Problèmes de la sociologie des religions - article ; n°1 ; vol.17, pg 12-44

Georg Simmel.

Description

Archives des sciences sociales des religions - Année 1964 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 12-44
33 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Philosophie et théologie

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• Publié par: Archives-des-sciences-sociales-des-religions
• Publié le: 01 janvier 1964
• Nombre de lectures: 22
• Langue: Français
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Extrait

Georg Simmel
Problèmes de la sociologie des religions
In: Archives des sciences sociales des religions. N. 17, 1964. pp. 12-44.
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Simmel Georg. Problèmes de la sociologie des religions. In: Archives des sciences sociales des religions. N. 17, 1964. pp. 12-
44.
doi : 10.3406/assr.1964.1750
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/assr_0003-9659_1964_num_17_1_1750PROBL MESDE LA SOCIOLOGIE
DES RELIGIONS
CHAPITRE PREMIER
intrusion
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gonisme On ne tend ailleurs pas ainsi instaurer une dictature du religieux
sur la pensée et supprimer par là les autres sphères activité car chacune des
grandes formes de notre existence doit pouvoir exprimer dans son langage propre
la totalité de la vie Notre effort vise au contraire transcender organisation
de nos existences partir un seul principe dominateur et libérer chaque
élément de existence de la crainte des autres en donnant tous occasion de
se former une image souveraine du monde Ainsi chacun entre eux peut-il
reconnaître aux autres le même droit de se fa onner leur monde propre car ils
sont théoriquement aussi peu assimilables les uns aux autres que les sons aux
couleurs Cette congruence de principe est garantie un côté par unicité de
contenu qui se manifeste dans toutes les formes différenciées et un autre par
univocité de la vie de esprit En effet parmi les mondes multiples qui sont en
quelque sorte en nous et devant nous comme des virtualités idéales la vie ne
prend que des fragments pour se former une unité bien que la poursuite de ses
fins changeantes puisse aboutir de sérieux conflits
Pour homme non averti le monde de expérience et de la pratique épuise
la réalité comme telle et les phénomènes existent en tant que faits perceptibles
et manipulables Comme catégories esthétiques ou religieuses comme valeurs de
conscience ou de spéculations philosophiques ils servent faire face existence
exclusivement opératoire dans laquelle ils se réajustent la multiplicité vivante
tout comme le cours de existence individuelle enchevêtre des fragments
éléments étrangers ou même hostiles pour produire finalement un tout Cette
position est origine des incertitudes et des confusions sur le monde et la vie
comme concepts Par contre acceptation pure et Simple de la réalité en
tant que forme servant systématiser des contenus donnés que nous pouvons
arranger de manière esthétique ou religieuse scientifique ou ludique éclaire
immédiatement la situation
La réalité ne se confond pas du tout avec le monde comme tel mais avec
un monde plus celui de art et de la religion lesquels sont faits des mêmes
composantes mais distribuées en des formes et partir de prémisses différentes
Le inonde de la réalité empirique se résume sans doute dans ordonnancement
un certain nombre éléments destinés en pratique maintenir et développer
la vie de espèce Dans notre comportement nous réagissons au monde extérieur
utilité ou la nocivité de nos réactions dépendent des notions qui tour de rôle
nous poussent agir Nous appelons réalité le monde ou les seules conceptions
que nous découvrons la racine de nos actions en accord avec la particularité qui
favorise et conserve nos particularités spécifiques et notre organisme psycho
biologique Il donc pour des êtres différemment organisés et doués de besoins
différents une réalité différente parce que les conditions de leur vie exigent
des actions différentes est-à-dire basées sur des concepts différents
Ainsi les fins recherchées et nos principales prémisses sont décisives dans le
genre de monde que nos esprits se forgent Cependant notre monde réel
est un des nombreux mondes possibles De par sa nature même notre vie
besoin pour se soutenir pratiquement aliments supplémentaires qui contri
buent créer autres mondes art aussi se nourrit aspects élémentaires de
la réalité Mais il devient art en les fa onnant selon des besoins artistiques de
la vue du sentiment de la signification lesquels se situent entièrement au-delà
du monde réel espace peint un tableau ne revêt-il pas un aspect tout différent
de espace réel unité per ue et Son expression intellectuelle dans art diffè
rent véritablement des formes de la réalité et Sans cela nous aurions pas besoin
de art pour compléter la réalité On pourrait appeler art une logique spécifique
une conception spécifique de la vérité une méthode spécifique il dresse côté
13 DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS ARCHIVES
du monde réel un univers nouveau bien que construit du même matériau et
égal lui
On peut probablement affirmer la même chose de la religion partir du
visible et du conceptuel que nous rencontrons aussi dans le domaine du réel le
monde religieux crée de nouvelles tensions de nouveaux prolongements et de
nouvelles synthèses Les concepts âme et existence de destinée et de culpa
bilité de bonheur et de sacrifice même les cheveux de notre tête et le moineau
du toit constituent aussi ses préoccupations mais agrandis par des niveaux de
valeur et des nuances du sentiment placés dans des dimensions différentes et
dans une perspective toute autre Ainsi un même et unique matériau semble
produire ordre empirique le philosophique ou esthétique La vie religieuse
recrée le monde de fond en comble le interprète existence entière dans une
tonalité particulière Et ainsi accord avec elle-même elle ne détruit ni ne
contredit les visions du monde bâties partir autres catégories En dépit de
cela la vie de individu isolé peut bien passer par tous les ordres que nous disons
et se perdre dans leurs contradictions mais est parce ils les appréhende
non dans leur totalité mais seulement en partie
Voilà ce que on voulait dire on affirmait au début de cet essai un
des éléments de la vie en fait opposé au bon fonctionnement de ensemble peut
souvent assumer une signification contraire on lui accorde un statut de
fin ultime et absolue Ainsi la religion accepte elle informe la
totalité une conception de la vie et intègre aux au