Recherches sur le monnayage d argent de Marseille - article ; n°2 ; vol.90, pg 637-668
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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1978 - Volume 90 - Numéro 2 - Pages 637-668
Jean-Noël Barrandon-Claude Brenot, ~~Recherches sur le monnayage d'argent de Marseille~~, p. 637-668. Des analyses par activation protonique de 90 monnaies marseillaises en argent montrent que, de la première émission de drachmes lourdes à la dernière émission de drachmes légères, le titre reste stable à plus de 96% de fin. L'étude de certains éléments, présents à l'état de traces (le cuivre et le fer en l'occurrence) dans le métal monnayé, fait apparaître des catégories qui correspondent à des groupements d'émissions et, par conséquent, atteste un renouvellement de l'approvisionnement en argent. Parallèlement, des analyses de deniers de Valerius Flaccus frappés à Marseille et de monnaies autonomes des Volques Arécomiques, en établissant l'identité de métal entre ces séries et certaines émissions marseillaises, fixent pour ces dernières des repères chronologiques précis. Les liens ainsi mis en lumière avec ces monnayages voisins conduisent à se poser la question de la nature et du rôle du monnayage d'argent de la cité phocéenne.
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 110
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-Noël Barrandon
Claude Brenot
Recherches sur le monnayage d'argent de Marseille
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 90, N°2. 1978. pp. 637-668.
Résumé
Jean-Noël Barrandon-Claude Brenot, Recherches sur le monnayage d'argent de Marseille, p. 637-668.
Des analyses par activation protonique de 90 monnaies marseillaises en argent montrent que, de la première émission de
drachmes lourdes à la dernière émission de drachmes légères, le titre reste stable à plus de 96% de fin.
L'étude de certains éléments, présents à l'état de traces (le cuivre et le fer en l'occurrence) dans le métal monnayé, fait
apparaître des catégories qui correspondent à des groupements d'émissions et, par conséquent, atteste un renouvellement de
l'approvisionnement en argent.
Parallèlement, des analyses de deniers de Valerius Flaccus frappés à Marseille et de monnaies autonomes des Volques
Arécomiques, en établissant l'identité de métal entre ces séries et certaines émissions marseillaises, fixent pour ces dernières
des repères chronologiques précis. Les liens ainsi mis en lumière avec ces monnayages voisins conduisent à se poser la
question de la nature et du rôle du monnayage d'argent de la cité phocéenne.
Citer ce document / Cite this document :
Barrandon Jean-Noël, Brenot Claude. Recherches sur le monnayage d'argent de Marseille. In: Mélanges de l'Ecole française de
Rome. Antiquité T. 90, N°2. 1978. pp. 637-668.
doi : 10.3406/mefr.1978.1165
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1978_num_90_2_1165BARRANDON - CLAUDE BRENOT JEAN-NOËL
RECHERCHES SUR LE MONNAYAGE D'ARGENT
DE MARSEILLE*
La numismatique est pour l'historien une source de renseignements que
la découverte de documents nouveaux n'est pas seule susceptible de renouv
eler (trésors enfouis sous la pression des événements, monnaies perdues au
cours des temps et mises au jour par les fouilles ou tout simplement, exemp
laires inédits, conservés dans les collections publiques et privées, tirés un
jour de l'oubli). Aux améliorations de classement toujours possibles, il faut
ajouter désormais l'apport des sciences dites exactes : Mathématiques, appli
quées au traitement statistique de diverses données, celle concernant par
exemple la métrologie ou bien les variations de volume des masses monétair
es mises en circulation pendant une période donnée, physique nucléaire,
appliquée à l'étude du contenu métallique des monnaies. Ces nouveaux pro
cédés d'analyse par des méthodes nucléaires dont certains n'altèrent en rien
l'objet qui leur est soumis, permettent d'une part de suivre l'évolution du
titre et d'autre part, grâce au dosage des éléments traces, de déterminer des
groupes capables d'infirmer, confirmer ou affiner les classements établis sur
des critères typologiques ou sur des systèmes de marques d'émissions. Dans
les meilleurs des cas, lorsque l'on connaît les gisements de minerai exploités
à l'époque des monnayages étudiés, ces groupes peuvent être mis en corréla
tion avec eux. Un lot de monnaies de Marseille grecque vient d'être soumis à
ces méthodes analytiques. Nous nous proposons, dans les pages qui suivent,
de donner les résultats chiffrés de cette enquête en cherchant à les interprét
er.
On sait que, cinq siècles durant, des émissions monétaires ont jalonné
les vicissitudes des entreprises commerciales et des engagements militaires
sur terre ou sur mer de la cité phocéenne devenue une puissante alliée de
* Cette étude, inscrite au programme de la RCP 483, a été réalisée au Service du
Cyclotron d'Orléans sur des monnaies de la collection du Cabinet des Médailles de
Paris ainsi que sur des monnaies d'un trésor en cours d'étude, découvert pendant les
fouilles d'Olbia (Hyères-Var). JEAN-NOËL BARRANDON - CLAUDE BRENOT 638
Rome ' . Dès le dernier quart du VIe siècle, Marseille mettait en circulation de
petites monnaies d'argent anépigraphes. Ces lingots estampillés empruntèr
ent d'abord leur type et leur étalon à Phocée, puis ils s'alignèrent, semble-t-
il sur le poids de l'obole milésiaque, étendant en même temps à d'autres vil
les d'Asie Mineure le choix des symboles gravés sur leurs coins de droit, un
carré creux figurant invariablement au revers. Cette première phase du mon
nayage est communément désignée sous l'appellation de monnayage du type
d'Auriol2. Plus tard, les flans ayant pris la forme d'un disque à peu près régul
ier, une roue à quatre rayons apparut au revers tandis que le droit s'ornait
de l'effigie d'un jeune dieu fleuve avec la légende ΛΑΚΥΔΩΝ : rares du reste
sont ces oboles qui évoquent ainsi le port ou le cours d'eau qui s'y jette. A
son nom fut très vite substitué celui de Massalia sous la forme de ses deux
lettres initiales placées dans les cantons de la roue du revers : ce type devait
se perpétuer presque sans changement jusqu'au Ier siècle. Parallèlement à
ces oboles une drachme de 3,75 g. portant à l'avers une effigie directement
inspirée de l'Aréthuse d'Evainetos, fut mise en circulation vers 37O/35O3.
Cette frappe très peu abondante fut sans lendemain : une drachme très allé
gée, pesant à peine plus de quatre oboles de 0,65 g. lui succéda.
De l'une à l'autre y eut-il passage insensible par dégénérescence pondér
ale4 ou bien rupture, arrêt prolongé de la fabrication? La question est
controversée. Ce que l'ont peut constater c'est que les émissions de la pièce
de poids faible sont de loin les plus nombreuses. Le moment précis auquel
elles prirent fin est un nouveau point de discussion : A. Alföldi pour sa part,
attribuant à Marseille la frappe des deniers de C. Valerius Flaccus, met ces
pièces bien datées en parallèle avec la dernière série de drachmes légères et
propose par conséquent de situer vers les années 85/82 le terme de ce monn
ayage5.
C'est enfin vers le dernier quart du IIIe siècle que l'on s'accorde à fixer
l'apparition du bronze dans la circulation. Subissant des réductions successi
ves au fil du temps, ces monnaies connurent une diffusion importante. Il
1 R. Rolland, Monnaies Gallo- grecques, dans Congresso internazionale di Numismati
ca, Rome, 1961, p. 111-119.
2 A. Furtwängler, vient de consacrer une importante étude à ce monnayage archaï
que, à paraître en 1978 sous le titre : Monnaies grecques en Gaule.
3 Le prototype syracusain à la tête d'Aréthuse est daté des années 390-380 par
C.-M. Kraay, Greek coins, Londres 1966, p. 288, et planche 46, n° 127 (or - 100 litra).
4 La question a été posée par A. Pautasso, Le monete preromane dell'Italia setten
trionale, Varese, 1966, p. 102 et reprise par M. Clavel-Lévêque, Marseille grecque, Mars
eille 1977, p. 100.
5 A. Alföldi, Les deniers de C. Valerius Flaccus frappés à Marseille et les dernières
émissions de drachmes massaliotes, dans Revue Numismatique, XI, 1969, p. 55-61. RECHERCHES SUR LE MONNAYAGE D'ARGENT DE MARSEILLE 639
semble que la chute de la cité n'ait pas été le signal de l'arrêt de cette fabri
cation. Elle se serait poursuivie durant encore quelques années, objet de l'un
de ces privilèges dont César laissa la jouissance à l'antique cité.
La recherche sur le contenu métallique des diverses espèces émises tout
au long de ce vaste monnayage, projet de longue haleine, a été concentrée
dans un premier temps, uniquement sur les émissions de drachmes. Celles-ci
avaient en effet l'avantage d'offrir, pour schéma de base de la recherche,
l'hypothèse d'un classement beaucoup plus sûr et précis que celui qui peut
être établi pour l'obole.
Notre propos a été de vérifier plusieurs problèmes qui se sont révélés
interférer entre eux et sont par conséquent difficilement isolables dans
l'argumentation, mais, au départ, nous nous les formulions sous la forme des
questions indépendantes que voici :
- De la drachme lourde à la drachme légère peut-on déceler un chan
gement dans l'argent utilisé?
- La teneur en métal fin de la drachme légè

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