Recherches récentes sur le culte d Isis en Bretagne - article ; n°2 ; vol.176, pg 121-151
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Recherches récentes sur le culte d'Isis en Bretagne - article ; n°2 ; vol.176, pg 121-151

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Revue de l'histoire des religions - Année 1969 - Volume 176 - Numéro 2 - Pages 121-151
II semble bien que les religions orientales (cultes de Cybèle et de Mithra, notamment) n'ont pas laissé de traces archéologiques en Bretagne. Mais il n'en va pas de même pour les cultes égyptiens. Un inventaire, entrepris récemment, a permis de recenser deux douzaines d' Aegyptiaca sur le territoire des départements bretons. L'enquête a révélé aussi qu'il convenait de se méfier de l'égyptomanie de certains érudits locaux qui, depuis le XVIIe siècle jusqu'à nos jours, n'ont pas hésité à faire état d'un faux (texte forgé au XVIIe siècle) ou à considérer comme égyptiens des documents (inscription latine de Corseul [Côtes-du-Nord] ; statue monolithique de Baud [Morbihan]) étrangers à l'art et à la religion de l'Egypte. D'autres chercheurs ont voulu trouver dans le folklore armoricain des survivances des cultes égyptiens. Cette démarche apparaît pour le moins prématurée ; rien ne pourra être solidement établi dans ce domaine avant que l'exploration archéologique de la région ait suffisamment progressé. Les découvertes d' Aegyptiaca posent une série de problèmes dont la solution ne peut guère être entrevue, dans l'état actuel de nos connaissances.
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Louis Richard
Recherches récentes sur le culte d'Isis en Bretagne
In: Revue de l'histoire des religions, tome 176 n°2, 1969. pp. 121-151.
Résumé
II semble bien que les religions orientales (cultes de Cybèle et de Mithra, notamment) n'ont pas laissé de traces archéologiques
en Bretagne. Mais il n'en va pas de même pour les cultes égyptiens. Un inventaire, entrepris récemment, a permis de recenser
deux douzaines d' "Aegyptiaca" sur le territoire des départements bretons. L'enquête a révélé aussi qu'il convenait de se méfier
de l'égyptomanie de certains érudits locaux qui, depuis le XVIIe siècle jusqu'à nos jours, n'ont pas hésité à faire état d'un faux
(texte forgé au XVIIe siècle) ou à considérer comme égyptiens des documents (inscription latine de Corseul [Côtes-du-Nord] ;
statue monolithique de Baud [Morbihan]) étrangers à l'art et à la religion de l'Egypte. D'autres chercheurs ont voulu trouver dans
le folklore armoricain des survivances des cultes égyptiens. Cette démarche apparaît pour le moins prématurée ; rien ne pourra
être solidement établi dans ce domaine avant que l'exploration archéologique de la région ait suffisamment progressé. Les
découvertes d' "Aegyptiaca" posent une série de problèmes dont la solution ne peut guère être entrevue, dans l'état actuel de
nos connaissances.
Citer ce document / Cite this document :
Richard Louis. Recherches récentes sur le culte d'Isis en Bretagne. In: Revue de l'histoire des religions, tome 176 n°2, 1969.
pp. 121-151.
doi : 10.3406/rhr.1969.9580
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1969_num_176_2_9580Recherches récentes
sur le culte d'Isis en Bretagne l
II semble bien que les religions orientales (cultes de Cijbèle
et de Mithra, notamment) n'ont pas laissé de traces archéo
logiques en Bretagne. Mais il n'en va pas de même pour les
cultes égyptiens, lin inventaire, entrepris récemment, a permis
de recenser deux douzaines ďAegyptiaca sur le territoire des
départements bretons.
L'enquête a révélé aussi qu'il convenait de se méfier de Végyp-
lomanie de certains érudils locaux qui, depuis le XVIIe siècle
jusqu'à nos jours, n'ont pas hésité à faire état d'un faux (texte
forgé au XVIIe siècle) ou à considérer comme égyptiens des
documents (inscription latine de Corseul [Côles-du-Nord] ;
statue monolithique de Baud [Morbihan]) étrangers à l'art et
à la religion de l'Egypte. D'autres chercheurs ont voulu trouver
dans le folklore armoricain des survivances des cultes égyptiens.
Celle démarche apparaît pour le moins prématurée; rien ne
pourra être solidement établi dans ce domaine avant que l'explo
ration archéologique de la région ail suffisamment progressé.
Les découvertes <7'Aegyptiaca posent une série de problèmes
dont la solution ne peut guère être entrevue, dans l'étal actuel
de nos connaissances.
En 1931, G. Heuten consacrait, dans la Bévue de l'Histoire
des Beligions, quelques pages au problème de La diffusion
des cultes égyptiens en Occident2. Publié peu de temps après
la réédition du livre célèbre de Fr. Cumont, Les religions
l) Je voudrais témoigner ici de ma respectueuse gratitude envers
M. le Pr J. Lecla.nt, qui, non content de me prodiguer les conseils et les indi
cations bibliographiques les plus précieuses, a bien voulu lire une première
rédaction de, cet article et m'encouratrer à poursuivre mes recherches sur les
Aetjijpliar.a de, Bretainie.
'2) Cf. (t. IIeuten, La diffusion des cultes égyptiens en Occident, IÎ.II.I1.,
CIV, НШ, p. 409-41 fi. V2'2 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
orientales dans le paganisme romain1, l'article de G. Heuten
se présentait comme une contribution à l'étude d'un pro
blème qui avait opposé, en une courtoise controverse, Franz
(aimont à Jules Toutain. Ce dernier estimait que les religions
orientales s'étaient moins largement diffusées parmi les
populations des provinces occidentales de l'Empire romain
que ne le pensait Fr. Cumont, qui admettait que « los dieux
de l'Egypte et de l'Asie... franchirent les mers et vinrent
conquérir des adorateurs dans toutes les provinces latines »2.
Tout au contraire J. Toutain, suivi par (т. Heuten, croyait
que les divinités venues de l'Orient avaient recruté peu
d'adeptes parmi les habitants des régions occidentales de
l'Empire ; résumant cette façon de voir, G. Heuten écrivait :
« Isis et toutes les divinités orientales autres que Cybèle
sont à tout prendre demeurées dans les provinces latines des
divinités exotiques, ... elles n'ont pas pénétré dans la popul
ation fixe des municipes... Leurs adorateurs sont avant tout
des soldats, parfois des fonctionnaires, des marchands et
des matelots »3.
Près de quarante ans se sont écoulés depuis la publication
de ce travail de G. Heuten, et il est assez naturel de vouloir
reprendre l'examen de la même question.; que; peut-on penser
aujourd'hui du problème auquel il s'était intéressé ? Para
doxalement, du moins en apparence, on n'oserait sans doute
plus trancher de façon trop imperative en cette matière et
l'on se demanderait volontiers s'il est possible d'aborder la
Г; СЛ. Fr. <д:\ншт, Les religions orientales dans le paganisme romain, Paris,
(leuthner, Ie éd., 192(J ; assez curieusement, (1. Ileutea dans son article nu
fait pas allusion à ce livre, bien que, Fr. (lumont y ait siirnalé, p. '213, son désac
cord avec J. Toutain.
2) Fr. Cumont, op. cil., p. 19.
3) fl. Heuten, /. /., p. 110. (1. Heuten se référait à la grande enquête de
J. Toutain, Les cultes païens dans l'Empire romain, Bibl. de l'Ecole Pratique
des Hautes Etudes, Paris, Leroux, 3 vol., 1907, 1911, 1920; ce sont essen
tiellement les tomes II et III de l'muvre de J. Toutain qui nous intéressent ici.
Mais leur date de parution suffit à montrer combien il devient nécessaire rie
disposer d'instruments de travail rassemblant une documentation mise à jour.
M. J. Vermaseren, Corpus inscriplionum et mnnumentorum religionis milhriacae,
The Hague, M. Nijhoff, 2 vol., 1956 et 19R0, a donné un bon exemple de ce qui
peut être réalisé actuellement. î
i
i
RECHERCHES RECENTES SUR LE CI'LTE D ISIS Г23
discussion d'une pareille question dans son ensemble. Les
recherches de Franz Cumont, et tout particulièrement ses
grandes œuvres où l'analyse et la synthèse s'unissaient
harmonieusement, ont marqué une époque. Servi par une
érudition sans faille, une curiosité d'esprit sans cesse en éveil
M N a r e
-de Kerscao
VORGIVM Nom ancien
(Carhaix) moderne 'DARIORITVM
'( Vannes) Limite de la cité des Osismes
Voies romaines de la cité des Osismes.
(d'après P. Merlat, Ann. de Bretagne, LXII, 1'.)Г>Г>, р. Hifi [simplifié!;
Noter la convergence des voies vers Carhaix,
et la situation de Plouponven et de Commana.
et un style aussi précis qu'élégant, le grand savant belge a
exercé une influence qui n'est pas près de s'elïacer tant la
séduction de ses écrits s'impose par la force de la pensée unie
à une expression sans défaut. Mais sous peine de piétiner
ou de répéter indéfiniment, à quelques nuances près, les
conclusions de Franz Gumont, il n'est de progrès possible,
dans ce domaine de l'histoire religieuse qu'il a illustré avec,
tant d'éclat qu'au prix d'un renouvellement de la document
ation. Le développement des fouilles archéologiques entraîne
un accroissement assez régulier du matériel disponible. (Vest 124 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
pourquoi, depuis quelques années, une immense enquête
internationale, dirigée par M. .1. Vermaseren, a été entreprise
afin de regrouper tous les témoignages épigraphiques et
archéologiques permettant de mieux apprécier la diffusion
géographique des cultes orientaux1. Il est bien évident que
tout essai de synthèse semblera prématuré avant l'achèv
ement de ces Eludes préliminaires aux religions orientales2,
car plus notre information sera complète et plus s'affirmeront
les chances de pouvoir

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