Contribution à l étude des formes volcaniques de l Ardèche - article ; n°4 ; vol.51, pg 591-674
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Revue de géographie alpine - Année 1963 - Volume 51 - Numéro 4 - Pages 591-674
84 pages

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Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 6 Mo

Extrait

Pierre Bozon
Contribution à l'étude des formes volcaniques de l'Ardèche
In: Revue de géographie alpine. 1963, Tome 51 N°4. pp. 591-674.
Citer ce document / Cite this document :
Bozon Pierre. Contribution à l'étude des formes volcaniques de l'Ardèche. In: Revue de géographie alpine. 1963, Tome 51 N°4.
pp. 591-674.
doi : 10.3406/rga.1963.3150
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1963_num_51_4_3150à l'étude des formes volcaniques Contribution
de l'Ardèche
par Pierre BOZON ">
Le volcanisme tient une grande place en Ardèche. Comme celui
de la Haute-Loire, son voisin, le territoire de ce département offre
toute une gamme de formes dues aux manifestations éruptives.
Celles-ci, qui ont débuté sans doute au Miocène supérieur, se sont
poursuivies jusqu'en plein Quaternaire, créant planèzes, dykes,
culots, cratères, coulées, etc., que l'érosion a ensuite plus ou moins
démantelés. Tout cela contribue à donner à l'Ardèche beaucoup de
son pittoresque et de son originalité.
Les volcans éteints ardéchois ont depuis bien longtemps frappé
les observateurs et ont été parmi les premiers étudiés en France.
Dès la seconde moitié du xviii" siècle, deux savants remarquables,
le Dauphinois Faujas de St-Fond et l'abbé vivarois Giraud-Soulavie 2
s'attachaient à les décrire et à chercher des explications, dont cer
taines, surtout chez Giraud-Soulavie, s'avèrent encore d'une remar
quable justesse. Au xixe siècle, de nombreux géologues 3, français et
anglais, s'intéressent aux volcans ardéchois, notamment Lecoq, Poul
ette, Scrope, Forbes, Dalmas, Boule.
De fait, le volcanisme vivarois a surtout été l'apanage des géo
logues, plus portés à scruter la constitution des organismes et des
1 Nous remercions les directeurs de la R. G. A. d'avoir bien voulu publier
dans leur revue ce travail, qui constitue l'essentiel de notre thèse complémenta
ire, soutenue le 27 mai 1961 à Clermont-Ferrand.
2 II fut longtemps vicaire à Antraigues, en familiarité avec le volcanisme.
Sa correspondance prouve?, à notre grande surprise, l'intérêt que les Vivarois
attachaient à ses recherches. Une lettre du curé d'Antraigues à Giraud-Soulavie,
le 1er décembre 1780, nous montre de plus la pertinence des observations de
nombreuses personnes concernant les formes volcaniques de Pranles, Don,
Brion, etc.. auxquelles on s'est peu intéressé par la suite (cf.
Histoire naturelle, tome VI, p. 2S3, 9).
3 On en trouve une liste dans l'ouvrage de J. Volané, Sous le Ciel ardéchois,
p. 20 et suiv. 592 PIERRE BOZON
coulées qu'à observer les formes de relief et le jeu de l'érosion.
Nous voudrions, quant à nous, faire un travail géographique, c'est-
à-dire nous attacher à la description et à l'explication des reliefs
dus au volcanisme, dans le cadre du département de l'Ardèche,
Coiron exclu.
Ce délimitage appelle une explication. S'arrêter à la limite admin
istrative d'un département pour une étude morphologique peut
sembler arbitraire, mais si on franchit les limites de l'Ardèche, on
est obligé d'englober une bonne partie, sinon la totalité du volca
nisme vellave qui, lui, a été beaucoup plus systématiquement étudié.
La frontière du département nous servira donc, grosso modo, de
limite, quitte, bien entendu, à montrer les raccords du volcanisme
vivarois et de celui de la Haute-Loire.
L'élimination du Coiron s'explique par d'autres motifs. Ce pla
teau basaltique, qui forme à lui seul une région naturelle du Viva-
rais, a été l'objet d'études fouillées, aussi bien géographique que
géologique, auxquelles sont attachés les noms de L. Bacconnier,
H* Baulig, E. Reynier et tout récemment P. Grangeon. Dans ces
conditions, il nous a paru difficile de faire quelque chose de neuf
dans cette région. Aussi avons-nous préféré laisser le Coiron de côté.
Le volcanisme ardéchois, ainsi délimité, se manifeste encore
dans une vaste région : il est presque partout présent en montagne,
de St-Agrève à la vallée de l'Allier, où de vastes plateaux et les
plus hauts sommets lui appartiennent. Il couronne nombre de
croupes boutièrotes, leur valant une allure beaucoup plus plane que
les modelés cristallins. Enfin il érige des sommets d'une rare fra
îcheur et déroule de belles coulées dans toutes les vallées cévenoles
du Nord : ce volcanisme récent est l'une des grandes originalités
du Vivarais.
Nous n'avons nullement l'intention de faire une étude exhaust
ive des formes volcaniques ardéchoises. Nous nous attacherons
surtout à décrire les aspects les plus intéressants et à tenter d'élu
cider certains problèmes. Dans une première partie, nous présen
terons les effets du volcanisme en déterminant les complexes et en
analysant les formes de construction. Dans la deuxième partie,
nous examinerons le travail de l'érosion et les résultats qu'elle a
obtenus sur les structures volcaniques.
Avant d'aller plus loin, nous voudrions exprimer toute notre
reconnaissance à ceux qui nous ont aidé de leurs conseils et de leur
sollicitude, MM. Estienne, Derruau, Gachon, Grangeon et surtout
Bout qui nous a procuré suggestions et documents et nous a accom
pagné sur le terrain. .
ÉTUDE DES FORMES VOLCANIQUES DE L'ARDÈCHE 593
I. — LES CONSTRUCTIONS VOLCANIQUES
Sur la carte, les formations volcaniques de l'Ardèche appa
raissent d'une grande complexité, soit par l'étendue et la forme des
complexes (minuscules pointements, vastes planèzes, puissants som
mets, longues traînées filiformes, etc.), soit par l'époque des
éruptions (du Miocène au Quaternaire), soit par l'emplacement des
volcans ou des laves (vallées, plateaux, arêtes...), soit par les combi
naisons variées que prennent les coulées d'âge et de structure
divers. D'un point de vue strictement géographique, les formations
volcaniques de l'Ardèche peuvent pourtant se classer en 3 groupes :
1) Un premier ensemble, auquel on peut donner le nom de sec
teur Mézenc-Gourdon, est axé sur la culmination qui sépare le
bassin de l'Erieux de ceux de la Loire et de l'Ardèche. Il comprend
les formations volcaniques les plus anciennes ainsi que les orig
inaux sommets phonolitiques. A ce groupe se rattachent les digita-
tions basaltiques qui couronnent quelques croupes de la rive droite
de l'Erieux.
2) Un deuxième groupe se situe à l'Ouest du précédent, entre la
Loire et l'Allier, et lui est à peu près parallèle. On peut l'appeler
secteur Loire-Ailier. Ses appareils, prolongation de ceux du Devès
vellave, sont beaucoup plus récents que ceux du secteur précédent,
et le basalte, y compris ses formations subordonnées, y est la roche
exclusive.
3) Le dernier groupe, que nous appelons secteur cévenol, com
prend les appareils les plus récents, installés dans les vallées céve
noles du Nord, avec un léger débordement vers la Loire supérieure.
Nous étudierons donc successivement les trois ensembles ainsi
définis.
1. Le secteur Mézenc-Gourdon.
1° Caractères généraux.
Le secteur Mézenc-Gourdon couvre une vaste région de l'Ar
dèche. Il va, en effet, du Mézenc au Roc de Gourdon, point de
départ du Coiron et du soubassement sédimentaire, sur 33 km à
vol d'oiseau. Dans le sens de la largeur, il est beaucoup moins
continu, et de ce fait les distances qui séparent les limites des for
mations volcaniques sont très variables : ainsi, au N.-O., des abords
de St-Agrève aux environs du lac d'Issarlès, on compte près de
30 km, mais, au S.-E., les formations volcaniques vont en s'ame- ■с
а
; ji: ♦ / - DES FORMES VOLCANIQUES DE L'ARDÈCHE 595 ÉTUDE
nuisant, jusqu'à se morceler en taches souvent menues. Comme la
masse volcanique occupe une beaucoup plus grande place en Haute-
Loire, le volcanisme de ce secteur semble une sorte d'appendice, ou
plutôt un trait d'union entre les grandes étendues éruptives du
Velay et l'épais massif ardéchois du Coiron.
Les coulées de ce secteur se sont épanchées principalement sur
une ligne de faîte du substratum cristallin. Cette culmi

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