Pourquoi le Horeb après le Sinaï ? - article ; n°1 ; vol.221, pg 63-82
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Revue de l'histoire des religions - Année 2004 - Volume 221 - Numéro 1 - Pages 63-82
La raison du changement du nom « Sinaï » en « Horeb » commence par la confirmation de la localisation du Sinaï au pays de Madian, au nord-ouest de l'Arabie. Quelques tentatives de contestation de ce point ont échoué. En ce qui concerne le Horeb, l'échec dans l'explication du terme est principalement dû au problème lexical qui concerne le mot hrb. Les deux sens distincts que peut revêtir la racine hrb (compte tenu des particularités des phonèmes sémitiques de cette racine) s'expliquent non par une homonymie qui permettrait une déduction, mais par des conditions philologiques et ethnographiques qu'il convient d'éclaircir. Le nom « Horeb » a été emprunté à l'école rédactionnelle deutéronomiste après la construction du temple de Sion à Jérusalem. Sinaï était devenu inapproprié : désormais il était un Horeb.
Why Horeb after Sinai ?
To explain the change of name from « Sinai » to « Horeb » one must begin by confirming that Sinai was indeed in the land of Madian, in the north-west of Arabia. A few attempts to contest this point have failed. Turning to Horeb, the failure to explain the term can be attributed above all to the lexical problem surrounding the word hrb. The two distinct meanings that the root hrb can have (taking into account the specific nature of the Semitic phonemes in this root) can be explained not in terms of homonyms, which would amount to deduction, but by bringing to the fore specific philological and ethnographical conditions. The noun « Horeb » was borrowed from the Deuteronomist school after the construction of the temple of Sion in Jerusalem. Sinai thus became inappropriate : from then on it was known as Horeb.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 30
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean Koenig
Pourquoi le Horeb après le Sinaï ?
In: Revue de l'histoire des religions, tome 221 n°1, 2004. pp. 63-82.
Résumé
La raison du changement du nom « Sinaï » en « Horeb » commence par la confirmation de la localisation du Sinaï au pays de
Madian, au nord-ouest de l'Arabie. Quelques tentatives de contestation de ce point ont échoué. En ce qui concerne le Horeb,
l'échec dans l'explication du terme est principalement dû au problème lexical qui concerne le mot "hrb". Les deux sens distincts
que peut revêtir la racine "hrb" (compte tenu des particularités des phonèmes sémitiques de cette racine) s'expliquent non par
une homonymie qui permettrait une déduction, mais par des conditions philologiques et ethnographiques qu'il convient d'éclaircir.
Le nom « Horeb » a été emprunté à l'école rédactionnelle deutéronomiste après la construction du temple de Sion à Jérusalem.
Sinaï était devenu inapproprié : désormais il était un Horeb.
Abstract
Why Horeb after Sinai ?
To explain the change of name from « Sinai » to « Horeb » one must begin by confirming that Sinai was indeed in the land of
Madian, in the north-west of Arabia. A few attempts to contest this point have failed. Turning to Horeb, the failure to explain the
term can be attributed above all to the lexical problem surrounding the word "hrb". The two distinct meanings that the root "hrb"
can have (taking into account the specific nature of the Semitic phonemes in this root) can be explained not in terms of
homonyms, which would amount to deduction, but by bringing to the fore specific philological and ethnographical conditions. The
noun « Horeb » was borrowed from the Deuteronomist school after the construction of the temple of Sion in Jerusalem. Sinai thus
became inappropriate : from then on it was known as Horeb.
Citer ce document / Cite this document :
Koenig Jean. Pourquoi le Horeb après le Sinaï ?. In: Revue de l'histoire des religions, tome 221 n°1, 2004. pp. 63-82.
doi : 10.3406/rhr.2004.900
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_2004_num_221_1_900KOENIG* JEAN
Pourquoi le Horeb après le Sinaï ?
La raison du changement du nom « Sinaï » en « Horeb » commence
par la confirmation de la localisation du Sinaï au pays de Madian, au
nord-ouest de l'Arabie. Quelques tentatives de contestation de ce point
ont échoué. En ce qui concerne le Horeb, l'échec dans l'explication du
terme est principalement dû au problème lexical qui concerne le mot
hrb. Les deux sens distincts que peut revêtir la racine hrb (compte tenu
des particularités des phonèmes sémitiques de cette racine) s'expliquent
non par une homonymie qui permettrait une déduction, mais par des
conditions philologiques et ethnographiques qu'il convient d'éclaircir.
Le nom « Horeb » a été emprunté à l'école rédactionnelle deutérono-
miste après la construction du temple de Sion à Jérusalem. Sinaï était
devenu inapproprié : désormais il était un Horeb.
Why Horeb after Sinai ?
To explain the change of name from « Sinai » to « Horeb » one
must begin by confirming that Sinai was indeed in the land of Madian,
in the north-west of Arabia. A few attempts to contest this point have
failed. Turning to Horeb, the failure to explain the term can be attribu
ted above all to the lexical problem surrounding the word hrb. The two
distinct meanings that the root hrb can have (taking into account the
specific nature of the Semitic phonemes in this root) can be explained
not in terms of homonyms, which would amount to deduction, but by
bringing to the fore specific philological and ethnographical conditions.
The noun « Horeb » was borrowed from the Deuteronomist school after
the construction of the temple of Sion in Jerusalem. Sinai thus became
inappropriate : from then on it was known as Horeb.
* La Revue de l'histoire des religions salue la mémoire de Féminent
biblisté qu'était Jean Koenig, décédé le 22 janvier 2004, peu après avoir cor
rigé les épreuves de ce dernier article. Jean Koenig avait fait l'essentiel de sa
carrière de chercheur et d'enseignant au Centre national de la Recherche
scientifique et à l'Université libre de Bruxelles [NdlRJ.
Revue Je l'histoire des religions. 221 - 1,2004, p. 63 à 82 64 JEAN KOENIG
I. LE SINAÏ.. MISE AU POINT
L'objet de cet exposé est la clarification d'un problème étro
itement solidaire de celui de la localisation et des caractéristiques
du Sinaï : le problème du Horeb.
Pourquoi cette nouvelle désignation du Sinaï, dans le Deuté-
ronome et dans quelques passages influencés par l'école deutéro-
nomique, c'est-à-dire dans des elaborations tardives par rapport
à l'époque où se sont formées les traditions relatives au Sinaï?
Problème resté sans solution, en dépit des nombreuses tenta
tives pour, le résoudre. . La solution qui sera proposée ici ■; pourr
ait- nous dispenser de tenir préalablement compte d'une opposi
tion qui s'est manifestée chez quelques auteurs à l'encontre de
la localisation du Sinaï en Pays de Madian, au nord-ouest de
l'Arabie,. et de son identification à un. volcan, de cette région*
éminemment volcanique.* - La mise en , évidence, . dans les - pages
qub suivront, , du*, motif qui. explique, l'adoption • d'un; nouveau
nom pour le Sinaï suffirait en effet à faire apparaître le carac
tère régressif et illusoire de l'opposition* au Sinaï volcanique en
Madian.. Cependant, avant de passer à la question du Horeb, il
conviendra pourtant de donner brièvement une idée des confu
sions qui caractérisent cette opposition, et aussi des préconcept
ions qui l'ont orientée vers la . polémique, au ■: détriment d'une
argumentation : objective: .
L'article publié par Mlle Jacqueline 'Pirenne, dans la. Revue
biblique de 1975, 34 s., a inauguré cette tendance. Le ton assuré
de cet auteur; alors même qu'elle a accumulé les déformations,
des données de base et de ce que j'avais écrit sur le sujet, a fait
impression sur: quelques auteurs insuffisamment informés des
données, notamment géographiques, et de lai contribution de
Musil, avec les . problèmes qu'elle soulève; À l'exemple r de
Mlle Pirenne, ces . auteurs se sont dispensés de consulter avec
l'attention nécessaire mes publications sur la question. Dans ces
conditions, un relevé détaillé des fautes commises devient superf
lu. Il suffira de quelques remarques dont j'aurais préféré m'abs-
tenir, comme je l'avais fait depuis . 1 975 pour ne pas insister, sur ,
.
POURQUOI LE HOREB APRÈS LE SINAÏ ? 65
une partialité et des déformations évidentes; Mais la persistance
du^ crédit accordé par- plusieurs; à l'article1 polémique; de
Mlle Pirenne .- m'oblige à mettre .:• sommairement: les choses < au
point. Mlle Pirenne, sans tenir aucun compte de ce que j'avais
dit sur mon point* de départ (à savoir, l'examen des inscriptions
nabatéennes de la péninsule dite Sinaïtique, et la contestation de
la. thèse de Moritz sur.' une- tradition; religieuse ancienne • là :
RHPR, 1963, 2 s.), m'a attribué une préconception •«« rational
iste » en faveur: d'un volcan (op: cit., 55), ceř qui? m'aurait
conduit à opter pour le Bedr découvert par Musil; Cette alléga- -
tion, fausse par inattention^à ce que j'avais écrit, s'est '■ accom
pagnée d'une totale incompréhension de la portée respective des
deux rapports de Musil, celui de 1911 et celui de 1926. Musil n'a
pas abouti à une localisation 'assurée.
Il i a seulement fait valoir une : vraisemblance, en - 1 9 1 1 , sous -
l'influence du paysage et des traditions que lui avait ■ rapportées
le guide, et qui pouvaient remonter aux communautés -juives de
l'Arabie pré-islamique.' Mais, dans son 'rapport détaillé de 1926;
Musil a livré les matériaux. géographiques et toponymiques qui:
permettent, au prix d'un travail d'identification qu'il n'a pas fait,,
de vérifier la justesse de l'intuition de 1911. La supposition vague
de Musil; dans une note de son ouvrage de 1926, en faveur d'une,
localisation plus septentrionale; n'a aucun poids à côté des don
nées pr

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