L attitude politique de saint Césaire d Arles - article ; n°123 ; vol.33, pg 241-256
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L'attitude politique de saint Césaire d'Arles - article ; n°123 ; vol.33, pg 241-256

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Description

Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1947 - Volume 33 - Numéro 123 - Pages 241-256
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1947
Nombre de lectures 27
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Gustave Bardy
L'attitude politique de saint Césaire d'Arles
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 33. N°123, 1947. pp. 241-256.
Citer ce document / Cite this document :
Bardy Gustave. L'attitude politique de saint Césaire d'Arles. In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 33. N°123, 1947.
pp. 241-256.
doi : 10.3406/rhef.1947.3044
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1947_num_33_123_3044•
L'ATTITUDE POLITIQUE
DE SAINT CÊSAIRE D'ARLES
Les débuts de saint Césaire. — Son élévation à l'épiscopat, — Ses Rap
ports avec les Wisigoths, — 'Le siège d'Arles par les Burgondes et les'
Francsw — Captivité de Césaire. — Le rachat des captifs. — Césaire
mandé à Ravenne. — Son retour et son ministère à Arles sous les
Ostrogoths. — Arles sous la domination franque. — Conclusion.
Au commencement du vie siècle, et pendant quarante ans,
de 503 à 543, la cité d'Arles connut la bonne fortune d'avoir
pour évêque un homme eminent par ses vertus aussi bien que
par ses qualités 'de chef, saint Césaire. Les circonstances dif
ficiles et variées par lesquelles elle eut alors à passer -furent
dignes d'un tel" homme. Au cours de son épiscopat, Césaire
connut en effet le régime "wisigothique sous Alaric^II (503-
507), le régime ostrogothique sous Théodoric (508-536), le ré
gime franc sous Childebert (536-543). Comment le gallo-r
omain qu'il était, originaire de la Burgondie et • transplanté
loin de son pays natal, s'est-il accommodé de ces divers rég
imes ? quelles relations a-t-il entretenues avec eux?Xa ques
tion mérite d'être examinée de près1.'
Les débuts de Césaire. — Né en 470 ou 471 sur le territoire
de Chalon-sur-Saône, Césaire appartenait* à une famille de
moyenne aisance, catholique par tradition et gallo-romaine
par hérédité2. Les maîtres du pays étaient alors les Burgon-
1. Le document essentiel pour l'histoire de saint Césaire < est sa Vie,
rédigée presque aussitôt après sa mort, par cinq de ses disciples, les
évêques Cyprien de Toulon, Firmin d'Uzès et Vivence, le prêtre Messien.
et le diacre Etienne. Il faut y ajouter le testament de saint Césaire, quel
ques lettres écrites ou reçues par lui, les Actes ides conciles auxquels il1
a pris part ou qu'il a présidés. Ses œuvres, traités ou sermons, si pré
cieuses pour la connaissance de son temps, ne nous renseignent pas d
irectement sur les événements auxquels il a été mêlé.
2. Les biographes de s-aint Césaire ne nous affirment pas expressément
l'origine gallo-romaine de sa famille. Elle est du moins hautement vrai
semblable, ne serait-ce qu'à cause des noms que nous voyons portés par
ceux de ses membres qui nous sont connus." Une sœur de saint Césaire 242^ REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE
des -qui professaient eux-mêmes Parianisme, mais qui "lais
saient à leurs sujets catholiques la plus grande liberté pour
pratiquer leur, religion, en attendant de l'embrasser après la
mort de Gondebaud (516)3. Celui-ci qui, vers 485, succéda à
son frère Cfyilpéric, avait pour femme une catholique fer
vente, Carétène; il entretenait avec l'évêque' de Vienne, saint
Avit, des relations cordiales et confiantes et prenait volontiers
ses conseils. S'il refusav jusqu'au. bout de se convertir par
crainte d'une révolte de* son, peuple, il ne cessa, pas de faire
preuve de la plus large tolérance, de recommander que les -
églises et les prêtres ne soient en rien méprisés, de faire même
figurer, au premier rang de ses i devoirs de roi, la défense de
,1a vérité catholique4.
A' Arles, où il arriva vers '496 après un séjour de quelques
années àiLérins,, Césaire trouva . une situation, très différente
de celle qu'il avait connue dans sa ville natale. Les Wisigoths,
qui occupaient »la ville avec toute la* région comprise au sud
de la Durance depuis 476, étaient' eux aussi ariens; mais ils-
avaient pour leur religion un zèle farouche qui, à plusieurs
reprises, les avait poussés à, se faire les persécuteurs du ca
tholicisme. Ils poussaient * l'amour de leur autonomie et leur
fierté nationale au point de préférer après leurs défaites, émi-
grer à la conquête d'un pays nouveau plutôt que de subir sur
place la loi du vainqueur. Les conditions de leur installation
dans une * province qu'ils venaient seulement de conquérir,
laissaient peu d'espoir qu'un tel excès de fierté s'adoucît à la
longue dans l'intimité du commerce avec les habitants. Ils^y
étaient^ campés plutôt" qu'installés. Ils y commandaient en
maîtres par leurs garnisons plutôt qu'ils n'y vivaient en lég
itimes propriétaires pour les i travaux de la paix5. Tout ce que
les Arlésiens catholiques .pouvaient attendre d'eux était une
s'appelle Césarie et -il est probable qu'une seconde Césarie, \ celle à* la
quelle "est dédiée la biographie du saint appartient aussi à sa famille.
Un de ses neveux porte le nom de Tetradius ou de Teridius : c'est pro
bablement lui qui, "étant diacre, a été député au pape Vigile par le suc
cesseur de Césaire, l'évêque Auxane, en compagnie d'un prêtre Jean, en
543 et 545 (Jaffé, 515) et l'on '■sait, par l'inscription qui figure en tête
de la règle aux moines, qu'il en a été le propagateur. Cf. G. Morin, le
Prêtre arlésien Teridius, propagateur des règles de saint Césaire d'Arles,
dans les Recherches de Science religieuse, t, XXVIII (1938), p. 257-263.*
Ajoutons que l'évêque d'Arles, ^Eonius, qui ' accueillit Césaire dans son
clergé, est un de ses parents. Cf. Vita Caesarii, liv. I, ch. I, §.,10 (Pair.
lat.h t. LXVII, col. 1005 b c).
3. Cf. A^M. Jacquin, Histoire de l'Église, t^II (Paris, 1936), p. 313-315.
4. Avit de Vienne, Contra eutychianam haeresim, liv, I, praef.; édit.
Chevalier (Lyon, 1890), p. 247.
5. Cf. A, Malnory, Saint Césaire, évêque d'Arles (Paris, 1894), p, 171.
\ l'attitude politique de saint césaire d'arles 243
liberté précaire et inquiète, dont ils devaient se garder d'abu
ser sous peine d'attirer sur eux de terribles \ rigueurs.
Naturellement, ce ne furent pas les • Wisigoths ariens que.
fréquenta le, jeune Chalonnais en arrivant 'à Arles, mais ses
compatriotes gallo-romains. Il fut accueilli - dès l'abord par
deux nobles fidèles, Firminus et sa femme Grégoria qui met
taient» leur fortune au service, du clergé, des moines et des-
pauvres de la cité6. Ceux-ci ne tardèrent pas à présenter leur
hôte au rhéteur- Julien Pomère, qui était leur ami, et surtout
à l'évêque iEonius,_qui, joyeux et surpris de retrouver en lui
un concitoyen et un parent, lui -conféra le diaconat, puis le*
sacerdoce et lui confia le soin de diriger un monastère d'hom
mes établi dans les "faubourgs de la ville épiscopale7.
Son élévation à l'épiscopat. — Césaire n'occupa la charge -
d'abbé que pendant trois ans. Déjà le spectacle de sa haute
vertu avait amené ^Eonius à le désirer pour successeur. Le,
vieil évêque avait donc convoqué son clergé et, ses fidèles pour1
leur faire part de son vœu. Il avait même envoyé des messag
ers aux maîtres de la cité afin d'obtenir leur adhésion à ce
projet8. Cette démarche d'iEonius marque le début des rela
tions de Césaire et du pouvoir x civil.* Il ne saurait s'agir d'une»
confirmation au sens propre : un évêque vivant n'avait pas le *
droit de se donner, un coadjuteur9 et c'est tout au plus s'il*
pouvait désigner, au .suffrage à ^intervenir après sa mort, le
candidat de son choix10." D'ailleurs, les évêques occidentaux
6. Vita Caesarii, liv. I, ch. I, § 8 (Patr. lat., t. LXVII, col. 1004 b c).
Une lettre d'Ennodius, Epist., liv. II, n° 7 (Patr. lat., t. LXIII, col. 40)
a peut-être notre Firminus d'Arles pour destinataire.
7. Vita Caesarii, liv. I, ch. I, § 10-llî (Patr. lat., t. LXVII, col. 1005-
1006). 8.' Ibid. « Sanctus Nonius clerum vel cives alloquitur, et ipsos domi

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