Synaxaire Vie de saint Tikhon patriarche de Moscou
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Extrait du Synaxaire du hiéromoine Macaire de Simonos Pétra

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Publié le 24 janvier 2013
Nombre de lectures 56
Langue Français

Extrait


Hiéromoine Macaire de Simonos Pétra
Mont Athos
L E
Synaxaire
Vies des Saints de l’Eglise Orthodoxe
25 Mars
Vie de saint Tikhon, patriarche de Moscoum Le même jour, mémoire de notre saint Père TIKHON, pa-
1triarche de Moscou et de toute la Russie .
e bienheureux confesseur de la foi, à qui Dieu confa la tâche de
gouverner l’Église Russe au moment de sa plus grande épreuve, C naquit en 1865 dans la petite ville de Toropetz, dans la province
de Pskov. À l’issue de ses études théologiques, il devint moine et prêtre, et
fut nommé recteur du séminaire de Kholm,
région polonaise faisant alors partie de
l’Empire russe. Son caractère affable,
son humilité et sa grande piété le
faisaient aimer de tous, et même des
non-orthodoxes, dont il amena un
certain nombre à entrer dans le
sein de l’Église.
Consacré évêque à l’âge de
trente-deux ans, il fut envoyé en
Amérique du Nord, où il déploya
une vaste activité missionnaire,
fondant plus de cinquante-cinq
paroisses, un monastère et un
séminaire, et faisant construire
la cathédrale Saint-Nicolas à New
York. En 1907, il fut rappelé en Russie
et devint évêque de Iaroslavl, où il se ft
1. Son culte a été ofciellement reconnu par le Patriarcat de Moscou, en 1989, à l’occasion
du quatrième centenaire de sa fondation. 3 LE SYNAXAIRE
aimer du peuple à cause de sa tendresse paternelle. De 1913 à 1917, il fut
archevêque de Vilna (auj. Vilnius) et de Lituanie. Dès le début de la
Première Guerre mondiale, il participa activement au secours des victimes et
à l’assistance spirituelle des combattants. Après la Révolution de février
1917, le peuple de Moscou décida d’élire lui-même son métropolite et,
contre toute attente, ce fut l’évêque Tikhon qui fut élu. Alors qu’en ce
temps de tourmente et de massacres, on mettait à bas l’édifce séculaire
des institutions et des traditions du peuple russe, par un curieux efet de
la Providence, l’Église Russe se rassembla en un grand Concile qui décida
la restauration du Patriarcat, aboli depuis deux siècles par les mesures
autoritaires de Pierre le Grand. Trois candidats ayant été désignés, on
procéda au tirage au sort devant la célèbre icône de la Mère de Dieu de
Vladimir, et c’est le métropolite Tikhon qui fut élu premier patriarche de
el’Église Russe depuis le siècle.
Plein de douceur et de tact, l’humble et pieux hiérarque savait
toutefois préserver avec énergie les principes évangéliques en ces temps
apocalyptiques. Au milieu des horreurs de la guerre et des persécutions
qui commençaient à se déchaîner méthodiquement contre l’Église, il
exhortait le peuple à la pénitence et attribuait ces calamités aux péchés
des chrétiens : « Le péché a corrompu notre terre, il a paralysé la force
spirituelle et corporelle des Russes… Le péché a obscurci l’esprit de notre
peuple et voici qu’il nous fait errer dans des déserts sans chemins… Le
péché a allumé partout la famme des passions, la haine et la méchan -
ceté, et le frère s’est dressé contre son frère ; les prisons se sont remplies
de détenus, la terre est abreuvée du sang innocent répandu par la main
du frère… De cette source empoisonnée du péché a jailli la grande
tentation des biens terrestres et matériels, par lesquels notre peuple a été
égaré, oubliant la seule chose nécessaire. Nous n’avons pas repoussé cette
tentation comme l’a fait le Christ au désert. Nous voulions bâtir le paradis
sur la terre, l’aide de Dieu et l’appui de ses saints commandements. On
ne se moque pas de Dieu. Et voici que nous sommes afamés, assoifés et
xviii4 LE SYNAXAIRE
réduits à la misère sur une terre qui est bénie par les dons abondants de la
nature… Le péché grave, sans pénitence, a fait remonter Satan de l’abîme,
et il provoque maintenant le blasphème contre le Seigneur et une
persécution contre l’Église. »
En janvier 1918, devant les massacres de milliers de victimes
innocentes et les profanations sans nombre de tout ce qu’il y avait de plus
sacré, le patriarche prononça
l’excommunication des révolutionnaires, mais il
continuait néanmoins d’exhorter le
peuple chrétien à ne pas se
venger des persécuteurs et à suivre
l’exemple des premiers martyrs.
En juillet 1919, il disait : « Le
Seigneur n’arrête pas de
manifester sa miséricorde à l’Église
Orthodoxe Russe. Il lui a
donné d’être éprouvée et de vérifer
son dévouement au Christ et à
ses commandements, non
seulement aux jours de prospérité,
mais aussi en ces jours de
persécution. De jour en jour, sa couronne
est plus brillante… Elle acquiert de
nouveaux martyrs et trouve consolation
dans la bénédiction de l’Époux céleste…
Peu importe qu’apparaisse “inopportune” et “violente” à l’opinion
sécularisée, la joie qui trouve sa source dans les soufrances endurées pour le
Christ. Nous vous en prions, nous supplions tous nos enfants orthodoxes
de ne pas se départir de cette unique attitude salvatrice du Christ, de ne
pas sortir du chemin de Croix qui nous est envoyé par Dieu… Suivez le
Christ ! Ne Le trahissez pas ! Ne tombez pas dans la tentation. Ne perdez 5 LE SYNAXAIRE
pas votre âme dans le sang de la vengeance. Ne vous laissez pas vaincre par
le mal, mais soyez vainqueurs du mal par le bien (Rm 12, 21). »
Après l’exécution de la famille impériale [4 juil. et 25 janv.], le
patriarche prononça une solennelle protestation au nom de la conscience
chrétienne ; mais il restait toujours strictement sur le plan de la foi, sans
s’ingérer dans les afaires politiques. S’adressant aux révolutionnaires, il
écrivait : « Il ne nous appartient pas d’émettre un jugement sur le pouvoir
terrestre et tout pouvoir permis par Dieu attirerait notre bénédiction
pour autant qu’il soit réellement “serviteur de Dieu”, pour le bien de ceux
qui y sont soumis. » Ces prises de positions lui attirèrent cependant la
haine implacable des sans-dieu et, en juin 1919, il échappa de peu à une
tentative d’assassinat. Il n’en continua pas moins de prêcher le pardon et
la réconciliation.
En 1921, de manière plus perverse que la persécution sanglante, le
diable insinua au sein même de l’Église, un groupe d’ecclésiastiques
dénommé l’« Église Vivante » lequel, sous prétexte de réformes
démocratiques, visait la sécularisation progressive du clergé et nombre d’innovations
liturgiques qui sapaient les fondements mêmes de la tradition orthodoxe.
Prenant avec force la défense de la tradition, le saint prélat écrivait : « En
célébrant l’ofce divin selon les prescriptions du Typikon qui tire son
origine des temps anciens et qui est observé dans toute l’Église Orthodoxe,
nous sommes unis à l’Église de tous les temps et nous vivons la vie de
toute l’Église… La beauté divine de notre Ofce doit être maintenue sans
atteinte dans l’Église Orthodoxe Russe, comme son héritage le plus grand
et le plus saint. »
À toutes ces épreuves s’ajouta, en 1922, une terrible famine qui toucha
des millions de personnes. Le patriarche organisa, autant qu’il le put,
les secours et ft vendre tous les objets précieux qui n’avaient pas d’usage
liturgique ; il se refusa toutefois, malgré les pressions, à commettre un
sacrilège en vendant les vases sacrés. La même année, on commença à
intenter un procès contre les prêtres réfractaires aux réformes de l’« Église
Vivante ». Le patriarche Tikhon se présenta lui-même au procès, invo-6 LE SYNAXAIRE
quant l’innocence des accusés et se déclarant seul responsable des charges
qu’on leur imputait. Arrêté le 6 mai 1922, il fut déposé par l’« Église
Vivante » et resta emprisonné jusqu’au mois de juin de l’année suivante.
Séquest

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