Réflexions du XVIIIe siècle sur « l abus des mots » - article ; n°1 ; vol.4, pg 29-45
19 pages
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Réflexions du XVIIIe siècle sur « l'abus des mots » - article ; n°1 ; vol.4, pg 29-45

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Mots - Année 1982 - Volume 4 - Numéro 1 - Pages 29-45
RÉFLEXIONS DU XVIIIe SIÈCLE SUR «L'ABUS DES MOTS» La réflexion d'U. Domergue en 1791 sur «l'abus des mots qui nous trompe sur les choses» résume un important aspect des discussions du XVIIIe siècle sur le rôle du langage dans la formation et la propagation des idées, dans le domaine politique et social notamment. Le débat est, bien sûr, ancien. Mais, surtout après la traduction française intégrale (1700) de l'Essai sur l'entendement humain de Locke, il se répand au point de devenir une véritable mode. Condillac, Montesquieu, d'Alembert, Helvétius, Diderot, Mably, y participent. Mais c'est Rousseau qui donne à la problématique sociale et politique de l'abus des mots l'expression la plus éloquente. A la fin du siècle, partisans et adversaires de la Révolution s'accusent mutuellement de falsifier la langue ; Babeuf en arrive à l'idée sociolinguistique que, selon la position sociale des locuteurs, les mots peuvent avoir des significations opposées. Dans le camp contre-révolutionnaire, Morellet, La Harpe et plus tard Bonald entendent freiner le dynamisme de la langue par des définitions de mots imposées d'autorité. On voit ainsi que, tout au long du siècle, le thème linguistique de l'«abus des mots» est le mode d'expression, à travers une critique de la langue, d'une critique de la société.
THE REFLECTIONS OF THE XVIIIth CENTURY ON «L'ABUS DES MOTS» U. Domergues comment in 1791 on l'abus des mots qui nous trompe sur les choses, summarizes an important aspect of XVIIIlth century discussions on the part played by language in the formation and diffusion of ideas especially in social and political domains. It is an old argument. But after the French translation (1700) of Locke's Essay on the Human Mind it has almost grown into a fashion. Condillac, Montesquieu, d'Alembert, Helvetius, Diderot and Mably have taken part in it. But Rousseau expressed the social and political problem of l'abus des mots with the most eloquence. At the end of the century opponents and supporters of the Revolution accused one another of falsyfying the language. Babeuf came to the socio-linguistic viewpoint that, according to the social position of the speaker, word meanings may conflict. As for the antirevolutionaries, Morellet, la Harpe and later Bonald, they intended to restrain the dynamism of the language with word definitions imposed by authority. It can be seen that throughout the century the linguistic theme of L'abus des mots was the means of expressing a criticism of society through a criticism of language.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1982
Nombre de lectures 15
Langue Français
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