Initiation et rites de passage de l adolescence en afrique sub
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M.P. Hermans INITIATION ET RITES DE PASSAGE DE L’ADOLESCENCE EN AFRIQUE SUB-SAHARIENNE M.P. HERMANS Correspondance : Pr. M.P. Hermans, Chef de Clinique, Service d’Endocrinologie et Nutrition, UCL 5474, Cliniques Saint-Luc, avenue Hippocrate 10, B-1200 Bruxelles de danse, dont le contenu symbolique et les nuan-Les rites de passage sont une forme spécifi- ces d’interprétation ont échappé en grande partieque de rituel. Un rituel est une série stéréotypée aux explorateurs, colons et missionnaires. Le toutd’activités prenant place dans un lieu circonscrit, a formé dans l’imaginaire colonial, teinté de puri-à un moment spécifique, dans le but d’influen- tanisme victorien, un ensemble narratif caricatu-cer des forces préternaturelles. D’une manière ral et tronqué typique de la représentation ethno-générale, les rites recouvrent un ensemble ecentrique prévalente à la fin du 19 et dans la pre-énorme de pratiques socio-religieuses, et peuvent emière moitié du 20 siècle et qui réapparaît régu-être : (i) liés au calendrier (saisons, inauguration lièrement, sous des formes plus subtiles, dansd’une activité agraire (semis, récolte), transhu- l’étude contemporaine des sociétés africaines.

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S
380
M.P. Hermans
INITIATION ET RITES
DE PASSAGE DE L’ADOLESCENCE
EN AFRIQUE SUB-SAHARIENNE
M.P. H
ERMANS
Correspondance : Pr. M.P. Hermans, Chef de Clinique,
Service d’Endocrinologie et Nutrition, UCL 5474, Cliniques Saint-Luc,
avenue Hippocrate 10, B-1200 Bruxelles
Les rites de passage sont une forme spécifi-
que de rituel. Un
rituel
est une série stéréotypée
d’activités prenant place dans un lieu circonscrit,
à un moment spécifique, dans le but d’influen-
cer des forces préternaturelles.
D’une manière
générale, les rites recouvrent un ensemble
énorme de pratiques socio-religieuses, et peuvent
être : (i) liés au
calendrier
(saisons, inauguration
d’une activité agraire (semis, récolte), transhu-
mance pastorale,
etc
…) ; (ii)
contingents
(aux éta-
pes-clés du cycle de la vie, à une situation d’af-
fliction, avec ou non rites de passage ; (iii)
divi-
natoires
; (iv)
cérémoniels
(politique); (v)
journaliers
(offrandes quotidiennes aux mânes, esprits an-
cestraux, divinités); et enfin (vi) d’
initiation
(as-
sociations laïques, religieuses, sociétés secrètes,
sacerdotale), ces derniers comprenant également
de nombreux
rites de passage
.
Un premier type de
rites de passage
s’inscri-
vent dans les processus successifs de socialisation
de l’individu qui ont lieu tout au long du cycle de
la vie. Ces rites de passage sont des
événements
culturels prescrits
qui accompagnent les modifica-
tions ou changements d’étape du cycle de la vie
ou d’état sociétal. Ils constituent également une
forme de contrôle exercée par la société sur l’iden-
tité sociale des individus. Des cérémonies cultu-
relles (
remise de diplômes, cérémonie de mariage, cir-
concision, etc…
) officialisent ces rites de passage et
légitiment le nouveau statut de l’individu.
Dans beaucoup de sociétés traditionnelles, les
rites de passage s’accompagnaient de
cérémonies
qui définissaient sans ambiguïté la transition, no-
tamment par l’inclusion d’une étape de
mutilation
irréversible dans la sphère génitale (circoncision,
excision) et/ou extra-génitale (scarifications, ta-
touages, exérèse dentaire). Ces cérémonies étaient
jalonnées de manifestations rituelles publiques
comportant la présence de
personnages masqués
et
de
danse
, dont le contenu symbolique et les nuan-
ces d’interprétation ont échappé en grande partie
aux explorateurs, colons et missionnaires. Le tout
a formé dans l’imaginaire colonial, teinté de puri-
tanisme victorien, un ensemble narratif caricatu-
ral et tronqué typique de la représentation ethno-
centrique prévalente à la fin du 19
e
et dans la pre-
mière moitié du 20
e
siècle et qui réapparaît régu-
lièrement, sous des formes plus subtiles, dans
l’étude contemporaine des sociétés africaines.
Parmi les rites de passage, ceux qui officiali-
sent la transition de l’état culturel d’enfance à l’état
culturel d’adulte sont très importants, car ils s’ac-
compagnent de l’acquisition de nouveaux pou-
voirs sociaux et de nouvelles responsabilités. Ces
rites de puberté
ou d’initiation sont en effet des
formes particulières de rites de passage. Dans
beaucoup de sociétés pré-industrielles tradition-
nelles africaines, l’initiation de la puberté et les
rites de passage associés jouaient un rôle social
majeur, et la participation collective à ces rites de
passage était obligatoire pour tous les jeunes.
Pour M. Eliade (1959), toute
initiation
com-
porte
un ensemble de rites et d’enseignements oraux,
qui poursuit la modification radicale du statut reli-
gieux et social du sujet à initier
.
En tant qu’histo-
rien des religions, il distingue trois types d’ini-
tiations : 1) les
rituels collectifs
, obligatoires pour
les membres d’une société, correspondant aux
équivalents ethnologiques des
rites de puberté
et
autres
initiations tribales
ou de
classe d’âge
; 2) les
rites individuels (non collectifs) d’entrée
dans des
confréries ou sociétés ouvertes, semi-secrètes ou
secrètes, dans d’autres associations masculines
et/ou féminines ; 3) les rituels d’initiation
indivi-
duels
destinés à l’obtention d’un
statut religieux
supérieur
par un nombre encore plus restreint de
novices ou à remplir une
vocation mystique
(shamanisme, medicine-man, ordres religieux).
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