Hydrologie et érosion sous-glaciaires - article ; n°2 ; vol.58, pg 241-264
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Revue de géographie alpine - Année 1970 - Volume 58 - Numéro 2 - Pages 241-264
Résumé. — Les différents travaux de captage de torrents sous-glaciaires entrepris par diverses compagnies hydro-électriques dans les Alpes occidentales ont conduit à un approfondissement sensible de nos connaissances sur les formes de l'écoulement des glaciers tempérés et permettent la définition d'une série de propositions nouvelles concernant l'érosion glaciaire. Celle-ci résulte de l'action combinée et simultanée de trois processus s'exerçant au niveau du glacier (érosion par les eaux sous-glaciaires et abrasion) et sur ses marges (défonçage proglaciaire). Seule l'étude des formes et des processus d'érosion enregistrés sous le glacier fait l'objet de cette publication. La fusion glaciaire, phénomène permanent et irrégulier, perceptible très en amont des fronts de glaciers, est à l'origine d'un écoulement concentré et diffus. L'érosion par les eaux sous-glaciaires est à la fois chimique et mécanique. Son intensité, dont on donne quelques valeurs, engendre trois familles de formes : les polis torrentiels, les chenaux et les gorges sous-glaciaires. A partir de l'étude de la nappe phréatique observée au glacier d'Argentière, on s'attache ensuite à définir la notion de nappe phréatique glaciaire en mettant l'accent sur ses incidences hydrologiques, glaciologiques et morphologiques. L'observation des différents sites sous-glaciaires montre que les quantités de matériaux rocheux (essentiellement des sables) entraînés sous et par le glacier sont minimes. Si le débitage et l'arrachement ne constituent qu'une très faible part de l'érosion sous-glaciaire proprement dite, le rôle de l'abrasion apparaît au contraire beaucoup plus grand. La vigueur de l'abrasion dépend de la quantité d'inclusions rocheuses atteignant le lit (maximum d'érosion sur les marges latérales, amorce de la forme d'auge caractéristique de la vallée glaciaire) et aussi de la vitesse de glissement du glacier sur son lit, elle-même en fonction de l'imрог- tance du fait hydraulique sous-glaciaire (surcreusements et ombilics).
Summary. — The work done in the western Alps by various electricity boards in the capture and control of sub-glacial torrents allowed us to study more thoroughly the different flow processes of temperate glacier and anabled us to define a série of new proposals about glacial erosion. This results from the combined and simultaneous action of three processes acting at the level of the glacier (erosion by sub-glacial waters and abrasion) and along its sides (proglacial breaking up). Only the erosion processes which occur under the glacier are discussed here. The melting of ice, a permanent and irregular phenomenon, which can be observed far upstream of the glacial front, is the origin of a concentrated and diffuse run-off. The erosion by sub-glacial water is both chemical and mechanical. Different intensities, evaluated here, produce three main shapes : torrential polish, sub-glacial channels and « gorges ». From the study of the « phreatic » sheet observed at the Argentière glacier, the idea of « glacial phreatic sheet » is assessed, giving emphasis to the hydrological, glaciological, and morphological effects. Observation of the sub-glacial sites shows that few rocks fragments (mainly sands) are dragged along by the glacier and beneath it. Splitting and plucking are a small portion of sub-glacial erosion, for it is clear that abrasion is predominant. The intensity of the abrasion depends on the quantity of rock inclusions coming into contact with the surface of the bed (maximum erosion on the lateral sides — beginning of the U shape which is characteristic of a glacial valley) and also on the velocity of bed slip, which depends itself on the sub-glacial hydraulic conditions (surgrooves and basins).
24 pages

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 29
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Robert Vivian
Hydrologie et érosion sous-glaciaires
In: Revue de géographie alpine. 1970, Tome 58 N°2. pp. 241-264.
Citer ce document / Cite this document :
Vivian Robert. Hydrologie et érosion sous-glaciaires. In: Revue de géographie alpine. 1970, Tome 58 N°2. pp. 241-264.
doi : 10.3406/rga.1970.3471
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rga_0035-1121_1970_num_58_2_3471Résumé
Résumé. — Les différents travaux de captage de torrents sous-glaciaires entrepris par diverses
compagnies hydro-électriques dans les Alpes occidentales ont conduit à un approfondissement
sensible de nos connaissances sur les formes de l'écoulement des glaciers tempérés et permettent la
définition d'une série de propositions nouvelles concernant l'érosion glaciaire. Celle-ci résulte de l'action
combinée et simultanée de trois processus s'exerçant au niveau du glacier (érosion par les eaux sous-
glaciaires et abrasion) et sur ses marges (défonçage proglaciaire). Seule l'étude des formes et des
processus d'érosion enregistrés sous le glacier fait l'objet de cette publication. La fusion glaciaire,
phénomène permanent et irrégulier, perceptible très en amont des fronts de glaciers, est à l'origine d'un
écoulement concentré et diffus. L'érosion par les eaux sous-glaciaires est à la fois chimique et
mécanique. Son intensité, dont on donne quelques valeurs, engendre trois familles de formes : les polis
torrentiels, les chenaux et les gorges sous-glaciaires. A partir de l'étude de la nappe phréatique
observée au glacier d'Argentière, on s'attache ensuite à définir la notion de nappe phréatique glaciaire
en mettant l'accent sur ses incidences hydrologiques, glaciologiques et morphologiques. L'observation
des différents sites sous-glaciaires montre que les quantités de matériaux rocheux (essentiellement des
sables) entraînés sous et par le glacier sont minimes. Si le débitage et l'arrachement ne constituent
qu'une très faible part de l'érosion sous-glaciaire proprement dite, le rôle de l'abrasion apparaît au
contraire beaucoup plus grand. La vigueur de l'abrasion dépend de la quantité d'inclusions rocheuses
atteignant le lit (maximum d'érosion sur les marges latérales, amorce de la forme d'auge caractéristique
de la vallée glaciaire) et aussi de la vitesse de glissement du glacier sur son lit, elle-même en fonction
de l'imрог- tance du fait hydraulique sous-glaciaire (surcreusements et ombilics).
Abstract
Summary. — The work done in the western Alps by various electricity boards in the capture and control
of sub-glacial torrents allowed us to study more thoroughly the different flow processes of temperate
glacier and anabled us to define a série of new proposals about glacial erosion. This results from the
combined and simultaneous action of three processes acting at the level of the glacier (erosion by sub-
glacial waters and abrasion) and along its sides (proglacial breaking up). Only the erosion processes
which occur under the glacier are discussed here. The melting of ice, a permanent and irregular
phenomenon, which can be observed far upstream of the glacial front, is the origin of a concentrated
and diffuse run-off. The erosion by sub-glacial water is both chemical and mechanical. Different
intensities, evaluated here, produce three main shapes : torrential polish, sub-glacial channels and «
gorges ». From the study of the « phreatic » sheet observed at the Argentière glacier, the idea of «
glacial phreatic sheet » is assessed, giving emphasis to the hydrological, glaciological, and
morphological effects. Observation of the sub-glacial sites shows that few rocks fragments (mainly
sands) are dragged along by the glacier and beneath it. Splitting and plucking are a small portion of
sub-glacial erosion, for it is clear that abrasion is predominant. The intensity of the abrasion depends on
the quantity of rock inclusions coming into contact with the surface of the bed (maximum erosion on the
lateral sides — beginning of the U shape which is characteristic of a glacial valley) and also on the
velocity of bed slip, which depends itself on the sub-glacial hydraulic conditions (surgrooves and
basins).Robert VIVIAN
Hydrologie et érosion sous-glaciaires
Résumé. — Les différents travaux de captage de torrents sous-gla
ciaires entrepris par diverses compagnies hydro-électriques dans les
Alpes occidentales ont conduit à un approfondissement sensible de nos
connaissances sur les formes de l'écoulement des glaciers tempérés et
permettent la définition d'une série de propositions nouvelles concernant
l'érosion glaciaire. Celle-ci résulte de l'action combinée et simultanée
de trois processus s'exerçant au niveau du glacier (érosion par les eaux
sous-glaciaires et abrasion) et sur ses marges (défonçage proglaciaire).
Seule l'étude des formes et des processus d'érosion enregistrés sous le
glacier fait l'objet de cette publication.
La fusion glaciaire, phénomène permanent et irrégulier, perceptible
très en amont des fronts de glaciers, est à l'origine d'un écoulement
concentré et diffus. L'érosion par les eaux sous-glaciaires est à la fois
chimique et mécanique. Son intensité, dont on donne quelques valeurs,
engendre trois familles de formes : les polis torrentiels, les chenaux et
les gorges sous-glaciaires. A partir de l'étude de la nappe phréatique
observée au glacier d'Argentière, on s'attache ensuite à définir la notion
de nappe phréatique glaciaire en mettant l'accent sur ses incidences
hydrologiques, glaciologiques et morphologiques.
L'observation des différents sites sous-glaciaires montre que les
quantités de matériaux rocheux (essentiellement des sables) entraînés
sous et par le glacier sont minimes. Si le débitage et l'arrachement ne
constituent qu'une très faible part de l'érosion sous-glaciaire proprement
dite, le rôle de l'abrasion apparaît au contraire beaucoup plus grand. La
vigueur de dépend de la quantité d'inclusions rocheuses attei
gnant le lit (maximum d'érosion sur les marges latérales, amorce de la
forme d'auge caractéristique de la vallée glaciaire) et aussi de la vitesse
de glissement du glacier sur son lit, elle-même en fonction de Птрог~
tance du fait hydraulique sous-glaciaire (surcreusements et ombilics).
Summary. — The work done in the western Alps by various electri
city boards in the capture and control of sub-glacial torrents allowed
us to study more thoroughly the different flow processes of temperate
glacier and anabled us to define a série of new proposals about glacial
erosion. This results from the combined and simultaneous action of
three processes acting at the level of the glacier (erosion by sub-glacial
waters and abrasion) and along its sides (proglacial breaking up). Only
the erosion processes which occur under the glacier are discussed here.
The melting of ice, a permanent and irregular phenomenon, which
can be observed far upstream of the glacial front, is the origin of a
concentrated and diffuse run-off. The erosion by sub-glacial water is ROBERT VIVIAN 242
both chemical and mechanical. Different intensities, evaluated here,
produce three main shapes : torrential polish, sub-glacial channels
and « gorges ». From the study of the « phreatic » sheet observed at
the Argentière glacier, the idea of « glacial » is assessed,
giving emphasis to the hydrological, glaciological, and morphological
effects.
Observation of the sub-glacial sites shows that few rocks fragments
(mainly sands) are dragged along by the glacier and beneath it. Splitting
and plucking are a small portion of sub-glacial erosion, for it is clear
that abrasion is predominant. The intensity of the abrasion depends
on the quantity of rock inclusions coming into contact with the surface
of the bed (maximum erosion on the lateral sides — beginning of the
U shape which is characteristic of a glacial valley) and also on the
velocity of bed slip, which depends itself on the sub-glacial hydraulic
conditions (surgrooves and basins).
L'élément fondamental qui a contribué au renouvellement le
plus radical et le plus fécond de la conception que l'on a de l'éro
sion glaciaire est sans aucun doute l'immense apport des Hydrau-
liciens à la cause glaciologique. Certes, depuis longtemps déjà les
Glaciologues avaient fait de multiples observations sur l'écoulement
sous ou intraglaciaire : Vallot (Mer de Glace), Mercanton (glacier du
Rhône), de Charpentier (Diablerets), Lutschg (Mahmarkgebietes),
Waeber (Tré-la-Tête) .

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