État de nos connaissances sur le Nord-Est africain - article ; n°78 ; vol.14, pg 433-455
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Description

Annales de Géographie - Année 1905 - Volume 14 - Numéro 78 - Pages 433-455
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1905
Nombre de lectures 56
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Fernand Maurette
État de nos connaissances sur le Nord-Est africain
In: Annales de Géographie. 1905, t. 14, n°78. pp. 433-455.
Citer ce document / Cite this document :
Maurette Fernand. État de nos connaissances sur le Nord-Est africain. In: Annales de Géographie. 1905, t. 14, n°78. pp. 433-
455.
doi : 10.3406/geo.1905.2981
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1905_num_14_78_2981433
TAT DE NOS CONNAISSANCES
SUR LE NORD-EST AFRICAIN
Second article
LES RACES
es renseignements que nous ont fournis les récentes explorations
sur ethnographie du Nord-Est Africain sont parfois sujets caution
et souvent contradictoires Il nous semble que on peut distinguer
trois périodes dans histoire du peuplement du Nord-Est Africain
au xvie siècle trois races occupaient la région des
Sémites qui étendaient depuis Abyssinie Harar des
Hamites venus sans doute Arabie et établis sur la côte du golfe
Aden et au Nord de Ogaden enfin des Nègres se rattachant pro
bablement aux Bantous de Afrique orientale et occupant la partie
méridionale du massif éthiopien et du plateau somali-galla Les
Sémites se rattachaient Empire Ethiopie chrétien depuis le
ive siècle4
Au xvie siècle les Hamites commencèrent un grand mouvement
invasion La cause en fut probablement esprit de propagande reli
gieuse car les Arabes qui faisaient de toute antiquité le commerce
de la côte avaient converti les Hamites qui vivaient6 Cette inva
sion de fanatiques fut multiple dans ses efforts et dans ses effets Les
Voir Annales île Géographie XIV 15 juillet 1905 339-364
Cela est ailleurs vrai de Afrique entière Les systèmes de HAECKEL de
LLER et de WAITZ pour la distinction des races sont en contradiction flagrante
Pourtant tous Irois accordent pour déclarer que Afrique contient certaines races
venues par migration et non autochthones Au contraire HARTMANN il admet que
des migrations ont pu se produire Asie en Afrique déclare elles sont peu
connues et que les races immigrées se sont depuis si longtemps africanisées
on les peut déclarer africaines Cette affirmation se contrôle sur les Hamites
du Nord-Est Africain
Les chants traditionnels des Bantous de la Tana disent que jadis leurs tribus
se répandaient plus libres et plus nombreuses dans tous les pays du Nord
Forschungen In Ost-Afrika dans Petermanns Mitt. XIV 1868 460.
Sur histoire Ethiopie on peut consulter tout le livre de BASSET tudes sur
Ethiopie Paris 1882
GüiLLAiN Voyages la côte orientale Afrique chap in
Sur invasion hamite un excellent résumé de PH PAULITSCHKE Ethnographie
Nordost-Afrikas Introduction ROCHET RICOURT avait ailleurs déjà exposé
histoire de Mohammed Granje
ANN DE GEOG XIVe ANN 28 Ш GÉOGRAPHIE RÉGIONALE.
Hamites qui étaient établis sur la côte, les Danakil et les Somalis, sous
la conduite d'une sorte de mahdi, Mohammed Granje, se ruèrent vers
les hauts massifs occupés par les Abyssins. Mais, vers l'Ouest, les
Danakil ne purent escalader la haute muraille qui domine Г Afar et
demeurèrent cantonnés dans la plaine où ils sont encore. Plus au Sud,
les Somalis se répandaient facilement dans l'Ogaden, escaladaient les
contreforts orientaux, les plus accessibles, du Massif Central, atte
ignaient Harar à l'Ouest, — se répandaient au Sud jusqu'aux Benadir,
poussant devant eux vers l'Ouest ceux des Hamites qui, avant l'invasion,
étaient établis dans l'Ogaden, c'est-à-dire les Gallas. Ceux-ci refou
lèrent alors les Bantous, envahissant la région duLorian et du Borana;
puis, sans doute par infiltration lente *, s'établirent dans la plus
grande partie du Massif Central et de l'Ethiopie, noyant les éléments
bantous et sémites, ou en isolant des îlots au milieu de leur masse.
Une dynastie galla régna même dans le Ghoa. Il est évident que tous
ces contacts entre peuples divers produisirent bien des mélanges et
altérèrent la pureté des races.
3° Le xixe siècle vit ce que l'on peut appeler « le retour des Abyss
ins ». L'ancienne dynastie abyssine du Choa reprit le pouvoir une
première fois avec Sahalé Sélam, et définitivement, après l'usurpation
de Théodoros, avec Ménélik II. Grâce à lui, la puissance abyssine,
civilisée en surface, barbare au fond, devint un instrument admirable
pour la conquête de ce qu'il appelait « les riches provinces du Sud ».
Commencée en 1886 par la prise de Harar, cette conquête est achevée
maintenant. L'Empire abyssin s'étend jusqu'à Imi; les incursions
abyssines atteignent Lough. D"où l'intrusion de nouveaux éléments
sémites dans le complexe ethnique que forme le Nord-Est Africain.
Si l'on excepte les Arabes, caboteurs et caravaniers non lixés, et
les Nilotiques, seulement établis dans le Chankalla, ce complexe
comprend donc des Négroïdes, des Sémites et des Hamites (lig. 9).
On trouve d'abord des Bantous dispersés sur le plateau somali-
galla, où ils ne sont groupés que sur deux points : sur les bords du
Djouba (Oua Boni 2, Chébéli :i) et sur les bords du Ouabi Chébéli
(Djeberti4). Encore ces derniers sont-ils fortement mélangés d'él
éments hamitiques. Les autres Négroïdes épars sur le plateau somali-
galla ne forment pas de groupements distincts. Ils n'ont eu jadis ni le
1. Ceci semble résulter/le vues très judicieuses mises en lumière par L. Vannu-
telli et G. Слты\т (Seconda spedizione Bàller/o, p. 168) et par II. ЛУ.ВгхмшлДЛ Jour
ney through Abyssinia to the Nile, dans Geog. Jour п., XV, 1900, p. 110 et suiv.).
2. R. Buennek, art. cité, p. 4G0 et suiv.
3. Pu. Pallitschke, ouvr. cité, 1, p. 29.
■'t. Sur les Djeberti, outre les renseignements donnés par N.D.Giuka {Cinq mois
au pays des Somali, p. 60), nous en avons trouvé de très précis dans le journal de
du Bourg deBozas, qui vient de paraître : Mission du Bourg de Bozus. De la Mer
Rouge à l'Atlantique, Paris, F. R. de Rudeval, 190G. NOS CONNAISSANCES SUR LE NORD-EST AFRICAIN GÉOGRAPHIE RÉGIONALE. i36
loisir ni la prudence de reculer comme leurs frères devant l'invasion;
absorbés et soumis, ils sont demeurés sur la terre des ancêtres à l'état
dïlotes. Partout répandus en petits groupes familiaux, se caractéri
sant plus encore par leur fonction sociale que par leur type, ils sont
généralement artisans ou chasseurs, forgent le fer et poursuivent
l'autruche, au service des pasteurs somalis. Tels sont, dans l'Ogaden,
les Midgân. Ces parias ont gardé leur dialecte propre; il se rapproche
de celui que parlent les Souahilis sur la côte de l'Afrique Orientale
Anglaise.
D'autres Négroïdes peuplent le Badditou, le Sidamo et la plus
grande partie de l'Ethiopie méridionale1. Non que toutes ces popul
ations soient de pur sang bantou : elles ont reçu plus ou moins de
sang hamite. D'où un métissage de presque toutes les tribus, la pro
portion des trois sangs devant varier selon les lieux 2, l'influence
sémitique diminuant du Nord au Sud, l'influence hamitique de l'Est à
l'Ouest et toutes deux cessant complètement dans le Scheko, le
Binescho, le Gimirra et le Sciuro 3. La carte ethnographique que nous
donnons manque donc forcément de précision, puisque le passage
d'une race à l'autre ne se fait pas sur une ligne, mais sur une surface.
Les Hamites se divisent en Danakil, Somalis et Gallas 4. Les
Danakil se localisent exactement dans la dépression de l'Afar. Les
Somalis occupent la« corne orientale de l'Afrique ». Mais leurs limites,
marquées au Nord, à l'Est et au Sud par la mer, sont moins nettes à
l'Ouest. Par l'Ogaden occidental, ils ont escaladé les premières mar
ches du Massif Central, où ils se mêlent aux Gallas '. Le Djouba, con
trairement à ce que croyait R. Brenner, n'est pas une limite entre les
deux peuples : il y a des Somalis sur la rive droite et des Gallas sur
la rive gauche. Enlin les Gallas occupent le Sud du Plateau, le Massif
Central et l'Ethiopie, où ils se mêlent aux Bantous et aux Sémites,
sans que la limite puisse être nettement indiquée.
Si entre les trois peuples les limites sont indécises, les différences
ethniques ne le sont pas moins. Danakil et Somalis ont le même type :
1. La carte donnée par Pu. Paulitsgiikk, à la fin du tome I de Y Ethnographie...,
est, à ce point de vue, tout à l'ait erronée.
2. Voir surtout 0. Neumann, Von der Somali-Kiiste durch Sild-Aethiopien zum

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