme Jesum (fig. 3) au fol. 252 v° d'un sacra-
mentaire mérovingien en onciale provenant de l'église d'Autun et conservé
aujourd'hui au Vatican parmi les mss. de la reine Christine sous le n° 317;
cf. L. Delisle, Mémoire sur d'anciens sacramentaires, dans les Mémoires de
l'Académie des inscriptions, t. XXXII, 1" partie, p. 69-71, et Châtelain, Introduct
ion à la lecture des notes tironiennes, p. 143-144. La note de notre diplôme
est bien différente. Le plus souvent, le nom du Christ est écrit Hiesus en
notes tironiennes. Pour connaître la forme du signe qui signifie Hiesus :
cf. Schmitz, Commeniarii notarum tironianarum, tab. LX, n° 20, et, du
même auteur, Monumenta tachygraphica codicis Parisiensis latini 2718,
fasc. 2 (Hannovre, 1883, in-4°), planche reproduisant le fol. 130 v du ms.
lat. 2718 (Sancti Johannis Chrysostomi de cordis conpunctione), ligne 18 (texte
p. 26), où l'on lit : in Christo Hiesu (le dernier mot est représenté fig. 4). La
note Hiesu est très différente du signe que présente notre diplôme.
6. Cf. Schmitz, Monumenta tachygraphica, fasc. 1 (Hannovre, 1882, in-4°),
planche représentant le fol. 78 r° du ms. lat. 2718, ligne 13. Au début du capi-
tulaire de Louis le Pieux, on trouve la préposition liée In-nomine (fig. 5).
Yoir aussi Châtelain, Introduction, p. 90 et 95. LES DIPLÔMES. 363 DANS
second groupe, adroite, ne représente pas Christe mais Christi.
La terminaison est indiquée trop nettement par le trait perpen
diculaire pour qu'il y ait le moindre doute.
Les notes tironiennes placées après la souscription et sous la
ruche (fig. 2) présentent certainement de plus grandes difficultés
d'interprétation. En premier lieu, je n'hésite pas à adopter pour
les deux premiers signes la lecture Or dînante. Il me paraît évi
dent qu'on ne peut attribuer aux deux premières notes la valeur
de Vulfo, même en prenant en considération toutes les déformat
ions possibles. Cette remarque est surtout sensible pour le signe
/b1. Au contraire, la première note qui représente le radical о de
ordinante apparaît avec une forme semblable à celle que nous
avons ici dans d'autres diplômes mérovingiens où elle sert de radi
cal au même mot2 (fig. 6). Dans ces derniers, la terminaison
ante est exprimée à l'aide du signe qui sert à figurer ordinaire
ment la préposition ante3, tandis que, dans notre diplôme de 688,
la terminaison régulière est employée4. Il faut bien reconnaître
que le signe est déformé, mais l'arrondissement de l'angle et l'ex
tension du demi-cercle, que nous constatons, sont la conséquence
naturelle delà rapidité de l'écriture. Sans invoquer le secours de
la diplomatique, on peut donc, à l'aide de la paléographie seule,
déchiffrer les deux premiers signes.
La lecture de la troisième et de la quatrième note est, je crois,
la difficulté principale. Le premier de ces deux signes est assez
semblable à la note qui signifie le et le second peut être considéré
comme étant la note us, aussi Kopp a lu le-us. C'est cette façon
de voir qui a sans doute influencé M. Tangl au point de lui faire
attribuer aux deux premières notes, que nous lisons ordinanle,
la valeur des deux syllabes du nom Vulfoleus5.
1. Cf. Schmitz, Commentarii, tab. XVIJ, n* 1.
2. Cf. la souscription Ordinanle E-bro-i-no majore domus, dans un diplôme
de Thierry III, du 12 sepi. 677 (Arch, nat., K. 2, n° 12. Tardif, n° 20, p. 17,
fac-similé dans Letronne, lre série, tab. XVI).
3. Cf. Schmitz, Commentarii, tab. IX, n° 3.
4. Cf. Ibidem, tab. XIV, n° 47c (fig. 7), et XV, n' 69 a. — Elle est aussi em
ployée dans un diplôme de Childebert III, du 3 avril 697 (Bibl. nat., ms. Iat.
9007, Galerie des chartes, n* 378) et dans un autre acte du même roi, écrit
vers 700 (Arch, nat., K.3, n* 123; Tardif, n» 41, p. 34-35; fac-similé dans
Letronne, 2e série, lab. XLI) (fig. 8, d'après le fac-similé de Letronne).
5. La lecture le-us donnée par Kopp a paru aussi à M. Bresslau assez satis
faisante pour admettre que les quatre premières notes représentent le nom du 364 NOTES TIRONIENNES
M. Tardif lisait seulement ..Jo, terminaison nécessaire à l'accord
grammatical on oc or dînante. Les notes tironiennes qui signifient
illo et in judicio ont dans leur ensemble une lointaine re
ssemblance avec les notes que nous avons ici, mais je n'en parle
que pour éviter des méprises, car ces

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