Observations sur le texte et la date de la Consolation à Livie - article ; n°2 ; vol.106, pg 1119-1136
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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1994 - Volume 106 - Numéro 2 - Pages 1119-1136
Gauthier Liberman, Observations sur le texte et la date de la Consolation à Livie, p. 1119-1136. Après avoir passé brièvement en revue les fondements sur lesquels repose la recension de la Consolation à Livie, on en examine les passages suivants : v. 9, 43-44, 53-54, 71-72, 75, 77-78, 95, 103, 114-115, 143-145, 160, 180, 211-212, 235-236, 244-245, 259-260, 292, 295-296, 343, 393, 402-404, 417, 444 (on plaide ici pour la réintroduction dans les lexiques du verbe renere corrompu en tenere dans les textes qui selon nous attestaient son existence), 445, 455-456, 469-470. L'introduction, qui synthétise les observations ponctuelles faites dans le corps de l'article relativement à l'emploi de certains mots, suggère pour la Consolation une datation plus basse qu'on ne l'admet aujourd'hui.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gauthier Liberman
Observations sur le texte et la date de la Consolation à Livie
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 106, N°2. 1994. pp. 1119-1136.
Résumé
Gauthier Liberman, Observations sur le texte et la date de la Consolation à Livie, p. 1119-1136.
Après avoir passé brièvement en revue les fondements sur lesquels repose la recension de la Consolation à Livie, on en
examine les passages suivants : v. 9, 43-44, 53-54, 71-72, 75, 77-78, 95, 103, 114-115, 143-145, 160, 180, 211-212, 235-236,
244-245, 259-260, 292, 295-296, 343, 393, 402-404, 417, 444 (on plaide ici pour la réintroduction dans les lexiques du verbe
renere corrompu en tenere dans les textes qui selon nous attestaient son existence), 445, 455-456, 469-470. L'introduction, qui
synthétise les observations ponctuelles faites dans le corps de l'article relativement à l'emploi de certains mots, suggère pour la
Consolation une datation plus basse qu'on ne l'admet aujourd'hui.
Citer ce document / Cite this document :
Liberman Gauthier. Observations sur le texte et la date de la Consolation à Livie. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome.
Antiquité T. 106, N°2. 1994. pp. 1119-1136.
doi : 10.3406/mefr.1994.1872
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1994_num_106_2_1872GAUTHIER LIBERMAN
OBSERVATIONS SUR LE TEXTE ET LA
DATE DE LA CONSOLATION À LIVIE
La Consolation à Livie est un centon ovidien dont le mérite littéraire a
été très diversement apprécié. Malgré d'indéniables défauts de composition
mis en relief avec acuité par M. Haupt1, l'opuscule ne m'a pas semblé
d'aussi piètre qualité que, depuis ce dernier savant, on se plaît à le dire :
original dans sa conception qui entremêle la consolation, l'élégie, l'éloge, et
la description des funérailles publiques de Drusus, ce texte baroque et puis
sant dans certaines évocations, est, en tout cas, frappant. Mais il ne sera
pas ici question de jugement esthétique, et, avant d'introduire le lecteur
aux notes critiques qui forment le corps du présent travail, je dois lui faire
une confession. Parti de l'idée communément répandue que la Consolation
a été composée à l'époque julio-claudienne, je crains aujourd'hui de devoir,
pour ma part, renoncer à cette idée. En effet, si la métrique ne livre rien
d'incompatible avec la datation julio-claudienne2, il n'en va peut-être pas
de même pour le vocabulaire. Je citerai, par ordre d'importance décrois
sante, les passages commentés dans mes notes, auxquelles je renvoie le lec
teur : au vers 343 le verbe conaere est employé au sens de «créer», non
attesté avant Tertullien et la Vêtus Latina; au vers 75 la seule interprétation
1 Opuscula, I, p. 332-333.
2 Richmond, Aufst.u.Nied.d.röm.Welt, 31.4, 1981, p. 2773, a finement dit : «We
cannot say... whether we are dealing with an author of Augustan age using the
rougher technique characteristic of the time, or an author of later date unable to
achieve contemporary smoothness». L. Mueller, dans la première édition de son De
re metrìca (1861), pensait comme Haupt que le poème n'était pas antique, mais écri
vait (p. 50), «in versibus tarnen nihil inest quod arguât scriptorem ab antiquitate
alienum, nec omnino quidquam memoria dignum nisi hoc partim sat politis ali-
quando durioribus hune scriptorem uti numeris, quales ferme admittuntur ab eis
qui imitatione docta et alieno sermone componunt versus». Dans la seconde édition
de 1894 (p. 34-35), le grand métricien pense que le poème est antique, d'époque
augustéenne, et que l'art métrique de son auteur montre qu'il n'a pas encore assimilé
la métrique ovidienne classique. La seule chose que l'étude de la métrique ait pu
jusqu'à présent démontrer, c'est que la Consolation ne pouvait pas être ovidienne (cf.
Platnauer, Latin Elegiac Verse, Cambridge, 1951, p. 118). Voir la note 10.
MEFRA - 106 - 1994 - 2, p. 1119-1136. GAUTHIER LIBERM AN 1120
correcte de incassum nomina. . . leuantur prête à leuantur un sens qui n'est
pas attesté avant la Vêtus Latina ou, mais ce n'est pas certain, Valerius
Flaccus; au vers 393 le verbe fungi est employé absolument au sens de uita
fungi, emploi qui paraît tardif; au vers 113 interdum pourrait avoir un sens
qu'on ne trouve pas attesté avant Silius et Tacite; au vers 53 ne pourrait
valoir ita ut non, phénomène qui n'est pas connu avant Valerius Flaccus (si
on le trouve bien chez ce poète). On sait que Haupt a vigoureusement
attaqué la latinité de la langue de la Consolation*, dans l'idée insoutenable
qu'il s'agissait d'une forgerie humaniste. Refusant en bloc et dans toutes
ses parties l'argumentation de Haupt, les érudits n'ont pas été sensibles aux
obstacles que posent certaines expressions à l'attribution du texte à
l'époque julio-claudienne4. Bien sûr, si nous ne trouvions qu'une ou deux
irrégularités, nous pourrions les révoquer en doute, corriger le texte ou
admettre une exception, mais chaque irrégularité incompatible avec la
datation julio-claudienne se trouve, en tant que telle, renforcée par les
autres. Enfin, s'il y a bien, entre la Consolation, Sénèque, Lucain, Stace et
Martial, des parallèles de nature à laisser supposer une imitation5, je n'ar
rive plus, pour ma part, à croire que ce sont ces auteurs qui ont imité
l'œuvre parfaitement mineure qu'est la Consolation : combien le contraire
ne serait-il pas plus vraisemblable! Aussi convié-je de plus habiles que moi
à un réexamen de la datation de la Consolation à Livie6.
Le manuscrit médiéval qui fut à la base de nos témoins humanistes de
la Consolation n'est pas en notre possession. On connaît à ce jour 16
témoins manuscrits dont trois comportent une partie seulement du texte,
et on prend en considération quatre incunables datant de 1471 à 1474.
Après eliminano codicum descrìptorum, M. Reeve7 retient les quatre édi
tions (trois d'Ovide : Rome, 1471=p; Venise, 1474=ε; Milan, 1474=μ; une
3 Haupt, Opuscula, I, p. 341-343.
4 Les commentateurs remarquent pourtant, par exemple, que l'adjectif umbrifer,
au vers 428, a un sens («porteur des Ombres») qui n'est pas attesté avant Stace,
Théb., 1.57, 8.18. Haupt (op. cit., p. 342) a remarqué le très singulier questus ad
surdos... sonantur aquas (ν. 107-108), mais il est difficile de prouver que cette mala
dresse implique une date tardive.
5 Cf. Richmond, op. cit., p. 2276-2279, d'après Axelson 1930 (op. cit. n. 6). Voir
ma note aux v. 443-444 in fine.
6 B. Axelson, Eranos, 28, 1930, p. 1-33, attribuait le poème à l'époque de Domi-
tien ou peu après, mais sur la base d'arguments très fragiles et pas assez objectifs.
En 1945 (Unpoetische Wörter, Lund, 1945, p. 24 η. 27) Axelson reconnaît la faiblesse
de son argumentation et dit qu'il ne faut peut-être pas aller au-delà de l'époque de
Néron.
7 Revue d'histoire des textes, 6, 1976, p. 79-98. LE TEXTE ET LA DATE DE LA CONSOLATION λ LIVIE 1121
d'Ausone : Venise, 1472=ζ) et cinq manuscrits, CDHLM, tous écrits entre
1466 et 1488 (CD entre 1466 et 1469, M entre 1466 et 1474, H entre 1474 et
1488, L vers 1475). Ces témoins forment trois groupes (je reprends les dési
gnations de Schoonhoven)8 : Ι.ζε=φ, Μρμ=χ, CDH=ij/ (M. Schoonhoven
ajoute à cette classe Z, écrit en 1469). M. Reeve établit quatre stemmata en
ordre décroissant de probabilité :
ω ω ω
φ χψ φχψ χψφψχφ
Le même auteur, toujours dans son article de 1976, propose d'établir le
texte de la Consolation sur C/D, p, et ζ; lorsque deux d'entre ces témoins
sont d'accord, il ne faut citer le troisième que si c'est ζ, et si les trois sont en
désaccord, il faut ajouter la leçon de H si ce dernier est en désaccord avec
C, la leçon de Μμ s'ils sont en désaccord avec p, celle de Le s'ils sont en
désaccord avec ζ. En 1983, M. Reeve9 écrit que les éditions p et ζ sont les
principaux témoins et que la plupart des manuscrits et des éditions en
dérivent «certainly or probably». En 1992, M. Schoonhoven propose le
stemma suivant :
À la vérité la contamination a tellement joué dans le groupe ψ qu'on ne
peut déterminer avec précision son rapport avec ζ et p et avec l'archétype.
Comme en témoignent son sumpsit au v. 95 (contre fiegit de ζ etfregit de p)
8 Dans une édition comment

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