Rose-Croix et Rose-Croix d Or en Allemagne de 1600 à 1786 - article ; n°1 ; vol.181, pg 57-69
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Rose-Croix et Rose-Croix d'Or en Allemagne de 1600 à 1786 - article ; n°1 ; vol.181, pg 57-69

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Revue de l'histoire des religions - Année 1972 - Volume 181 - Numéro 1 - Pages 57-69
Trois ouvrages viennent de paraître qui apportent une contribution intéressante à l'étude des deux grands mouvements « Rose- Croix » en Allemagne, c'est-à-dire, d'une part, des trois textes de 1614, 1615, 1616, et, d'autre part, de la société paramaçonnique dite des Rose-Croix d'Or. Paul Arnold reprend et complète un livre qu'il avait déjà écrit sur cette question ; il tente de mieux situer le « Cénacle de Tübingen » et la pensée de J. V. Andreae dans l'histoire des idées, de la fin du XVe siècle jusqu'à nos jours. Bernard Gorceix procure la première traduction française des trois textes réunis, accompagnée d'instructifs commentaires. Enfin, R. G. Zimmermann, étudiant l'influence de l'hermétisme sur le jeune Gœthe, nous donne à cette occasion le meilleur travail jamais paru sur les Rose-Croix d'Or au XVIIIe siècle.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 35
Langue Français

Extrait

Antoine Faivre
Rose-Croix et Rose-Croix d'Or en Allemagne de 1600 à 1786
In: Revue de l'histoire des religions, tome 181 n°1, 1972. pp. 57-69.
Résumé
Trois ouvrages viennent de paraître qui apportent une contribution intéressante à l'étude des deux grands mouvements « Rose-
Croix » en Allemagne, c'est-à-dire, d'une part, des trois textes de 1614, 1615, 1616, et, d'autre part, de la société
paramaçonnique dite des Rose-Croix d'Or. Paul Arnold reprend et complète un livre qu'il avait déjà écrit sur cette question ; il
tente de mieux situer le « Cénacle de Tübingen » et la pensée de J. V. Andreae dans l'histoire des idées, de la fin du XVe siècle
jusqu'à nos jours. Bernard Gorceix procure la première traduction française des trois textes réunis, accompagnée d'instructifs
commentaires. Enfin, R. G. Zimmermann, étudiant l'influence de l'hermétisme sur le jeune Gœthe, nous donne à cette occasion
le meilleur travail jamais paru sur les Rose-Croix d'Or au XVIIIe siècle.
Citer ce document / Cite this document :
Faivre Antoine. Rose-Croix et Rose-Croix d'Or en Allemagne de 1600 à 1786. In: Revue de l'histoire des religions, tome 181
n°1, 1972. pp. 57-69.
doi : 10.3406/rhr.1972.9808
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhr_0035-1423_1972_num_181_1_9808Rose-Croix et Rose-Croix d'Or
en Allemagne de 1600 à 1786
Trois ouvrages viennent de paraître qui apportent une contri
bution intéressante à V étude des deux grands mouvements « Rose-
Croix » en Allemagne, c'est-à-dire, d'une part, des trois textes
de 1614, 1615, 1616, et, ď autre part, de la société paramaçon-
nique dite des Rose-Croix d'Or. Paul Arnold reprend et complète
un livre qu'il avait déjà écrit sur cette question ; il lente de mieux
situer le « Cénacle de Tubingen » et la pensée de J. V. Andreae
dans l'histoire des idées, de la fin du XVe siècle jusqu'à nos
jours. Rernard Gorceix procure la première traduction française
des trois textes réunis, accompagnée d'instructifs commentaires.
Enfin, R. G. Zimmermann, étudiant l'influence de l'hermétisme
sur le jeune Gœthe, nous donne à celle occasion le meilleur
travail jamais paru sur les Rose-Croix d'Or au XVIIIe siècle.
L'hermétisme chrétien offre un champ de recherche d'au
tant plus vaste et complexe qu'une bonne partie des écrits
qui le constituent ressortissent à la littérature apocryphe,
au ludibrium, ou à une façon tendancieuse d'écrire l'histoire.
Cela ne les empêche pas d'être généralement fort instructifs
pour l'historien sérieux comme pour le philosophe soucieux
d'herméneutique spirituelle. Parmi les thèmes que notre
Occident a répandus, imposés, ressassés, celui de la Rose-
Croix est certainement un des plus célèbres et des plus mal
connus. Trois ouvrages récemment parus viennent au secours
du chercheur.
Traducteur de Shakespeare, auteur d'un ouvrage récent
sur les lamas tibétains, Paul Arnold est aussi un historien qui
a su retrouver les grands courants ésotériques chez Shakes
peare et chez Baudelaire ; il Га fait sans jamais se départir
d'un esprit critique toujours en éveil, ni d'une méthode scien- :
58 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS
tifique rigoureuse. On retrouve la * même rigueur dans La
Rose-Croix et ses rapports avec la Franc-Maçonnerie1, dont la
toute première page contient une phrase que devrait méditer
plus d'un chercheur en ce domaine : « L'historien a pour
tâche de bien circonscrire un fait et de ne pas confondre un
lien d'ambiance avec un lien de filiation»: un exemple dont
l'homme s'inspire avec plus ou moins d'originalité ne saurait
constituer la continuation d'un mouvement ou d'un organisme
déterminé. » Cet ouvrage était très attendu, car sa première*
version! (Histoire des >■ Rose-Croix et les origines de la Franc-
Maçonnerie, P 'aris, Mercure de France, 1955) se trouve épuisée
depuis longtemps. Elle contenait pourtant une importante-
bibliographie,, la meilleure en français, sans: doute, sur le
sujet. Un tel appendice fait défaut à la nouvelle version, dans
laquelle on regrette aussi l'absence d'un index des noms propres.
Ce nouvel ouvrage, quant au fond, diffère du précédent
sur. deux points. D'abord, Paul Arnold pense qu'il a pu y
avoir, après tout, une « Fraternité » organisée, dès 1614, bien
que quantitativement très limitée. D'autre part, il avait cru
trouver dans la seule mystique médiévale les sources imméd
iates du message rosicrucien,- tandis que-W. E. Peuckert et
Serge Hutin les cherchaient presque exclusivement dans la
philosophie du moment, appelée « pansophie » par Peuckert.
L'auteur pense à présent , « que la vérité serait plutôt1 entre
ces deux thèses, que le mouvement Rose-Croix est. issu de la*
conjonction , des deux courants, demeurant toutefois plus
proche du courant mystique » (p. 8). Ainsi, il précise sa pensée,
en faisant mieux ressortir le contexte historique dans lequel'
s'inscrit ce « Cénacle de Tubingen » et particulièrement la
personnalité deJ. V. Andreae (1586-1654). Il montre mieux
aussi que ces premiers Rose-Croix étaient, au fond, plus myst
iques que vraiment théosophes (p. 111). Une étude détaillée
sur la; doctrine, la polémique qui; se déclencha , en : Europe
dès 1615, et la paternité des manifestes, nuance les assertions
1) Paris, Maisonneuve et Larose, 1970, 259 p., 36 F. :
ROSE-CROIX ET ROSE-CROIX D'OR EN ALLEMAGNE 59
do la première version. Finalement, il paraît « évident » à
l'auteur « qu'il serait vain de chercher un auteur unique de
ces diverses pièces » — Fama, Confessio et Noces Chimiques — ,
« comme il serait absurde de les dissocier : il faut croire qu'elles
sont l'œuvre d'un cercle d'hommes étroitement liés et groupés
autour.de J. V. Andreaequi fut l'âme et l'inspirateur du
mouvement, l'inventeur du mythe de Christian Rosencreutz
à partir d'une fable et d'un écusson », et que ce cénacle compren
ait des hommes tels que T. Adami, W. Wense. ("h. Besold,
\V. Schickard, Joh. Gerhardť (p. 190 s.).
Le chapitre, consacré aux rapports entre la Rose-Croix
<jt la Franc-Maçonnerie, surprend par ses faibles dimensions
(p. 215 à 259), vu le titre de l'ouvrage; mais ces quelques
pages sont bienvenues. L'auteur fait d'abord, à propos de la
Constitution d'Anderson, une remarque pertinente que des
historiens pressés ou peu scrupuleux devraient lire et relire.
Citons-la en son entier : « Ce texte — il s'agit d'un extrait
caractéristique des Constitutions d'Anderson, 1723 — dans
toute sa générosité consomme une rupture entre les desseins
— essentiellement théosophiques et chiliastes — de la pre
mière Rose-Croix et même des premières loges. Les buts
reconnus de la Grande Loge de Londres sont modérément
religieux et avant . tout sociaux. Rien de surprenant que les
esprits plus fascinés^ par les arcanes de la métaphysique
n'aient cessé d'opposer à , cette maçonnerie pragmatique et
réaliste l'idéal ? philosophique ou utopique qu'ils supposaient
à la ■' première Rose-Croix. De là, les incessantes tentatives
pour, faire renaître, face à la Franc-Maçonnerie et parfois
dans son sein même, quelque Fraternité Rose-Croix sans lien ?
profond avec ses origines.. H n'em est guère pourtant qui
aient échappé à l'emprunte maçonnique,. soit par la liturgie
et le rituel, soit même parla doctrine » (p. 240). Le passage-
suivant, consacré à la Rose-Croix d'Or, n'a malheureusement
pas pu être enrichi ni étayé par les récents travaux de Hans
Grassl ( A uf bruch zur Romantik, Munich, Beck, 1968 ; cf. mon
compte rendu m Etudes germaniques, octobre-décembre 1969, 60 REVUE DE L'HISTOIRE DES RELIGIONS,
p. 555 ss.) et de R. C. Zimmermann (cf. infra). Les dernières
pages, consacrées à; des époques plus récentes, constituent
une bonne synthèse. Parmi elles, relevons cette intéressante
remarque : « Certes, Guenon ne s'est pas emparé, comme tant
d'autres moins qualifiés, du nom de Rose-Croix ;; mais en

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