Schneider et Cie et son plan d organisation administrative de 1913 : analyse et interprétation - article ; n°2 ; vol.10, pg 269-276
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Description

Histoire, économie et société - Année 1991 - Volume 10 - Numéro 2 - Pages 269-276
Abstract : Schneider et Cie's organisation in 1913 reveals a complexity of structures similar to american enterprise's one as described by Chandler. Schneider can be considered as a case of a managerial enterprise with its three levels of management. Except some differences with the american model, Schneider's originality consists in a strong coordination of production with the market at the level of divisions. The role of counsel of the top management's services provides a very efficient coordination between the short and the long term and an investment strategy well adapted to the market. The internal isation of commercial operations is not the aim of the reform of 1913 but the adaptation to an oligopolistic structure of the market. In that sense the author contests some aspects of Chandler's analysis.
Résumé : L'étude de l'organisation de Schneider et Cie à partir des règlements de 1913 révèle une structure complexe comparable à celle des entreprises américaines à la même époque décrites par Chandler. Tout comme la General Motors, Schneider et Cie peut être considérée comme un cas d'entreprise managériale avec ses trois niveaux de direction. A côté de certaines différences avec le modèle américain, la spécificité de Schneider réside en une coordination étroite des activités productives et commerciales au niveau de la division. Le rôle de conseil des services de la direction générale permet une coordination à court et à long terme et une stratégie d'investissement bien adaptée au marché. Ce n'est donc pas un souci d'internalisation des opérations commerciales mais l'adaptation à un marché oligopolistique qui a déterminé les choix de Schneider et Cie. L'auteur conteste donc ici certains aspects des analyses de Chandler.
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 21
Langue Français

Extrait

Daijiro Fujimura
Schneider et Cie et son plan d'organisation administrative de
1913 : analyse et interprétation
In: Histoire, économie et société. 1991, 10e année, n°2. pp. 269-276.
Résumé : L'étude de l'organisation de Schneider et Cie à partir des règlements de 1913 révèle une structure complexe
comparable à celle des entreprises américaines à la même époque décrites par Chandler. Tout comme la General Motors,
Schneider et Cie peut être considérée comme un cas d'entreprise managériale avec ses trois niveaux de direction. A côté de
certaines différences avec le modèle américain, la spécificité de Schneider réside en une coordination étroite des activités
productives et commerciales au niveau de la division. Le rôle de conseil des services de la direction générale permet une
coordination à court et à long terme et une stratégie d'investissement bien adaptée au marché. Ce n'est donc pas un souci
d'internalisation des opérations commerciales mais l'adaptation à un marché oligopolistique qui a déterminé les choix de
Schneider et Cie. L'auteur conteste donc ici certains aspects des analyses de Chandler.
Abstract : Schneider et Cie's organisation in 1913 reveals a complexity of structures similar to american enterprise's one as
described by Chandler. Schneider can be considered as a case of a managerial enterprise with its three levels of management.
Except some differences with the american model, Schneider's originality consists in a strong coordination of production with the
market at the level of divisions. The role of counsel of the top management's services provides a very efficient coordination
between the short and the long term and an investment strategy well adapted to the market. The internal isation of commercial
operations is not the aim of the reform of 1913 but the adaptation to an oligopolistic structure of the market. In that sense the
author contests some aspects of Chandler's analysis.
Citer ce document / Cite this document :
Fujimura Daijiro. Schneider et Cie et son plan d'organisation administrative de 1913 : analyse et interprétation. In: Histoire,
économie et société. 1991, 10e année, n°2. pp. 269-276.
doi : 10.3406/hes.1991.1577
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hes_0752-5702_1991_num_10_2_1577ET Cie ET SON PLAN D'ORGANISATION SCHNEIDER
ADMINISTRATIVE DE 1913 :
ANALYSE ET INTERPRETATION
par Daijiro FUJIMURA*
Résumé :
L'étude de l'organisation de Schneider et Cie à partir des règlements de 1913 révèle une structure
complexe comparable à celle des entreprises américaines à la même époque décrites par Chandler. Tout
comme la General Motors, Schneider et Cie peut être considérée comme un cas d'entreprise
managériale avec ses trois niveaux de direction. A côté de certaines différences avec le modèle
américain, la spécificité de Schneider réside en une coordination étroite des activités productives et
commerciales au niveau de la division. Le rôle de conseil des services de la direction générale permet
une coordination à court et à long terme et une stratégie d'investissement bien adaptée au marché. Ce
n'est donc pas un souci d'internalisation des opérations commerciales mais l'adaptation à un marché
oligopolistique qui a déterminé les choix de Schneider et Cie. L'auteur conteste donc ici certains
aspects des analyses de Chandler.
Abstract :
Schneider et Cie's organisation in 1913 reveals a complexity of structures similar to american
enterprise's one as described by Chandler. Schneider can be considered as a case of a managerial
enterprise with its three levels of management. Except some differences with the american model,
Schneider's originality consists in a strong coordination of production with the market at the level of
divisions. The role of counsel of the top management's services provides a very efficient coordination
between the short and the long term and an investment strategy well adapted to the market. The
internal isation of commercial operations is not the aim of the reform of 1913 but the adaptation to an
oligopolistic structure of the market. In that sense the author contests some aspects of Chandler's
analysis.
Schneider et Cie institua en date du 24 juillet 1913 les règlements prescrivant les
attributions de ses divers organes. Ils se composent d'un Règlement général (RG) et
de quinze Règlements particuliers (RPs)1. Les RPs, dont les prescriptions sont parfois
beaucoup plus développées et concernent chacun une unité administrative, complètent
le RG ; d'autres RPs, en nombre considérable, furent institués par la suite dans le
même but. Pourtant, le RG, vu son importance (62 pages dactylographiées), stipule
déjà assez minutieusement la fonction de chaque service. Il exprime de façon explicite
le dessein de la réorganisation non seulement dans son ensemble mais aussi dans son
détail.
Le mérite du RG consiste à ce qu'il comporte assez de renseignements pour nous
rendre possible de mettre en lumière son approche de l'organisation. Le fait qu'il in
dique l'existence de divers services et leur fonction n'a pas moins d'importance ; mais HISTOIRE ECONOMIE ET SOCIETE 270
ce qui est le plus remarquable, c'est que nous pouvons en déduire la nature des pro
blèmes que se posèrent les dirigeants de Schneider et les réponses qu'ils y apportèr
ent.
En s'appuyant sur le RG et, de façon complémentaire, les RPs, cet essai présen
tera d'abord le cadre général de l'organisation de Schneider à la veille de la première
guerre mondiale, examinera ensuite son approche de l'organisation en la comparant
avec le modèle américain, avant d'aborder l'interprétation de cette comparaison. Le
thème de l'évolution de l'organisation n'y sera donc pas traité.
1 - L'organisation de Schneider et Cie conçue en 1913
La figure 1 est celle que j'ai établie d'après le RG en vue de montrer le cadre
général de l'organisation administrative de Schneider et Cie conçue en 1913. Le sujet
de cet essai ne concernant pas l'analyse de la nature des divers services, le lecteur
voudra bien se reporter aux noms portés sur le tableau.
Une première lecture, en commençant par le sommet, révèle la complexité de
l'organisation. Ce qui est d'abord remarquable, c'est qu'une équipe de dirigeants su
périeurs s'y forme. Les membres principaux de la direction générale, dénommés di
recteurs délégués, ont les deux fonctions : collectivement, ils assument la décision su
périeure, en se réunissant en deux comités que sont la Réunion des directeurs délégués
et les Réunions de la direction générale ; individuellement ils se chargent de la direc
tion par fonction : selon les appellations du RG, celles des Finances et comptabilité, de
l'Exploitation, des Etudes et contrôles d'ordre administratif (qui est chargé de la
comptabilité industrielle ou analytique), du Personnel, ou du Contentieux. Sous
l'autorité de chaque directeur délégué sont placés un ou plusieurs services comme la
figure 1 l'indique. Ils ont donc chacun sous leurs ordres un ou plusieurs chefs de ser
vice. Il se forme ainsi plusieurs Départements par fonction2, qui comportent chacun
un ou plusieurs services et qui ont chacun à leur tête un chef ; ces chefs de Départe
ment, qui ont le titre de directeur délégué, assument donc collectivement la décision
supérieure3.
Eugène Schneider, propriétaire et gérant, n'avait pas abandonné son autorité,
mais l'avait déléguée aux membres de la direction générale parmi lesquels les direc
teurs délégués jouaient le rôle capital4. La Réunion des directeurs délégués, présidée
par Schneider, se compose de ceux-ci seuls délégués y compris le directeur adjoint
délégué à l'exploitation. Elle se charge de l'«étude préalable à la décision», c'est-à-dire
qu'elle «prend les décisions..., qu'il s'agisse de décider une étude, ou de statuer sur
une étude faite»5. On peut donc estimer qu'elle joue le rôle essentiel dans la formation
de la politique générale ; c'est d'ailleurs là où Schneider exerce directement son in
fluence.
Quant aux décisions, elles «sont prises dans les réunions de la direction

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