La Signification de la mort et le projet collectif  - article ; n°1 ; vol.39, pg 31-44
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Description

Archives des sciences sociales des religions - Année 1975 - Volume 39 - Numéro 1 - Pages 31-44
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Julien Freund
La Signification de la mort et le projet collectif
In: Archives des sciences sociales des religions. N. 39, 1975. pp. 31-44.
Citer ce document / Cite this document :
Freund Julien. La Signification de la mort et le projet collectif . In: Archives des sciences sociales des religions. N. 39, 1975. pp.
31-44.
doi : 10.3406/assr.1975.2765
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr_0335-5985_1975_num_39_1_2765Sc soc des Rel. 39 1975 31-44 Arch
Julien FREUND
LA SIGNIFICATION DE LA MORT
ET LE PRO ET COLLECTIF
various an menon can ding individual do in that of The the itself gion this alleged away responsibility be man The artifices misunderstanding which to able freed way and forms ignore with collective dies realization to but are as even it replace of to it is and for such death not see convention from altogether the for the purpose this in defies religion of of basic this community it society fact the the The What all utopia premiss ultimate same which may cannot Death human in salvation the the results this conceal source nature conventions as of is is be for goals function being total predominating an evaded is whole all no what of that individual as would emancipation strives religions its longer those politics that is When own it However have natural does towards men promised for salvation and death attempts If today us so each may the politics believe only but natural aimed goals is fact tends man create they by understood By at to that remains politics towards in believes the assume preten pheno cannot as in man reli cost an its
question posée par ce titre est pas nouvelle On la trouve déjà formulée
dans un écrit posthume de Max Scheler Tod und Fortleben quand il écrit
que homme occidental moderne considéré comme type collectif se détourne
par refoulement du problème de la mort Il faut souligner intuition intrépide
du philosophe qui au début de ce siècle déjà pressenti une manifestation devenue
sociologiquement courante de nos jours Nous savons cependant depuis Freud
une représentation refoulée est pas abolie elle continue agir inconsciem
ment sur les comportements fussent-ils collectifs Cette perte de signification
immédiate de la notion de mort accompagne sans on puisse toutefois
établir un strict lien de causalité entre les deux séries de phénomènes du déclin
de certaines croyances autrefois intimement liées idée de mort par exemple
celle de survie la conséquence en étant une lente détérioration de esprit pro
prement religieux
agit-il une défaillance des religions historiques Les recherches actuelles
ne permettent pas de donner une réponse valable cette question effet il
est vrai comme Marx entrevu bien il fût souvent infidèle sa propre
intuition que la sociologie est la science des circonstances on ne saurait attendre
du sociologue une justification ou une réfutation des espoirs ou des craintes de
ceux qui interrogent sur avenir des religions historiques Il peut cependant
faire dans les conditions ou circonstances sociales actuelles une triple constata
tion
Max SCHELER Mort et survie Paris Aubier 1952 38
31 ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS
On observe un désarroi religieux qui se manifeste non seulement par une
indifférence croissante égard de certaines religions séculaires ou plus géné
ralement par une dévalorisation de expérience religieuse mais aussi par le fait
une vague religiosité indéterminée quant son sens et informelle quant son
contenu tend se substituer la pratique régulière une religion doctrinalement
caractérisable et rituellement définie Il appartient toutefois aux apologéticiens
et non aux sociologues de trouver dans cette transformation une consolation en
interprétant comme un renouveau religieux ou au contraire une raison de
condamner évolution en cours
La religion joué un rôle déterminant dans la structuration de toutes les
sociétés du passé Comme telle elle été la base une conformation spécifique
de la morale et du droit mais aussi comme Max Weber montré dans sa Reli
gionssoziologie de la vie politique et économique Elle eduqué aussi bien la vie
collective que la vie individuelle On peut donc supposer que le déclin de esprit
religieux au sens traditionnel entraînera peut-être un affaiblissement corrélatif
du sens de la morale et du droit ou pour le moins une transformation des normes
éthico-juridiques et politico-économiques il inspirées présent Seules
des recherches circonstantielles une sociologie positive pourront établir dans des
limites spatio-temporelles précises la validité de une et de autre de ces hypo
thèses
Les religions historiques sont extrêmement diverses animismes poly-
théismes du salut sotériologies etc En dépit de leurs différences elles
ont cependant un point commun le culte des morts ce qui implique pour le moins
que la mort est un élément constitutif des croyances elles commandent que
ce soit sous la forme une action des morts sur les vivants de la métempsychose
de immortalité de âme ou de la résurrection des corps Dans la mesure où indo
lence religieuse accompagne ainsi on peut le constater une indifférence
la mort et aux croyances régulatrices elle fonde on comprend aisément que les
sociétés qui intègrent la mort dans le rythme de la vie individuelle et collective
soient sensiblement différentes quant leurs attentes et leurs aspirations de
celles qui croient pouvoir exorciser par refoulement le phénomène inéluctable
de la mort
Bien un problème religieux on ne puisse donner autre réponse satis
faisante que religieuse on assiste de nos jours une récupération du besoin de
foi que les religions semblent ne plus pouvoir combler par autres activités
sous la forme de ce que appelle les politiques du salut qui en général fondent
leurs espoirs sur les promesses de économie Tout se passe comme si le besoin de
croire restait constant et permanent dans humanité sauf elle le transfère du
domaine spécifique de la foi est la religion dans autres domaines Cette
dénaturation de esprit religieux pour conséquence une dénaturation de la
politique et de économie On assigne par exemple la politique la tâche non
seulement de promouvoir son but spécifique qui consiste dans établissement de
la concorde interne et de la sécurité externe mais en plus de réaliser le règne
eschatologique des fins dernières cet effet on con oit économie qui lui sert de
fondement sur un modèle autre que celui qui est spécifique Elle plus seule
ment pour vocation de satisfaire les besoins psycho-physiologiques immédiats de
homme mais grâce aux prouesses de la science et de la technique de combler
long terme les désirs et les espérances que humanité avait projetés dans au-
delà sous le couvert de la promesse religieuse Ce que nous appelons projet col
lectif est cette association de la politique et de économie en vue de faire de la
société la rédemptrice elle-même en ce sens elle pourrait réaliser collective
ment ici-bas les attentes qui suivant les religions ne sauraient accomplir que
dans au-delà après la mort
sa finalité On peut lointaine reprocher ce qui cette veut définition dire elle de envisager serait contestable le projet en collectif raison que de par son
orientation utopico-théologique De fait le projet collectif comporte deux sortes
32 LA MORT DANS LE PROJET COLLECTIF
éléments les uns utopiques les autres plus positifs est par les éléments
utopiques il séduit est par les éléments positifs il rassure sous la forme
par exemple de Etat-providence qui se substitue aux initiatives et aux respon
sabilités individuelles de la sécurité sociale et du système des assurances qui
protègent individu contre les coups du sort et les accidents etc Sans insister
sur le fait que le projet rend souvent les individus imprévoyants et insupportables
par leurs exigences il lieu de noter que même les éléments positifs comportent
un substrat théologique sans doute une théologie comme on dit hui
sécularisée Il serait évidemment trop long entrer dans les détails de la démons
tration Il suffit évoquer la notion de socialisme qui passe juste raison pour le
principal éducateur du projet collectif Certes la notion même de socialisme est
difficile définir avec rigueur peut-être cause des réminiscences théologiques
elle implique non pas seulement parce que les premiers socialistes du siècle
passé furent pour la plupart des chrétiens mais aussi cause de affinité entre
certains concepts fondamentaux de ce courant et ceux de la théologie une
exception près cependant mais importante le socialisme mo

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