Lettres d Espagne adressées par l abbé de Montgon au cardinal et au marquis de Bissy (Suite) - article ; n°6 ; vol.1, pg 725-738
15 pages
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Lettres d'Espagne adressées par l'abbé de Montgon au cardinal et au marquis de Bissy (Suite) - article ; n°6 ; vol.1, pg 725-738

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Revue d'histoire de l'Église de France - Année 1910 - Volume 1 - Numéro 6 - Pages 725-738
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1910
Nombre de lectures 8
Langue Français

Extrait

Carlos Eschevannes (d')
Lettres d'Espagne adressées par l'abbé de Montgon au cardinal
et au marquis de Bissy (Suite)
In: Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 1. N°6, 1910. pp. 725-738.
Citer ce document / Cite this document :
Eschevannes (d') Carlos. Lettres d'Espagne adressées par l'abbé de Montgon au cardinal et au marquis de Bissy (Suite). In:
Revue d'histoire de l'Église de France. Tome 1. N°6, 1910. pp. 725-738.
doi : 10.3406/rhef.1910.1952
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1910_num_1_6_1952D'ESPAGNE 725 LETTRES
LETTRES D'ESPAGNE
ADRESSÉES PAR L'ABBÉ DE MONTGON
AU CARDINAL ET AU MARQUIS DE RISSY
(Suite i.)
Madrid, 14 sept. 1726.
Monseigneur 2,
Ces deux mille cinq cents pistoles m'aideront à aller, comme leurs Maj
estés l'agréent, faire vin voyage en France de peu de mois pour y terminer
entièrement le peu d'affaires que j'y ai, et, sans pouvoir m'expliquer davant
age, j'ose assurer Votre Eminence que leurs Majestés comptent sur son
attachement et lui savent un gré véritable de ses sentiments.
Quelques conversations avec vous, Monseigneur, vous convaincront de
ce que j'avance ; mais j'ose vous demander à cet égard un profond secret.
Si les réponses que j'attends de France sont telles qu'elles me permett
ent de m'attacher au service de lexirs Majestés, je dois les porter à Saint-
Ildephonse et ensuite aller faire un tour de vos côtés : leurs Majestés le
souhaitant ainsi.
Je n'écris point à M. le marquis de Bissy. L'avis de Lorraine a été très
bien reçu et s'il peut particulariser quelque fait qui serve à prouver la mauv
aise foi de l'empereur, il rendra un véritable service aux deux couronnes
de me le faire passer.
Madrid, 16 septembre 1726.
Je continue, Monsieur 3, à vous rendre mille très humbles grâces des nouv
elles que vous avez la bonté de me communiquer. Celle qui regarde
M. Paris du Vernay 4 eût causé, je crois, de l'inquiétude à plus d'une per-
1. Voir : Revue d'Histoire de V Église de France, n. 5.
2. Le cardinal de Rissy.
3. Le marquis de
4. Pâris-Duvernay (Joseph), le célèbre financier, troisième des quatre frères
qui jouèrent tous un grand rôle dans l'administration. Son système fut supplanté
par celui de Law. REVUE D'HISTOIRE DE l'ÉGLISE DE FRANCE 726
sonne ; mais elle n'attristera vraisemblablement pas le public car il ne pa
raissait pas fort aimé. On ajoute ici qu'on a arrêté à M. Paris des sommes
des' considérables. M. le Duc était à plaindre d'avoir honoré de sa confiance
personnes qui paraissent en être indignes. Il n'est pas, après tout, le pre
mier qui ait été trompé.
M. l'ambassadeur d'Angleterre est depuis neuf jours à Ségovie d'où il
est venu à Saint- Ildephonse quelquefois pour conférer avec M. de la Paix.
Il n'a point demandé d'audience au Roi. Le ministre de Moscovie depuis
la nouvelle de la dernière accession au traité de Vienne est allé aussi à la
cour où il a été favorablement reçu. M. de Lamberti 1, Breton réfugié, qui,
du temps du ministère du duc de Ripperda avait passé en Hollande pour
s'acheminer à la cour où il était destiné comme ministre du Roi, est de
retour à Saint- Ildephonse, son ambassade ayant subi le sort de celui qui
l'avait fait employer.
Comme les chaleurs se sont un peu modérées, je me propose d'aller en
attendant mon voyage à Saint- Ildephonse faire un tour à Tolède.
Madrid est assez désert à présent au moins pour un Français. Les Espa
gnols sont gens fort retirés et hors des visites de cérémonies, il y a peu de
commerce à avoir avec eux.
Madrid, 30 sept. 1726.
Monseigneur,
Nous venons de voir arriver depuis hier de nouveaux changements dans
cette cour. Le P. Bermudez, confesseur du Roi, reçut hier l'ordre de se re
tirer. Le marquis de Grimaldi de même et le département de ce ministre
fut donné au marquis de la Paix qui, par là, demeure seul ministre des affai
res étrangères. M. d'Aviaza, président des finances, a éprouvé le même sort
et c'est dom Joseph Patigno, ministre de la Marine et des Indes, qui aura
aussi l'administration des finances. Tous ces changements comme vous
croyez bien, Monseigneur, font ici beaucoup de bruit et donnent lieu à
beaucoup de raisonnements. Le public et les jésuites encore davantage
sont fort curieux de savoir qui sera celui que le Roi nommera son confes
seur et de quel ordre sa Majesté le prendra.
St-Ildeîonse, 8 octobre 1726.
Depuis la dernière lettre, Monsieur, que j'ai eu l'honneur d'écrire à
M. le cardinal de Bissy et par laquelle j'avais celui de lui faire part des
changements arrivés en cette cour, il ne s'est rien passé de nouveau.
Le P. Clarke, recteur du collège des Ecossais et avec lequel je suis lié
1. Nom que nous n'avons pu indentifier. LETTRES D ESPAGNE 727
depuis mon arrivée en ce pays d'une amitié fort étroite, a été, comme vous
l'avez déjà appris, nommé pour être confesseur du Roi. Leur Majestés
en paraissent très contentes et c'est véritablement un fort homme de bien
et qui ne s'attendait guère à remplir le poste où il est, vivant fort retiré
et ayant peu de commerce avec la cour.
Les Jésuites espagnols sont un peu blessés de la préférence ; mais à cela
le meilleur parti qu'ils puissent prendre est de s'en consoler. La cour
pourra bien quitter bientôt ce séjour pour passer à l'Escurial et y demeur
er jusque vers l'avent. L'Infante aînée et l'Infant dom Philippe ont été
incommodés depuis quelques jours. Il y a ici beaucoup de malades ce qu'on
attribue à l'humidité du lieu causée par la quantité d'eaux qui y sont et
qu'on y a conduit pour l'embellissement des jardins.
Le duc de Giovenazzo, autrefois prince de Cellamare1, que vous avez vu
à Paris est arrivé ici d'Italie. Il courut quelques bruits sourds qu'il pourr
ait bien être nommé président du conseil de Castille, ce qui est dans ce
royaume une place très considérable et comme celle de chancelier en France.
Je doute pourtant que ces bruits soient bien fondés, le Roi n'ayant pas
voulu depuis longtemps la faire occuper par des Grands d'Espagne.
Nous apprîmes par le dernier ordinaire la nomination au cardinalat
de Mgrl'Evêque de Fréjus 2. Je ne doute nullement qu'elle n'ait été très
applaudie. J'ai aujourd'hui l'honneur de lui écrire pour lui en faire mon
compliment.
Je vous répète encore qu'on vous saura beaucoup de gré des lumières
que vous pourrez donner sur l'établissement des princes de Lorraine, mais
tâchez d'avoir des faits certains, car à l'égard des conjectures elles feraient
peu ou point d'effet. Vous pouvez au reste être très assuré du secret. Les
personnes dont il s'agit sont impénétrables, j'en ai les preuves les plus
certaines.
M. de la Roche, mon hôte, me charge de vous faire ses très humbles res
pects.
A St-Ildephonse, le 14 octobre 1726.
J'ai fait part à M. le Chevalier de Seyne de la bonté que Son Eminence
veut bien avoir de l'employer pour lui obtenir la permission de passer en
France. Ses bonnes intentions semblent assurer que le voyage qu'il sou
haite de faire ne peut qu'être utile et elles méritent qu'on y prit égard.
1. Antoine Guidice, duc de Giovenazzo, prince de Cellamare, né à Naples en
1657, maréchal de camp. En 1712 il fut ministre d'Espagne et en 1715 "ambassa
deur extraordinaire à la cour de France où il devint le complice des desseins
d'Alberoni et l'âme de la conjuration contre Philippe d'Orléans, qui fut décou
verte par une courtisane.
2. Cardinal Fleurv. REVUE D'HISTOIRE DE L'ÉGLISE DE FRANCE 728
II n'y a encore rien de décidé sur ce que M. le Cardinal vous a écrit
et aussi j'ose vous supplier aussi bien que Son Eminence de me garder le
secret. J'ai une parfaite confiance dans les bontés de leurs Majestés;
mais eu égard aux conjonctures présentes et aux terreurs paniques que
pourrait concevoir M. de Konikley sur mon sujet, il y a beaucoup plus d'ob
stacles et de difficultés. Je peux toujours vous assurer que ne demandant
ni ne désiran

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