L Augusteum de la fontaine de Nîmes : étude archéologique du bassin de la source et de la canalisation souterraine ouest - article ; n°1 ; vol.27, pg 121-163
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L'Augusteum de la fontaine de Nîmes : étude archéologique du bassin de la source et de la canalisation souterraine ouest - article ; n°1 ; vol.27, pg 121-163

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Description

Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1994 - Volume 27 - Numéro 1 - Pages 121-163
The planning of the underground works of the Augusteum in Nimes discovered during the 18th century and which were believed to be destroyed, had up to now never been thoroughly studied. This study which belongs to larger ones concerning water in ancient times in Nimes was begun in 1991 with the speleological exploration NEMAUSA XII. From the results of this study, it appears that nothing was left to chance in this significant sanctuary where water, daily controlled and given as a show with the use of peculiar hydraulic techniques, emphasized the sacred character of the site and at the same time very likely helped for the imperial propaganda.
Les aménagements souterrains de l'Augusteum mis au jour au XVIIIe siècle et que l'on croyait détruits, n'avaient encore jamais fait l'objet d'une étude approfondie. Cette dernière, qui s'inscrit dans une problématique plus générale sur l'eau dans l'antiquité à Nîmes, a été entreprise en 1991 lors de l'exploration spéléologique NEMAUSA XII. Les résultats obtenus nous révèlent que rien n'était laissé au hasard dans cet important sanctuaire où l'eau, quotidiennement maîtrisée et offerte en spectacle par la mise en œuvre de techniques hydrauliques particulières, accentuait le caractère sacré du site tout en servant vraisemblablement la propagande impériale.
43 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 358
Langue Français
Poids de l'ouvrage 8 Mo

Extrait

A. Veyrac
Jean-Michel Pène
L'Augusteum de la fontaine de Nîmes : étude archéologique du
bassin de la source et de la canalisation souterraine ouest
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 27-28, 1994. pp. 121-163.
Abstract
The planning of the underground works of the Augusteum in Nimes discovered during the 18th century and which were believed
to be destroyed, had up to now never been thoroughly studied. This study which belongs to larger ones concerning water in
ancient times in Nimes was begun in 1991 with the speleological exploration NEMAUSA XII. From the results of this study, it
appears that nothing was left to chance in this significant sanctuary where water, daily controlled and given as a show with the
use of peculiar hydraulic techniques, emphasized the sacred character of the site and at the same time very likely helped for the
imperial propaganda.
Résumé
Les aménagements souterrains de l'Augusteum mis au jour au XVIIIe siècle et que l'on croyait détruits, n'avaient encore jamais
fait l'objet d'une étude approfondie. Cette dernière, qui s'inscrit dans une problématique plus générale sur l'eau dans l'antiquité à
Nîmes, a été entreprise en 1991 lors de l'exploration spéléologique NEMAUSA XII. Les résultats obtenus nous révèlent que rien
n'était laissé au hasard dans cet important sanctuaire où l'eau, quotidiennement maîtrisée et offerte en spectacle par la mise en
œuvre de techniques hydrauliques particulières, accentuait le caractère sacré du site tout en servant vraisemblablement la
propagande impériale.
Citer ce document / Cite this document :
Veyrac A., Pène Jean-Michel. L'Augusteum de la fontaine de Nîmes : étude archéologique du bassin de la source et de la
canalisation souterraine ouest. In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 27-28, 1994. pp. 121-163.
doi : 10.3406/ran.1994.1449
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1994_num_27_1_1449Vaugusteum de la fontaine de nîmes :
étude archéologique
du bassin de la source
et de la canalisation souterraine ouest
A. VEYRAC* et J.-M. PÊNE **
Résumé Les aménagements souterrains de /'Augusteum mis au jour au XVIIIe siècle et que l'on croyait détruits, n'avaient encore jamais
fait l'objet d'une étude approfondie. Cette dernière, qui s'inscrit dans une problématique plus générale sur l'eau dans l'antiquité à Nîmes,
a été entreprise en 1991 lors de l'exploration spéléologique NEMAUSA XII. Les résultats obtenus nou* révèlent que rien n'était laissé au
hasard dans cet important sanctuaire où l'eau, quotidiennement maîtrisée et offerte en spectacle par la mise en œuvre de techniques
hydrauliques particulières, accentuait le caractère sacré du site tout en servant vraisemblablement la propagande impériale.
Abstract The planning of the underground works of the Augusteum in Nimes discovered during the 18th century and which were
believed to be destroyed, had up to now never been thoroughly studied. This study which belongs to larger ones concerning water in
ancient times in Nimes was begun in 1991 with the speleological exploration NEMAUSA XII. From the results of this study, it appears
that nothing was left to chance in this significant sanctuary where water, daily controlled and given as a show with the use of peculiar
hydraulic techniques, emphasized the sacred character of the site and at the same time very likely helped for the imperial propaganda.
1. PRÉSENTATION*** La mise à sec de la vasque (1) dont le pourtour pouvait
avoir été fortement bouleversé par les puissants courants liés
aux pluies dévastatrices du 3 octobre 1988, ainsi que la
volonté exprimée par les spéléologues d'étudier sa structure
1.1. CIRCONSTANCES DE L'INTERVENTION géologique par sondages, nous ont conduit à envisager, sous
l'impulsion de X. Gutherz, une opération de surveillance
Au cours de l'été 1991, une mission spéléologique (N archéologique.
EMAUSA XII) fut organisée afin de poursuivre l'exploration Nos travaux ont donc débuté le 19 août 1991, quinze
du réseau hydrogéologique de la source du jardin de la jours environ après le commencement des pompages et se
Fontaine (fig. 1). Pour mémoire, il faut savoir que la der sont achevés le 1er septembre 1991 à la suite de violents
nière opération de ce type (NEMAUSA XI) eut lieu au mois orages qui ont contraint les spéléologues à abandonner
de mai 1986. précipitamment le terrain. Par ailleurs, le vendredi 30 mai
1992, diverses observations complémentaires ont été réalisées
à l'occasion du nettoiement annuel du canal de la
taine. * Alain VEYRAC, doctorant Université Aix-Marseille ; 8, esplanade de
Clavières 30100 Aies.
** Jean-Michel PÊNE, Service Régional de l'Archéologie du Languedoc-
Roussillon (C.D.A. du Gard, Nîmes).
*** Messieurs Jean-Luc FICHES et Philippe LEVEAU ont eu l'amabilité
de relire ce texte, qu'ils en soient tous deux vivement remerciés. (1) Appellation commune du bassin de la source.
R.A.N. 27-28, 1994-1995, p. 121-163 © CNRS Éditions 1996 122 A. Veyrac et J.-M. Pêne
Fig. 1. Situation de la canalisation souterraine
ouest dans le jardin de la Fontaine.
saisons. Dans ce but, nous dit Poldo d'Albenas, ceux-ci firent des 1.2. HISTORIQUE DES RECHERCHES
tranchées à ses alentours, qui révélèrent la présence de «six grandes
cuves ou aqueducs ». C'est dans le livre de Poldo d'Albenas publié en 1560 que l'on
Selon un autre témoignage (3), quelques années plus tard en trouve la première mention de l'existence de canalisations souter
1594, un individu entreprit pour la même raison de creuser un raines passant à proximité du bassin de la source (2). A l'époque,
canal de 3 mètres de profondeur à l'issue de la source, entre le le comblement progressif de celui-ci, laissé à l'abandon, avait cons
temple de Diane et le Moulin des religieuses (4). Il mit alors au idérablement diminué sa superficie. Par voie de conséquence, l'éco
jour les fondations du «nymphée» mais à cause des difficultés ulement des eaux était devenu bien plus faible. En été, il se réduisait
rencontrées pour les traverser, il abandonna rapidement son projet, à un mince filet d'eau et la préoccupation de divers particuliers
laissant à la tradition le souvenir des découvertes effectuées. était de l'accroître, afin de faire fonctionner leurs moulins en toutes
(3) L. MÉNARD, Histoire civile, ecclésiastique et littéraire de la ville de (2) « Et j'ai assurance particulière, qu'en traversant cette eau dans une nacelle
je peux en trouver le fond, en la sondant, entendez qu'en divers lieux parmi Nîmes, 1750-1758, t. 7, p. 81 (Le témoignage de l'auteur se réfère à celui
de ANNE DE RULMAN). les champs nous voyons plusieurs ouvertures creuses et profondes qu'on ne
L. BOUCOIRAN, Monographie de la Fontaine de Nîmes, histoire et descrippeut y voir au fond; regardant et ayant leur droit aspect à notre caverne,
qui me fait croire que ce sont les aqueducs par lesquels l'eau y est conduite tion des jardins et monuments qu'elle renferme. Nîmes, 1859, p. 85-86.
et dérivée» (Sic)... Discours historial de l'antique et illustre cité de Nîmes, (4) L'emplacement de ce moulin se situait au niveau de la digue-pont
actuelle. Lyon, 1560, p. 86.
R.A.N. 27-28, 1994-1995, p. 121-163 © CNRS Éditions 1996 llAUGUSTEUM DE LA FONTAINE DE NÎMES 123
Au cours du XVIIIe siècle, les industries hydrophiles du textile des meilleures), conserve incontestablement toute sa valeur. Grâce
et du cuir prirent de l'ampleur rendant les périodes d'étiage du à lui, dans une description que nous aurions aimée plus précise,
ruisseau de la Fontaine plus insupportables aux Nîmois. Cette nous découvrons la canalisation souterraine ouest et le bassin de la
exaspération conduisit le corps des fabricants de la ville à présenter source, tels qu'on les vit après plusieurs siècles d'oubli.
à l'assemblée des Etats du Languedoc, réunie en 1730, un mémoire Depuis lors, les nombreux auteurs, qui ont été amenés à vantant tout l'intérêt que l'on aurait à rechercher et à rétablir
disserter sur la galerie ouest, l'ont fait en se référant à d'anciens aqueducs dont l'origine, selon une vieille tradition, se
situait aux abords de la source (5). S'étant assuré de l'existence de Ménard en oubliant de men

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