LETTRE. PASTORALE sur la dévotion au SIGNE DE LA CROIX, à l'occasion du XIXe centenaire de la Rédemption» Dérogeant pour une fois à la forme de la lettre pastorale, évoquons d'abord un fait d'histoire ecclésiastique qui compte parmi les plus beaux de l'antiquité chrétienne. En 387, les habitants d'Antioche, irrités de ce que Théodose songeait à lever un nouvel impôt sur l'Orient, se révoltèrent contre leur empereur et renversèrent ses statues. Sa colère apaisée, le peuple fut pris d'épouvante. Le vieil évêque Flavien partit en plein hiver pour Constantinople, en vue de fléchir le courroux de Théodose. En son absence, le prêtre Jean, surnommé Chrysostome, chargé dés catéchismes dans la ville d'Antioche, réunissait le peuple à l'église pour le consoler et l'empêcher de tomber dans le désespoir. Enfin, l'évêque revint avec des paroles de pardon. "Le jour de Pâques, en présence du saint évêque, Chrysostome prononça la vingt et unième et dernière homélie sur les Statues," dans laquelle il avait intercalé le discours que Flavien était sensé avoir tenu devant l'empereur.